Mieux qu'un revival, un retour dans le passé. Un bon de 30 ans en arrière avec un
Sharko à peine démoulé de l'école de police qui intègre le 36 pour sa première plongée dans le mal.
Thilliez va à la source. Il bâtit son héros tout en le frottant à ce qui deviendra plus tard, donc avant (je ne vous fais pas l'offense de vous renvoyer aux précédents ouvrages), sa marque de fabrique.
C'est acrobatique d'aller à la genèse de son personnage principal, sans le rendre niais, sachant que depuis des années, il a revêtu une carapace.
Sharko est récurrent. Les lecteurs le connaissent par coeur depuis le début des années 2000 avec
Train d'enfer pour ange rouge. Eux comme moi, nous lui avons échafaudé un passé à ce flic si particulier, si attachant. Sans doute pas celui-ci. Alors l'élaboration ne peut être innocente.
Les années 90. Sans fard. Et clairement, ce n'était pas mieux avant. Des tueurs, des fêlés, des bargeots, des flics à l'ancienne et toujours des victimes. On revient à la période charnière, juste avc que la technologie s'en mêle. Il faut du flair, du terrain. Il y a un soupçon de nostalgie dans
1991, mais c'est surtout à travers l'oeil du lecteur, s'il a connu cette période… euh comme moi… que nous pouvons lire
1991. Les walkman, les blousons aviateurs, les pulls Benetton et les chaussettes Burlington. Juste avant l'ère de la Dernière séance pour les fax et le minitel et le grand remplacement par le portable et les ordinateurs personnels.
Comme l'enquêteur, nous plongeons dans l'affaire des Disparues du Sud parisien entre 1986 et 1989 avant de bifurquer vers une autre, entre vaudou et Houdini. Comme d'habitude, on se prend au jeu.
Raconter une histoire peut sembler facile. Chez Franck, il faut compter avec les faux semblants, les chausse-trappes. C'est totalement addictif.
Son écriture est mature avec ce qu'il faut de maitrise dans les rebondissements. L'auteur prend un malin plaisir à jouer avec le lecteur comme il avait commencé à le faire lors de
Il était deux fois.
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