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Le Diable, (Дъявол) nouvelle de Tolstoï, fait partie des écrits posthumes de cet auteur.
Un récit court et sombre, qui permet à Tolstoï d'aborder le thème largement tabou à l'époque de la sexualité et de l'attirance physique.
Irténiev est un propriétaire terrien, c'est un homme sérieux, qui gère son domaine agricole avec grande efficacité.
Il a une liaison avec une jeune paysanne, Stépanida, et doit y renoncer après son mariage avec la douce et fragile Lise.
Oui mais comment renoncer à cette belle paysanne au regard de braise ?
Entre la volonté et le désir, il y a parfois un pas, un grand pas ; et Irteniev se trouve face au dilemme : continuer une vie calme et simple avec Lise, ou continuer à vivre sa passion avec Stépanida ?
Un dilemme que va très mal vivre Irténiev.
Un récit qui nous donne un tableau diabolique de la sensualité et où l'on retrouve les thèmes récurrents chez Tolstoï : l'idéalisation de l'amour, la peur et la méfiance pour l'amour physique.

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Voyant le titre je m'attendais à toute litanie sur l'enfer et le paradis, beuh non ici le diable est dans le corps, et l'auteur nous le fait vivre dans le coeur et dans l'âme. Une histoire sombre avec des personnages passionnés où l'amour cherche à se définir entre les bonnes manières et l'obsession brute, euh oui le Irténiev doit choisir entre la paysanne Stépanida et Lise, la modérée, alors il va se livrer un combat contre lui-même...
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Le diable (1889-1909) est une nouvelle posthume de Léon Tolstoï. Eugène Irténiev, jeune propriétaire terrien se sent tiraillé entre Sté­pa­nida, son ancienne maîtresse, une paysanne, et Lise, sa nouvelle épouse, romantique et irréprochable. Un dilemme, décrit du seul point de vue masculin, et une descente aux enfers magnifique écrit.
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On démarre dans la vie avec de bonnes résolutions, mettant plus de raison qu'on ne le pense, et quand les premières difficultés se présentent, on trouve bien une parade à cela : ou en conscience on verra cette question plus tard, ou on trouvera un palliatif qui vaut ce qui vaut mais qui semble à peu près justifier l'écart qu'on s'apprête à commettre.

Eugène Ivanovitch Irténiev est un jeune homme qui ressemble un peu à son auteur à cause de ses considérations morales qui vont faire tout de même l'objet de petits arrangements chemin faisant et sembler répondre à la deuxième éventualité exposée plus haut.

Irténiev se dit que "sa vie avait commencé à seize ans (sa sexualité) et jusqu'ici tout s'était bien passé, en ce sens qu'il n'avait pas sombré dans la débauche, ne s'était engoué d'aucune femme et n'avait jamais été malade. Il avait séduit à Pétersbourg une couturière ; celle-ci ayant mal tourné, il s'était arrangé autrement ; ce côté de son existence avait été si bien organisé qu'il ne le troublait guère .."

A la faveur de la succession, suite à la mort de son père, Irténiev se retrouva moyennant de sérieux arrangements à la tête d'un domaine important à la campagne, chose qui le changeait puisqu' habitué à la vie à Pétersbourg, .à ses aspects canaille et tutti quanti, son installation à la campagne même si elle fut accaparée par une importante reprise en main du domaine, Il se posa assez vite pour le jeune Irténiev une complication d'ordre intime : "une continence involontaire commençait à mal agir sur lui." Et comme écrit le narrateur en tête de chapitre : "Au milieu de ses soucis, il se produisit une chose, à vrai dire peu importante, mais qui néanmoins tourmentait Irténiev", de cette chose apparemment non fondamentale, contournable, c'est pourtant ici que commence le vraie histoire du protagoniste de la nouvelle. Son père et son grand-père s'interdisaient toute intrigue avec leurs servantes ..

Irténiev, lui, se dit : " qu'il ne s'agissait plus de serves à présent, il décida qu'il n'y avait pas lieu de chercher autre part ce qu'il pouvait trouver sur place. L'essentiel était que personne n'en sût rien ; ce n'était pas le goût de la débauche qui le poussait, se disait-il, mais le souci de la santé. Cette décision prise il se sentit encore plus inquiet : quand il s'entretenait avec le staroste, avec les paysans ou le menuisier, il mettait involontairement la conversation sur les femmes, il s'employait à faire durer la conversation. Et ses yeux épiaient de plus en plus les femmes .."

Déjà à ce stade, j'en tire un enseignement : Anne Coldevy Focard, écrivain, critique, éditrice, traductrice, soutient que Tolstoï s'encombre de sa facette de moraliste dans ses fictions, mais quand celui-ci introduit dans son texte autant de références liées à la sensualité qu'il sent dévastatrice, comment peut-on le prétendre ? C'est vrai aussi pour Anna Karénine, La Sonate à Kreutzer... Ici l'obsession de la chair est vraiment le sujet central. Ne pas la mettre en résonance avec les préceptes de la vie, ne pas parler d'interdit, n'est-ce pas cela pourtant qui précisément donne une dimension supérieure à la chose qu'on ne saurait voir ou qu'on penserait dominer.
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La folie des hommes. Quelle folie? Quel choix? Quelle femme? Quelle vie? Un tourbillon de chemins tous plus fous les uns que les autres. le Diable les prend puis revient sur ses pas, les effleure, les envisage. Dans une écriture simple, justement complexe car le simple est compliqué à écrire, Léon Tolstoï nous embarque dans les tergiversations des pensées d'un homme entre valeurs morales, instinct, intuition, désir, raison. Un labyrinthe haletant, à priori ordinaire. Mais qui sont les fous?
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C'est assez fascinant de quelle façon le désir est décrit dans cette histoire. Un point de vu très religieux sur la sensualité, le plaisir charnel y est exposé à travers son personnage principal. On le voit lutter avec son désir mais comme Oedipe, on sait qu'il finira par accomplir le péché qu'il essaie tant de fuir.
La description des femmes, de Stepanida est magnifique.
On doute du fait que ce soit auto-biographique tant l'histoire est magnifique décrite et tellement réaliste.
On croit d'abord que le diable est Stepanida, mais on découvre finalement que le Diable est en chacun de nous et qu'il faut tout faire pour le fuir, suivant encore une fois la morale religieuse. L'histoire nous fait cependant mettre en doute, le concept de vie maritale via son personnage principal qui malgré son bonheur en couple est attiré ailleurs.
Je vous conseille bien sûr cette lecture très courte, limpide que j'ai beaucoup apprécié.
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Irténiev est un jeune homme célibataire qui noue une relation avec une paysanne du nom de Stépanida, femme mariée. Issue d'un milieu social différent que celui d'Irténiev, celui ci la quitte pour une femme de son rang.


Il ne croise plus la jeune paysanne pendant longtemps et vit avec Lise des amours sans problèmes. Cependant, ayant besoin de monde pour le travail de la propriété et de l'exploitation, Irténiev revoit Stépanida, et la passion qu'il pensait éteinte le taraude sans cesse, malgré l'amour qu'il porte à sa femme. Il cherche a revoir Stépanida, tout en faisant en sorte de l'éviter. Il en vient à en discuter avec son oncle, afin d'alléger le fardeau de sa culpabilité.




Sur fond d'infidélité, Tolstoï dresse avec finesse et maitrise les sentiments de culpabilité et les tourments que génère cette tentation. le style de narration est fluide, on ressent par moment une lourdeur de style, mais elle est vite effacée par le rythme de cette nouvelle.

On peut se demander la raison qui a poussé l'auteur à écrire ce texte sur une longue période : l'infidélité est tabou, principalement à cette époque où le milieu socio culturel prônait sur les ambitions et désirs personnel : ainsi, Irténiev craint à la fois de peiner son épouse, mais également du quand dira t on.

Remplie de sensualité, de douceur, cette nouvelle est également cinglante, la fin étant un dénouement dont on aperçoit bien vite les contours. Malgré tout, un texte réflexif et novateur pour l'époque, abordant des sujets plus tabou encore qu'aujourd'hui.

Une découverte également du style de Tolstoï : fourni, fluide, parfois un peu ronflant, mais sans fioritures inutiles.

Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Moi qui ne suis pas un grand adepte du format de la nouvelle, je dois bien reconnaître que Tolstoï m'y réconcilie légèrement. J'y ai retrouvé - en intensité bien moindre, la brièveté du format pour cause - tout ce qui constitue et légitime mon amour de certains romans : un style agréable, une intrigue intéressante et surtout, une réelle dimension implicite - métaphysique en quelques sortes.


Tolstoï nous raconte l'histoire d'un homme tiraillé entre son mariage, sa réputation, le bonheur de ses proches et de la femme qu'il aime d'un amour presque platonique, dirais-je ; et la passion charnelle au plus pur sens du terme. Il est malheureux de voir à quel point cette dernière aura triomphé, mais pas nécessairement de la manière à laquelle on pense au premier abord.
Il était malade, dira-t-on, mais comme le conclue si bien Tolstoï, nous sommes tous aussi malade que son héros, bien que, face à des constitutions plus robustes, ladite malade ne soit pas systématiquement mortelle, elle ne manque jamais de nous atteindre d'une manière ou d'une autre. Une nouvelle très agréable à lire et qui nous donne envie de tourner les pages.


De plus en plus passionné par la littérature russe ces temps-ci, il me tarde de découvrir, plus en profondeur, après Dostoïevski - ô que je l'aime ! -, un Tolstoï qui me semble tout aussi rempli de promesses.
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C'est tout court, et pourtant tout y est. La descente inexorable au enfers de l'obsession, de l'irrésistible désir.

Et qui est le diable ? Est-ce elle ou est-il en moi ?
Lien : https://www.noid.ch/le-diable/
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J'ai trouvé ce livre par hasard dans ma librairie, et le hasard fait bien les choses puisque ce livre m'a permis de découvrir un des plus grands auteurs de tout les temps. Et quelle belle découverte !

Cette nouvelle nous plonge dans la descente aux enfers de Eugène, un homme de bonne famille plutôt simple et pragmatique, mais qui va commencer ressentir une sensation obsédante qui le mènera jusqu'à la folie, une folie qu'il perçoit comme l'oeuvre du diable.

En effet, le diable est présenté en filigrane dans cette histoire et on a jamais clairement un indice sur sa présence concrète ou non, puisqu'il est présenté par Eugène comme une sensation perturbante, et récurrente qui détruit petit à petit sa vie.

L'auteur se sert de ce "diable" pour parler des conflits moraux imposés produits par la société, et qui sont parfois complètement illusoires, et ne sont là que pour nous contrôler.

J'ai adoré la manière dont tout se met en place au fur et à mesure jusqu'à la décision finale d'Eugène qui arrive comme un coup de massue sur le lecteur.

Cette décision vient du dilemme qui le ronge tout au long de l'histoire, puisque son coeur appartient à sa femme Lise, une jeune femme romantique et absolument éperdue de son mari; mais ses sens sont perturbés par Stépanida, une jeune paysanne mariée mais qui trompe son mari avec Eugène.

L'opposition entre ces deux femmes illustrent parfaitement la différence entre le romantisme et la perversion. Mais Eugène ne voit plus la limite entre les deux car il ne veut pas tromper sa femme mais est aveuglé par le désir charnel qui prend possession de lui.

Le rempart qui lui reste se révèle être les sentiments qu'il éprouve pour sa femme et son futur enfant mais aussi les jugements de la société de l'époque.

L'auteur brille par sa plume simple et subtile mais jamais simpliste, et par la complexité de son récit qu'il nous présente comme une simple histoire de coeur, en apparence seulement.

Enfin bref... Une nouvelle qui met en lumière la différence entre amour et luxure, et entre devoir et désir. Tolstoï a une plume parfaite qui fait passer des messages très forts et durs dans le fond, mais avec un aspect particulièrement chaleureux et beau dans sa forme.
Lien : http://bookymary.blogspot.fr..
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