La Cité des Saints et des Fous

En voilà, un livre complètement fou. Jeff VanderMeer nous propulse dans une cité inventée de toutes pièces : Ambregris, la belle. Vouée au culte du Calmar Royal d'eau douce, cette cité regorge de sombres épopées, de délicieuses entrevues et de passionnantes mais non moins horribles histoires. Partez à la conquête de cet ouvrage, recueil de nombreux et divers documents sur Ambregris, et suivez les Chapeaux gris.
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Une énorme claque.
Je n'ai jamais lu un livre comme La Cité des Saints et des Fous. Rarement j'ai eu envie de recommencer un livre directement après sa lecture.

Dans Ambregris, nul ne sait à quel saint se vouer. Ni où peut se trouver la réalité. Les narrateurs sont-ils fous? La ville elle-même est-elle folle? A moins que ce ne soit l'auteur? Qui croire, que croire? Tout est trouble, mais en même temps, chaque nouveau texte apporte de la profondeur et des éléments de réponses.

Jeux sur la typographie, sur les formes de texte : on passe ainsi d'une "romance" à une étude historique, pour repasser sur un morceau de la vie d'un artiste ponctuée par des analyses de son oeuvre, avant d'aboutir sur un entretien dans un hôpital psychiatrique avec l'auteur lui-même . Puis viennent les annexes. bibliographie sur les Calmars, textes édités par le principal marchand d'Ambregris, texte dont la fin est à décoder (j'y ai passé de nombreuses heures, avec grand plaisir), glossaire qui apporte vraiment de nouvelles clés... Et même pour clôturer le livre, petit mots laissés par l'auteur, pour expliquer son oeuvre.
On pourrait penser que c'est fouilli, aléatoire, mais tout fait sens. Pourtant, on sort de cette lecture désorienté, avec de nombreuses questions sans réponses. Mais c'est au final sans véritable importance, tant l'expérience de lecture est riche, très riche.

Une lecture très marquante, qui laissera une marque indélébile. Et j'ai déjà hâte de me reperdre dans les quartiers aléatoires d'Ambregris.

Je remercie sincèrement Babelio et les éditions Livre de poche pour l'envoi de ce livre totalement aux antipodes de mes lectures habituelles. J'avais envie de m'évader dans un univers fantastique totalement extravagant et c'est chose faite. J'avoue volontiers que les premières pages m'ont quelque peu désarçonnée. Il faut dire que je suis peu habituée à lire une prose aussi ampoulée, cette litanie et cette surabondance de description m'ont donc quelque peu submergée. Si cela n'avait pas été une masse critique,je pense que j'aurais probablement abandonné ce livre sans regret.
Je ne savais pas que ce roman était composé de différentes "nouvelles" qui se passent dans le même univers. Aussi ai-je été un peu rassérénée. Et j'ai bien fait de continuer car les histoires suivantes ont réussi à me faire oublier momentanément la plume de l'auteur. L'univers présenté foisonne d'inventivité comme l'un des personnages on se demande parfois si certains faits ne sont pas réels. Tant le travail de fond pour construire un background historique à la ville d'Ambregris est fascinant, on a presque l'impression de lire un livre d'anthropologie sur un lointain peuple isolé. Les notes de bas de pages qui peuvent sembler effrayantes allègent le tout d'une bonne dose de cynisme avec les nombreuses apparitions d'un auteur fictif. Je trouve d'ailleurs que les pensées des personnages sont très drôles tout cet humour noir et cette ambiance particulière font de certains récits un voyage des plus plaisants. Je me répète mais le seul point négatif c'est vraiment l'écriture surtout dans les derniers récits que j'ai peu appréciée.
Je dirais qu'un seul tome c'est trop peu pour mettre en action convenablement tout cet univers si riche. Aussi ne puis-je donc pas considérer ce livre comme un coup de coeur mais il m'a globalement fait passée un bon moment.Au point de vouloir lire d'autres livres de l'auteur.

J'ai abandonné car trop long (la longueur excessive, cette maladie de la modernité) mais ce n'est pas du tout mauvais, c'est même assez bon. C'est un recueil de nouvelles dont la forme est très variable, ce qui donne une vue très complète de la cité d'Ambregris. L'univers s'inspire de beaucoup d'éléments historiques, surtout l'Empire byzantin, et ressemble à ceux de Dishonored ou Bioshock.

La Cité des Saints et des Fous est un objet littéraire Weird, polytextuel, expérimental et magistral d'après moi. Jeff Vandermeer décrit l'étrange et monstrueuse Cité d'Ambregris dans quatre novellas et des annexes marquées par leur jeu avec l'acte narratif et la manière de transmettre des informations sur l'univers fictionnel.
Ambregris apparaît fongique et tentaculaire, marquée par la débauche, la violence de son histoire et de ses habitants, qu'ils soient humains ou champigniens, artistes ou criminels.
Si vous aimez les oeuvres hors-normes, la Weird Fiction dans tout ce qu'elle peut avoir de dérangeant tant sur le fond que sur la forme, je vous recommande ce chef d'oeuvre de la littérature qu'est La Cité des Saints et des Fous.
Chronique complète et détaillée sur le blog.
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Ce n'est pas un roman, mais une expérience totale - guide de voyage, récit historique, fable, conte, notes de bas de page en forme de débat historiographique... Les différents chapitres ont tous un ton, une forme différente, mais ils permettent de cerner progressivement la cité d'Ambregis et le mystère des Champignons. Partie très réussie sur l'événement appelé "le Silence", évoqué dès le début, mais sans révéler toute son horreur.

C'est un ensemble de textes disparates. Il y a des biographies, une brève encyclopédie, des notices destinées aux touristes, des récits étranges, horrifiques, mais aussi des histoires d'amour, des textes historiques et j'en oublie... Voilà déjà un livre intriguant.
Mais quand ce livre nous invite à découvrir une cité extraordinaire, délirante, exubérante dans un ailleurs d'une étrangeté pas si radicale, où les espèces intelligentes sont des mollusques, des champignons et même des humains, on plonge alors dans un livre hors normes qui mérite sa place dans la famille des folies littéraires.
Ce n'est plus une lecture, c'est une exploration où le lecteur, à partir de différents morceaux compose un puzzle intrigant auquel il manque des pièces et qui décrit un univers envoutant évoquant aussi bien Lovecraft que Huysmans. Ce n'est évidemment pas un thriller, on s'impatiente parfois mais c'est un vrai bonheur d'invention et de dépaysement.

Première incursion pour moi dans l'univers de Jeff Vandermeer, et surement pas la dernière.

La Cité des Saints et des Fous est un incroyable livre-monde, étrange, immersif, vivant, curieux et original. Difficile d'en décrire l'histoire puisqu'il n'y en a pas réellement, ce sont plutôt des textes variés (nouvelles, interviews, traité de biologie, guide historique...), nous donnant une vue d'ensemble sur la tentaculaire ville d'Ambregris. L'atmosphère est palpable et l'ambiance envoutante. Ici, les artistes dérangés côtoient les missionnaires transi d'amour et les collectionneurs d'objets mystérieux. Même si cela semble partir dans tous les sens, le tout reste très cohérent grâce à de nombreuses références entre les textes (Voss Bender, Hoegbotton, le calmar royal etc). On va de surprises en surprises au fil du livre, de mystère en mystère, sans jamais perdre en fascination. Au final pourtant, il ne faut pas attendre de réponses aux nombreuses questions en suspens, car peu de choses sont certaines à Ambregris. Beaucoup de faits sont présentés sous forme de rumeurs, ou contredits par des avis divergents plus loin. Cette touche de fantastique assez brumeuse, voire évasive, ne fait que renforcer le charme de l'oeuvre.

Je ne suis pas familier des références citées en 4eme de couv (Borges, Rabelais), mais le ton humoristique m'a fait penser à Terry Pratchett et son Ankh-Morpork ou à Karel Capek et sa Guerre des Salamandres, qui était également présentée sous cette forme de textes multiples.

J'ai tout de même enlevé 0.5pts à la note pour les 30 pages de bibliographie fictive et les 50 pages de glossaire, c'est un peu too much.

Ce livre a été lu dans le cadre d'un service presse. Merci aux éditions Au Diable Vauvert ainsi qu'à Babelio pour leur confiance !

Quand je me lance dans un roman de Jeff VanderMeer, je me doute que le voyage sera placé sous le signe du bizarre. Depuis sa Trilogie du Rempart Sud, où j'ai découvert le genre new weird qu'il affectionne et a contribué à créer, j'ai pu explorer quelques autres de ses oeuvres. Mais malgré cela, je n'étais pas du tout prête à l'expérience que fut La Cité des Saints et des Fous !

La cité du titre, c'est Ambregris. Pour nous la faire visiter, Jeff VanderMeer nous égrène, au fil de nouvelles, les aventures de Dradin, amoureux. Une première nouvelle qui donne à voir la folie amoureuse d'un missionnaire revenu de la jungle, mais sa folie semble trouver un pendant dans les us et coutumes des habitants de la ville. Où l'on découvre, un peu étonné, un univers aussi étrange que grotesque, parfois obscène. Et puis, les choses se corsent ensuite : le Guide Hoegbotton de l'Ambregris des Premiers Temps nous offre l'extrait d'un livre d'Histoire fictif, qui permet de découvrir les origines d'Ambregris comme de ses autochtones, les champigniens (des êtres mi-champignons, mi-humanoïdes), accompagné de notes de page de l'historien des plus caustiques pour ses confrères ! La forme rend la lecture intéressante, surtout avec les notes.

Vient ensuite mon texte préféré du recueil, La transformation de Martin Lac. le texte marie cette fois plusieurs formes, alternant la nouvelle classique avec des extraits d'une biographie critique de l'artiste, rédigée par une critique littéraire. le parallèle entre les deux est des plus passionnants, car il permet de voir tout le fossé entre la réalité de ce qu'à vécu Martin, artiste peintre, et l'interprétation donnée à ses oeuvres, parfois à côté de la plaque ! Cela m'a rappelé tous ces cours où l'on disséquait des oeuvres littéraires, et où je me demandais, parfois, si l'auteur avait vraiment mis tout cela derrière ses mots, où s'il s'agissait de simples hypothèses de ma professeure.

On termine la partie « recueil classique » (vous comprendrez plus tard pourquoi je la décris ainsi) avec L'étrange cas de X, où cette fois on plonge plus loin encore dans le délire : l'auteur met en scène un double de lui-même, qui se serait perdu dans sa propre création, Ambregris. J'avoue avoir été un peu dérangée par ce texte. Quand on crée ses propres univers, comme je le fais (je suis autrice), l'idée de pénétrer pour de vrai dans ses mondes peut paraître alléchante sur le papier, mais est en réalité terrifiante, et ce texte rend bien cette ambivalence que l'on peut ressentir, en tant que créateur, face à ses oeuvres.

On arrive ensuite à la seconde partie, nettement plus expérimentale : notes, lettres, textes courts, reproductions d'un texte fictif illustré de gravures et orné de commentaires de textes, bibliographie fictive (!) pour conclure un essai tout aussi fictif, Jeff VanderMeer a décidé de nous montrer son laboratoire littéraire. Tout tourne toujours autour d'Ambregris, sa ville fictive, et l'on explorer ainsi un peu plus cette Cité qui, en effet, comporte autant de Saints (vulgaires et obscènes) que de Fous (criminels ou artistes).

J'avoue avoir eu du mal avec ce livre. Sa forme, certes remarquable par son originalité et la diversité de ses aspects, rendait la lecture fatiguante. Par ailleurs, Ambregris m'a déplu. Trop grouillante, trop mortelle, trop grotesque, trop obscène, trop inhumaine. J'ai été plutôt soulagée de tourner la dernière page et de quitter Ambregris, qui m'a mise très mal à l'aise.

Autant j'avais apprécié mes autres lectures de cet auteur, autant celle-ci m'a laissée de côté. Je pense que ce livre est à réserver aux aficionados de l'auteur, aux amateurs de littérature expérimentale ou à ceux qui ont envie de visiter un cité fictive complètement barrée (et mortelle).
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Merci à babelio pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre de l'opération Masse Critique.
Comment résumer un tel livre ? L'auteur nous propose de découvrir une ville de fiction (quoique...!?!) à travers divers documents et nouvelles. L'ensemble, en apparence, peut sembler un peu brouillon, mais au fur et à mesure divers éléments se correspondent, et le lecteur en apprend de plus en plus sur cette ville pour le moins étrange.
L'intérêt de ce livre réside dans sa construction inhabituelle, ainsi qu'à l'imagination et au mystère insufflés par l'auteur.
À lire pour les amateurs d'humour et de bizarreries mystérieuses !