J'ai beaucoup aimé ce livre bien qu'il soit classé "ados". ce que l'auteur raconte sur le monde des sourds est vrai, ce qui n'ont jamais entendu ne veulent pas entendre, ils ont horreur qu'on les considèrent comme handicapés et certains "boycottent" un peu les entendants. Faut dire vu leur histoire, enfermés dans des centres, considérés comme fou ou défaillants mentaux, ils ont pas trop été à la fête les sourds. Et c'est pas vieux ces histoires là, alors forcément y'a une mémoire collective et ils en veulent aux "gens normaux" ça se comprends je trouve. Non je ne suis pas sourde mais j'apprends la langue des signes. Et non je n'ai pas de sourds dans mon entourage proche. Je l'apprends parce que je trouve que c'est une langue extraordinaire, tu peux dire tant de choses sans faire un seul bruit, tu peux communiquer avec quelqu'un à l'autre bout de la table sans hurler (c'est d'ailleurs ce que je fais avec ma fille lors des très longs repas de famille) et puis les autres comprennent pas et du coup ça peut éviter de péter un câble à haute voix lol
Bref, le livre est très sympa et on passe un bon moment.
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C’est vrai que, quand on perd un sens, certains autres deviennent plus aiguisés. Je prête beaucoup plus attention aux odeurs et aux saveurs depuis que mon cerveau a mis mes oreilles à off. Le café, à mon avis, a une odeur de bonheur. C’est juste que le goût ne me plaît pas autant. Comme la plupart du monde, je cherche surtout son effet.
De toute façon, le goût, ça évolue et ça ne fait que quelques mois que j’en bois. Ma mère n’était pas vraiment d’accord: elle trouve que seize ans, c’est précoce pour développer une dépendance à la caféine.
Avec le recul, la théorie la plus plausible pour expliquer le retour du son, c’est l’alcool. C’est bien connu qu’ingurgiter une grande quantité d’alcool affaiblit les facultés du cerveau. Une fois bien intoxiqués, mes neurones ont dû avoir plus de difficulté à empêcher mes oreilles de fonctionner. C’est logique, non? Sauf que ça veut dire que, si je souhaite entendre de nouveau, je dois être soûle. Pas génial.
La plupart sont extrêmement gentilles, donnent de bons conseils et font tout ce qu’elles peuvent pour s’entraider. D’autres préfèrent cultiver une sorte d’intolérance bizarre vis-à-vis des entendants. Bien qu’elles soient peu nombreuses, c’est celles-là qui gâchent l’expérience de la communauté. Comme ma surdité est psychosomatique, j’ai droit à quelques regards de travers.
«Tuer.» Elle n’arrive pas à terminer sa phrase. Ce qui me semble être une bonne chose. Si prononcer le mot lui est impossible, passer à l’acte doit l’être encore plus. Non? Je sais que je n’ai rien à craindre, que je n’ai jamais rien eu à craindre. J’aimerais juste retourner dans le passé pour le mentionner à la petite fille fragile que j’étais.
Découvrir que je suis devenue sourde parce que j’ai été traumatisée par certains propos de ma mère en crise, c’est une chose. Découvrir que je suis un bébé accident, c’en est une autre. Ça ne me plaît pas, pas plus qu’à Fred, qui me prend la main. Comme si c’était une façon non verbale de dire à ma mère que lui, il veut de moi.