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Oncle Vania est peut-être une pièce encore plus riche et profonde que les autres. Des êtres toujours déçus de la vie mais dans cette pièce des personnages nombreux et complexes.
Voïtnitzi ( Vania) vit dans le regret, l'aigreur. Il a gaspillé sa vie à administrer le domaine de Sérébriakov, un personnage égoiste, ingrat, hypocondriaque qui ne lui en est nullement reconnaissant. Vania ouvre les yeux et boit pour continuer à se donner "l'illusion de vivre".
Astrov, le médecin, le personnage le plus intéressant. Médecin, misanthrope, philosophe se ressource dans la nature et tient des propos "écologiques" ( anachronisme puisque ce mouvement n'existe pas véritablement) et rêve d'un âge d'or passé.
Incommunicabilité entre les êtres incapables de se comprendre, d'exprimer leurs sentiments. Des vies insatisfaites, creuses, inutiles. Des êtres dépressifs, aigris, amers, frustrés. Pourtant l'atmosphère n'est ni pesante ni glauque, c'est la magie du monde de Tchekhov.
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Aucun amour réciproque n'est possible dans cette pièce, et donc aucune possibilité d'être heureux, tout le monde est triste. Triste d'avoir gâché sa vie, triste d'aimer sans retour, triste de ne pas être comprise, triste de n'avoir rien à faire, triste d'avoir perdue son enfant. Les personnages se croisent sans se comprendre, ils se côtoient mais n'échangent pas, chacun est trop absorbé par sa propre souffrance et sa "monomanie". le mot n'apparaît qu'une fois, mais il peut renvoyer à la fois aux études du Professeur, à l'intérêt sylvicole et environnemental du docteur, à Sonia qui s'absorbe dans le travail domestique, à Elena qui s'absorbe en elle-même, à Vania qui s'absorbe dans la contemplation d'Elena...
Il y a cependant une échappée, non dans le suicide directement - il ne s'agit pas de provoquer la mort, de soi ou des autres - toutes ces tentatives ne peuvent qu'échouer, mais d'attendre de façon résignée, patiente et soumise, le repos qu'offre l'éternel sommeil.
Et au milieu de cette tragédie et de ce désespoir, deux thèmes apportent un peu de lumière : la conscience écologiste - même si le terme est anachronique sans doute du Docteur, et l'amour de Sonia pour les autres, seul personnage sans doute à ne pas être complètement absorbée en elle-même. Oui, Sonia aime le Docteur, mais elle est dévouée à son père, à sa bonne qui est une figure de Nourrice antique, à son oncle, et à sa belle-mère. C'est la figure la plus positive car la plus ouverte, et c'est elle qui apporte la consolation.
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Oncle Vania de Tchekhov nous rappelle ce qu'était la vie de ces petits nobles russes en cette toute fin du 19ème siècle, ceux-là même qui ont été emportés par la Révolution de 1917.
Propriétaires terriens, oisifs qui ne vivaient que grâce aux rentes qui leur venaient de leurs terres exploitées par de pauvres bougres.
Dans cette propriété appartenant à Sonia la fille de Sérébriakov un vieil intellectuel qui n'a, il faut le dire, jamais fait grand-chose de sa vie si ce n'est se marier à la fille d'un grand propriétaire terrien et vivre de ce domaine qui constituait la dot de sa femme, se croisent divers personnages qui rivalisent de haine les uns envers les autres.
Jusqu'au jour où au cours de l'un de ces séjours, Sérébriakov va annoncer qu'il veut vendre la propriété, et espère en tirer un bon prix.
Sonia et son Oncle Vania frère de sa mère décédée et dépossédé du domaine au profit de sa soeur, qui s'échinent sueur et sang sur la propriété pour la faire prospérer vont se révolter.
Entre rêves brisées, illusions d'ailleurs, amours contrariées, Tchekhov nous brosse un portrait au vitriol de cette société qui sera balayée moins de 20 ans plus tard.
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Chaque fois que j'ai vu cette pièce représentée il m'est venu les larmes aux yeux en particulier dans la scène finale. Cette histoire d'âmes perdues dans la routine et le mépris de soi , d'amours non partagées , de révolte stérile contre l'inéluctable , c'est je crois ,la nôtre . Pas toujours , mais à ces moments incertains où notre vie paraît vide et inutile nous sommes Vania et l'on aimerait entendre la tendre voix de Sonia "Nous nous reposerons..."
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C'est toujours avec beaucoup d'appréhension que je me lance dans une lecture russe ( en général sous l'impulsion du challenge solidaire ). Mon principal souci est la lenteur avec laquelle j'identifie les différents personnages, nommés tantôt par leur nom de famille, tantôt leur prénom ou encore surnom. Ici par exemple, Oncle Vania est appelé Jean, Ivan, Vania, Petrovitch ou Voïnitzki. Pourquoi faire simple quand on peut embrouiller les lectrices déjà un peu embrouillées ?
Une fois les tâtonnements de départ oubliés, j'ai vraiment beaucoup aimé cette pièce de théâtre. Malgré une thématique lourde et triste, des personnages aigris et amers, des destins brisés, j'ai trouvé cette oeuvre divertissante et le ton sarcastique m'a régalée.
( « - Quelle belle journée !
- Oui, une belle journée pour se pendre » )
Le dramatique laisse souvent la place à l'absurde et les actes défilent en toute légèreté.
J'ai été impressionnée par la modernité des personnages, en particulier du médecin Astrov, écologiste passionné avant même que ces notions de protection de l'environnement apparaissent chez nous, et son discours m'a touchée et raisonne particulièrement en moi.
Découverte plus qu'enjouée de ce génie grâce à cette pièce, je me fais la promesse de tenter à nouveau l'expérience.
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Ah la famille ... On ne choisit pas sa famille et dans le cas de celle-ci, les rencontres peuvent être très pénibles!
Un vieux professeur remarié va se reposer à la campagne dans la maison de sa première femme. le problème est que ce domaine est exploité par sa fille Sonia et son oncle (le frère de la première femme) Vania.
Vivant dans la routine et habitués à un dur labeur quotidien, l'arrivée de ces deux citadins oisifs bouleverse l'ordre établi et cristallise les tensions.
Une pièce plutôt plaisante de part son thème mais dans laquelle j'ai eu du mal à me plonger : les personnages sont nombreux et il faut déjà démêler qui est qui. Cela fait, à peine le temps d'apprécier que la pièce se termine.
Un peu déçue.
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Le temps qui passe, la nostalgie qui l'accompagne, la vieillesse, la maladie, la solitude, la reconnaissance sociale qui peu à peu disparaît, l'amour, la fidélité, la fraternité, les joies et les regrets, l'argent aussi, composent tous les thèmes de cette pièce de théâtre. Tous les personnages d'"Oncle Vania" portent en lui un ou plusieurs de ces motifs qui résonnent inévitablement en chacun de nous. Sans ostentation, Anton Tchekhov nous les rend encore plus perceptibles. Il compose un théâtre à hauteur d'Homme qui ne laisse pas indifférent.
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Presque tout semble avoir été dit dans les critiques d'une des pièces les plus célèbres d'Anton Tchekhov. Je ne vais donc surtout pas vous raconter l'histoire par le menu d'ailleurs et c'est sans doute un truisme, on sait bien qu'il ne se passe rien dans ce théâtre, rien d'autre que la vie provinciale accompagnée de son ennui, ses résignations, ses amours secrètes, ses mesquineries… Et pourtant chacun de ces petits événements élève les personnages au rang de héros doués d'une extraordinaire grandeur d'âme. Mais n'est-ce pas le propre du théâtre que de donner une signification universelle à l'acte le plus anodin ?
Étant moi-même impliqué dans la scène, je lis et regarde cette pièce à la fois avec une distance objective mais aussi l'envie de retrouver ce qui fait la force de cet art. Dans cette vie de tous les jours, dans cette résignation « à la Russe », dans la vodka, les disputes et les déceptions les ingrédients qui génèrent l'intérêt du spectacle dans ses alternances de tension et de détente font apparaître la grandeur d'âme des personnages. C'est la beauté du théâtre et celle du théâtre russe en particulier. C'est aussi mon avis, un avis parmi tant d'autres, c'est-à-dire…, vous savez, comme dirait…
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Une réflexion très intéressante sur le bonheur et les conditions de celui-ci. Tous les personnages s'interrogent, au cours de cette pièce écrite de main de maître, sur la possibilité d'atteindre ou non cet idéal. Les rares moments d'espoir et de joie sont suivis de périodes d'abattement et de détresse, où chacun est renvoyé à la vacuité de son existence et à sa solitude : le dégoût d'être laid, vieux, malade, l'ennui d'habiter dans une petite ville de province où jamais rien ne se passe, le désespoir de travailler comme un forcené sans jamais s'attirer la moindre reconnaissance, la douleur d'aimer sans retour possible... Bien sûr, parfois, les personnages se révoltent : surgit la tentation du meurtre, celle du suicide... Mais très vite, tout cela se révèle vain. La vie reprend ses droits, amère et crue, ennuyeuse et monotone. C'est là tout l'intérêt des pièces de Tchekhov : montrer la réalité des hommes qui dans leur quotidien ne sont pas de grands héros tragiques, prêts à se tirer dessus ou à faire de grandes déclarations d'amour enflammées... Les héros de Tchekhov sont des gens simples, avec tous leurs défauts (alcoolisme, égoïsme, mauvaise foi...), et paradoxalement, c'est en cela qu'ils parviennent à nous toucher davantage, en ce qu'ils nous ressemblent et nous renvoient, nous spectateurs, aux conditions de notre propre bonheur.

(la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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J'ai eu l'impression de lire l'équivalant de « Huis Clos » de Sartre : des personnages regroupés dans une maison avec des jeux psychologiques entre eux et rien autour (les moujiks sont vus comme sales et insignifiants). Un professeur hypochondriaque, sa jeune et jolie femme qui s'ennuie et des « papillons autour » : oncle mania et le docteur tous deux attirés par cette lumière et Sonia sa belle fille qui l'aime et la déteste en même temps.
Après avoir lu il y a peu de temps "Les trois soeurs », je continue à découvrir le théâtre de Tchekhov et Je mesure la distance du peuple par rapport à la bourgeoisie.
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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