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sur 4766 notes
La famille Farel est "une bonne famille". le père est un célèbre journaliste politique qui a gravit les échelons tout seul, sa jeune épouse Claire, essayiste et féministe. Ils ont un fils Alexandre qui est brillant. Mais un jour cette belle vitrine s'écroule :une accusation de viol vient de tomber et il se met alors en place la machine judiciaire.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, nous suivons la vie de Claire, Jean, Alexandre et Adam (je vous laisse découvrir qui il est).
C'est un roman poignant, percutant sur le pouvoir, la justice, les victimes de viol, sur le consentement, la zone grise, le harcèlement. Les plaidoiries sont fortes. Un livre qui explique les 2 côtés :la victime et l'accusé
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J'ai trouvé le roman de Karine Tuil très réaliste, très dérangeant et très intéressant. J'ai beaucoup aimé.

Il adresse le sujet du consentement lors d'un rapport sexuel, et la/les vérité(s) qui sont celles des protagonistes.

Il nous fait nous poser de nombreuses questions: qu'aurait-on fait à la place de chacun des personnages? En tant que juré, quel aurait été notre verdict ?

J'ai été choquée des vies dissolues des parents, des familles éclatées, des enfants brillants qui se perdent dans la pression qu'on met sur leurs épaules, des parents qui éduquent leurs enfants dans l'extrémisme religieux, mais j'ai cru à tout, tel le « cours invariable des choses humaines »...
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Quelle est la définition du consentement ? Donner la permission pour que quelque chose se passe. A l'ère de #sciencesporc et pour le roman, six mois après l'Affaire Weinstein, la parole se libère et les femmes osent raconter ce qui leur est arrivé.
Ce roman, c'est celui d'un procès pour viol. L'accusé : Alexandre Farel, jeune étudiant brillant à qui tout réussit, fils du célèbre journaliste Jean Farel, qui fait constamment pression sur son fils pour qu'il se dépasse. La victime : Mila, la fille du nouveau compagnon de la mère d'Alexandre, juive pratiquante et réservée. le procès est très médiatisé et leurs vies intimes sont disséquées et banalisées pour énoncer tous les faits. L'avocat de la défense établit une plaidoirie redoutable pour que l'accusé soit jugé d'après ses actes et non en tant que bouc émissaire de « cette folie de la délation de la société » qui l'a déjà condamné d'avance. Il est difficile de croire l'un ou l'autre, tant leurs versions et leur sincérité semblent authentiques et leurs vies déjà gâchées. Pourtant, il y a des incohérences des deux côtés mais aussi des violences subies de part et d'autre. Karine Tuil nous interroge sur ce qu'est un viol de manière extrêmement sincère et les subtilités à prendre à compte. Elle nous captive dès les premières lignes et nous offre une conclusion bluffante et grandiose, à l'image du roman. J'avais adoré L'invention de nos vies et ce roman confirme une fois de plus son talent !
« Comment basculait-on ? Ce qui s'exprimait dans les salles d'un tribunal, c'était le récit d'existences saccagées, c'était la violence, les blessures d'humiliation, la honte d'être à la mauvaise place, d'avoir cédé aux déterminismes, au désir, à l'orgueil ; d'avoir commis une faute, une erreur de jugement ; d'avoir été léger, cupide, manipulé, manipulable, impuissant, inconstant, injuste … d'avoir souffert ou fait souffrir ; d'avoir fait confiance, par aveuglement, amour, faiblesse ; la honte d'avoir été violent, égoïste, d'avoir volé, violé, tué, trahi ; de s'être trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment, de payer pour son enfance, les erreurs de ses parents, les abus des hommes, leur propre folie ; la honte de dévoiler sa vie, son intimité, livrées sans conditions à des inconnus »
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Quelle écriture limpide et efficace que celle de Karine Tuil qui propose, ici, non pas tant un roman sur un viol, mais interroge plutôt les rapports hommes/femmes par le prisme des nouveaux codes de notre société ou comment les réseaux sociaux, tout en libérant la parole des femmes, contribuent à brouiller encore plus la communication entre les deux genres.
Un roman actuel et engagé.
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A l'époque du me too l'auteure fait un tour d'horizon des différents points de vue sur les relations homme-femme. La mise en place des personnages est -trop- longue, le souffle romanesque peine à surgir. Mais le sujet est accrocheur et les situations très bien présentées. Je ne savais pas l'auteure universitaire mais son exposé sociologique est remarquable, intelligent et équilibré. le jugement est modéré comme mon apprécation de ce roman qui ne m'a pas fait vibrer même si je suis prêt à en conseiller fortement sa lecture. Il apporte de la réflexion au simplisme médiatique.
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Excellent bouquin qui se lit vite, comme un bon polar. On comprend qu'il ait obtenu le Goncourt des Lycéens. Je trouve qu'il devrait figurer au rang des lectures obligatoires dans tous les lycées car il est extrêmement utile pour faire comprendre à nos chères têtes blondes les dérives d'un monde exposé à la dictature des réseaux sociaux. Mais il n'y a pas que ça. le livre est une fiction mais étroitement tissée sur un fond de réalité. Les personnages du livre sont composés de bribes de personnages publics bien réels et la peinture impitoyable du monde des médias et de leurs pitoyables luttes de pouvoir est criante de vérité. Au-delà de cela c'est une dénonciation d'une société basée sur l'hyper concurrence, qui n'est en fait que le signal d'un retour à une "bonne vieille" loi de la jungle hyper machiste. On se surprend, du moins au départ, à prendre le parti du jeune Alexandre contre sa "victime", la jeune Mila, issue d'un milieu moins reluisant que lui. Et puis on comprend graduellement certaines choses même si l'auteure, dans sa très grande finesse, ne nous impose pas une élucidation définitive mais préserve la complexité des choses. Intéressante réflexion aussi sur le viol et la notion de "consentement" des femmes alors qu'elles se trouvent dans un état de sidération et surtout de résignation face à une société où elles auront toutes les peines du monde à faire entendre leur voix. Oui, vraiment, si l'on veut que les jeunes concourent à établir une société plus juste, plus égalitaire entre hommes et femmes, moins violente médiatiquement aussi, il faut absolument leur faire lire ce livre et en discuter avec eux. J'ai retiré une demi étoile car personnellement j'ai moins goûté le court épilogue dont le côté anticipation me semblait moins réussi que le reste du livre mais il s'agit vraiment d'un détail très mineur
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Gros gros coup de coeur pour ce Goncourt des Lycéens 2019 !

Est-ce l'affaire Brock Turner qui est à l'origine du roman ? L'émergence de #Metoo et #BalanceTonPorc ? L'envie de montrer la prégnance du sexe, son pouvoir, sa corruption dans toutes les couches de la société qui est la nôtre ? Peut-être un mélange de tout cela. C'est en tout cas criant de réalisme et de justesse. J'ai adoré et l'histoire et l'écriture, très addictives. Un prix littéraire est amplement mérité.

Il y a d'abord la description de la famille Farel. Claire et Jean, 27 ans d'écart, les parents mondains, fortunés, des personnalités publiques ; leur fils unique Alexandre, 21 ans, brillant élève qui intègre la prestigieuse université de Stanford en Californie. Vie facile, argent facile, amitié facile, amours faciles. Mais derrière cet écran de fumée se cachent les ravages des deux composantes manipulatrices de notre système : l'argent et le sexe. Les relations humaines peuvent en devenir très violentes, ainsi que le suggère ce récit.
Puis il y a le procès. C'est assurément la partie qui m'a tenue en haleine. Dans le cadre de mes études, un professeur de droit nous avait demandé d'assister à un procès de Cour d'assises. J'en ai fait deux. C'est déroutant…
Ici, les recherches documentées et les enquêtes poussées de l'auteure sont indéniables. C'est rapporté dans les détails, avec précision. Je m'y suis crue, à ce procès. Spectatrice, voire même membre du jury populaire. Chaque partie témoigne, la victime et l'accusé également. Que s'est-il réellement passé en cette nuit du 11 au 12 janvier 2016 ? Chacun rapporte son ressenti, son vécu, sa défense. A l'écoute des faits, des descriptions, des portraits de personnalité, des témoignages des uns et des autres, chaque spectateur, chaque lecteur du procès se fera son opinion. Coupable ? Non coupable ? L'auteure ne nous donne pas le fin mot de l'histoire, s'il y a eu effectivement viol ou non. Tout simplement parce que c'est impossible. « La réalité est toujours beaucoup plus complexe que ce qu'elle donne à voir », ainsi que le déclare l'avocat de l'accusé. Car il y a les faits, et l'interprétation des faits.

Ces couvertures de la collection blanche de Gallimard, certains louent leur sobriété. Pour ma part, je les abhorre : je les trouve mortifères et cadavériques. Mais on ne peut leur enlever cela : on ne sera pas trompé sur la marchandise en matière de contenu. En effet, le lecteur est averti : l'histoire ne sera pas un conte de fée. Et même si je n'adhère pas toujours au contenu, je ne peux nier que le style d'écriture est vraiment un régal : à l'image du récit, il est tantôt brut, tantôt poétique, régulièrement grave, mais toujours très travaillé. Un plaisir pour les yeux.
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Je vous livre le journal intime de ma lecture

Lecture des deux premiers chapitres : Inintéressant, je m'en fiche de la vie de ces gens. Les hommes et femmes de pouvoir m'ennuient, leurs tracas ne me passionnent pas. Et surtout, c'est mal écrit donc c'est ennuyeux.

Lecture des trois chapitres suivants : je ne suis toujours pas intéressée, à deux doigts d'abandonner et puis ce style insipide ! Les personnages sont caricaturaux, ils ne dégagent rien, n'ont pas d'âme. Des faits, des faits, rien que des faits, ça ne fait pas un roman !

Entretemps petite discussion avec mon fils qui confirme tout le mal que je pense du début de ce livre et qui me dit que ça commence à devenir intéressant à partir de la seconde partie.

Lecture de la fin de la première partie : tout est cousu de fil blanc, ça avance avec des gros sabots, on sait bien ce qui va arriver. Mais bon, comme je n'y suis pas encore, je vais patienter, mais ce roman m'agace fort. Deux prix littéraires quand même !…

Lecture de la seconde partie : Jamais envie de me replonger dedans. C'est un signe. Un mauvais. Bon allez, j'y retourne.

C'est toujours cousu de fil blanc, c'est lourd. La mère qui a un entretien avec une féministe à propos des viols qui ont eu lieu en Allemagne pendant que son propre fils a un comportement inacceptable… ça manque de subtilité. le viol n'est pas présenté comme tel pour bien montrer plus tard (je suppose) que c'est une question de point de vue (consentement ou non, là est la question). Bref, je continue à pester ! Et toujours ces phrases que je lis les unes derrière les autres d'une manière mécanique, phrases qui ne dégagent aucun souffle. Où est l'art romanesque ?

Evidemment, on est bouleversé à la lecture du procès-verbal d'audition de la jeune fille. Qui ne le serait pas ? Mais autant lire un article de journal, ça ferait le même effet.

Lecture de la troisième partie (donc, on approche enfin de la fin du roman !) :

Je l'avoue cette partie est la plus intéressante. le procès. Les propos des uns et des autres sont justes. L'auteure montre bien ambiguïté d'une telle situation, tout n'est qu'affaire de ressenti, chacun est sûr d'avoir raison. Une femme qui ne dit mot consent disent les uns. Elle n'a rien dit pour que ça finisse plus vite, elle était tétanisée, disent les autres. L'auteure ne prend pas position. Elle permet à son lecteur de naviguer entre les arguments des uns et des autres.

Le dernier chapitre est, à mon avis, de la même veine que le début, c'est-à-dire inintéressant, pessimiste certes (et il y a de quoi l'être) mais futile, pas indispensable (en tout cas pas tel qu'il est écrit).

Ce roman est un produit de l'époque, un pur produit de marketing. Il ne pouvait que plaire ! Personnellement, j'aime trop la beauté de la langue pour l'apprécier. Il est tout ce que je déteste en littérature : opportuniste, voyeuriste et surtout écrit dans une langue fade (mais malheureusement efficace…). C'est tout sauf subtil.

Bien sûr, il met le doigt sur un sujet brûlant : le consentement, et rien que pour ça certains pourraient dire qu'il est utile. Mais je pense, sincèrement, qu'il est préférable de lire un témoignage (comme celui de Vanessa Springora, que je n'ai pas lu) ou un vrai roman avec de la densité et une écriture puissante, un style, une originalité de traitement. Je ne pense pas que je relirai cette auteure.

C'était : lecture d'un livre multi primé, grand moment de solitude !
Lien : https://krolfranca.wordpress..
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Un livre écrit simplement, à la manière d'un bon page turner, et qui relate des faits de société ô combien actuels.
La difficulté de définir une accusation de viol : quand les faits ne suffisent pas pour apporter une preuve tangible, cela devient parole contre parole.

Le livre est construit chronologiquement, après une présentation des protagonistes principaux, arrivent la soirée des faits puis l'enchaînements : le dépôt de plainte par la victime, la perquisition au domicile du présumé coupable suivie de la garde à vue et le procès.
A côté de ce fil rouge, l'auteur décrit les événements connexes que cette accusation de viol entraîne :
- la présence des médias et réseaux sociaux n'est pas occultée, au contraire elle est omniprésente.
- un présumé coupable devient un coupable sans même avoir été jugé, c'est l'emballement et le déchaînement de phrases violentes et insultes
- l'entourage de la victime et du présumé coupable subit de plein fouet les répercussions de ce phénomène, qui plus est si leur vie est publique.
- la victime et l'accusé voient leur vie épluchée, depuis leur enfance jusqu'au jour des faits et tout ce qui paraît banal au quotidien peut se retourner contre vous et devenir un chef d'accusation

En nous offrant le point de vue la victime et de l'accusé, l'auteur permet au lecteur de s'interroger sur les tournures que prennent le procès.
Et impossible de ne pas faire le parallèle avec les affaires nombreuses et contemporaines en lien avec ce sujet.
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J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans cet ouvrage qui me semble très opportuniste et proche de la caricature sociale.
Je n'ai pas dit qu'il n'y avait rien, l'écriture de Karin Tuil n'est ni terne ni maladroite, un peu trop "clinique" à mon goût.
Le sujet, hélas, est à la une de l'actualité et l'auteur arrive à nous en laisser percevoir tous les aspects destructeurs. Cependant, l'issue de l'affaire- comme d'autres plus proches du réel- m'a laissée pantoise!
Voilà, malgré toutes les bonnes choses qui ont pu être dites ou écrites au sujet de ce roman, je suis déçue et frustrée.
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