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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Chapeau bas !
Sous prétexte de raconter des épisodes de la vie de Benjamin, médecin de campagne, buveur, endetté et bon vivant, l'auteur se moque et dénonce.
Tout le monde en prend pour son grade ; nobles, bourgeois, médecins charlatans et religions.
C'est à bien des égard précurseur notamment sur sa vision de femmes, femmes de caractères et pour lesquelles, il souhaite la liberté.
C'est aussi l'histoire de formidables amitiés.
C'est drôle, sensible et remarquablement bien écrit.
Une lecteur savoureuse.
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Critiquer ce roman, ce ne serait que prétention. Donc pas de critique mais un hommage. Claude Tillier nous laisse un ouvrage culte, reflet du siècle des lumières, empli d'humanisme, généreux, une ode à la vie, par delà la misère ; par delà les privilèges des rois et des seigneurs. Si ce n'est par le style, classique, avec son vocabulaire qui peut parfois, au 21e siècle nous sembler désuet, ce roman n'a pas pris une ride. Certes les rois et les seigneurs ont depuis mutés en traders, en chefs de grandes entreprises déshumanisées, avides de profits, de pouvoir, sans scrupule quant à l'exploitation des petites gens! Si le pouvoir a changé de main et ceux qui le détiennent de titres, le monde actuelle est-il si différent du monde postrévolutionnaire et de ses privilèges?
Mais, d'après l'oncle Benjamin, qu'importe la misère pourvu qu'on aie la joie de vivre. "La gaieté est l'orgueil du pauvre" se plait à répéter Claude Tillier.
Ce livre a inspiré le film d'Edouard Molinaro, librement adapté au cinéma avec un Jacques Brel au mieux de sa forme. Film dans lequel on retrouve l'esprit de Benjamin et de Tillier, teinté de revendication de mai 68. Peut-être un Benjamin plus anarchiste que celui du roman, quoique ... ?
Bien sûr, le film est aussi "cultissime" et génial mais comme souvent, le livre lui est supérieur, plus riche, plus profond, plus émouvant.
Claude Tillier termine son roman comme s'il lui avait préparé une suite mais hélas, la mort ne lui a pas laissé le temps de l'écrire. C'est peut-être alors à nous, lecteur, de l'imaginer, sans trahir la générosité, la liberté, l'humaniste, le bon vivant qu'est "notre" Oncle Benjamin.
Et en plus, vous trouverez ce roman en version numérique, gratuit puisqu'il est libre de droit d'auteur. Alors, pourquoi s'en priver?
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C'est exact, "Mon oncle Benjamin" était le livre culte de Georges Brassens qui le lisait presque tous les ans et le fit connaître à tous ses amis dont, bien sûr René Fallet.
Picaresque, voltairien, épicurien les qualificatifs ne manquent pas pour rendre hommage à ce livre très original et très iconoclaste.
Tellement qu'il ne connut pas la notoriété, porté sans doute vers l'enfer des livres dérangeants à cause de sa liberté de ton.
Fort heureusement, il fut merveilleusement adapté sur le petit écran dans l'émission "Le théâtre de la Jeunesse" de Claude Santelli avec Dominique Paturel et sur grand écran par Edouard Molinaro avec Jacques Brel.
Un livre donc à savourer.
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Claude Tillier n'a pas eu une existence des plus heureuse et appaisée...
Mais il nous laissa, avec Mon Oncle Benjamin, une hymne à la joie de vivre que l'immense Jacques Brel amena au cinéma.
Ce médecin de campagne à l'habit rouge et ses amis éclusent tellement de bouteilles de vin, que je me suis refusé à les compter.
Quel dommage, que Claude Tillier n'ait eu le temps de nous narrer la suite des aventures de Benjamin Ratery...
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En ces temps de marasme et de morosité, où les mots les plus réjouissants sont ceux de guerre, pénurie, maladie, où des auteurs de chansons salaces sont promus Chevalier des Arts et Lettres, où des gens qui tapent dans un ballon sont mieux considérés que des chercheurs scientifiques, où la démocratie est bafouée sur tous les coins de la planète, que diriez-vous d'un changement d'air ? d'une virée à la campagne au bord de ruisseaux bavards et attrayants, dans des salles d'auberge pleines de vie et de joie saine, d'assiettes pleines de bonnes choses à manger, de verres pleins de bonnes choses à boire, de compagnons et de compagnes fort agréables, hein, qu'est-ce que vous en diriez ? Moi je vous propose de partir à Clamecy, dans la Nièvre, vers la fin du règne de Louis XV et le début de celui de Louis XVI, en compagnie de « Mon oncle Benjamin ». Je vous garantis que le voyage vaut le coup.
Claude Tillier (1801-1844) est essentiellement un pamphlétaire, et l'auteur d'une poignée de romans dont le plus connu est « Mon oncle Benjamin ». Je dis le plus connu, mais pas forcément le plus lu, pourtant il est à présent accessible dans toutes les bonnes librairies.
Peut-être avez-vous vu le film d'Edouard Molinaro (1969) avec Jacques Brel dans le rôle-titre et la délicieuse Claude Jade. le film est une belle réussite qui rend un bel hommage au roman.
Car au départ c'est un roman. Un roman champêtre dirons-nous, tel que pouvait en écrire à la même époque George SandJeanne » - 1844, « le meunier d'Angibault » - 1845, « La Mare au diable » - 1846), et tels qu'en écriront plus tard Erckmann-ChatrianL'Ami Fritz » - 1864), Eugène le RoyJacquou le croquant » - 1899) et bien d'autres, jusqu'à nos « écrivains de terroir » contemporains.
Benjamin Rathery, 28 ans est médecin, ce qui lui donne le droit de porter une épée. « Je ne sais si les malades avaient grande confiance en lui ; mais lui, Benjamin, avait fort peu de confiance dans la médecine : il disait souvent qu'un médecin avait assez fait quand il n'avait pas tué son malade… Mon oncle Benjamin, au dire de tous ceux qui l'ont connu, était l'homme le plus gai, le plus drôle, le plus spirituel du pays, et il en eût été le plus… comment dirai-je pour ne pas manquer de respect à la mémoire de mon grand-oncle ?… il en eût été le moins sobre, si le tambour de la ville, le nommé Cicéron, n'eût partagé sa gloire… . Toutefois, mon oncle Benjamin n'était pas ce que vous appelez trivialement un ivrogne, gardez-vous de le croire. C'était un épicurien qui poussait la philosophie jusqu'à l'ivresse, et voilà tout ». Voilà dessiné le portrait de mon oncle Benjamin : un épicurien, bon vivant, gai, drôle, spirituel, au besoin insolent, aimant toutes les bonnes choses de la vie, aimant la vie tout court, bonne ou mauvaise.
« Mon oncle Benjamin », avec un tel héros, ne peut qu'être qu'un roman picaresque, truffé d'aventures de toutes sortes qui le mettent en opposition avec l'autorité, avec ses ennemis, avec les femmes (qui comptent beaucoup dans sa vie), mais qui n'entament ni sa joie de vivre, ni ses valeurs qui sont réelles et qu'il porte haut. Mais c'est également un roman éminemment sensuel, plein d'images et de sons, plein d'odeurs tellement bien décrites qu'elle en rend le roman gourmand : « Partout une joie profonde, jusque dans le bruit de la poêle » (Francis Lacassin, dans sa très belle préface).
Et n'oublions pas le côté social et politique (après tout, Claude Tillier est un pamphlétaire) : Benjamin est le symbole d'un peuple français, certes bon vivant, mais épris de valeurs profondes, face à une noblesse décadente accrochée à ses privilèges, à des institutions sociales et religieuses basées sur l'hypocrisie et la puissance des richesses.
Un très beau roman que vous recommande Georges Brassens : « Quiconque n'a pas lu « Mon oncle Benjamin » ne peut se dire de mes amis »
Claude Tillier a eu des successeurs : en plus des auteurs déjà cités : le « Gaspard des montagnes » (1922) d'Henri Pourrat est son descendant direct, et on peut retrouver chez René Fallet bien des points communs avec l'auteur de Benjamin.
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Ce que l'on retiens d'abord de ce livre c'est l'adaptation très réussie pour le cinéma. Grands Messieurs que Mrs Brel et Blier ! Quelle superbe femme que Mme Claude Jade, disparue bien trop tôt !
Mais si une telle réussite cinématographique a pu exister c'est avant grâce à ce roman d'aventure.

Voilà donc l'occasion de prendre deux rations de grands plaisirs et qui aurait l'idée de s'en priver ?
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Peut-être connaissez-vous le film avec Brel dans le rôle principal ? le livre vaut le détour lui aussi; il paraît que c'était le préféré de Brassens. C'était en tout cas celui de mon père. Il relate les aventures d'un bon vivant, d'un bon copain, d'un grand noceur à l'époque de Louis XV, et c'est plein d'anecdotes qui peuvent plaire à toutes les époques ...

"Boire et manger sont deux êtres qui se ressemblent : au premier aspect, vous les prendriez pour deux cousins germains. Mais boire est autant au dessus de manger que l'aigle qui s'abat sur la pointe des rochers est au dessus du corbeau qui perche sur la cime des arbres.

Manger est un besoin de l'estomac ; boire est un besoin de l'âme.

Manger n'est qu'un vulgaire artisan, tandis que boire est un artiste. Boire inspire de riantes idées aux poètes, de nobles pensées aux philosophes, des sons mélodieux aux musiciens ; manger ne leur donne que des indigestions."
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C'est l'histoire simple d'un médecin de campagne, « l'oncle Benjamin », au 18ème siècle. Benjamin est un rustre bon vivant : sensible, caractériel, bienfaisant, mais aussi philosophe et d'une inaltérable gaieté. Digne descendant de Rabelais, il est toujours assis à table dans des banquets champêtres mais prêt toujours aussi à se lever pour aller au chevet d'un pauvre malade.

Tout cet état d'esprit nous est présenté au premier chapitre après une introduction philosophique par une festivité où la cacophonie règne avec l'ivresse « Bientôt la conversation ne fut plus qu'un cliquetis d'épigrammes, de gros mots, de saillies éclatant ensemble et cherchant à s'étouffer l'une l'autre, tout cela faisait un bruit semblable à une douzaine de verres qui s'entrechoquent à la fois »
Un duel semble improvisé par pure bouffonnerie et le bon plaisir du spectacle après une incompréhensible altercation… L'oncle Benjamin se blesse et, tout honteux en face de sa soeur qui le sermonne, promet de s'assagir : trouver une épouse, payer ses dettes…
L'Objectif accepté, l'oncle Benjamin, qui devait demander la main de Mlle Minxit, préférera bien plus tisser des liens et fraterniser avec son épicurien de père.

Cette intrigue toute simple est frappée de 1000 sinuosités ; c'est que l'oncle Benjamin se disperse sans cesse.
L'expérience militaire d'un vieux sergent bavard lui est contée sur la route ; il n'a pas pu être nommé officier durant sa carrière à défaut de sang noble alors même que son courage et son mérite était reconnu par tous. Il n'en fallait pas plus pour déclencher une longue tirade politique enflammée qui n'a pas le style ennuyeux d'une timide dissertation :
« La noblesse est la plus absurde de toutes les choses ; c'est une révolte flagrante du despotisme contre le Créateur » (…)
« Dieu a-t-il fait plus hautes les unes que les autres les herbes de la prairie, et a-t-il gravé des écussons sur l'aile des oiseaux ou sur le pelage des bêtes fauves ? » (…)
« Qu'est-ce que cette grandeur qui se transmet de père en fils, comme une bougie neuve qu'on allume à une bouge qui s'éteint ? Les champignons qui naissent sur les débris d'un chêne mort sont-ils des chênes ? » (…)

Un taureau rétorque à cette vibrante éloquence et lui fonce droit dessus… Puis vient l'heure du déjeuner où manger est encore une cause de divagation. Une omelette est si vite engloutie quand il a fallut tant de temps pour la produire : « voyez comme la décomposition plus vite que la recomposition ; l'homme est un enfant gourmand qui fait maigrir sa nourrice ; le boeuf ne rend pas à la prairie toute l'herbe qu'il lui a prise » (…) et ainsi de suite par une originale série de métaphores poétiques et parfois enfantines.

Tout le roman est chaotiquement composé de la sorte : une foule d'anecdotes secondaires totalement imprévisibles et aléatoires desquelles sortent quelques lueurs de réflexions entre deux beuveries d'un banquet.

Gare à celui qui atteint ou blesse l'estime de l'oncle Benjamin ! La colère est doublée de sa constante amertume à l'égard de la noblesse. On lira alors avec plaisir une historiette par laquelle un noble du pays a infligé au pauvre médecin qui ne voulait pas le saluer le premier, un châtiment singulier. Une armée de domestiques saisit Benjamin qui, l'épée sur la gorge, est obligé d'embrasser le marquis, à titre d'humiliation.
Attendant patiemment une belle occasion, il fera mieux qu'une sévère et violente vengeance.
Une arête qui s'est coincée dans la gorge du noble fournit au médecin le moyen de lui appliquer la peine du talion. Au moment d'effectuer cette petite opération, chantage oblige, il force le noble à l'embrasser en contrepartie de son service.

Courageux ou inconscient, pétri d'audace, Benjamin privilégiera toujours une franche humiliation qui déshonore à la violence.
Jamais il ne s'abaisserait ou s'aplatirait devant quiconque, peu importe les circonstances « Le peuple a quelquefois des lubies de courage, il jette le feu par la bouche et les naseaux ; mais la servitude est son état normal et il y revient toujours, comme un serin apprivoisé revient toujours à sa cage » il y a quelques ressemblances dans la puissance que met l'auteur à cette idée et le discours de la servitude volontaire de la Boétie.
« La morale de ceci, c'est qu'avec les grands il vaut mieux se faire craindre que de se faire aimer… Que Dieu me damne si de ma vie je manque à ce principe. »

D'autres sujets sont abordés et il faudrait un commentaire par thème : la religion, la justice, la fortune… Toujours avec le même humour, ce côté gaillard divertissant et des phrases qui partent et sifflent comme des pierres aiguisées.
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Le livre de chevet de Georges Brassens. Une petite merveille!
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Sous le règne de Louis XV, Benjamin Rathery est médecin de campagne, principalement des pauvres de la région. C'est également un ripailleur perpétuel et un coureur de jupons invétéré, mais une seule fille, dont il est follement amoureux, lui résiste : Manette, la fille de l'aubergiste. Mais celle-ci n'entend céder au médecin qu'au prix d'un contrat de mariage en poche. Manette est surveillée par son père, qui fait tout pour protéger la virginité de sa fille, qu'il appelle son "petit capital". Sa jolie frimousse, son espièglerie, ses sourires font fondre Benjamin ; mais, loin d'être une écervelée, Manette est une fille qui a du caractère et qui sait ce qu'elle veut et cela se voit. le franc-parler de Benjamin, et son sentiment d'être égal aux nobles, vont valoir au roturier quelques petits ennuis. "



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