« C'est quoi, ça ? "
Mémé dans les orties", c'est petit, c'est mimi et un gros bandeau promet joie et bonheur dedans.
-Tu ne vas pas le prendre, quand même !
-Bah pourquoi pas ?
-C'est un piège ! Un livre avec une pub aussi grosse dessus, c'est forcément une arnaque !
-Mais si c'était vraiment bien ? Ce serait bête de passer à côté ! »
Or donc, Ferdinand Brun, vieux vieillard grincheux et ronchon, vit tout seul avec sa chienne Daisy. Menacé d'un placement en maison de retraite, il est contraint de prendre soin de son intérieur ainsi que d'une petite fille qui le prend pour ami.
Commençons par le bon côté : la prose est fluide, vive, efficace et spirituelle, là-dessus, je n'ai rien à dire. Et puis, c'est amusant d'avoir appelé le personnage principal « Brun », le nom que l'on donne aux ours dont le manque d'amabilité est proverbial.
-Et les mauvais côtés ?
-Je n'ai pas aimé ce roman pour des raisons toutes personnelles. Je ne suis pas rentrée dans l'histoire parce que je n'y ai pas cru une seule seconde. Un vieux méchant, méchant toute sa vie, sec, froid, méprisant, devenir attachant et affectueux, concerné par autrui ? Sans se remettre en question? Non.
-Mais c'est un roman, tout peut arriver, dans un roman ! Parce que des gens qui voyagent d'un monde à l'autre, qui combattent des monstres, c'est plus plausible, peut-être ?
-Ca ne l'est pas davantage, mais ils ne me racontent pas de problèmes qui se résolvent à coups de bons sentiments, de « oh, mais il y a en fait des gens adorables autour de moi ». J'aimais bien le début, toute l'exposition, avec la vie détaillée de l'immeuble et des relations quelque peu tendues avec la concierge. Les descriptions sont excellentes, elles touchent juste.
Cependant, tout le reste me demeure étranger. Je ne crois pas aux retrouvailles, au changement à cet âge. Je n'ai pas cru à l'histoire, elle m'a amusée au début, les portraits sont réussis, mais elle ne m'a pas fait rêver ni méditer, à l'exception peut-être sur ce que je vais devenir dans ma vieillesse. »