Après avoir rendu la surface de la Terre inhabitable, l'humanité s'est réfugiée dans les profondeurs sous-marines. Mille cinq cents ans plus tard, plusieurs grandes nations ainsi qu'une multitude de micro-communautés se partagent ce monde aquatique en proie aux mêmes intrigues politiques et à la même volonté de puissance que par le passé. L'Hégémonie rêve de réunifier l'humanité menacée par un virus de stérilité, mais elle tente d'y parvenir par la force, au risque de précipiter son extinction : c'est ce que révèle
La Directive Exeter. La mallette contenant ces informations a été perdue à la surface de la Terre, dominée par des mutants et des créatures monstrueuses. L'Hégémonie lance l'Opération Nemrod afin de la récupérer avant ses adversaires. La guerre, qui semble inévitable, sera l'objet du prochain volume, Les Soldats du crépuscule. L'univers a les qualités du jeu de rôles (
Polaris) que son auteur adapte ici, à savoir richesse et diversité. Très élaboré dans le détail (l'armure de survie des plongeurs, les drones, les technos-hybrides) comme dans la trame générale, il n'est pas sans rappeler, et c'est une heureuse surprise, la densité et la précision d'un Dune ou d'un Hypérion. Malheureusement, il en a aussi les défauts : ce foisonnement n'est le support d'aucun discours ni réflexion mais seulement le moyen de complexifier une intrigue dramatique par la multiplication des acteurs. le lecteur risque parfois de s'y perdre, quand pas moins de huit intrigues parallèles se développent. Devant une telle diversité, la psychologie des personnages s'efface naturellement au profit de l'action pure. Mais ne boudons pas notre plaisir : Les Foudres de l'abîme est un honnête roman populaire au service de l'aventure, ce qui n'est déjà pas si mal, susceptible de drainer de nouveaux lecteurs vers des romans plus ambitieux. On regrette simplement, au vu de la richesse du matériau, qu'il ne soit que cela.
Claude ECKEN
dans Galaxies 8