Je me souviens du premier roman de R.Tremain paru en France, c'était au siècle dernier, j'avais beaucoup aimé et je continue à lire ses textes avec plaisir.
Près de 500p pour celui ci sans une minute d'ennui.
Il faut dire que l'on voyage beaucoup dans ce roman qui se passe au XIXième siècle. A Bath, en Angleterre,Jane ,fille de médecin devient une infirmière aux mains d'or, et dans les thermes chacun la réclame.
Le collègue de son père , Ross, médecin lui aussi, voit son avenir avec Jane tout tracé. Trop facile.
Ce n'est pas un roman niais où tout le monde il est beau il est gentil.
Jane va se découvrir des penchants homosexuels, Ross essaiera de rejoindre son frère à Bornéo ,des histoires pas tristes là-bas également. Bref, c'est assez tourbillonnant, avec ce qu'il faut d'intrigues, de mouvement, de passion. Un vrai roman quoi!
Commenter  J’apprécie         182
Premier roman de cette auteur que je lis. J'ai aimé être transportée à la fin du 19 ème siècle à Londres puis Bath puis Borneo en passant par Dublin.
Le personnage principal est Jane Adeane, jeune femme de 25 ans, fille de médecin et exerçant comme infirmière dans les thermes de Bath. Elle tombera amoureuse d'une femme mariée, Julietta, mais décidera cependant d'épouser le Dr. Ross afin d'avoir un enfant et une vie plus conventionnelle.
Le frère du Dr. Ross, lui, aventurier, partira à Borneo chercher de l'or et la fortune.
Roman assez moderne pour l'époque : de beaux personnages, libres et libérés. J'ai passé un bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie         180
Je l'avoue, si j'ai coché ce livre lors de la dernière édition de Masse critique, c'est à cause de certains mots dans le résumé ; liaison sulfureuse avec une femme, Bath, costumiers libertins de Paris.
Parfois, il s'en faut de peu pour passer à coté d'une chouette expérience. Et d'autres, il s'en faut d'encore moins pour se découvrir une nouvelle passion.
Il y a quelques années encore, j'aurais dit que ce genre d'histoire un peu tranches de vie ne m'intéressait pas des masses. J'ignore si la faute incombe à mon âge qui ne cesse de croître ou au talent de l'autrice, qui est apparemment une figure de proue de la littérature contemporaine bien que je l'ignorais, et à bien y réfléchir les deux sont probablement en cause, mais j'ai adoré ce roman.
Dans les presque 500 pages qui le composent, deux histoires nous sont contées ; celle de Jane, femme à la haute stature et infirmière de 25 ans habitant à Bath, aussi appelée l'Ange de thermes par ses patients, qui va se découvrir bien plus intéressée par les femmes que par les hommes, et Sir Ralph, radjah auto-proclamé de Bornéo, qui tente tant bien que mal de faire de son mieux pour « son » peuple, mais qui se laisse un peu trop diriger par son coeur.
Autour de ces deux personnages écrits de telle façon qu'on ne peut que les aimer, en gravitent d'autres tout aussi colorés et touchants. On suit leur quête à toutes et tous pour devenir riches, reconnus, libres ou tout simplement heureux. Souvent, on les aime aussi, parfois on les déteste, on change d'avis à leur sujet, on hésite, on comprend ou non leurs motivations, mais jamais ils ne nous laissent indifférents.
Bien que les personnages soient d'avantage détaillés que les endroits où ils vivent (à l'exception peut-être de Bornéo, où la forêt, le palais, la rivière, et même la route sont abondamment décrits) l'immersion se fait rapidement et sans difficulté dans ce monde de 1865. Et pour moi qui aime les récits qui se passent à cette époque en Angleterre, c'était un plaisir.
Je n'ai, au fond, pas grand chose de plus à dire sur ce roman tant je n'ai rien trouvé à lui reprocher. L'autrice nous fait nous attacher aux personnages en quelques phrases, l'intrigue, quoi que classique, nous tient en haleine jusqu'à la dernière page et l'écriture des plus agréables coule toute seule sur la langue. Quoi qu'il soit déjà bien épais, j'aurais aimé que ce roman fasse cent ou même deux cents pages de plus pour ne pas avoir à quitter son univers réconfortant.
En un mot comme en cent, vous l'avez compris, ce livre a su conquérir mon coeur et je vous le recommande chaudement.
Commenter  J’apprécie         90
De Bath à Bornéo, le nouveau roman de Rose Tremain, « Havres de grâce », est un hymne à l’amour libéré des carcans sociaux au XIXe siècle.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Parfait exemple du pouvoir éternel du roman psychologique anglais, Havres de grâce se veut à la fois un hommage à l’univers feutré de Jane Austen et à celui plus tempétueux de Joseph Conrad. L’alchimie fonctionne ici à merveille. On sort durablement ému de cette réflexion sur la perte, le désir, la liberté et les débordements.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Elle avait eu un amoureux jadis, un garçon aux cheveux carotte qui marchait la tête dans les nuages et s’était fait écraser une nuit par la malle-poste. Ensuite, elle avait eu une proposition de mariage d’un marin norvégien, et s’était demandé quelque temps si cela lui plairait d’être couchée dans des bras si robustes, si étrangers et si insensibles au froid. Mais elle avait finalement décidé de refuser son offre. Le garçon aux cheveux carotte était mort le visage tourné vers le ciel. Le Norvégien tomberait sans doute à la mer et périrait noyé. Elle prit alors conscience qu’elle n’avait pas vraiment envie de vivre avec un homme – du moins pas encore, pas tant qu’elle n’en avait pas trouvé un au regard assuré et aux pieds solidement plantés dans le sol.
Le seul objet de valeur qu’elle possédait était un collier de rubis. Une belle pièce : vingt pierres rouge sang serties dans un délicat filet d’or, avec un fermoir en or lui aussi. Il était entre ses mains depuis peu, légué par sa mère qui le tenait de la sienne, elle-même l’ayant hérité de sa propre mère, en succession régulière. Ce collier était passé d’un lieu sûr à un autre pendant de longues années. Rarement porté par chacune de ses propriétaires, il revêtait plutôt le caractère figé d’un bijou de famille conservé dans un écrin doublé de satin. On le trempait de temps à autre dans l’alcool pour le nettoyer et en révéler tout l’éclat à l’air libre.
Tout le monde savait à Bath que chez les médecins, contraints de passer beaucoup de temps au contact des malades et des mourants, pouvaient se déclarer des pathologies soudaines. Clorinda Morrissey avait entendu dire qu’entre les contagionistes (qui croyaient que les affections se propageaient par des animalculae introduits en Angleterre avec les produits alimentaires importés) et les anti-contagionistes (qui estimaient que les affections étaient engendrées spontanément à partir de la saleté et de la décomposition, puis transmises par l’air sous forme de vapeurs ou de miasmes), on en savait finalement très peu sur la façon dont les maladies se transmettaient, et peu de précautions étaient prises pour empêcher la contamination.
Elle montra d’abord le collier à un prêteur sur gages. Ce vieillard appliqua contre son œil un objet en forme de cupule, à travers lequel il examina les rubis. Clorinda Morrissey, qui fixait sur lui un regard acéré, vit un petit filet de salive mousseuse s’échapper de sa bouche et couler sur son menton. Elle en déduisit avec raison que l’homme avait tout de suite compris qu’à la différence de la pacotille qu’on lui proposait d’habitude – des breloques en métal doré, en bronze, verre, ivoire ou étain – l’objet qu’il avait cette fois-ci sous les yeux était d’une beauté et d’une valeur exceptionnelles.
Clorinda savait que Bath n’était pas exactement « le monde ». Elle avait appris que la ville avait été construite, comme Rome, sur sept collines, et qu’elle était le théâtre de « galas et illuminations » au printemps et à l’automne : deux choses qui, dans son esprit, revêtaient une certaine splendeur. Elle avait aussi entendu dire que c’était un lieu où se rassemblaient beaucoup de gens riches venus prendre les eaux ou simplement séjourner en villégiature ; or là où se rassemblaient les riches, il y avait de l’argent à gagner.
Interview de Rose Tremain
Rose Tremain nous parle de son travail.