Il était temps ! Grand temps même !
J'en avais envie depuis des lustres mais l'occasion ne s'était pas encore présentée à moi. C'est désormais chose faite ! Ce n'est certes qu'une première approche mais cette dernière m'a réellement mis l'eau à la bouche et j'ai à présent hâte d'en apprendre davantage.
De quoi est-il question ?
De ma rencontre avec Jean-Baptiste Adamsberg pardi ! Eh oui, j'ai enfin fait la connaissance du célèbre commissaire de police !
Cessez de rire à mes dépens, vaut mieux tard que jamais non ?
Les trois nouvelles rassemblées dans ce bref recueil dessinent un portrait d'Adamsberg plutôt sympathique et attachant. L'illustre enquêteur y apparaît comme un homme peu soucieux de son apparence, souvent perdu dans ses rêveries et qui aux méthodes d'investigation préfère son intuition. L'empathie qu'il est capable de ressentir pour les autres et notamment pour ceux quelque peu en marge de la société, tels que Vasco, Charles Sancourt ou Pi Toussaint, lui octroie la possibilité d'entrer en relation avec eux et d'obtenir leur coopération. ; coopération qui s'avère essentielle pour la résolution des affaires présentées ici.
Soit dit en passant,
Fred Vargas ne se contente pas de faire de ces laissés-pour-compte des personnages secondaires : elle les introduit et les dépeint avec grand soin et leur confère ainsi une place à part entière au sein des intrigues. La romancière semble d'ailleurs extrêmement méticuleuse quant à la conception des protagonistes qu'elle met en scène car l'adjoint Adrien Danglard est lui aussi doté d'une personnalité façonnée avec minutie contrastant avec celle de son supérieur.
Salut et liberté, la première nouvelle, est celle qui a ma préférence. J'avoue avoir totalement fondu devant le personnage de Vasco, marginal haut en couleur qui, chaque jour, vient s'installer avec son bric-à-brac devant le commissariat. Les joutes entre les deux hommes, parsemées d'humour et de poésie, se révèlent délectables.
Dans La nuit des brutes, c'est l'analyse sociologique de l'écrivain qui m'a le plus interpellée. J'étais loin d'imaginer que la nuit des brutes correspondait à la nuit de Noël.
La dernière nouvelle, Cinq francs pièce, m'a, quant à elle, laissé un goût d'inachevé. À mon sens, trop courte et pas assez développée. Peut-être que le vendeur d'éponges, son adaptation en bande dessinée, réalisée par
Edmond Baudoin, m'apporterait davantage de satisfaction. le dessinateur nous donne, du reste, un aperçu de son talentueux coup de crayon en parant le recueil de quelques illustrations qui habillent ce dernier d'un cachet particulier.
Vous l'avez compris, j'ai passé un agréable moment en compagnie du commissaire Adamsberg et c'est avec plaisir que je découvrirai d'autres de ses aventures.