"
Presque jamais" offre un voyage littéraire assez insolite.
En quelques phrases d'introduction, nous savons d'ores et déja qu'il s'agit d'un rêve que le héros souhaite rapporter à sa grand-mère.
Juste un songe.
Mais où nous mène t-il?
Sur la lecture nous nous laissons glisser, comme le héros dans une barque qui suit le courant d'un fleuve mystérieux.
Un frisson me grattouille et me chatouille de l'échine jusqu'au bas du dos.
S'agit-il du célèbre Styx des mythes, le fleuve qui porte les âmes jusqu'au dernier lieu de repos éternel?
C'est un cauchemar!
Pourtant, tout semble paisible à l'image en tout cas, voire même ravissant.
Les paysages bordant le fleuve et le ciel sont baignés de lumière, ils se colorent suivant les différents temps d'une journée qui s'écoule, étrangement.
Le temps, justement, parait soudainement moins long, d'un coup de tweet.
Non, il n'a pas d'ordinateur ni de portable.
Le héros trouve caché sous les lattes intérieures de la barque un petit oiseau blessé, à qui il porte les 1ers secours.
L'emplumé écarlate paiera sa dette en devenant le confident de ce jeune homme qui se sent finalement très bavard et l'âme à philosopher, le contexte en huis-clos s'y prête bien.
Et puis, les rêves, c'est bien le bon endroit pour une introspection.
Qu'a donc son inconscient à nous raconter de cher ou d'important?
C'est presque un récit initiatique que nous propose les auteurs
Tommaso Valsecchi, Francesco Castello et
Valentina Grassini, en un songe.
Le voyage est rythmé d'apparitions fantastiques, le décor se montre implacable et capricieux, n'offrant aucune aspérité favorable à laquelle se raccrocher.
Avec peu d'éléments, les auteurs rendent l'aventure intrigante, vivante, tandis que le jeune héros, prisonnier de sa barque comme d'une île déserte, pourrait avoir le sentiment qu'il ne se passe rien de signifiant.
Tout cela aura du sens évidement à la fin, au réveil et nous n'en dirons pas d'avantage pour ne pas gâcher la découverte.
Une BD qui parle d'aller de l'avant.