J'ai découvert le terme de cosy mystery lors d'un café avec les organisateurs du Salon Polar sur Loire.
Claudine Chollet, avec ses Polycarpe, m'a expliqué qu'il s'agissait de mystères menées par des personnes qui n'avaient rien à voir avec la police, que ces romans se centraient surtout sur la vie de ces enquêteurs amateurs et des personnages secondaires, au sein souvent d'un petit village. On les voit évoluer d'un tome à l'autre, car oui souvent, il y a plusieurs tomes – la série Agatha Raisin de M.C Beaton en compte plus d'une trentaine et je ne vous parle même pas des Miss Marple d'
Agatha Christie ! Dans un cosy, l y a des meurtres évidemment, mais pas d'effusions de sang. du suspens, mais rien à voir avec les thrillers.
Je ne sais pas si c'est à cause du succès des Agatha Raisin, mais j'ai quand même l'impression de voir une foultitude de nouvelles séries du genre. Certaines super sympas et d'autres pas franchement inoubliables. Mais je suis toujours contente de découvrir une nouvelle enquêtrice atypique et un petit village d'Angleterre. Alors je n'ai pas attendu longtemps pour sortir Les dames de Marlow enquêtent de ma Pile à Lire.
Le premier tome de cette série écrite par
Robert Thorogood s'appelle Mort compte triple, une référence à l'activité de l'excentrique personnage. Judith Potts, soixante-dix-sept ans, est verbicruciste, c'est-à-dire qu'elle crée des grilles de mots croisés pour un journal. Elle vit dans la plus grande demeure de Marlow – un héritage de sa tante – et lors d'une de ses baignades nocturnes dans la Tamise, totalement nue, elle entend un coup de feu chez le voisin qui vit de l'autre côté de la berge. Comme la police n'a rien trouvé sur place, elle n'ouvre pas d'enquête. Alors Judith va mener l'enquête, non mais oh, elle n'est pas sénile. Elle va recevoir l'aide de Becks Starling, la femme du vicaire et de Suzie Harris, promeneuse de chien à Marlow. Les trois détectives amateures vont mener l'enquête au péril de leur vie.
Judith Potts est vraiment une dame excentrique qui aime vivre dans le fouillis, boit du whisky et nage nue dans la Tamise à la nuit tombée – son petit frisson quotidien. Quand elle sort dans son village, elle est surprise que tout le monde la connaisse, elle qui reste le plus souvent chez elle. Pour traquer le meurtrier, deux femmes vont l'aider. Becks est la femme du vicaire. Très discrète, parfaite, elle s'ennuie un peu dans son rôle d'épouse de, de mère de. La rencontre de Judith et Becks est franchement drôle. Ensuite Suzie va se joindre à elles. L'amoureuse des chiens, au courant de tous les potins du village, va avoir une bonne raison de mener l'enquête.
Ce roman est drôle. Il y a pas mal de situations cocasses – j'ai l'impression d'avoir le même âge de Judith quand j'écris « cocasse », mais bon. J'ai beaucoup ri, j'aime vraiment bien l'humour british. Trois grilles de mots croisés créées par Judith Potts et en rapport avec l'enquête sont glissées dans le roman. Je ne suis pas une cruciverbiste acharnée, mais cela pourra sans doute intéresser certains lecteurs. Les trois détectives sont attachantes et ce qui est chouette, c'est qu'elles sont vraiment différentes les unes des autres. L'intrigue est bien ficelée et plutôt pas mal. Je suis juste un peu déçue d'avoir eu une illumination et trouvé très vite la solution. Mais j'ai vraiment bien aimé ce trio improbable et l'inspectrice Tanika Malik qui se fait seconder par ce trio improbable car elle se retrouve vite débordée par cette affaire, car le meurtre du voisin de Judith sera le premier d'une série. Et en parlant de série, j'ai bien envie de retrouver ces personnages dans une autre enquête des Dames de Marlow. Damned.
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