AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 8083 notes
Mon premier Fred Vargas, très attirée par son titre, je me suis laissée tenter pourtant je suis de loin une inconditionnelle de romans policiers.
Expérience comblée, Fred Vargas m'a séduite et surtout entraînée dans une enquête tortueuse et passionnante.

Joss le Guern, un ancien marin breton, reprend le métier de crieur public sur une petite place Edgar Quinet à Paris. Une familiarité s'instaure autour de cette place, un petit monde se côtoie et finit par créer une sorte de petite famille.
Certains traînent un passé troublant et d'autres une vie plutôt mystérieuse.
Depuis peu le crieur public découvre dans son urne à messages des textes anciens inquiétants annonçant le fléau de Dieu : La peste.
De l'autre côté de Paris, dans un commissariat Adamsberg commissaire de la brigade criminelle reçoit une femme apeurée, elle alerte ce dernier que des 4 alambiqués sont peints en noir sur des portes de son immeuble. Ces grands 4 inversés représentent le signe de croix à main levée, il s'avère qu'au XIVè ces symboles étaient censés protéger de la contamination de la peste.
Très vite, les deux affaires se rejoignent, Adamsberg et son coéquipier Danglard vont mener une enquête machiavélique.
Ce polar contient tous les arguments pour nous captiver, un duo de flics insolite, des protagonistes atypiques, mystérieux voire attachants, l'intrigue est déroutante, introuvable, l'auteure très bien documentée nous fait découvrir des faits historiques relatifs à la croyance populaire sur le fléau de la peste, enfin tout ça combiné avec humour, suspense et dans un style d'écriture simple et bien rythmé.

« Pars vite et reviens tard » est un roman policier qui se délecte avec un réel plaisir et nous laisse une délicieuse saveur une fois le livre achevé.

Commenter  J’apprécie          582
"- Avec toutes leurs expériences à la con, reprit une voix au bar, c'est bien possible qu'ils aient encore fait une grosse bourde et qu'ils aient lâché la maladie dans la nature. Tiens, les algues vertes tu sais d'où elles viennent les algues vertes ?
- Ouais, répondit un type. Et on ne peut plus les rattraper maintenant." p.181-182
"Un risque de psychose collective en vue, vaste comme une montagne." p.126
Ce sont ces deux extraits qui ont motivé mon cousin à m'offrir ce bouquin avec l'injonction : lis-cela c'est d'actualité ! Et puis le faux-pas : tu connais Fred Vargas, au moins ? 🤪Chouette, l'assurance d'un bon moment, lui répondis-je.


Un coup d'oeil sur Babelio. 303 critiques. Ben oui, prix des libraires en 2002. Donc je pars tard, sortant de ma carapace, contrairement à la célèbre fable, bien après tous ces lièvres et autres Vatanen engagés dans ce rallye littéraire sans même s'apercevoir qu'il s'agissait d'une dystopie, d'un conte prémonitoire, d'une fable réaliste avec une morale. C'est facile de glousser et se gausser après la survenue de cette grande panique collective surmédiatisée. Vrai, l'on ne peut pas toujours anticiper les événements comme je l'avais fait le 7 dec. 2019 en conclusion de ma critique du hussard sur le toit. Mais là, il s'agissait du choléra. Bref parlons littérature et revenons vite sur cette lecture Adamsbergienne.


Non, littérature n'est pas galvaudé ici : on peut carrément parler d'un style Vargas, d'un univers Vargas très reconnaissable et d'autres qualités "y afférentes". D'abord comme son prénom masculin le laisse suggérer cette auteure pratique le transgenre littéraire et traverse les frontières dans une époque normative à l'excès. J'aime cette liberté, cette singularité, ce défi, toute norme n'étant jamais qu'une porte grande ouverte sur l'arbitraire. Et puis il y a la psychologie de ses personnages, tous singuliers eux aussi, sans en devenir pour autant caricaturaux ou manichéens. Certes, mon ami Dourvach m'arguerait moins complexes que ceux de Simenon. Eh bien, je me méfierais et j'ai l'impression que leurs évolutions nous réserveront de belles surprises. Soit que l'auteure n'en dévoile les facettes que petit à petit, soit qu'elle découvre elle-même toute leur richesse au fil de l'écriture de leurs aventures. Là-dessus vient se greffer la sociologie fouillée d'un quartier parisien hors de l'ordinaire dont la vie bat au rythme des annonces d'un crieur de nouvelles et de la cloche du déjeuner d'une brasserie de la place. Fascinant microcosme.


Grand plaisir de renouer. Ma dernière rencontre remontait avec Debout les morts, lu dans des conditions où je n'avais pas toute ma tête. Donc pour celui-là je ne me prononce pas, mais ici je me suis régalé de bien belles qualités nutritionnelles mon cher Pascal (TerrainsVagues). Il faut dire que je suis Adamsberger, j'en ai tous les syndromes. de l'illumination sur ce chemin de Damas, aux pensées, issues de fulgurances pédestres ou zébrant mes nuits tel le soleil se réfléchissant sur un diamant, que je tente de rassembler dans cette chronique, aux connexions multiples, spontanées et inexplicables avec des faits en apparence, mais en apparence seulement sans liens, jusqu'à un détachement frôlant l'indifférence, et enfin la non mémoire des noms : il aura fallu des dizaines de pages après l'apparition de Marc Vandoosler, historien médiéviste de profession, pour que je reconnaisse cet évangéliste.


Et puis, sans vous mettre la puce à l'oreille on en apprend toujours avec Fred Vargas comme sur ces Nosopsyllus fasciatus, sur cette peste erronément qualifiée de noire à cause d'une mauvaise traduction, ou encore sur l'origine d'offrir une bague ornée d'un diamant lors des fiançailles. Tiens ceci : "3 décembre 1920 "Le sénat a consacré sa séance d'hier à la maladie n°9. Qu'est-ce que la maladie n°9 ?" [...] cette petite note d'histoire rappelle utilement aux citoyens que l'Etat a ses vérités que la vérité ne connaît pas et qu'en tous les temps, il a su manier l'art de la dissimulation" p.203 Ou encore cette petite séance de psy des plus intéressantes. Enfin, il y a cet humour subtil et bienveillant qui affleure sans ostentation, toujours à bon escient et, à ne pas dédaigner non plus, cette petite touche de surréalisme émergeant çà et là ; je lui donnerais bien une ascendance belge dans sa lignée, en guise de promotion quoi ^^. Et la tendresse, bordel ! Oui, cela m'enchante surtout, car comme le chantait si bien Bourvil vivre sans tendresse, non, non, non, on ne le pourrait pas. Ah cette tendresse pour chacun de ses personnages, quelle bouffée de chaleur. Les méchants aussi font partie de l'humanité chez Fred Vargas et les coupables ne le sont qu'en partie, les victimes pas toujours innocentes non plus.


Mais quelle est donc la leçon de cette lecture Adamsbergienne, la valeur nutritionnelle de cette dystopie intuitive ? Eh bien, la voici enfin. L'inconscient collectif est tellement marqué par la peste noire qui en 5 ans décima un tiers des Européens au XIVème siècle que le moindre épiphénomène y ressemblant, ne serait-ce que très vaguement, engendre très rapidement une série de réactions émotives et de psychoses au point que notre cerveau reptilien en vienne à dicter les comportements dans un environnement de peurs plus fantasmées que réelles et d'inhiber collectivement l'examen rationnel des faits au profit de prises de positions idéologiques basées sur des croyances ancestrales. "Qui dit crédulité, dit manipulation et qui dit manipulation dit calamité. C'est la plaie de l'humanité, elle a fait plus de morts que toutes les pestes entassées." p.207 Par un de ces hasards spatiaux-temporels qui croisent plus souvent qu'à son tour la route du commissaire tout autant que la mienne, tant que dans un roman certains lecteurs finiraient par le qualifier de capillotracté, alors qu'il s'agit d'une réceptivité particulière, ne voilà-t-il que je tombe sur ce lien https://www.youtube.com/watch?v=YPW7rDmnH6g commentant de manière très éclairante le discours de la Boétie sur la servitude volontaire, d'une brûlante actualité mais hélas ayant moins imprégné les esprits que le souvenir de la peste.


Allez, à bien vite !
"Adamsberg se blasait, accroissant ses vastes capacités d'indifférence pour lutter contre cette marée montante." p.230
Commenter  J’apprécie          487
Joss le Guern, ancien marin a échoué (normal pour un marin) à Paris ou il est devenu "Crieur". Trois fois par jour, il lit les messages que des anonymes déposent dans une boite contre menue monnaie. Un jour, des messages inquiètent l'un des habitués de la place. Au même moment, l'inspecteur Adamsberg et son adjoint Danglard enquêtent sur des tags (un 4 à l'envers) qui apparaissent sur de nombreuses portes de la capitale.
D'emblée Vargas installe une ambiance mystérieuse et originale qui nous accroche comme les badauds venus écouter les levées de le Guern.
Elle assemble les pièces de son puzzle en nous embarquant sur des fausses routes ce qui rend son récit jubilatoire et passionnant. Son intrigue complexe, nous captive car Vargas dresse une floppée de personnages aussi original qu'attachant, ajoutez à celà une bonne dose d'humour et de dérision (Adamsberg, une nouvelle fois épatant) et vous avez là l'une des plus belles plumes du genre.
Commenter  J’apprécie          471
Le monde de Vargas est peuplé de personnages insolites, ainsi de Joss le Guern, le crieur de messages de la place Edgar Quinet ou de Decambrais, « conseiller en choses de la vie» et dentelière à ses heures… et on ne présente plus Jean-Baptiste Adamsberg, improbable commissaire pyrénéen, dont l'apparence « floue » n'a d'égale que la fulgurance de son intuition, ou bien Danglard, policier cartésien et obèse, abandonné par sa femme avec ses 5 enfants en bas âge… lorsqu'on parle policier en citant ceux de Fred Vargas, le terme semble parfaitement inadéquat tellement les policiers en question ressemblent peu à des policiers mais à des hommes douloureusement complexes, en proie avec leur dualité.
Dans un Paris populaire et inquiétant , à mille lieues des clichés touristiques, Adamsberg s'emploie à patiemment assembler un puzzle d'indices savamment éparpillé dans des halls d'immeubles sordides, des ruelles sombres ou des maisons insalubres, au rythme des annonces criées par Joss le Guern dans une ambiance quasi-médiévale. Et pour ceux que les romans policiers laissent de marbre, laissez-vous tenter par l'expérience du roman noir à la Vargas, cela pourrait vous faire changer d'avis.
Commenter  J’apprécie          430
Quelle lenteur! On s'imagine la démarche du commissaire Adamsberg nonchalante, traînant comme une tortue alors que ses pensées sillonnent l'espace, traversent le temps en une poignée de temps. J'avoue que c'est un polar assez particulier, on ne court pas, on ne s'acharne pas sur les énigmes avec obsession faisant montre d'une intelligence spectaculaire. Tout a l'air de se construire sous les yeux du lecteur, peut être même avec sa complicité. Le crime ou les crimes se fomentent tout doucement, astucieusement, les soupçons fulminent un peu de partout, si ce n'est avec le jeune Joss qui fait la criée, il s'étonne de recevoir des messages assez singuliers annonçant probablement l'arrivée d'un fléau, et le vieux érudit, Décombrais, qui décrypte ces messages en nous entrainant vers le moyen-âge, ça sera alors avec la psychose qui sévit tout d'abord dans la ville de Paris, ensuite à Marseille, comme quoi, beaucoup d'habitants d'immeubles voient les portes de leur appartement être marquée, en une nuit, du chiffre quatre inversé. L'énigme tourne autour de Pars vite et reviens tard, car la peste noire est de retour.
Je viens de passer un bon moment avec le commissaire Adamsberg qui mène son enquête lentement mais surement!
Commenter  J’apprécie          410
J'avais emprunté à la bibliothèque Pars vite et reviens tard en 2019. Comme j'aurais aimé relire ce livre pendant les confinements de 2020. Fred Vargas est bien plus qu'une autrice de polars à succès. Elle arrive à mêler passé et présent, province et Paris, humour et érudition. Mon seul regret, ne pas avoir lu ses romans dans l'ordre chronologique pour mieux suivre l'évolution des personnages récurrents.

Merci à Gwen21 d'avoir mis Fred Vargas dans le Challenge Solidaire 2024
Commenter  J’apprécie          402
Je n'ai pas eu de chance, j'ai d'abord vu le film, agréable mais un peu simple et ensuite lu le livre pour le faire étudier d'ailleurs.
L'histoire de ce roman policier est ce qu'il y a de mieux réussi, surtout la révélation finale qui multiplie les rebondissements. Il y a aussi une belle écriture, de l'humour et cette histoire d'amour contrarié qui vient en fil rouge pendant tout le roman.
C'est un bon roman, ce n'est pas un chef d'oeuvre du roman policier mais on passe un bon moment.
Commenter  J’apprécie          390
Je ne m'attendais pas à une telle histoire. Un crieur de rue…
Je ne m'attendais pas à un polar, (je lis la 4e couverture, je stocke le livre, et les années passent et j'oublie le récit et puis je lis et je découvre au fil des pages pourquoi il fut mis de côté…).
Je ne m'attendais pas à une pandémie…

Extrait :
… C'est un gars d'un laboratoire et ce gars, il sait qu'ils ont laissé partir la peste en pétant un tube en verre ou quoi. Il ne peut pas le dire parce que le laboratoire a ordre de se taire, à cause de la population. le gouvernement n'aime pas la population, quand elle ne se tient pas tranquille. Alors motus…
(ça me rappelle quelque chose :-))


Ce fut une lecture que j'ai savourée, j'ai même pris le temps de lire et relire certains passages.
C'est le premier livre de Fred Vargas que je lis et c'est une belle révélation.
J'ai adoré les personnages et leurs langages si francs et si imagés.

Bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          380
Je remercie Cronos pour cette pioche (dernière de Juillet). Il s'agit du second livre que je découvre de Fred Vargas, grâce à nekomusume qui m'en a donné plusieurs car elle les avait en double.

Mais c'est quoi ce début pour un polar ? Je m'attendais à un démarrage rapide et à un début d'enquêtes, comme dans Temps Glaciaires. Pour celui-ci, on a la présentation d'un Breton qui fait un vieux métier, Crieur de nouvelles, et non de poisson. Curieux donc ! Je me suis, quand même, demandée si l'histoire allait se lancer et surtout quand… S'il n'y avait pas eu une précédente découverte de cette auteur et un résumé alléchant, je l'aurais vite abandonné… Et je l'ai finalement abandonné au bout de 65 laborieuses pages. Mais c'est d'un ennui… mortel… Aucune enquête en vue à quasi un tiers du roman et Adamsberg réfléchit à propos d'un tag en forme de 4 inversé. J'ai eu beau essayé de m'accrocher mais je n'y arrivais pas. Des phrases de 5 lignes qui n'amènent à rien et qu'on lit sans rien retenir, je ne vois pas trop l'intérêt. Dommage pour Adamsberg et pour le prix que ce bouquin a obtenu mais c'est un gros fiasco pour moi.

Comme vous l'aurez compris, ce roman a été une déception de plus. J'espère que les autres livres que je possède d'elle sont plus dans la lignée de Temps Glaciaires que de celui-ci. C'est dommage que tous ses romans ne sont pas tous du même acabit. Je vous conseille tout de même de le découvrir par vous-même, vous aurez sans doute un avis différent du mien. Pour ma part, je vais retarder ma prochaine lecture de ses romans, juste au cas où… Celui-ci m'a laissé un goût amer car beaucoup trop long à démarrer pour un polar de 350p…

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
Commenter  J’apprécie          382
J'ai adoré l'entame de l'intrigue, nébuleuse à souhait, qui nous a immergé dans la vie d'une place du 13ème arrondissement, nouvelle affectation de Danglard et Adamsberg.

Des 4 inversés sont peints sur toutes les portes d'immeubles ciblés, sauf une, ce fait divers interpelle Adamsberg et lui donne un mauvais pressentiment.

Un ancien marin breton est devenu crieur public sur une place de l'arrondissement et depuis quelques jours des textes étranges lui sont donnés à lire, quelque peu menaçants. Puis un mort, nu, étranglé et noirci au charbon de bois est trouvé dans un des appartements sauf du chiffre 4 ! Adamsberg est lancé et Danglard dubitatif !

On mélange bien et il en résulte un roman policier dont tous les instants m'ont passionnée !

Challenge Jeux en Foli...ttérature XV
Commenter  J’apprécie          360




Lecteurs (28510) Voir plus



Quiz Voir plus

Fred Vargas

Au fait, Fred Vargas, c'est...

Un homme
Une femme

10 questions
652 lecteurs ont répondu
Thème : Fred VargasCréer un quiz sur ce livre

{* *}