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En 1898, dans les montagnes du Wyoming, la petite ville de Twenty-Mile, situé au milieu de Nulle Part, vit au rythme des passages hebdomadaires des mineurs, venus chaque samedi dépenser quelques cents pour diner et dormir au chaud, passer quelques heures à boire et à recourir aux services des prostituées du saloon, puis faire leurs achats au magasin local.
Ce rythme pépère est d'abord perturbé par l'arrivée d'un jeune homme qui fuit un lourd secret, Matthew. Matthew déploie des trésors d'ingéniosité et de manipulation (ce qui donne lieu à des dialogues désopilants) pour ce faire accepter des habitants, qui voient les « étrangers » d'un mauvais oeil. Quelques temps après l'arrivée de Matthew, les habitants vont devoir faire face à l'irruption d'un trio de méchants bien gratinés, conduit par Leader, véritable psychopathe dénué de la moindre empathie. Leader éprouve cependant un semblant de sentiment d'amitié pour Matthew, sentiment qui va le vulnérabiliser.
Mais le jeune homme, qui craint pour la vertu de la belle Ruth Lilian dont il est amoureux, met à profit ses lectures des aventures de Ringo Kid, romans-westerns qui lui inspirent un véritable code d'honneur : il réussit à persuader les habitants paralysée par les violences du trio de s'unir pour les éliminer…
Quel bonheur de lecture que cet Incident à Twenty Mile ! Les personnages sont décrits avec une grande finesse, chacun avec son caractère bien trempé, sans que l'on ne verse dans la caricature : on les visualise très bien ! Les dialogues sont savoureux, on rit beaucoup : il faut saluer encore une fois le talent de Jacques Mailhos qui a parfaitement su rendre tour à tour l'humour et la gravité des dialogues et des situations, et l'élégance du style de Trevanian. L'action est menée tambour battant : les codes du western sont restitués à merveille.
Mais au-delà du western, Trevanian a écrit avec Incident à Twenty Mile une page de l'histoire américaine, comme il l'explique dans la postface où l'on peut suivre l'évolution des personnages, chacun ayant vraiment existé. La conclusion de la postface apporte de la grandeur à certaines belles personnalités, naissantes dans le roman.
Un grand coup de coeur pour ce western, qui devrait plaire à tous les membres du #PicaboRiverBookClub !

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1898 dans les montagnes du Wyoming, un jeune étranger arrive à Twenty-Mile, une petite ville isolée. Il n'a pour bagage qu'un fusil et un secret. Simultanément, un détenu s'échappe de la prison de Laramie et décide de prendre le contrôle de la ville pour y attendre le convoi de la mine d'argent
Un polar écrit comme un western. Une écriture exigeante, une narration lente. Les lieux, les personnes vous imprègnent. Vous êtes partie prenante de cette histoire. Trevanian est sans doute un chamane. Il nous envoûte Et...Son livre ne nous lâche plus.
Avec Incident à Twenty-Mile, resté inédit en français, Trevanian propose une nouvelle lecture du western qui dynamite les conventions du genre. L'auteur de Shibumi et de la Sanction nous offre une oeuvre tout à la fois brillante et nostalgique.
Une version pleine de suspense et ironique du mythe classique du western.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Incident à twenty-mile.

Bienheureux qui ne connait pas encore Trevanian. Après Shibumi du même auteur , j'ai découvert ce livre dont le titre est rien moins qu'accrocheur et pourtant …

Cet écrivain représente le meilleur de la littérature américaine : percutant, incisif, plein de vie et surtout sans psychanalyse de bazar pour détailler si bien les travers humains.

Tout le début est absolument éblouissant. Décor et personnages plantés de fort belle manière, sans fioritures mais avec beaucoup de finesse et d'humanité.

L'auteur explique sa démarche en fin de livre, c'est à dire réaliser un livre de genre ( Western) tout en cassant les codes. Même sans ces explications , ce livre est tout simplement magistral et nous sommes menés par le bout du nez pour notre plus grand plaisir.

J'allais ajouter des extraits mais les précédents lecteurs avaient déjà tout ratissé ce qui prouve qu'ils ont du goût.

Trevanian est un « Lieder », astuce un peu faiblarde je le reconnais pour vous inciter à lire le livre car le très dangereux Lieder, le méchant du livre, vaut à lui seul le déplacement.

Parce qu'il faut bien être exigeant avec les grands auteurs et celui-ci en est un, sans nul doute, j'ai été( un peu moins) séduit par la fin.
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J'ai adoré "Shibumi", aimé "l'été de Katya", il me fallait poursuivre ma découverte de Trevanian. Rien à voir ici: on est dans l'archétype du western, mais pas que: le personnage principal de Matthew est profond, et il ne pourra que vous émouvoir. Sa destinée ici est toute tracée, on est proche de la tragédie grecque antique. Les méchants sont à la limite de la caricature, comme souvent dans les western, et on se délecte sur bien des scènes. On retrouve également dans la galerie de personnages férocement dessinée tous les types de conduite: héroïsme, lâcheté, cupidité, avarice, etc. Encore un beau et puissant roman de cet étrange auteur.
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Un livre que j'ai apprécié comme un bon western spaghetti de Sergio Leone. J'avais en tête la musique #thebirdstale du film #monnomestpersonne
L'auteur joue avec les grands codes du style : une bourgade reculée, un jeune « outsider », une belle femme inaccessible, des braves-gens et des salauds bien sûr.
Les dialogues sont savoureux et ajoutent de l'authenticité aux personnages. Hommes et femmes bien réels qui furent les acteurs de cette fin de siècle. C'est également un roman réquisitoire contre le racisme sous toutes ses formes (racisme anti-indien, anti-immigrant, anti-juif...).
J'ai apprécié les explications de l'auteur sur la genèse de ce roman. Tout comme j'ai apprécié de connaître une partie de l'histoire de ces américains jusqu'à leur décès.
Enfin, si un jour je vais à Seattle, je ne manquerais pas de passer voir la tombe de Ringo Kid.
Une très bonne lecture, c'est certain.
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C'est le premier livre que je lis de Trevanian et c'est une claque en bonne et due forme. Un western revisité avec des personnages complexes et des dialogues d'enfer, qui tend vers le huis clos. On pense à Zahler, on pense à Whitmer. Et en même temps Trevanian a une plume bien à lui, notamment lorsque l'on sent que rien n'est laissé au hasard sur l'histoire des USA ou sur la documentation qu'il a utilisée pour construire son récit. Twenty Mile est une petite ville minière isolée du reste du monde et un beau jour, un jeune homme se pointe d'on ne sait où. Il apprend à connaitre les quelques habitants de ce coin paumé jusqu'au moment où un autre personnage débarque en ville. Là évidemment les choses vont se compliquer. Un très bon western avec des personnages déjantés.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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1898. Twenty-mile, Wyoming, est une de ces villes éphémères que la ruée vers l'argent a laissées derrière elle. Surgie du jour au lendemain en bordure de la voie de chemin de fer reliant la ville-champignon de Destiny au "Filon Surprise" -une mine perchée dans les hauteurs des Rocheuses- elle doit son nom au fait d'être "à 20 miles d'un endroit situé à 20 miles de là", ce qui en dit long sur son prestige. le gérant de la mine s'est arrangé pour que les mineurs y descendent et s'y arrêtent le week-end pour leur cuite hebdomadaire et y trouver des filles, préférant éviter qu'ils aillent à Destiny où ils risqueraient de trouver un travail moins harassant. A l'instar de ses semblables érigées pour les besoins de la conquête de l'ouest, elle décline déjà, témoin moribond de la dévastation du milieu naturel au profit de la croissance économique. Les acteurs de cette conquête eux-mêmes -prospecteurs, aventuriers, colons- sont des "fins de race". Il faut dorénavant être marchand, banquier, courtier, vendeur.
"L'ouest c'est fini, on a tout bouffé.".

Ainsi Twenty-mile, "communauté de finis et de jamais commencés, de ratés, d'incasables", ne compte plus que quinze âmes occupant cinq bâtisses disséminées le long de son unique rue, qui représentent en même temps les points névralgiques de la bourgade, puisqu'on a là le "Grand Magasin de Kane", quincaillerie tenue par le discret Kane et sa fille la jolie Ruth Lilian ; le salon de coiffure où le Professeur Murphy peut aussi vous tailler la barbe ; l'Hôtel des voyageurs de Delanny, en réalité hôtel de passe où officient une minuscule chinoise, une noire défigurée et une vieille aguerrie, ce au grand dam de la famille Bjorkvist, propriétaire du seul "véritable" hôtel de la ville, clan remarquable par l'ampleur de son avarice, de sa bêtise et de sa méchanceté. Cette éclectique galerie est complétée de B. J. Stone, lecteur insatiable professant des idées bien arrêtées sur la politique, et exprimant une inextinguible haine de l'impérialisme, qui vit en compagnie de Coots, son serviteur noir. Quoiqu'à observer ces deux-là, difficile de savoir qui est le serviteur de qui…

L'arrivée de nouvelles têtes dans ce microcosme va faire de Twenty-mile le théâtre d'événements dignes du plus sanglant et du plus épique des westerns.

Matthew y débarque d'abord. Malin, menteur comme un arracheur de dents mais aussi attendrissant et travailleur, il tisse sa place, s'insère dans les bonnes grâces des habitants en se rendant indispensable et en suscitant la pitié par son statut d'orphelin. Un beau personnage qu'anime là Trevanian, à la fois naïf et torturé, gentil et rusé, bref bien plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord.

C'est l'arrivée de trois autres quidams fort moins sympathiques qui fait dégénérer la situation. Lieder, malfrat roué, d'une violence froide et sans limites, "distillat de pur mal à deux cents degrés", s'est échappé de la prison de Laramie en compagnie de deux brutes décérébrées. le hasard les ayant mené à Twenty-mile, ils fomentent un plan pour s'emparer de la recette de la mine, soumettant l'ensemble des citoyens à leur cruelle férule.

Ce roman est un REGAL ! La mécanique dramatique se met en place avec une tension croissante qui tient certes le lecteur en haleine, mais son principal intérêt est ailleurs. Il est dans l'habileté avec laquelle l'auteur, en quelques coups de plumes, fait de chacun de ses héros, même les secondaires, des personnages marquants et singuliers, mais aussi dans sa capacité à les complexifier au fil de l'intrigue, et à tisser un réseau d'interactions les liant les uns aux autres de manière parfois surprenante. Et il est, surtout, dans sa tonalité et son écriture : "Incident à Twenty-mile" est aussi sanglant que drôle, aussi profond que distrayant, et on se délecte sans lassitude de la verve qu'y instille sa langue crue et gouailleuse, cette "parlure de l'Ouest" riche d'expressions détonantes ("ma mère en pisserait du barbelé" !). Une vision sombre et acérée du rêve américain, de ses limites et des prémisses de sa chute, transfigurée par la farce, que la postface rend d'autant plus savoureuse (mais je vous laisse découvrir pourquoi). Brillant.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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En 1898, Twenty-Mile, bourgade moribonde, située au milieu de nulle part, accrochée aux Medicine Bow Mountains, dans les Montagnes Rocheuses, propose encore le minimum syndical aux derniers mineurs s'esquintant sur l'ultime filon argentifère. Quand ils débarquent en ville, le samedi, ils se rabattent sur la nourriture roborative de la famille Bjorkvist, propriétaires de l'unique auberge, sur les trois prostituées (Queeny, Frenchy, Chinky) de l'hôtel de passe géré par Delanny, sur les baignoires récurées du Professeur Murphy, barbier de son état, sur le Grand Magasin tenu par les Kane, père et fille. La loi et la justice ont plié bagages avec les départs du juge et du marshal. Livrés à eux-mêmes, les rares habitants s'épient, se jalousent et s'évitent, cherchant à extirper encore quelques profits sur le dos fourbu des mineurs. Un jour, débarque le jeune Matthew Dubchek, prompt à sourire, à louer ses services, à discuter au-delà des attentes. A force, Matthew réussit à passer d'infranchissables barrières sociales et mentales, se faisant accepter bon gré, mal gré. Nanti d'un fusil massif et meurtrier, Matthew semble aussi supporter et fuir un passé pesant. Quand un trio de tueurs patentés, évadés du pénitencier de Laramie, atteignent à leur tour Twenty-Mile dans le but avoué de faire main-basse sur l'argent de la mine et dans la perspective floue de constituer une armée de patriotes xénophobes sous la bannière d'Hamilton Adams Lieder, « leader » des trois « grains de folie » en cavale, la vie moisie du bled en perdition va choir dans l'enfer déjanté de la perversité et de la violence.
Bien que l'auteur cherche à utiliser les codes du western en s'appuyant sur des faits réels, il compose un roman où la fiction prédomine et situe l'action dans une utopie atemporelle. le western n'existe qu'aux franges du récit ; le genre n'a pas d'effet sur l'intrigue et la résolution des conflits. Trevanian livre une histoire exceptionnelle racontée avec un art consommé du dialogue et du suspense. le lecteur entre de plain-pied dans un récit qu'aucune scorie ou affèterie ne viendront plomber. le ricanement, le sourire et l'amusement cèdent progressivement la place à la stupeur, l'effroi et l'hébétude. L'auteur use de l'ellipse et du non-dit avec maestria, densifiant toujours davantage des personnages particulièrement inquiétants. Lieder tient le haut du panier. Sa lucidité n'a d'égal que sa perversité. Capable de jauger les hommes, il sait les manipuler et les assujettir à sa guise, révélant leurs peurs et leurs couardises. Avec des individus comme le barman Jefferson Calder ou le prédicateur Leroy Hibbard, le lecteur pense toucher à la boue quintessentielle des turpitudes humaines ainsi qu'à la lâcheté la plus crasse, celle qui est sertie dans la boniment et la fanfaronnade. La dernière oeuvre de Trevanian (1931-2005) publiée en 1998 est un chant du cygne particulièrement mélancolique en phase avec les remarquables Shibumi (1979) et The Main (1976).
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En plein dans le mille Ringo ! Détonnant, surprenant, attachant et pourtant un "western", mais quelle histoire! Des dialogues savoureux, une bonne dose de sadisme, l'itinéraire fatal de deux écorchés vifs dont le destin se croisent dans un trou occupé par une brochette d'habitants, véritable melting pot improbable de l'Amérique profonde de cette fin du XIXème siècle. Un très grand roman littéraire qui brasse à tout va sans jamais se disperser de grands thèmes qui vont de l'intime comme l'enfance saccagée, l'estime de soi, aux questions sociales qui agitent encore les Etats-Unis (la violence, le rapport au religieux, la question raciale...).
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Vrai western à la "Tarentino", bien sanglant et ironique à souhait, mais mélancolique aussi... dialogues succulents.
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