L’alchimie se faisait, mais tous les deux en avaient peur à ce moment précis. Cependant tous les deux avaient l’espoir que leur attirance ne serait pas celle d’une nuit unique.
Elle chercha à savoir s’il avait déjà vécu en couple. Il lui répondit franchement qu’il avait tenté l’aventure quelques années auparavant, qu’ils avaient tenus un an. Il lui narra que sa compagne d’alors n’avait pas supporté les contraintes de son travail et lui avait demandé de choisir entre elle et son métier. Il avait tranché dans le vif et choisi. Il comprit qu’avec Marjorie il ne connaîtrait pas ce genre d’ultimatum. Elle avait connu bien pire avec l’armée et les absences de longue durée de son mari. Elle gérerait facilement des horaires de dément qu’Alexis pouvait avoir. L’un comme l’autre sentait bien à leur façon de parler qu’ils avaient l’espoir que leur relation ne soit pas qu’un feu de paille.
Alexis se montra immédiatement un père dévoué et protecteur envers sa fille. Devenir père lui fit comprendre aussi pourquoi il adorait son métier de flic. Il devait protéger la population avec l’utopique espoir de rendre la société, où sa fille grandirait, plus belle. Il se promit de l’exercer avec encore plus de hargne tout en veillant à équilibrer les deux vies dont il avait besoin. Marjorie tira un bilan plus que positif de cette drague dans un bar un soir de janvier et réalisa que malgré les drames elle ne voulait rien changer à son existence. Elle avait été très heureuse avec Maxime et avait su reconstruire un tout autre bonheur avec Alexis. Bonheur qu’elle voyait se décliner à l’infini sur le visage de sa fille et dans l’océan des yeux de son époux dans cette maternité.
Il était habitué à mener la danse, pas à se faire dominer. Il se laissa faire comprenant que Marjorie aussi s’adonnait aux aventures sans lendemain. Il en eut la certitude quand ce fût elle qui sortit un préservatif. Il sourit conquis et se laissa porter. D’une main la jeune femme le poussa sur le lit. Il la caressa alors qu’elle était sur lui s’attardant sur sa poitrine généreuse. Elle ne tarda pas à gémir. Elle en avait autant qu’envie de lui. Leur étreinte fut passionnée presque violente, échange de corps à corps en quête de plaisir. Alexis ressentit comme un réflexe de survie en sa maîtresse. Sa jouissance était presque animale, dénuée de tout affect. Jouir pour se sentir vivante.
La jeune femme décida de permettre à cet enfant d’avoir une tombe fleurie entretenue, mais opta pour confier cette mission à une tierce personne. Un des agents communaux accepta sans souci. Marjorie et Alexis refusaient de faire porter à cet enfant les bêtises de sa mère, mais souhaitaient se tenir le plus loin possible de ces souvenirs.
comprit qu’il avait toujours eu une attirance pour l’alcool quand il n’allait pas. Il se souvint d’Antoine qui avait été le premier à avoir utiliser une arme contre lui pour le faire réagir après le décès de ses parents. Il repensa aussi à Marjorie qui avait eu le même reflexe à certains moments de son deuil. Il savait pertinemment bien que cette fuite en avant n’était pas la solution et que cette fois il aurait pu se détruire. Il remercia en son for intérieur Marjorie qui avait répondu présente sans hésiter quand il avait enfin trouvé le courage d’affronter son souci. Quand il sortit de ses pensées, il sut qu’il avait remporté son sevrage.