Esthéticienne j'ai rencontré Aurore à une séance de beauté. Elle m'a parlé de son livre..J'ai acheté le lendemain et j'ai adoré. Waouuwww ! Franchement oui, j'avoue que quand j'ai lu le titre, je me suis dit " oui, ça parle de Marilyn mais voilà quoi ça sans plus" mais punaise quand on commence à le lire c'est juste waouh!!
Très facile à lire aussi. Quel parcous ! Je kiffe
Commenter  J’apprécie         10
Bon roman sur base de quelques faits réels avec une constance psychologique. On comprend que Marilyn aurait voulu donner une autre image d'elle-même telle qu'elle l'a montrée à ses débuts et qui lui a donné cette notoriété. Trop tard, le personnage était créé. "Les hommes" n'en voulaient pas d'autre, envoûtés par ce sex-symbol.
Commenter  J’apprécie         10
« Rien qu’à l’évocation de cette bête noire qu’est l’assoupissement, mon corps est rempli d’effroi. Car ce qu’il se passe dans mon état d’inconscience nocturne ne relève pas de rêves classiques (…) Jamais le sommeil ne me repose. Au contraire, il m’enfonce de plus en plus dans l’anxiété et la détresse physique. Dans mes obscurs songes, je revis les viols, les coups, les menaces de mort ou de danger avec les mêmes affects que lorsque les crimes se sont déroulés. (…) La douleur psychologique n’a pas de fin, elle augmente progressivement comme l’intensité du son dans le crescendo du Boléro de Ravel. La musique de ballet prend fin quand l’orchestre a terminé sa démonstration. L’orchestre de ma douleur est inlassable et invincible. Il joue macabrement comme les musiciens sur le Titanic. Or, mon bateau ne coule pas. Il attend des secours qui n’arrivent pas. Les cauchemars sont un enfer sur terre. Tu souffres continuellement dans un tunnel interminable, sans sortie. Les cauchemars reviviscents donnent une idée de l’éternité en Enfer »
Elle ne maîtrisait pas la relativité restreinte, elle savait
seulement que la théorie d’Albert Einstein envoyait valser les
concepts de passé, présent et futur. Elle aimait l’idée que le
temps n’était pas absolu. Le temps, notion qui la fascinait. « La
vie est courte, Marilyn ». Le temps, tel que communément
admis, paraît court quand on est heureux. Or, le bonheur, elle
ne pouvait pas y accéder, elle n’en connaissait ni la définition
ni les sensations. Comment expliquer à ses proches que cette
vue de l’esprit l’exaspérait ? La vie lui paraissait longue. Elle
regardait parfois cinq minutes un point fixe. Elle relevait la
tête vers l’horloge et elle prenait conscience que seulement
cinq minutes s’étaient écoulées. L’éternité durait donc cinq
minutes ? Ce moment où une boule compressait sa poitrine,
où les pensées morbides s’accumulaient, où les scénarios de
mort volontaire les plus improbables s’échafaudaient, où elle
attendait un signe extérieur pour la libérer de sa souffrance,
ce moment-là n’était pas court. Et il se répétait à l’infini.
Parce que la douleur ne s’arrêtait jamais. Elle ne connaissait
pas de fin. Alors non, ça ne passait pas vite. La vie n’était
pas courte pour Norma Jean. Elle était une accumulation de
temps infinis durant lesquels elle subissait une souffrance
insupportable
« Je passai le week-end des 28 et 29 juillet 1962 au casino du Cal Neva Lodge où, sous un soleil de plomb, se succédaient des allées d’arbres verdoyants, près des bungalows destinés à recevoir les invités du chanteur. Ce week-end-là, j’ai été violée par Sinatra et Giancana qui s’étaient présentés comme des amis bienveillants envers moi afin de mieux m’amadouer. Frank Sinatra prenait des clichés compromettants de moi, nue, à l’agonie à cause des drogues, complètement désemparée et tétanisée en train de réaliser des actes sexuels forcés mais qui apparaîtraient juste comme dégradants pour moi, la victime, la perverse. Ces photos avaient pour but de me faire taire. Ils voulaient me violer et me menacer afin que je ne révèle rien. La publication des clichés pouvait ruiner ma carrière. Ils le savaient. Je le savais. La mafia à l’œuvre : le viol prémédité. Le crime, organisé. Ces deux-là n’en étaient pas à leur coup d’essai. »