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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce roman datant de 1918 nous raconte l'histoire du narrateur, un écrivain qui est appelé en urgence par son ami Sonomura, un riche oisif, proche de la folie. Sonomura, par un concours de circonstance, découvre l'heure et le lieux d'un meurtre à venir. Les deux hommes se retrouveront donc témoin de ce meurtre étonnant orchestre par une jolie jeune femme qui troublera fortement Sonomura. Débute alors un jeu pervers entre cet homme et cette femme. Ce roman plus proche de la nouvelle nous plonge entièrement dans le voyeurisme et dans un monde ou il n'est pas toujours facile de déceler la vérité. J'ai beaucoup aimé cette lecture qui m'a transportée à travers ses descriptions et ses manipulations.
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Pour ma dernière chronique de l'année 2023, je mets à l'honneur Tanizaki lu pour le bookclub "Ce mois-ci on lit Tanizaki" proposé sur Instagram ! J'avais été époustouflée par l'"Éloge de l'ombre" il y a quelques années et j'étais ravie d'avoir l'occasion de lire "Dans l'oeil du démon". le narrateur de ce roman est appelé de manière pressante par son ami Sonomura qui lui demande de l'accompagner pour assister à un meurtre. Il en a eu connaissance par un étrange concours de circonstances qui culmine lors de l'échange de messages codés inspirés par "Le Scarabée d'or" d'Edgar Allan Poe entre un homme et une femme dans une salle de cinéma.

A aucun moment l'auteur ne fait mystère de la santé mentale fragile de Sonomura qui sert d'ailleurs de prétexte au narrateur pour l'accompagner dans cette aventure puisqu'il déclare : « je voulais surveiller mon ami à loisir afin de juger à quel point il était déjà dérangé » (p. 24). Il confirme par là sa propre instabilité à laquelle Tanizaki avait glissé une allusion dès les premières pages. Avec la même efficacité que le film "The Game" (1997) de David Fincher, nous sommes embarqués dans l'observation d'un meurtre qui illustre l'art de l'illusion tout autant que celui de la manipulation ; le tout magnifiquement écrit !

Le plus fort, à mon avis, est que l'auteur fait du lecteur un complice, un voyeur au même titre que Sonomura et le narrateur. La connaissance même d'un meurtre sur le point d'être commis devrait nous révolter mais nous suivons docilement les personnages et acceptons que crime ne doive pas être stoppé. Est-ce par curiosité morbide ? Ou parce que nous sommes persuadés que le crime n'aura pas lieu et qu'il ne s'agit que du délire d'un homme à l'esprit instable ?
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Je découvre Tanizaki avec ce court roman, hommage au Scarabée d'Or d'Edgar Allan Poe.

Votre ami, passionné d'énigmes policières, vous entraîne dans une affaire de préméditation de meurtre, qu'il aurait surpris lors d'un échange de message codé dans un cinéma. Vous ne le croyez qu'à moitié, mais découvrez, à ses côtés, l'oeil collé à un trou, la scène macabre impliquant une femme à l'étrange beauté...

Entre onirisme et fascination, Tanizaki joue avec nos nerfs comme l'ami joue avec ceux du narrateur. le mystérieux d'Edgar Allan Poe se mêle aux codes de la sexualité japonaise pour produire un Kamishibai complètement dépaysant. A lire pour goûter à cet auteur, avant de s'embarquer pour des voyages plus sombres...
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Dans l'oeil du démon est un court roman écrit en 1918, hommage aux detective stories, et plus particulièrement au Scarabée d'or d'Edgar Poe. Un novelliste, le narrateur, reçoit l'appel urgent d'un ami riche et dandy : il lui demande de venir assister avec lui à un meurtre qui aura lieu la nuit même.
Après avoir expliqué comment il en était venu à penser qu'une telle chose allait se produire, avec force analyse et déductions, les deux compères partent à la recherche du lieu présumé de l'assassinat...
Ainsi, on retrouve, en plus de l'allusion au message codé du Scarabée d'or, la trame même de la nouvelle (voire d'autres de Poe, comme La Chute de la Maison Usher ou la trilogie de Dupin), où le narrateur accompagne son singulier ami et relate ses prouesses intellectuelles aussi bien que ses bizarreries.
On se croirait aussi d'ailleurs un peu dans un film d'Hitchcock (pour vous donner un peu l'atmosphère de cette intrigue) quand le narrateur est le témoin caché de scènes assez terribles !
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Très belle découverte que cet ouvrage de Junichirô Tanizaki.

L'histoire monte progressivement en intensité au fil des pages.
Tout commence avec un appel étrange de Sonomura à son ami écrivain Takahashi l'enjoignant à le rejoindre sans attendre pour une affaire de la plus haute importance.
Il souhaite lui proposer une expérience unique, assister en direct à un meurtre.
Takahashi en plein travail et pensant son ami sur le chemin de la folie lui dit qu'il ne peut pas le rejoindre immédiatement mais qu'il doit l'attendre. Il pense ainsi pouvoir le ramener à la raison et lui faire oublier cette histoire bien étrange.

Ces premières pages passées, l'intrigue se met en place et le long dialogue entre les deux hommes s'installe. Iront-ils assister à ce meurtre, toute cette histoire est-elle bien réelle ou uniquement sortie du cerveau malade de Sonomura…
De nombreuses questions vont être soulevées, parfois dérangeantes, avant que la dernière page ne soit tournée. L'auteur créé ainsi une atmosphère particulière qui nous tient en haleine au fil des pages et nous pousse à nous questionner sur les révélations de ses personnages jusqu'au bout.

J'ai beaucoup aimé cette lecture. Elle m'a paru commencer assez légèrement puis l'atmosphère s'assombrissait et s'alourdissait au fil des pages pour arriver à la fin de l'intrigue à une chute possiblement attendue mais assez efficace et bien amenée.

Encore un beau livre des éditions Picquier trouvé à la librairie L'invit' à lire dans le 10è arrondissement de Paris.

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Petit bouquin conseillé par Noura de @les_parleuses, d'une incroyable modernité (c'est un roman japonais des années 1910) et d'une improbable perversité.

Le narrateur est entrainé par l'un de ses amis, un type plutôt instable, dans une enquête qui les conduit à assister à un assassinat. L'ami tombe sous le charme de la meurtrière, d'une beauté dangereuse et fascinante. le narrateur tente tant bien que mal de le protéger, et se trouve impliqué malgré lui.

Difficile d'en écrire plus sans divulgacher ce qui fait le sel de ce roman particulièrement retors.
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Ce court roman de jeunesse du grand Tanizaki publié en 1918 est délectable.
L'histoire est perverse à souhait et pleine de rebondissements. Elle parodie Conan Doyle et propose une variation très japonaise sur le fameux thème du démon de la perversité cher à Edgar Allan Poe. On y suit, voyeurs que nous sommes, les investigations d'un couple d'amis assez décadents. le narrateur est un écrivain surmené apparemment raisonnable. Son ami Sonomura est un riche oisif passionné de romans policiers et de cinématographe en proie soi-disant à des troubles mentaux. Ce dernier prétend au téléphone qu'un crime sera commis le soir même. Il s'en est convaincu en décryptant au théâtre un message chiffré avec le code exposé par Edgar Poe dans le Scarabée d'or. Nous voilà entraînés dans les bas-fonds de Tokyo où nous assisterons par le judas d'une porte à une scène incroyable mais vraie, dont la principale protagoniste est une beauté glaciale et vénéneuse, à la longue chevelure noire serpentant sur sa peau laiteuse…
Si vous voulez en savoir plus sur cette histoire grotesque et extraordinaire, je vous engage à lire la critique magistrale de Sachka, la Ténébreuse.
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J'aime cet auteur.

J'avais déjà lu "Éloge de l'ombre" que j'ai beaucoup apprécié.

A travers ce récit de l'attirance pour une femme que l'on sait perfide mais jolie ne peut-on voir une simple description du narcissisme perverti...

Je me pose la question

Belle oeuvre, tout en finesse et beauté...
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L'ambiance de cette histoire est malsaine à souhait. Et pourtant, on se surprend à prendre plaisir à la découverte de la perversion des personnages, faisant de nous les parfaits complices du propos.
J'ai trouvé ça génial.
Le roman est court et l'intrigue est efficace.
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Takahashi est écrivain. Il vient de passer une nuit blanche à travailler sur un manuscrit lorsque son ami Sonomura l'appelle pour le convier à un rendez-vous aussi incroyable que sordide. Un assassinat va être commis dans la nuit, il en a découvert l'heure et le lieu grâce à son esprit de déduction, et il lui est impensable de ne pas y assister en secret. Alors autant ne pas y aller seul. Takahashi connaît la mesure de folie qui sommeille en son ami, riche et décadent héritier noyant son oisiveté et ses appétits coupables dans le cinéma et les romans policiers. Il ne peut se résoudre à laisser son ami dériver dans la pure démence et se décide donc à le retrouver pour le raisonner, quitte à le suivre jusqu'au lieu du supposé crime dans les bas-fonds de Tokyo… La scène morbide à laquelle ils assisteront clandestinement les plongera dans une fascination tout aussi maladive que sensuelle, le début pour eux d'un jeu de piste ou de dupes tout entier axé sur le mystère d'une femme à la beauté aussi redoutable que fatale…

Tout comme Oscar Wilde dans « le Portrait de Dorian Gray », Tanizaki explore dans ce roman les liens entretenus par la beauté, la décadence et la duplicité. On retrouve aussi dans cet ouvrage l'idée de fancy chère à Edgar Allan Poe, cette fantaisie irrationnelle et délirante engendrant erreur et illusion. En tirant les ficelles de l'étrange et de l'incongru, Tanizaki se joue du voyeurisme sordide de ses personnages comme de ses lecteurs, tout en réussissant à insuffler une part de sensualité trouble dans son récit. Takahashi et Sonomura sauront-ils démêler les fils de cette intrigue sans se laisser capturer par l'oeil du démon ?

L'ambiance sombre et envoûtante rappelle les nouvelles de Poe ou de Bradbury. le style d'écriture m'a surpris par sa simplicité. de la part de Tanizaki, je m'attendais à quelque chose de plus travaillé stylistiquement, même si le passage clef de ce roman nous décrit de manière fascinante une femme aussi sublime que dangereuse.
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