AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781273220104
434 pages
Nabu Press (24/01/2012)
4/5   7 notes
Résumé :
Les AdelphesTérence , poète comique (184 av.J.C.?159 av. J.C.)Ce livre numérique présente «Les Adelphes», de Térence , édité en texte intégral. Une table des matières dynamique permet d'accéder directement aux différentes sections.Table des matières-01- Pre?sentation-02- PERSONNAGES-03- PROLOGUE-04- ACTE PREMIER. LES ADELPHES-05- ACTE DEUXIEME. LES ADELPHES-06- SCENE III (SYRUS, SANNION)-07- ACTE TROISIEME. LES ADELPHES-08- ACTE QUATRIEME. LES ADELPHES-09- ACTE CINQ... >Voir plus
Que lire après Les AdelphesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
À ce jour, voici la pièce de Térence que j'aime le mieux : architecture solide, propos intéressant, finesse d'observation sociale, propos toujours pertinent à l'heure actuelle.

Térence, auteur romain du IIème siècle av. J-C né en Afrique du Nord nous offre une transcription de deux pièces grecques, l'une de Ménandre et l'autre à Diphile. Et il en réussit une fusion tellement naturelle, tellement bien sentie qu'elle devient un tout très cohérent et plaisant.

Voici donc de dyades de frères : tout d'abord, les aînés, Micion et Déméa, deux frères que tout oppose. L'un (Déméa) vit à la campagne, est rude, laborieux, économe et dit tout net ce qu'il pense. L'autre (Micion) est un citadin, quelque peu oisif, qui sait toujours arrondir les angles et qui recherche volontiers les plaisirs.

Déméa s'est marié et a eu deux fils (Ctésiphon et Eschine). Bien sûr, Micion ne s'est pas marié. Cependant, il a adopté l'un des fils de son frère, Eschine, et l'élève comme son propre fils.

On comprend vite que le contraste qui existe entre les deux aînés aura des répercutions sur la façon d'éduquer les deux fils. Et finalement, c'est là que réside l'essence même du propos de Térence : une réflexion sur l'éducation.

Dans un cas, la force, la rigueur, la morale dans l'autre la permissivité, la bienveillance, la compréhension. Ce qui me semble intéressant, c'est le fait que les deux pères sont parfaitement conscient de leurs choix éducatifs.

Micion considère qu'en créant une relation de confiance avec son fils adoptif, ce dernier ne cherchera pas à lui dissimuler une éventuelle mauvaise action. Déméa pense quant à lui que ce qui le garantira d'une éventuelle mauvaise action de son fils, c'est de lui inculquer au plus haut point les valeurs du juste, du bien et du vrai.

Je vous laisse découvrir le verdict de Térence, beaucoup plus subtil et nuancé qu'il y paraît, et qui finalement est toujours complètement d'actualité, notamment dans la tension qui existe souvent entre parents et grands-parents concernant l'éducation des enfants.

En somme, encore une fois une pièce qui n'est pas vraiment à considérer comme une comédie, puisque son but ne semble pas tellement de chercher à nous faire rire, mais bien plutôt à nous faire réfléchir sur le fonctionnement psychologique et social des individus. Selon moi, un beau moment de théâtre antique qui touche à l'universalité de l'humain. Mais ce n'est bien sûr que mon avis, c'est-à-dire, très peu de chose.
Commenter  J’apprécie          691
En passant devant une de mes bibliothèque, j'ai eu l'oeil attiré par un recueil de trois pièces de Térence que je n'avais pas encore terminé. Envie subite, je me suis rendu compte que ça serait bien le bon moment pour le faire.

Voici donc les Adelphes. Une comédie représentée en 160 av. J.-C. à l'occasion des jeux funéraires de Paul Émile le Macédonien, général vainqueur à la bataille de Pydna durant la Troisième guerre macédonienne (la République romaine est en pleine conquête du bassin méditerranéen).
Justement, la scène se passe à Athènes. Deux frères comparent leurs façons d'élever les enfants. le premier, Déméa, a eu deux fils. Il a élevé Ctésiphon de manière rude et sans concession, à la trique quoi. le deuxième fils, Eschine, a été adopté par Micion, le frère de Déméa donc, dont la méthode d'éducation est aux antipodes, très laxiste et laisser-faire ; aider et discuter plutôt que punir.

Les événements semblent donner raison à Déméa car Eschine fait des siennes en public, allant jusqu'à libérer une esclave par la force et frapper le marchand qui la détient (apparemment cela était gravement puni à Athènes). Racaille donc, Eschine, qui s'amourache d'une esclave ? Voire. On apprendra vite qu'il prend tous les reproches sur lui pour protéger son frère Ctésiphon, car c'est pour lui qu'il a enlevé l'esclave.
La pièce est remplie de quiproquos et Déméa est sans cesse manipulé et humilié par Syrus, l'esclave d'Eschine digne ascendant de Scapin. Déméa pourra quand même prendre sa revanche sur son frère Micion à la fin.

Je suis plus sensible à l'humour de situation de Molière, mais on sent bien la ligne d'héritage de comédie qui relie ce dernier à Térence, et ces deux à leurs prédécesseurs grecs (Diphile de Sinope, que je ne connais pas, pour les Adelphes). J'ai trouvé que la situation reste du domaine de la comédie parce que les fils, malgré leurs éducations assez extrêmes dans des directions opposées, restent relativement mesurés dans leur comportement. Eschine aurait très bien pu devenir un enfant gâté insupportable et méprisant, et même cruel, et Ctésiphon un homme tiraillé par un complexe d'Oedipe du fait de la personnalité stricte du père. Dans un sens, les pères ont de la chance.
Sans grand éclats de rire, la pièce se révèle distrayante.

J'ai apprécié aussi les nombreuses notes qui se rapportent aux nombreuses coutumes ou habitudes des citoyens Athéniens, donnant une profondeur historique à la pièce.

Après Térence, il faudra que j'essaie Plaute.
Commenter  J’apprécie          314
Adelphe, mot revenant dans l'usage contemporain pour ne pas distinguer les genres, désigne des frères et soeurs, ici deux vieillards (personnages type de la comédie antique). J'ai découvert cette pièce de Térence grâce à ma formation en prépa littéraire. Les textes de l'Antiquité peuvent rebuter, du fait de la distance qui nous sépare d'eux, mais celui-ci est assez amusant à lire et abordable, quoi qu'il compte beaucoup de personnages. N'oublions d'ailleurs pas que de tels écrits ont inspiré Molière : celui-ci est à l'origine de l'Ecole des maris.

Le terme de "système" est employé, et Térence nous montre ici deux modèles d'éducation : Micion, riche citadin, se montre très tolérant pour ne pas dire complaisant envers son fils Eschile (plus exactement, son fils adoptif) et le laisse mener une vie de débauche. Déméa, campagnard menant une vie frugale (proche de l'idéal romain), éduque le sien sévèrement, par des modèles ancestraux à reproduire Comme il s'en vante, son éducation se fonde sur "fais ceci, ne fais pas cela, ceci est bien, cela est mal" (répliques qui apparaissent réellement dans la pièce, et de la bouche de Déméa). Or, les deux fils s'éprennent l'un d'une pauvre Athénienne, enceinte de lui, et l'autre d'une esclave musicienne. Evidemment, il y aura quiproquo et l'intrigue, comme dans de nombreuses comédies, se noue puis se dénoue.

Cette pièce me semble idéale pour comprendre la culture romaine : invocation des dieux (par exemple, Junon Lucine, déesse des accouchements), mise en scène d'un marchand d'esclave, d'un affranchissement... La question de l'éducation, qui est aussi celle de la confiance, est au coeur de cette oeuvre. Ici, la situation serait presque (ô panthéon, pardonne-moi ce grossier anachronisme) naturaliste. La confrontation de deux modèles éducatifs, leur étude et ce qui en résulte (après tout, les deux fils se comportent de la même manière et Micion estime qu'il s'agit d'une attitude commune à tous) m'évoque en effet ce mouvement.

C'est une lecture assez courte (une seule journée), mais très intéressante pour les raisons ci-dessus.
Commenter  J’apprécie          00
DERNIÈRE PIÈCE DE TÉRENCE : LES ADELPHES
La dernière pièce de Térence fut jouée pour la première fois en 160 avant J.-C. Comme pour le Phormion, nous retrouverons dans le théâtre de Molière une version plus actuelle de cette pièce avec L'école des maris.

RÉSUMÉ DES ADELPHES DE TÉRENCE
Dans cette nouvelle pièce, nous suivons l'histoire de deux frères : Déméa et Micion. le premier vit à la campagne, l'autre en ville. Déméa a eu deux fils, Ctésiphon et Eschine et le second a été adopté par Micion qui n'avait pas d'enfants.

Ctésiphon tombe amoureux d'une esclave joueuse de cithare, mais c'est Eschine qui va l'enlever pour aider son frère puisque Ctésiphon a trop peur de son père. Entre temps, Eschine est tombé amoureux de Pamphila, une jeune fille qu'il a violée et mise enceinte, et qu'il a promis d'épouser.

Les deux pères se disputent alors à propos de l'éducation de leurs enfants, trop stricte ou trop laxiste, selon le point de vue de l'un et de l'autre. Mais finalement, les choses sont mises au clair, et les deux jeunes gens épousent leur promise respective.

COMPRENDRE LA PIÈCE DE TÉRENCE
Les conflits présentés dans cette pièce sont typiques des affrontements comiques. le premier d'entre eux est un conflit générationnel entre le père et le fils. Celui-ci découle du fait que le père cherche à contrôler tous les paramètres de la vie de ses descendants, sans se soucier de l'avis du concerné. Et le fils tente donc inévitablement de se défaire de cette emprise, et à épouser celle qu'il aime par exemple.

Le deuxième conflit de la pièce est social et éducatif. Déméa vit à la campagne et n'a pas une grande fortune, il élève son fils dans une sévérité telle qu'il le terrorise. Déméa est l'ancêtre des pères bourrus du théâtre classique, comme celui de Molière, et ne peut être que contredit et ridiculisé par les autres personnages, ses fils et esclaves de préférence.

Il s'oppose en tout point à son frère, Micion, citadin fortuné qui a élevé son neveu comme son propre fils. Celui-ci a préféré laisser son fils adoptif agir à sa guise, préférant être un ami plus qu'un père. Les comportements des deux fils illustrent alors les conséquences des deux systèmes d'éducation. Cistéphon, fils de Déméa, est tout au long de la pièce craintif, timide et remet son sort aux mains de son frère et de ses esclaves, parce qu'il a trop peur d'assumer ses actes et d'affronter son père. Eschine est énergique, dévoué mais se permet d'agir comme il le souhaite, et ne se fait jamais réprimander.

Dans cette pièce, le conflit sur les théories d'éducation ne trouve pas réponse nette et tranchée. Déméa applique une éducation stricte et rude, mais qui pousse au mensonge et à la peur. Micion prône une éducation basée sur la confiance mutuelle et le dialogue, ce qui a pour résultat que son fils fait tout ce qui lui passe par la tête, sans se soucier des conséquences. Toutefois, cette pièce est une véritable invitation à penser l'éducation des enfants à travers des ressorts comiques et légers.


Lien : https://culturelivresque.fr/..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
MICION : Ah, l'on dit bien vrai : si l'on s'absente quelque part, ou que l'on s'y attarde, il vaut mieux que ce qui s'est passé soit ce que dit une épouse en colère, et ce qu'elle imagine au fond d'elle-même, plutôt que ce que disent et imaginent des parents bienveillants. Une femme, si l'on s'attarde, pense que l'on est en train de courir après une maîtresse, ou qu'une femme court après vous, ou qu'on est en train de boire et de se donner du bon temps, et que l'on est heureux, tandis qu'elle est toute seule et malheureuse. Mais moi, comme mon fils ne rentre pas, quelles idées n'ai-je pas, et que d'inquiétudes ! Ou bien qu'il ait pris froid, ou qu'il ait fait quelque chute, ou qu'il se soit cassé quelque chose.

Acte I, Scène 1.
Commenter  J’apprécie          140
MICION : Pour tout le reste, nous devenons plus raisonnables avec l'âge ; mais il y a un défaut que la vieillesse apporte à l'homme ; nous sommes tous plus attachés à l'argent qu'il ne conviendrait.

Acte V, Scène 3.
Commenter  J’apprécie          160
HÉGION : Tous ceux dont la situation n'est pas prospère sont, je ne sais comment, enclins au soupçon ; ils prennent plus volontiers toute chose dans le mauvais sens ; à cause de leur dénuement, ils croient toujours qu'on les exclut.

Acte IV, Scène 3.
Commenter  J’apprécie          100
MICION : Il en est de la vie comme d'une partie de dès. Si l'on n'obtient pas le dé dont on a le plus besoin, il faut savoir tirer parti de celui que le sort a amené.
(Acte IV, scène 7)
Commenter  J’apprécie          80
Bref, toutes ces folies de jeune homme, que les autres font en cachette de leurs pères, je l'ai accoutumé à ne point s'en cacher avec moi. Quand on ose mentir à son père, qu'on a pris l'habitude de le tromper, on ne se fait aucun scrupule de tromper les autres. Je crois qu'il vaut mieux retenir les enfants par l'honneur et les sentiments que par la crainte. Mon frère et moi ne sommes pas là-dessus du même avis ; ce système lui déplaît.

(Micion)
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : littérature romaineVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (18) Voir plus



Quiz Voir plus

Devenez très fort en citations latines en 10 questions

Que signifie Vox populi, vox Dei ?

Il y a des embouteillages partout.
Pourquoi ne viendrais-tu pas au cinéma ?
J'ai un compte à la Banque Populaire.
Voix du peuple, voix de Dieu.

10 questions
543 lecteurs ont répondu
Thèmes : latin , Citations latines , antiquitéCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..