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4,02

sur 4727 notes
Je me promettais depuis longtemps d'aborder Karine TuiI dont on disait tant de bien dans les médias.
Il m'a cependant été difficile de porter un juqement et de noter ce roman. D'abord, j'ai eu bien du mal à m'y plonger tant l'écriture me paraissait insignifiante et les personnages inintéressants, brossés à grands traits caricaturaux sans l'épaisseur nécessaire à l'attachement du lecteur. Je croyais presque être dans du Marc Lévy et il m'est venu à l'esprit que j'avais à faire à un objet de pur marketing plus que de littérature…
Puis vient le procès magistralement évoqué, d'un réalisme tel qu'on croit y assister en personne, qui paraît extrêmement bien documenté. Cette partie sauve, à mon avis, l'ensemble car, lorsque arrive la conclusion, on retombe dans le marasme du début et l'ennui que peut évoquer la misère des riches…
Il me reste finalement de ce méli-mélo de bric et de broc où se côtoient le pire et le meilleur une impression mitigée qui se solde par la note passable d'à peine plus de 3 étoiles …
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Généralement j'aime beaucoup le livre choisi pour le Goncourt des Lycéens. Je le recommande souvent les yeux fermés, mais pour celui-là j'ai beaucoup de réserves. Incontestablement bien écrit, je l'ai lu d'une traite. J'ai bien aimé la première partie du roman avec le récit de ce puissant journaliste (j'avais l'impression d'être sur BFMTV) aux nombreux alliés politiques et je m'attendais à vivre sa vie tout au long du roman. Totalement dégoûtée d'ailleurs par cette caste politico-médiatique qui se permet de nous donner des leçons.

Et puis assez abruptement (le coup de la stagiaire, on le voyait venir à 3 km) me voilà plongée dans une histoire de viol. Je suis toujours bouleversée par les témoignages de viol, mais ici, nenni, je n'ai pas de compassion ni pour les uns ni pour les autres. Je n'ai ressenti aucune émotion.
C'est une livre qui surfe sur tous les problèmes modernes (un peu trop d'ailleurs, femmes violentées, vieillesse, lutte de pouvoir, médias, scandales politiques, Alzheimer, suicide des jeunes et j'en passe) mais rien n'est réellement approfondi et l'auteur ne nous donne pas son avis. Des faits qui s'enchaînent sans grand intérêt.
En plus, je n'ai pas aimé la fin.

Je rajoute que je ne crois pas à cette "zone grise", ce consentement. Un homme sait parfaitement ce qu'il fait en violant une femme. Un viol ne ressemblera jamais à un acte d'amour ou de sexe consenti.
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Le livre démarre lentement...on se demande où l'auteur veut nous transporter, dans un monde d'argent, de pouvoir, de communication, dans celui de ces hommes et femmes qui nagent en eaux plus ou moins troubles dans le monde des médias, qui flirtent avec le pouvoir. Bref un monde qui m'est étranger et que je n'affectionne pas particulièrement. Loin de là !
Il faut toutefois reconnaître que Karine Tuil, sait captiver son lecteur quand elle décrit ses personnages, leurs personnalités et psychologies complexes, et le monde dans lequel ils évoluent. Elle prend le temps de le faire, de tracer leurs relations, le passé et les ambitions de chacun.
Certains d'eux sont presque des personnages de notre actualité sur lesquels on pourrait coller une image ou un nom.
Claire, jeune femme brillante, a fait connaissance avec Jean Farel, célèbre journaliste de télévision, qui occupe l'antenne du dimanche soir depuis des lustres. Elle a 27 ans de moins que lui, et, malgré les aventures et coucheries qu'on lui porte, malgré ses deux divorces précédents, elle l'épouse.
On les retrouve une vingtaines d'années plus tard, ils ont eu un fils, Alexandre, jeune homme brillant, étudiant dans une université américaine. Aujourd'hui, le couple est séparé. Jean continue ses coucheries...les femmes s'offrent à lui, et Claire vit une autre vie...un autre amour.
A l'occasion de vacances, Alexandre retrouve sa mère, son ami, et la Mila fille de celui-ci.
Tous deux partent dans une soirée étudiante...
Qui dit étudiant, dit bizutage....ce genre de jeu débile qui n'amuse que ceux qui l'organisent...
Jean et Mila couchent ensemble...peut-on dire font l'amour?
Début d'une autre histoire, le roman prend alors une toute autre intensité. Cette scène d'amour entre étudiants à l'occasion de ces soirées d'alcool et de drogue à volonté devient le tournant du livre.
Scène d'amour acceptée ou agression sexuelle et viol-bizutage?
Alexandre et Mila ont une vision toute différente de ces quelques instants presque sordides...une vision qui se terminera à la barre d'un tribunal.
L'auteure nous confronte aux questions du bien et du mal, de la pression sociale que vivent les jeunes qui connaissent le succès ou de ceux plus modestes qui se cherchent encore, de jeunes issus de milieux différents qui n'ont pas reçu les mêmes éducations, qui n'ont pas les mêmes valeurs.
Elle aborde les difficiles questions du bien et du mal, en démontant la mécanique du viol. Elle nous montre qu'une vie toute tracée peut basculer en quelques instants, être saccagée et brisée...que des choix de vie peuvent être anéantis à jamais, par des broutilles pour l'un qui n'en sont pas pour les autres.
Elle nous fait vivre un procès passionnant et documenté
#Metoo, est passé par là, la liberté sexuelle aussi..le sujet est d'actualité...le livre ne peut laisser indifférent..Il pose de vraies questions.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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J'avais hâte de lire ce roman qui a obtenu le Goncourt des lycéens, ceux-ci ont assez bon goût en général.

Karine Tuil s'inspire de l'actualité, d'un viol commis à Stanford en 2016 par un étudiant brillant et sans histoires.

Dans la première partie du roman, elle présente les personnages principaux. Il s'agit de la famille Farel. le père, Jean , a plus de 70 ans, c'est un journaliste de télé très connu et qui ne vit que pour la notoriété, pour rester à l'antenne le plus longtemps possible et jouir de la célébrité, on lui remettra d'ailleurs la légion d'honneur.
Il est marié à Claire, beaucoup plus jeune que lui, qui est essayiste et féministe. Avec le temps, ils ne sont plus amoureux mais restent ensemble pour leur fils et le confort matériel. Jean a bien sûr une double vie et de nombreuses maitresses.
Ensuite Claire tombe véritablement amoureuse d'un prof Adam Wisman.
Alexandre Farel a 21 ans, brillant étudiant, il a tout pour réussir une belle carrière. Il est un peu seul suite à une rupture amoureuse et n'a pas reçu beaucoup d'amour de la part de ses parents qui n'avaient pas beaucoup de temps à lui consacrer.
Un soir, Alexandre va aller dans une soirée chez des amis, accompagné de Mila, 18 ans, la fille juive d'Adam. Ils boivent trop et prennent de la drogue et Alexandre abuse de Mila. Lui prétend qu'elle était consentante, elle s'est tue car elle avait peur, mais elle porte plainte pour viol.
La seconde partie c'est le procès, très intéressant, on entend les deux parties, les témoins, les avocats, les jurés. Il est très difficile de se faire sa propre opinion car la vérité n'est pas la même pour les deux protagonistes .

J'ai trouvé ce roman très intéressant, le style fluide, les pages se tournent rapidement, mais je déplore cependant des clichés, des personnages un peu caricaturaux et j'ai préféré de beaucoup la partie procès où nous sommes en temps réel alors que la première partie va trop vite pour présenter des personnages et des événements qui auraient mérité qu'on s'y attarde davantage. Deux vitesses de narration, en somme.
Je déplore aussi le côté un peu fabriqué et artificiel de ce roman.
Au final, un très bon roman mais pas non plus un grand grand roman.
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Une histoire troublante et intéressante. Basée sur une histoire vraie (l'affaire de Stanford), Karine Tuil a situé son roman en France, à Paris.

Alexandre Farel, un jeune homme « de bonne famille » emmène Mila (la fille du nouveau compagnon de sa mère) à une soirée étudiante. Une soirée un peu arrosée, une consommation de stupéfiants et un pari stupide entre mecs : la suite de la soirée va basculer dans une zone grise. Alexandre va avoir un rapport sexuel avec Mila dans un local poubelle, dans des conditions plutôt sordides.
La version des faits est très différente suivant que l'on écoute Mila ou Alexandre.
Le lendemain des faits, Mila porte plainte pour viol. Elle est en état de choc, sidérée, démolie.
Alexandre n'a pas l'impression d'avoir violé Mila. Elle l'a suivi, elle l'a laissé faire et elle a accepté les « jeux sexuels » souhaités par Alexandre Elle n'a ni crié, ni pleuré. Elle ne s'est pas enfuie après l'acte. Ils sont partis ensemble, puis se sont séparés, Alexandre retournant à la soirée étudiante et Mila prenant le taxi pour rentrer chez elle.

Karine Tuil découpe son roman en trois parties. La première (diffraction) nous permet de faire connaissance avec la famille Farel et plus particulièrement avec le père, un journaliste très connu, respecté, ayant du pouvoir et un carnet d'adresses bien rempli. Un grand séducteur attiré par les femmes.
Il y a également la mère d'Alexandre, divorcée, journaliste de caractère, très engagée dans le combat et le droit des femmes.
Alexandre termine ses études à Stanford, l'une des universités les plus prestigieuses (et les plus onéreuses) des États-Unis. Une carrière CSP+ l'attend dans les prochaines années.
Cette première partie met tout en perspective. On y découvre la majorité des personnages du roman et leurs interactions.

La seconde partie ( le territoire de la violence) raconte la nuit où tout va basculer, cette nuit où Alexandre va avoir un rapport sexuel avec Mila. Ce récit, on le découvre sous la forme des deux dépositions faites au commissariat et l'on constate que les faits ne sont pas perçus de la même façon entre la version de Mila et celle d'Alexandre.

La dernière partie (rapports humains) est consacrée aux plaidoiries des avocats. C'est un chapitre passionnant car on voit comment se construit une plaidoirie et combien la recherche de la « Vérité » est un exercice compliqué.
Les temps changent et la domination masculine n'a plus le vent en poupe. La question du consentement est cruciale dans cette histoire. Une femme qui ne dit pas « non » à une relation sexuelle est-elle consentante pour autant ? Je pense souvent à ces films d'une autre époque où le héros masculin embrassait fougueusement sa conquête féminine, laquelle disait « non » dans un premier temps, puis « oui »par la suite, submergée par ses émotions et par le désir.
Les clichés tombent les uns après les autres. Peut-être aussi faudrait-il se demander si l'adage « qui ne dit mot consent » est toujours d'actualité ?

Quoi qu'il en soit, les « choses humaines » sont souvent fragiles.
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Au début de ma lecture j'avoue avoir eu du mal avec la plume de l'auteur, j'ai trouvé cela un peu brouillon avec beaucoup d'informations différentes donné d'entrée de jeu et cela m'a un peu perdue, j'ai d'abord lu le premier chapitre puis repris le bouquin pour un second et la troisième fois a été la bonne pour moi pur reprendre ma lecture.

J'ai compris par la suite l'importance de ces faits énoncés dès le début du récit mais de mon côté ma lecture s'est accélérer dans la seconde et troisième partie du récit.

Beaucoup de thèmes sont en fait évoqué dans ce récit l'adultère, la lassitude ou les habitudes dans un couple au but d'un certains nombres d'années, le pouvoir, l'argent, la notoriété, la religion, la jeunesse aussi bien sûr, l'amour, les convictions.

De mon côté j'ai lu ce récit sans lire d'avis u de quatrième de couverture afin de ne pas en savoir de trop car sur un récit court comme celui-ci c'est toujours délicat.

Nous suivons ici principalement la famille de deux personnages les Farel; Jean qui est un journaliste politique proche de la retraite mais qui a une grande notoriété qui est décrit comme un très célèbre journaliste français et Claire qui est connu pour ses engagements féministes.

Leur famille va se disloquer et nous allons également suivre leur enfant et ceux de leur conjoints respectifs après leur séparation. Il est également question du mouvement MeToo, de la parole de la femme après le dépôt d'une plainte.

Il y a beaucoup de thème exploités mais cela fonctionne au niveau de la lecture cela ne la rend pas indigeste, un petit bémol pour moi sur la fin du récit.

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Première lecture de Karine Tuil en ce qui me concerne.
Je ne cache pas que le début ne m'a pas véritablement emballé tant on y parle d'un monde bien éloigné de mes centres d'intérêt. Lui est un ponte de la télévision, animateur d'une émission politique à succès, elle est essayiste féministe, leur fils poursuit de brillantes études à Stanford. C'est le monde des médias, du pouvoir, l'intelligentzia parisienne à l'heure de Twitter, de #MeToo où le moindre faux pas du tribunal médiatique peut ruiner une carrière.
Mais quand arrive l'heure du procès pour viol, tout bascule avec les interrogatoires du présumé coupable et de la victime, les plaidoiries des deux parties, la sentence enfin.
Cette lecture amène à réfléchir sur la question du consentement et l'intérêt majeur de ce roman, très journalistique dans sa deuxième partie, réside dans le fait que Karine Tuil ne prend pas position et nous pousse dans nos retranchements.
Rendre justice sans se laisser influencer par les groupes de pression et l'actualité reste une tâche bien difficile.
Sujet brûlant particulièrement bien mené. A lire.

Challenge multi-défis 2021.
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Balance ta violence dans un roman qui se place résolument dans l'actualité de la société, entre attentats terroristes et médiatisation des affaires liées à la prédation sexuelle. Est-il, finalement, dans la nature humaine d'être violent ? L'éducation ne suffirait donc pas à maîtriser cet instinct, cette pulsion sexuelle qui peut faire chavirer à tout instant la vie la plus privilégiée ?

Alexandre Farel cédera à cette pulsion. Mila Wizman en sera la victime. Et l'auteure de décortiquer ces instants, cette "zone grise" de la perception du consentement entre adultes, l'expression du non par l'un, l'impression du oui par l'autre.

C'est cru, c'est rugueux, c'est animal. On entre dans les tréfonds de l'humanité, avec toutes ses faiblesses, ses perceptions, ses illusions. Et c'est cette fragilité qui est confrontée à la justice des hommes. Il va falloir tout dire, entrer dans les détails, raconter, confronter, pour finalement arriver à qualifier.

Très bien écrit, ce roman nous raconte. Il touche forcément chacun et chacune d'entre-nous. Il nous éclaire sans jamais apporter de certitudes, il laisse lui aussi des zones grises dans lesquelles notre propre vécu s'engouffre. Un roman qui nous ébranle.

Une lecture à conseiller à tous.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Jean et Claire Farel sont un couple de journalistes en vue, issu de l'élite parisenne. Claire vient de quitter Jean pour Adam, prof qui enseigne dans une institution juive. Alexandre, le fils De Claire et Jean, emmène un soir Mila, la fille d'Adam, à une fête étudiante dans laquelle alcool et drogues circulent. Le lendemain Mila porte plainte pour viol contre Alexandre.
Les choses humaines de Karine Tuil est un roman qui a été directement inspiré par l'affaire d'un étudiant de Stanford la prestigieuse université américaine, accusé en 2016 d'avoir abusé d'une étudiante.
On suit dans ce livre les deux versions, celle d'Alexandre et celle de Mila. Beaucoup de questionnements autour du consentement mais aussi de l'éducation, du milieu social, du poids de la parole des uns et des autres.
Un livre qui m'a laissée perplexe.
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Ce roman est puissant pour différentes raisons. D'abord une construction efficace, qui prend le temps d'installer situations et personnages. Une quête d'égo (le père), une quête d'un renouveau (la mère), une quête d'être par soi-même (le fils).

Des personnages complexes, intéressants. L'auteur assume clichés et caricature pour aller plus loin et creuser les paradoxes amour/mensonge, protection de soi/des siens.

Et puis la question centrale, à partir d'une accusation de viol : la valeur de la parole, le sens du consentement et, en toile de fond, la vérité humaine confrontée à la vérité judiciaire.

Un roman passionnant, portrait sans concessions d'une époque individualiste, surexposée et cruelle. Malgré quelques longueurs, il se lit avec intérêt et inquiétude.
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