Mon dieu que de progrès dans les dessins de
John Tarachine depuis qu'on la connaît, j'ai vraiment été soufflée dans ce dernier tome malgré une narration un peu brouillonne, elle. Cela m'a apportée toute l'âpre magie qu'elle souhaitait nous délivrer je pense, dans cette histoire de ségrégation magique.
Depuis le début j'aime beaucoup l'ambiance de cette série faite d'enfants rejetés à cause de leurs pouvoirs mal maîtrisés ou qui font peur, de camaraderie dans l'adversité et de liens profonds noués dans les épreuves traversées. Sous le trait bien plus fin et poétique qu'avant de l'autrice, qui a fait sa mue au cours de cette série, on est plongée dans une Angleterre où magie et réalité sobre se cotoient ou plutôt se percutent, ce qui donne des pages splendides et oniriques, mais un onirisme moderne et urbain. J'ai beaucoup aimé, à l'image des planches ouvrant les chapitres.
L'histoire, elle, fut plus compliquée à suivre parfois, malgré une volonté d'éclaircir les choses et de mener ici à une vraie conclusion, mais en quatre tomes, cela reste rapide et brouillon bien souvent. C'est ainsi dans ce dernier tome que tout se détache vraiment et on en vient à regrette que la ligne n'ait pas été plus claire dès le début pour donner quelque chose de plus fouillé. En effet, on revient sur les pouvoirs de Théo et l'origine de sa "capture" par l'Eglise de Londres. C'est l'occasion de parler du rapport des sorciers à la magie mais plus largement du monde autour également et l'autrice montre bien que c'est par le dialogue, les échanges et la communication que la compréhension et l'acceptation passent. Un message positif mais beaucoup de tourments pour y arriver.
Ce manque de lisibilité de l'oeuvre dans sa globalité a joué sur mon appréciation générale et notamment sur les personnages où seuls Theo et Marie se détachent au final, les autres n'étant là que pour le décor. C'est dommage. Il y a pourtant un joli travail fait sur les émotions à vifs de nos personnages qui se retranscrivent dans leur magie et leurs liens à leurs "familiers". Quand leur magie entre en scène, c'est un régal pour les yeux avec un trait très urban-fantasy magique et moderne où les influences du bestiaire classique se mélangent avec une fantasy plus moderne comme dans The Magicians (romans + série SyFy).
J'ai ainsi aimé assister aux dernières évolutions de nos héros dans cette conclusion qui concrétise tous les rêves portés pour un duo maître-élève qui aura su me convaincre du début à la fin sans tomber dans le cliché romantique que j'ai cru un temps. Ce fut juste la rencontre de deux belles âmes en osmose pour s'aider à trouver mutuellement leur voie, ce que le dernier chapitre nous montre avec justesse, tendresse, humour et émotion.
La sorcière du château aux chardons ne sera pas ma série préférée de l'autrice, mais j'ai apprécié d'y retrouver son goût pour le thème de la communication entre écorchés vifs afin qu'ils trouvent leur place et que la société s'élargisse pour les accueillir en bonne intelligence. le décor fantastique choisi, bien que brouillon, fut un régal pour les yeux et l'imaginaire. Je regrette une narration qui a longtemps manqué de clarté et rendu la plupart des personnages accessoires, mais je suis ravie de ce final qui a su apporter tout ce que j'attendais bien que de manière un peu succincte. Amateurs de l'autrice, n'hésitez pas à vous diriger désormais vers sa nouvelle série déjà disponible : Ocean Rush, où là aussi les secondes chances sont au rendez-vous !
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