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4,1

sur 1306 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Suite à la lecture de la critique élogieuse et passionnée de Léa Touch Book, j'ai voulu découvrir le phénomène « Shibumi ». Une fois entre mes mains, ce livre dont la couverture est magnifique, le résumé prometteur et qui est affublé d'un bandeau « Roman culte », m'a mis l'eau à la bouche.

Avant toute chose, il faut préciser que ceux qui s'attendent à entrer dans un roman d'aventure comme le laisse présager le résumé, vont être déçus. En effet, ce livre tient beaucoup plus du roman philosophique. On y suit le parcours initiatique du grand assassin Nicholaï Hel. On va donc comprendre l'origine et les différentes facettes de ce personnage. A travers ce portrait, cette histoire permet surtout à l'auteur de poser son oeil avisé sur la société de son époque. En mettant en opposition la vie maîtrisée du héros et les nombreuses agitations du monde, il nous offre une réflexion souvent acerbe des faiblesses des hommes et des excès du système.
Trevanian nous livre un roman assez remarquable avec une écriture impeccable et de petites touches d'humour. le récit est foisonnant. le caractère du héros est traité en profondeur et on est emporté par le destin de ce personnage au charisme incroyable, qui impose le respect.

Globalement j'ai passé un bon moment, mais je suis un peu moins dithyrambique que certaines critiques. J'ai trouvé l'intrigue un peu trop manichéenne, sans grandes nuances. Et je regrette aussi que le récit manque parfois de rythme et se perde en longueur dans des scènes de peu d'intérêt. Les séquences de spéléologie et d'exploration de grottes sur des dizaines de pages m'ont paru interminables et pas forcément indispensables.

Je conseille cette lecture et je garderai le souvenir d'un livre original, de belle qualité littéraire et qui donne à réfléchir, même si ça n'a pas été pour moi le coup de coeur attendu.
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Shibumi de Trevanian a été publié en français pour la première fois en 1981 aux éditions Robert Laffont à une époque où les ouvrages oscillant entre le roman d'espionnage et le roman d'aventure étaient légions. Mais d'une densité peu commune, Shibumi transgressait les codes du genre avec des thématiques qui sortaient de l'ordinaire, comme la spéléologie, le jeu de go (dont les chapitres portent le nom des différentes phases du jeu) et bien évidemment la vision paranoïaque d'une mystérieuse organisation internationale qui surpassait les agences gouvernementales dans le but de capter les ressources énergétiques de la planète.

Né à Shangaï, fils d'une aristocrate russe, pris en charge par un protecteur japonais adepte du jeu de go et survivant de la destruction d'Hiroshima, Nicholaï Hel, tueur polyglotte, a développé des compétences hors du commun en adoptant les préceptes de l'excellence au travers de l'esthétique du Shibumi. Après une longue carrière, cet assassin redoutable se voit contraint de sortir de sa retraite dorée au coeur du Pays Basque afin de venir en aide à une jeune femme pourchassée par les tueurs de la Mother Compagny, une organisation internationale sans scrupule. A son tour traqué, Nicholaï Hel devra payer le prix fort pour se s'extirper de cette confrontation dont il ne sortira peut-être pas complètement indemne. Un final somptueux qui passera des tréfonds des crevasses, aux forêts embrumées des Pyrénées.

Récemment réédité par la maison d'édition Gallmeister, Shibumi est considéré à juste titre comme le meilleur roman de Trevanian même si l'on ne peut pas s'empêcher de ressentir un certain malaise en replaçant l'ouvrage dans un contexte actuel. Ce n'est pas sur l'aspect des technologies que le roman a pris un coup de vieux, mais sur la place qu'occupent les femmes dans cette histoire trépidante. Romancier mystérieux et misanthrope, retiré du monde, Trevanian ne semblait également pas exempt d'une certaine misogynie qui se reflète dans les portraits des femmes qui jalonnent le roman.

Vous découvrirez Hannah Stern, membre des Cinq de Munich (un commando chargé d'éliminer les instigateurs de l'attentat des JO de Munich), d'une naïveté confondante qui frise la stupidité à un point tel que l'on se demande comment la jeune femme a pu survivre en étant poursuivie par une horde de tueurs impitoyables. Son destin, que je me garderai bien de vous dévoiler, est d'une absurdité consternante. L'autre femme du roman, compagne du héro, est une espèce de super geisha moderne dressée (oui je dis bien dressée) pour assouvir les besoins sexuels de son concubin. Et dans les personnages secondaires, il y a la secrétaire de direction de la Mother Compagny qui, outre ses fonctions officielles, doit également « soulager les tensions » de son supérieur, à une époque où les lois sur le harcèlement sexuel étaient aussi utopiques que les téléphones et ordinateurs portables.

Mais finalement il faut bien avouer que Shibumi n'est qu'une facette d'un lustre qui met en lumière le monde machiste dans lequel baignent bien trop couramment le polar et le roman noir. Certes ce qui était considéré comme une exception, devient de plus en plus courant avec des personnages féminins qui occupent le devant de la scène de manière intelligente. Enquêtrices hors pair ou psychopathes furieuses et sanguinaires, les femmes prennent d'avantage de terrain sans toutefois l'occuper complètement à l'instar des écrivaines de polar qui restent encore minoritaires dans un domaine trusté par la gent masculine. Mais c'est peut-être au travers de séries éblouissantes comme Broadchurch, The Fall et surtout Top of the Lake de Jane Campion que l'héroïne de polar connaîtra une évolution encore plus radical si cela est encore possible.

Pour en revenir à Shibumi, malgré ses défauts, il serait dommage de passer à côté de ce roman qui se focalise, par un subtil processus de flash-back, sur la jeunesse hors du commun d'un jeune homme qui va devenir un tueur redoutable. le roman foisonne de références et de détails qui donnent un certain relief à une histoire qui se lit d'une traite. On redoute même d'achever le roman en se demandant si l'on trouvera quelque chose de mieux dans le genre. Que l'on soit néophyte ou expert en spéléologie et jeu de go, l'auteur parvient à nous immerger dans ces univers si particuliers sans pour autant verser dans des descriptions outrancières qui desserviraient l'intrigue. Roman d'espionnage, critique sociale intelligente, Trevanian promène son regard aiguisé sur un monde en implosion, avec en ligne de mire les USA qui font l'objet d'une analyse impitoyable qui n'est pas dénuée d'une certaine forme d'humour noir sans concession.
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C'est sur les conseils de 2 amis que je me suis lancée dans la découverte de Trevanian à travers la lecture de Shibumi. Outre l'histoire d'espionnage, c'est le maniement du verbe qu'il faut retenir. D'une précision exceptionnelle lorsqu'il décrit les lieux ou ses personnages, il faut noter le chapitre dans lequel Nicolaï et son acolyte découvrent leur nouvelle grotte. Quel talent de nous faire partager dans les moindres détails cette découverte, on est à la limite du grand art ! A retenir également les profils psychologiques des personnages, tout en profondeur.
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Mystérieux écrivain que ce Trevanian dont on ignora longtemps tout de sa vie. Si son premier roman, La Sanction (adapté par Clint Eastwood au cinéma), parait en 1972, ce n'est qu'en 1983 que de premières indiscrétions commencent à filtrer par le Washington Post et qu'en 1998, l'écrivain se livre enfin dans deux entretiens réalisés par fax. Il semble avéré que Trevanian soit le pseudonyme de Rodney Whitaker, né en 1931 dans l'Etat de New York et décédé en 2005 en Angleterre. Au milieu des années 1970, après avoir quitté l'université du Texas (professeur associé à l'université du Texas, à Austin – département cinéma), il quitte définitivement les Etats-Unis et partage son temps entre la France, dans le petit village basque de Mauléon, et l'Angleterre, à Dinden, dans le Somerset, où il passera le reste de sa vie avec sa femme, rencontrée à Paris, et ses quatre enfants. Auteur de sept romans, dont ce Shibumi datant de 1979, il a également écrit des nouvelles sous divers pseudonymes.
Nicholaï Hel est l'homme le plus recherché du monde. Né à Shanghai durant la Première Guerre mondiale, fils d'une aristocrate russe et protégé d'un maître de go japonais, il a survécu à la destruction d'Hiroshima pour en émerger comme l'assassin le plus doué de son époque. Désormais retiré dans sa forteresse du Pays basque au coeur des montagnes, en compagnie de sa délicieuse maîtresse, Nicholaï accueille une jeune étrangère, Hannah Stern, venue lui demander son aide au nom d'une vieille amitié le liant à son oncle. Il se retrouve alors traqué par une organisation internationale, la Mother Company, et doit se préparer à un ultime affrontement.
Si après ce bref résumé je révèle que le récit de « l'ultime affrontement » n'est pas la part la plus importante du roman, ni même la plus intéressante, ne vous méprenez pas, il s'agit-là néanmoins d'un sacré roman ! Thriller, roman d'espionnage, il y a de tout cela mais porté à un très haut niveau de littérature. Ce qui fascine chez Trevanian, ce sont ses connaissances ; documentation élaborée ou savoir personnel, je ne saurais dire, mais quelque soit le sujet abordé, il en parle comme s'il en était un expert. Je l'avais déjà remarqué dans La Sanction, au sujet de l'alpinisme mais ici, c'est plus impressionnant encore car les thèmes sont plus nombreux : la spéléologie, la langue basque, le jeu de go (d'où le titre du livre) et la culture Japonaise au sens le plus large, etc. Ce dernier point étant un élément central du roman. Ca peut paraitre un étalage de savoir mais c'est aussi terriblement intéressant et instructif.
Le roman est dense et semble déborder de tout et plus encore. Tous les chapitres revenant sur la jeunesse, l'éducation et l'objectif spirituel de Nicholaï Hel sont passionnants, car liés aux principes d'honneur et d'éducation à la japonaise ; tout ce passé, riches en détails exotiques, n'est pas sans évoquer le souffle d'un Alexandre Dumas (Alexandra Ivanovna, mère de Hell, semble échappée d'un de ses roman). le texte n'est pas dénué d'humour non plus (voir les talents de conducteur de Pierre le jardinier), qui plus est sous toutes ses formes, car si les dénonciations xénophobes émaillent régulièrement le récit, les Français morflent pas mal mais chaque nation en prend pour son grade aussi à commencer par les Américains, à la longue on réalise qu'il s'agit de second degré (du moins j'espère !).
Si Nicholaï Hel est un tueur (« exterminateur professionnel de terroristes internationaux »), son personnage reste pourtant très attachant et très complexe : polyglotte, adepte des arts martiaux, mystique, un genre de samouraï moderne. Quant à l'intrigue proprement dite, elle mêle le terrorisme international (assassinat des athlètes Israéliens aux J.O. de Munich en 1972) et ses conséquences vengeresses, les saloperies de la real politik dans l'ombre des Etats, la Mother Company qui chapeaute CIA et NSA et une vengeance personnelle. Cette part de l'ouvrage est plus classique, et ne manque pas de détails abracadabrants avec des personnages très caricaturaux, voire raté comme le père Xavier.
Il n'empêche qu'il s'agit d'un très bon roman.
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"Trois jours d'addiction garantis !", c'est ce que promettait le propriétaire de la librairie Livre Sterling (malheureusement fermée à présent), jamais avare d'excellents conseils.
Shibumi est effectivement un cocktail détonnant et trépidant mêlant espionnage et humour noir, de Shanghaï au Pays Basque en passant par le Japon et les Etats Unis. le CV du héros, Nicholaï Hel y est pour beaucoup : fils d'une aristocrate russe en exil, né à Shangaï, éduqué par un maître de Go japonais, rescapé d'Hiroshima... Son parcours tortueux (sur lequel on en apprend tout au long du livre) l'a finalement amené à devenir le tueur professionnel le plus recherché de la planète (dans les deux sens du terme). le plaisir de lecture tient autant au scénario qu'à l'intelligence du récit et de la mise en scène...
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Hel paya et se dirigea vers sa Volvo qu'il gratifia d'un coup de pied dans l'aile arrière. Puis il se remit en route vers chez lui.
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Roman noir classieux, roman d'espionnage à tendance paranoïaque, récit d'une quête philosophique revue et corrigée par Quentin Tarantino ? On retrouve un peu de tout cela dans « Shibumi » et bien d'autres choses encore.
Nicholaï Hel, tueur à gage misanthrope, est forcé de sortir de sa retraite dorée du fin fond de la Soule pour secourir la fille d'un ancien frère d'armes. le lecteur est alors entraîné dans une intrigue diabolique à plusieurs bandes où il rencontrera la très secrète et puissante Mother company, un maître de go japonais ou encore le Cagot, l'accolyte croquignolesque de notre héros et pléthore de figures féminines emblématiques. Il sera question de vengeance, de dénonciation, de manipulation et bien sûr de meurtres. Mais, très vite, les rebondissements passent au second plan. Ils deviennent un prétexte à un règlement de compte géopolitique assez saignant mais savoureux sur fond de choc de civilisations. Trevanian plonge aussi sa plume du côté des romans d'aventure, lors d'un long épisode spéléo dans les grottes du pays basque, ou d'histoire. Les péripéties de Nicholaï nous feront naviguer de Shanghai post Première guerre mondiale à l'Europe des années 1970', théâtre de de nombreux actes de terrorisme, en passant par le Japon réduit en cendres après Hiroshima.
Du coup, « Shibumi » échappe à tous genres tout en les maniant, les triturant dans tous les sens. de ce malström émergent la figure complexe de Hel, un mélange improbable d'anti héros médiéval, de maître zen et de lonesome cowboy, mais aussi l'écriture de Trevanian distanciée, au cordeau, cynique, émaillée humour noir et de sarcasmes. Très grande classe.
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Années 70. Nikolaï Alexandrevitch Hel habite un magnifique château au coeur du pays Basque. Sa concubine, la ravissante Hana, est une métis aux origines improbables : père mulâtre, mère asiatique. Hel, est le plus heureux des hommes. Il jouit d'une douce retraite qu'il occupe en soignant son jardin japonais dont il harmonise les pierres chantantes dans le ruisseau ou en visitant des gouffres en compagnie de son ami le Cagot, poète basque fou.
Mais ce type de retraite n'est guère durable quand on a exercé la profession de tueur. Les cibles de Hel ont été essentiellement des terroristes, des tyrans et autres satrapes surprotégés. Pour les atteindre, Nikola Hel a maintes fois usé de ses talents dans la pratique du hoda korusu, tuant ses cibles à main presque nue, détournant les objets de la vie courante. Comment faire d'un crayon papier un stylet tranchant, d'une revue roulée serrée, une matraque, ou d'un badge plastique, un mini poignard.
la suite sur mon blog
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Tardets, La Pierre-Saint Martin, Larrau, ça vous dit quelque chose ? C'est le cadre où se déroule Shibumi, l'histoire du tueur à gage le plus redoutable du 20ème siècle, Nicolaï Alexandrovitch Hel. Rien que pour ça le livre vaut le détour.
Elevé au Japon par une mère Russe et un général Japonais, excellent joueur de go, spéléologue émérite et amant incomparable, à la recherche du shibumi (sorte d'excellence personnelle basée sur l'austérité, la retenue et la beauté), il tue à main nue, ou avec une paille ou une carte à jouer. Retiré dans son château du Pays Basque, il s'adonne à la spéléologie et à la création de son jardin japonais, lorsque il est obligé de reprendre ses activités et de combattre la très machiavélique Mother Compagny, qui dans l'ombre manipule la CIA et ménage l'OPEP.
Bon, moi les intrigues d'espionnage j'ai du mal à suivre, mais c'est pas très grave ici. L'intérêt c'est le téléscopage agent façon Jason Bourne/Basques de Soule, la charge acerbe et massive (quelquefois un peu trop) de Trevanian contre le matérialisme des Américains (mais les Européens en prennent pour leur grade aussi), qui donne au livre un côté pas très « politiquement correct » plutôt drôle, et l'histoire de ce personnage hors du commun, Nikko Hel, dont le livre relate la formation.
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Nicholaï Hel est un personnage fascinant. Son apprentissage de la culture japonaise et de la maîtrise du jeu de Go vont faire de lui un homme insaisissable. Dans sa vie adulte, il utilise les techniques d'attaque et de défense du jeu de Go pour évoluer dans une Amérique qu'il déteste en devenant tueur à gages. Dans l'histoire, on le retrouve à la retraite mais obligé de lutter une dernière fois contre une organisation américaine, la « Mother compagny » qui a juré sa perte. L'écrivain force les traits pour nous décrire des américains bêtes et méchants (avec un humour noir qui m'a beaucoup plu) et à l'inverse, les subtilités de la culture asiatique. En effet, Nicholaï tentera tout au long de sa vie de découvrir la vertu de « Shibumi » : « l'idée du raffinement le plus subtil sous les apparences les plus banales...dépasser la connaissance pour atteindre la simplicité » notion qui transparaît tout au long de ce roman d'espionnage intriguant.
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