Quel album brillant! Mes enfants aiment beaucoup l'oeuvre de Claude Ponti et son univers si riche et imaginatif, et ce livre fait partie de leurs préférés.
Il propose en effet un festival de jeux de mots, situations improbables, univers fantastique, personnages farfelus et débordement d'imagination. Comme toujours chez Ponti, oui, mais plus, mieux, avec un je-ne-sais-quoi qui transporte encore d'avantage.
Le personnage du Nakakoué, petit animal ressemblant un peu à une souris, ou peut-être à un lapin, est particulièrement attachant, et l'intrigue, même si elle peut être parfois difficile à suivre, est géniale.
De mon côté j'adore entendre mon fils de 3 ans, qui ne comprends pas tout mais s'imprégne totalement de cet univers, s'écrier "Je suis un Nakakoué ! Et je connais le secret !"
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Il lui était arrivé quelque chose, et il avait tout oublié, même son nom. Il soupira et ajouta: "Je crois que je vais être triste."
Il décida de faire un concert de couchers de soleil.
Ce n'était pas un tronc, mais la patte d'un Monstre. Le Monstre hurla : "Un Nakakoué !"
"Quelle horreur !" hurlèrent les autres, "chassez-le, aplatissez-le, écrabouillez-le ! Qu'il éclate ! Qu'il parte ! Qu'il meure !".
Ils furent aussitôt d'accord pour un festival de chants et de danses où chacun ferait ce qu'il voudrait. Ils dansèrent en même temps : le Cliff-Triss surgiclé, l'Anfigouri-gouri, le Hobi-Youbicouki, le Souappe d'Aoussa-Bine Double-Glissé et le chariolant en demi-pointe.
"Quand on sera à Rivé, on sera chez moi",dit Zouc, "et on habitera tous ensemble."
À plus de soixante ans, Anna Boberg a exposé jusqu'en France et en Italie mais reste méconnue dans son pays. Depuis sa découverte des îles Lofoten, en 1901, elle y revient chaque hiver, seule, et y reste plusieurs semaines pour capter la beauté brute des paysages arctiques et leurs lumières éblouissantes. Sentant l'âge venir, elle entreprend cette année le voyage plus tôt que d'habitude, dans l'espoir de réaliser enfin le tableau exceptionnel qui lui vaudra la reconnaissance de ses pairs.
Au fil de cette saison de peinture, le roman se glisse dans l'intériorité d'Anna, au plus près de ses émotions, il sonde ses attentes et ses ambitions, il ravive des souvenirs. Bien qu'aventurière, Anna est loin d'être une marginale : elle a bien connu l'architecte Charles Garnier, elle a rencontré la comédienne Sarah Bernhardt, elle est une proche du prince héritier de Suède et l'épouse aimante d'un architecte réputé avec lequel elle travaille. Mais sa vocation artistique est tenace, et l'appel des aurores boréales, impérieux.
D'une écriture impressionniste, posée, délicate, attentive aux sensations, aux lumières, aux odeurs, aux températures, Sophie van der Linden évoque le geste créatif et la quête artistique d'une femme d'exception.
L'autrice
Née en 1973, Sophie van der Linden vit à Conflans- Sainte-Honorine. Elle a signé ou dirigé chez divers éditeurs des ouvrages dans le domaine de la critique en littérature pour la jeunesse, notamment " Claude Ponti "
(Être, 2000), " Lire l'album " (L'Atelier du poisson soluble,
2006), " Album[s] " (Actes Sud jeunesse, coll. « Encore une fois », 2013), Tout sur la littérature jeunesse (Gallimard Jeunesse, 2021).
Elle a également publié quatre romans : " La Fabrique du monde " (Buchet-Chastel, 2013 ; Folio, 2014 ; prix Palissy, prix du Livre pourpre, prix Jeune Mousquetaire, prix littéraire de la Passerelle, prix de la librairie L'Esprit large), " L'Incertitude de l'aube " (Buchet-Chastel, 2014), " de terre et de mer " (Buchet-Chastel, 2016 ; Folio, 2019) et " Après Constantinople " (Gallimard, coll. « Sygne », 2019).
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