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4,07

sur 818 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mario Vargas Llosa nous conte l'histoire de Ricardo Somocurcio, follement amoureux de la "niña mala" depuis son adolescence. Ils se connaissent au Pérou dans leur pays natal, et le destin les réunit tour à tour dans les grandes capitales du monde, avant qu'elle ne s'évapore une fois de plus... Pour réapparaître quelques années plus tard, avec une nouvelle identité, un nouveau mari, et toujours les liaisons avec Ricardo, le niño bueno. le récit s'étale sur une 50aine d'année, leurs retrouvailles fougueuses ponctuent les conflits politiques et catastrophes sanitaires, mais aussi la grande solitude d'un homme expatrié, déraciné, à qui il ne reste ni amis, ni famille, ni patrie. le livre ne lasse pas avec ces rencontres successives mais toujours singulières, sans mièvrerie, on finit par avoir des réticences à le terminer par peur que les personnages ne nous manquent.
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J'adore ce livre pour une raison principale : le personne de la vilaine fille est passionnant, et raconte des choses sur notre nature profonde.

C'est un peu du mensonge. J'aime le livre pour d'autres qualités : le style est très agréable à lire, et la construction du récit est fluide, il est difficile de s'arrêter avant de finir un chapitre. le contexte autour des évènements est également intéressant, donnant un aperçu des évènements arrivant en Europe sur cette période de quelques dizaines d'années.

Mais ce qui cimente le tout, c'est la vilaine fille. Son intelligence sociale couplée à son insatiable cupidité en font un personnage qui ne peut rester en place sans dépérir. Il est tragique de la voir essayer de contenir sa nature, puis de la laisser reprendre le dessus. On a tous en nous une facette qui lui ressemble, mais qui est poussée à son paroxysme dans ce personnage. Tout en ne l'aimant pas vraiment, elle me fascine, et je la comprends.

Tout ça pour dire, chaude recommandation.
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Un ravissement !

Pour l'imagination de la lectrice que je suis, emportée par la plume du grand, du très grand Vargas Llosa, Prix Nobel de littérature.

Pour les personnages si attachants, le « bon garçon » trop sérieux, trop gentil, et la « vilaine fille » insaisissable, irrésistible et si… vilaine ! Avec son petit air de Scarlett O'Hara, elle virevolte, égoïste, croise et recroise cet amoureux transi qui supporte tout, les mensonges comme les trahisons.

Pour la peinture de cet amour fou, impossible, obsessionnel, entre deux êtres dont les curseurs de vie sont désynchronisés, irrémédiablement, fatalement.

Pour ce fabuleux chassé-croisé où nous embarque Mario Vargas Llosa, durant plus de 40 ans, de Lima à Tokyo, de Paris à Londres, de Lagos à Madrid, au gré de ses souvenirs, des époques et de l'Histoire.

Un ravissement, pour la trame, efficace, malicieuse, pleine de rebondissements et de vitalité. Pour le style, enfin, du merveilleux Maria Vargas Llosa, qui nous offre ici un roman émouvant et drôle, rocambolesque et savoureux.

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Ils se sont rencontrés jeunes à Lima, lui, Ricardo est tombé raide dingue amoureux de Lilly, l'imprévisible, l'insaisissable. C'est l'histoire d'un amour fou, il la poursuivra partout où elle sera( quand il le saura!) Paris, Tokyoou Londres, il acceptera tout ou presque, elle sera insupportable. Chaque mouvement géographique sera pour Llosa l'occasion de faire un état des lieux en ces périodes où le monde bruisse de révoltes et de révolutions. Un des grands bouquins de Llosa pétri d'humour et d'amour.
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Me permettez-vous de vous parler de l'histoire d'une femme ? Elle m'a tour à tour envoûté, agacé, puis de nouveau envoûté, puis... Mais au final elle m'a touché... Ne me demandez pas comment elle s'appelle. Elle a changé tant de fois d'identités et même de nationalités... Ce n'est pas étonnant que l'auteur parle alors de tours et détours. Est-ce que cela en fait pour autant une vilaine fille ? D'ailleurs, c'est le narrateur qui la surnomme ainsi.
Je l'ai connu comme le narrateur, dans un quartier huppé de Lima, où adolescente elle fascinait un entourage d'autres adolescents péruviens dont le narrateur Ricardo en dansant de sa belle et frêle silhouette déhanchée sur les rythmes d'un mambo. À cette époque, elle était Lily jeune chilienne qui suscitait la fascination jusqu'à ce que la supercherie soit dévoilée. Tours et détours de la vilaine fille m'a permis de découvrir son auteur, Mario Vargas Llosa, écrivain péruvien et par ailleurs prix Nobel littérature 2010, excusez du peu. Il est même entré tout récemment à L Académie Française, mais oui j'ai bien dit à L Académie Française. D'ailleurs il est fort possible que ce récit possède une part d'autobiographie, je n'en serai pas étonné. Une large partie du récit se déroule à Paris, dans un Paris existentialiste, où le narrateur occupe un modeste emploi de traducteur pour une institution.
Je vous invite donc à venir vous promener dans les tours et détours de cette vilaine fille dont l'histoire est étroitement liée à celle du narrateur, celui que la vilaine fille appelle avec tendresse et moquerie « mon bon garçon ».
C'est un itinéraire semé d'hésitations. Comme l'hésitation est belle lorsqu'elle se mêle à l'art.
Le lecteur que nous sommes voit gros comme une maison comment cette vilaine fille joue avec le coeur du narrateur comme un chat joue avec une souris. Elle s'en va le jetant comme une vieille chaussette, comme un enfant se lasse d'un jouet, puis revient plus tard alors que le coeur du narrateur est à peine consolé, réparé, remis en marche...
Elle fut tour à tour « la petite chilienne » dansant le mambo, puis une farouche guérillera dans la Cuba de Castro, puis plus tard l'épouse d'un diplomate à Paris, ou encore une richissime aristocrate de Londres. Bon, j'arrête là, je sens que je vous donne déjà le tournis.
Ricardo l'aime, l'aime plus que tout, la perd quand il s'y attend le moins, la pleure, lui pardonne tout, la perd pour mieux la pleurer, la perd pour mieux la retrouver, la perd peut-être pour mieux la regretter afin de toujours l'aimer.
Malheureusement, il a un gros défaut aux yeux de cette vilaine fille : il est pauvre comme Job.
Elle est insaisissable, inconstante, s'ennuie à mourir à la seule idée du bonheur. Lima, Cuba, Paris, Londres, Madrid, Tokyo... C'est sûr qu'avec une fille pareille, le lecteur voyage... Mais elle voyage toujours sans Ricardo, car lorsqu'elle voyage c'est parce qu'elle a quitté Ricardo pour s'en éloigner au plus loin.
Tours et détours de la vilaine fille est la géographie d'un amour fou.
Mais pourquoi cette vilaine fille a-t-elle autant la bougeotte ? Son addiction, c'est le mensonge, c'est l'argent, c'est le sexe... C'est sans doute tout cela à la fois, elle ment comme elle respire, changeant d'identité comme elle change de robe, fuyant au plus vite comme à chaque fois lorsque la supercherie est dévoilée...
Elle revient toujours à son port d'attache qui est le coeur de Ricardo ou plutôt son corps. Mais alors, l'aime-t-elle ? Disons qu'il y a du « Je t'aime moi non plus » dans cette histoire.
J'ai adoré ce roman aux mille et une facettes, qui est l'histoire d'une obsession amoureuse, d'une abnégation, tantôt tribulations comiques, tantôt récit tragique, tantôt conte érotique, Mario Vargas Llosa en merveilleux conteur sait jouer avec nos émotions et nous montrer tous les versants d'un amour passionné qui ne renonce jamais...

♬ Je t'aime, je t'aime
Oh oui, je t'aime
Moi non plus ♬
Oh, mon amour
♬ Comme la vague irrésolue
Je vais, je vais et je viens
Entre tes reins ♬
Je vais et je viens
♬ Entre tes reins
Et je me retiens ♬
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Une vie entière contre trente-sept jours, voilà comment je pourrais résumer la relation entre Ricardo, le bon garçon, et Lily, la vilaine fille .
Ce livre narre l'histoire d'un amour impossible car inconditionnel et indéfectible d'un côté et de l'autre côté d'un amour sporadique et vénal, mais cependant véritable.
Un amour inconditionnel, sans bornes, nous en avons tous rêvé. Mais sous la plume de Vargas Llosa, le concept est retourné dans tous les sens, mis sous toutes les lumières et soumis à toutes les épreuves.
Ricardo tombe raide mort d'amour pour cette fille dès qu'il la voit dans leur Pérou natal, alors qu'ils sont adolescents, durant les années cinquante.
Lui, c'est la rigueur, la modestie, l'honnêteté en personne. Une souris grise.
La Vilaine Fille ne pense qu'à repousser les limites, quitte à prendre beaucoup de libertés avec la réalité, la légitimité, la loi et la morale. Elle ne s'en privera pas tout au long de ce brillant roman. Elle parcourra le monde, passant avec légèreté d'une identité à l'autre, d'un lit à l'autre, d'un paradigme moral à l'autre, repoussant chaque fois la limite, devenant plus vile au gré de ses aventures.
Nous la retrouvons à Cuba, à Paris, à Londres, Tokyo... L'auteur réussit particulièrement le passage sur Paris, évoqué avec nostalgie et illustré par de belles références politique et historiques. Si j'ai tant apprécié ce moment du livre, c'est que justement il nous remontre une capitale européenne non encore avilie par les années actuelles … (bref...)
Entre ces étapes, des années s'écoulent et Ricardo, fou amoureux d'elle comme au premier jour, retrouve la Vilaine Fille dans chacun de ces intervalles faits d'ombre et de déchéance, la relevant de chacune de ses chutes.
Sans relâche, il lui livre son coeur, son âme et ses maigres économies, refusant de voir systématiquement le délabrement psychologique de la femme qu'il ne peut se résoudre à cesser d'aimer. Son abnégation dans l'expression de cet amour peut paraître exaspérante, mais elle est ô combien touchante.
Il tente bien de l'oublier, mais elle revient chaque fois à lui, comme un chien sentant le chien mouillé, la boue des fondrières et le parfum capiteux de l'immoralité.
Vargas Llosa est un très grand écrivain, qui réussit à donner merveilleusement vie à ses personnages, c'est extrêmement cinématographique. Quelques longueurs ? Certes, on tournera les pages un rien plus vite entre les pages deux-cent et trois-cent...
En lisant ce livre, on sent que l'homme a voyagé et qu'il s'est empreint de chaque lieu qu'il a visité. La vie de MVL est d'ailleurs elle-même un roman.
Quant aux trente-sept jours que j'évoque au début de cette chronique, vous verrez en lisant le bouquin.
Je suis désolé d'encore vous présenter un excellent livre en cette fin 2021 et que je vous conseille de lire. Encore des achats en vue pour vous donc...
Après la Fête du Bouc, il fut mon deuxième de cet écrivain, sûrement pas le dernier.
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Ce roman décrit le chassé-croisé de deux amoureux qui commence dans les années 50 au Pérou et se poursuit à Paris jusque dans les années 2000. Très agréable à lire, cet ouvrage est historiquement intéressant avec en toile de fond les révolutions sud américaines, la France des années 50-60, Londres et la naissance du mouvement hippie. L'intigue amoureuse est savoureuse, sans pathos, les deux protagonistes passent 40 ans à se croiser, se retrouver de manière improbable, se séparer et ceci aux quatre coins de la planète.

Au bilan un excellent moment de lecture, un roman que l'on dévore du début à la fin et aussi qui nous fait remonter dans le temps à la 2ème moitié du 20ème siècle et enfin une belle histoire d'amour entre deux êtres irréconciliables.

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Tout l'art de l'écrivain ne réside-t-il pas dans son talent à nous rendre attachant un personnage détestable ? C'est ce que je suis portée à croire après ma lecture de "Tours et détours de la vilaine fille" de Mario Vargas Llosa. Car "la vilaine fille" dont le titre fait mention est bien la femme la plus détestable qui se puisse trouver.

Pourtant, c'est un amour sans limites ni frontières que lui voue Ricardo, le héros du roman. Depuis leurs dix ans, il s'évertue à en être éperdument amoureux malgré les épreuves, les mystères, les tromperies et les séparations. Jouet quelque peu naïf de cette femme fatale à la vénalité assumée, Ricardo pourra sembler faible et émasculé aux lecteurs blasés mais un monstre de romantisme aux autres. Car ce que nous décrit l'auteur sur près de cinq cent pages, c'est bien une histoire d'amour terrible et épique, érotique et romanesque, aux mille et uns "tours et détours", ou devrais-je dire "retours" au nid de la dulcinée volage.

Mario Vargas Llosa narre dans ce roman mature les amours difficiles, douloureuses et cependant belles de ces deux êtres qui pendant plus de quarante ans vont se poursuivre voire se pourchasser. C'est un roman qui joue avec nos nerfs et les paradoxes : tour à tour âpre, cruel, licencieux, il se mue en quelques pages en somme de tendresse, en fidélité et en courage.

L'exercice de style vaut lui aussi le détour, l'auteur nous emporte à travers le monde entier, de Lima à Tokyo en passant par Paris, Londres, Madrid et Lagos. L'écriture est superbe et si le rythme se fait parfois un peu bancal, la fascination narrative en triomphe sans mal.

Challenge Nobel
Challenge MULTI-DEFIS 2021
Challenge des 50 objets 2021
Challenge ATOUT PRIX 2021
Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2021
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Voici un roman qu'on ne regrette pas d'avoir lu.
L'imagination de l'auteur, sa capacité à créer une ribambelle de personnages hauts en couleur et l'intrigue très originale font qu'on ne le lâche pas.
Il y a peut être un soupçon de lassitude vers le milieu quand on a compris le cycle répétitif des rencontres entre les deux personnages principaux mais cela ne dure pas et l'histoire rebondit.
La fin est inattendue, ce qui est toujours excellent dans un roman, et nous fait comprendre que l'on a lu une véritable et grande histoire d'amour (ce que l'auteur nous cache presque tout au long du livre).
Bravo.
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Je me suis plongé dans ce roman avec le même rare bonheur que de rentrer dans un bon bain chaud aux odeurs de Santal après une longue promenade hivernale balayée par une pluie glaciale ! Ou bien devrais-je dire écriture en lieu et place de roman ? Je dois cette délectation à Babelio mais va savoir par quel détour, ma mémoire me joue des tours. C'est un chili épissé que sert ici Mario Vargas Llosa, Romantico / Rock-and-Roll. Embarqué par un tourbillon sentimental, dès le début je sus que cette chronique se terminerait fatalement avec Lily voulait aller danser.


L'amour qu'il soit passion ou absolu, tout résumé serait un préjudice. Aussi je préfère évoquer d'anciennes lectures qui sont spontanément remontées quand je baignais dans celle-ci. Pour l'amitié d'enfance et par sa construction en surplomb de cette autre vie qui se raconte : Les yeux fardés de Lluis Llach ; par le pouvoir affabulateur : Kyra Kyralina de Panaït Istrati ; par matraquage épidémique : L'amour aux temps du choléra de Gabriela Garcia ; par addiction séductrice : Jézabel d'Irène Némirovsky ; pour des raisons évidentes à celles et ceux qui les auront lus avec ce mystérieux Yakuza M.Fukuda et ses étranges pratiques au Japon : Hôtel Iris de Yoka Ogawa. Tiens : sauf une, toutes 5 étoiles ! Chacune de ces histoires d'amour est pourtant unique.


Oui, une lecture dans l'absolu. Je ne classe pas, juste de libres associations qui me rappellent combien passionnante et passionnée est la vie, chose qu'involontairement j'aurais trop tendance à oublier. Je note le prénom de ce bon garçon : Roberto, pour la vilaine fille c'est celui de Lily que je retiendrai. Comme elle, je vous plante là sans plus d'explications. La vraie vie, décidemment tumultueuse, me propose un changement aventureux mais excitant qui devrait pleinement m'occuper jusqu'à la rentrée de septembre. Pour l'heure je vous laisse 303 critiques en guise de brosse à dent. Et comme elle encore, il est probable que je réapparaisse de temps en temps.

https://www.youtube.com/watch?v=jSnH0VO47dI
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