Dans ses yeux est une histoire de science-fiction comme on pourrait en voir à la télé ou au cinéma, digne héritière de « X-Files »…
Samuel, donc, est divorcé et sa fille unique fait ses études à Québec. Après une opération de greffe des yeux, il a de grosses migraines et fait régulièrement le même et étrange cauchemar qui l'effraie au point de le réveiller en sursaut et dans lequel il se voit agresser par un homme mystérieux. Chaque nuit lui en apprend un peu plus, jusqu'à dévoiler la silhouette du tueur.
Samuel passe des examens médicaux poussés, sur les conseils de sa fille qui s'inquiète pour lui, mais rien n'y fait. Les médecins ne comprennent pas ce qui lui arrive et mettent les « rêves » sur le compte des effets post opératoires.
Un soir, sa fille regarde une émission d'investigation canadienne et découvre le portrait-robot d'un meurtrier en cavale, qu'elle pense être à la recherche de son père dans le but de le supprimer.
A cet instant précis du récit, grâce au talent de l'auteur qui sait manier la plume et le suspense, le lecteur se prend à imaginer le pire « Mince, mais c'est bien sûr ! Mais non ! Pas lui ! » et se demande qui est « le boucher aux yeux noirs » du cauchemar de Sam. Bonne question.
Avec sa nouvelle, l'auteur pose la question que tout greffé peut se poser, à savoir s'il est possible de ressentir les émotions de la personne dont on a reçu les organes.
L'auteur nous mène par le bout du nez et nous tient en haleine jusqu'à la fin, où il nous révèle enfin le fin mot de l'énigme.
C'est une nouvelle qui fait travailler l'imaginaire collectif, dans le sens où il est de bon ton de croire que le cerveau emmagasine des données qu'il transmet à tous les organes, dont les yeux.
Dans ses yeux, Sam devient l'héritier de son donneur qui lui transmet un message bien précis à travers les organes qu'il lui a cédés. le lecteur, qui sera inévitablement happé par l'histoire menée tambour battant par l'auteur, aura la solution tout à la fin.
Tout au long du récit, le lecteur se met dans la peau de Sam et a envie de le délivrer de ce cauchemar qui le hante et l'empêche de dormir. Cette nouvelle est littéralement une histoire à dormir debout. L'auteur fait de cette utopie une possibilité en incitant le lecteur à penser qu'effectivement, comme le dit l'adage, tout passe par les yeux. Alors, pourquoi des images particulièrement marquantes ne pourraient-elles pas être photographiées par les yeux et transmises à un receveur d'organes ?
Les yeux, qui sont le reflet de l'âme, seraient-ils aussi des passeurs de messages ?
Et vous, qu'auriez-vous pensé si vous aviez été à la place de Sam ?
Mon avis ? 5 étoiles voire plus.
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