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EAN : 9782756104003
208 pages
Léo Scheer (12/09/2012)
3.85/5   10 notes
Résumé :
«  Ils ne pensent pas à mal et au fond ce sont des gens bien, notion que vous avez apprise par cœur même si ce sont des personnes que vous ne connaissez pas, qui ne se sont jamais mouillées pour vous et à qui vous hésiteriez longtemps à donner un rein même en sachant qu’ils en ont besoin. La famille. Finalement c’est un peu comme la religion  : si ça n’existait pas, il y aurait moins de tarés.  »

Huis-clos familial tragi-comique, C’e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Alice Deschain, se lève en panique à 7 heures le matin du 24 décembre 2011 et se met au lit le même jour à 21 heures 24 sans ouvrir ses cadeaux de Noël parce qu'elle n'en a... rien... rien à foutre !

Ça c'est pour la première partie de C'est maman qui... : dix chapitres découpent minutieusement le déroulement d'une journée de retrouvailles calamiteuses, alternant équitablement les points de vue d'Alice, la fille, de sa mère Danièle, et de sa grand-mère Berthe. Toutes les trois, chacune dans leur style de dinguerie personnelle, rivalisent de provocation, de mauvaise foi, de méchanceté plus ou moins volontaire, de maladresse névrotique. Tout ça, rythmé et conté avec un humour noir ravageur mais pas dénué d'émotion.

Dans la seconde partie, plus courte (4 chapitres)

, Alice joue plus ou moins consciemment le rôle de deus ex machina, et à quelques outrances près rétablit in extremis un semblant de paix provisoire entre belligérantes.

Et puis il y a l'épilogue, mais là je ne peux rien dire. Seulement que c'est une idée forte et formidablement touchante, géniale, quoi ! J'irai pas jusqu'à penser qu'Alexandra Varrin a écrit tout le roman pour cette chute, non, mais chut !
Cette histoire de fête de famille, sans être aussi tragique et destructrice que celle de Festen, laisse un profond sentiment de malaise parce qu'elle est terriblement vraisemblable. Bien sûr, je ne souhaite à aucun lecteur ou lectrice de C'est maman qui... de reconnaître son ascendance ou sa descendance, encore moins les deux, dans les personnages hors normes d'Alexandra Varrin. Hors normes ? Pas si sûr. Je parierais que nous avons tous quelque chose (ou plusieurs choses) d'Alice, de Danièle, ou de Berthe.

Moi, c'est par exemple la vieille robe de chambre décousue, portée fièrement pour accueillir la visiteuse, que j'ai reconnue.. Alors, en rire pour ne pas en pleurer ? Ou comme Alexandra... s'en foutre (?)... et écrire.

Souvent, en lisant un roman, je joue à trouver d'autres titres possibles. le Chat étant déjà pris, et Famille je vous hais risquant de poser des problèmes de droits, voici quelques unes de mes propositions, inutiles mais motivées, pour le quatrième roman d'Alexandra Varrin :

La Tarte maison - un jeu de mots un peu facile mais qui fait rire, page 99 : "pas de tarte maison, si l'on excepte Alice"
Les Bonshommes - un long et magnifique développement sur la névrose de Berthe, sa peur des bonshommes et des puisards : "on ne peut pas faire confiance aux bonshommes"
le Syndrome suédois - jusqu'au chat qui semble en être atteint... "Dans les vraies familles, il n'y a pas de happy end quand les relations sont compliquées dès le départ. Il y a de la rancoeur, du ressentiment, parfois même de la haine et rarement de poésie. Ça n'empêche pas qu'il y ait aussi parfois une certaine forme d'amour, susceptible à tous moments de prendre le pas sur le reste, sans qu'on sache si c'est parce que tout ce bordel, finalement, on y prend goût, ou si c'est juste une sorte de syndrome de Stockholm."

Sinon, quatre romans en moins de cinq ans : elle est productive la gamine, et précoce ! J'avais lu à leur sortie Unplugged (2009), et J'ai décidé de m'en foutre (2011). Pour le premier, c'était par curiosité de blogueuse pour une autre blogueuse qui traitait des nouvelles formes de rencontres sur la Toile. J'avais bien aimé, mais sans être bégueule, ou alors un petit peu seulement, je trouvais que Mademoiselle Varrin secouait bien fort son lecteur ; sa lectrice, en l'occurrence !

Dans J'ai décidé de m'en foutre, le double de l'écrivain apparaît, cette Alice Deschain qui n'a pas de père et ne veut pas ressembler à sa mère. J'avais beaucoup moins aimé J'ai décidé... que C'est maman qui..., toujours à cause du style, mais surtout parce que la vie de hipster déglinguée d'Alice à Paris, même drolatique, me paraissait exagérément noire et peu réaliste, volontairement trash.

Ce serait beaucoup dire que le style de l'auteur s'est adouci, car il est toujours aussi percutant et vif, voire rude, mais je l'ai trouvé beaucoup plus homogène et policé, moins brutal exprès, que dans les deux autres ouvrages lus avant. Alexandra Varrin réserve strictement les injures, gros mots et facilités langagières aux parties dialoguées - comme dans la vraie vie - alors que dans les parties narratives, les phrases sont longues (parfois un chouïa trop), bien balancées, bien virgulées. le contraste entre style soutenu de la narration, et réalisme des conversations ou pensées intimes, est bien mieux rendu ainsi.
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C'est maman qui a tué le père Noël met de nouveau en scène Alice, l'avatar romanesque d'Alexandra Varrin.
Nous sommes à la veille de Noel, Alice prend le train de Paris en direction de sa Franche-Comté natale afin de réveillonner avec sa mère et sa grand-mère.

Il était une fois, une famille...complétement barrée!



Dans la famille allumée, voir complètement cramée (petit clin d'oeil à l'auteur et son amour pour les shows pyrotechniques) je demande Danièle, la maman, qui est obnubilée par son poids et, par extension par celui de sa fille. Chaque année c'est la même chanson, celle des reproches « Tu as maigris/ tu as grossis/ mais t'as vu tes cheveux ? ». Danièle est égoïste, dépensière et très méchante comme en témoignent ses posts inondant les forums internet. Ah oui, j'oubliais, on a bien l'impression qu'elle préfère son chat à sa propre lignée.

« Car qu'était Danièle Deschain sinon une femme libre, débarrassée des hommes et de toute contingence, vivant comme elle l'entendait ? — Et gare à quiconque aurait eu la folle idée de s'interposer entre elle et elle-même. »

Berthe, la grand-mère, est désemparée depuis la mort de son mari. Depuis son accident de vélo, il n'y a plus de figure masculine dans la famille et il était un peu comme le ciment entre ces trois générations de femmes.

« … elle aimait ses arrière-petits-enfants comme elle payait sa taxe foncière, il fallait bien. »

Le réveillon sera haut en couleur et les noms d'oiseaux vont fuser.

Un roman qui n'a rien d'un conte de Noël



Ce livre est plus abouti que J'ai décidé de m'en foutre dans le sens où la plume de l'auteur s'est posée. Il y a moins de vulgarité même si les dialogues sont relativement crus.

Son roman intergénérationnel est tout de même assez violent (attention, il n'y a ni crime ni sang, ce n'est pas de cette violence-là dont je parle). Ces femmes s'aiment, mais pas de la manière dont il faut, du moins, pas comme la majorité des gens s'aiment.

J'ai beaucoup apprécié l'image du syndrome de Stockholm pour parler de l'amour filial.

Steven Wilson, tête pensante du groupe de rock progressif Porcupine Tree, a dit un jour en faisant référence à la chanson 21 st century schizoid man de King Crimson, qu'un saxophone pouvait sonner bien plus heavy qu'une guitare électrique. Je lui emprunte l'analogie pour vous expliquer qu'Alexandra Varrin fait une littérature blanche qui est bien plus « heavy » que le roman noir.

Mon livre favori d'Alexandra Varrin.
Lien : http://dubruitdanslesoreille..
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C O U P d'E ❤️

Ce roman âpre dont le titre évoque la disparition du rêve est suffisamment dérangeant pour faire s'interroger durablement sur notre qualité d'humain ainsi que notre responsabilité lors de la transmission de la vie.

Trois femmes, trois générations, trois solitudes sont réunies pour le réveillon de Noël : Berthe la grand-mère octogénaire, Danièle la mère cinquantenaire et Alice la fille à l'aube de la trentaine.

Les relations décousues et peu amènes qu'elles entretiennent sont pourtant solidement retenues par le fil barbelé de leur souffrance.

Dans cette famille on ne sait ni parler ni témoigner son affection alors on vit au rythme des petites mesquineries quotidiennes qui enlaidissent l'âme.

A la manière du ressac, laminer encore et encore, élargir les plaies, enfoncer l'aiguille un peu plus profondément chaque fois et injecter le poison qui va lentement tout détruire sur son passage : l'innocence, la pureté, la douceur et la candeur pour finalement tuer la plus jolie partie de l'individu... celle qui rêve et espère.

Aucun pathos dans ce roman extrêmement bien mené d'un bout à l'autre et une jolie maîtrise de l'écriture pour un sujet délicat habilement traité : folie, paranoïa, toxicité des rapports familiaux et obligations que confèreraient les liens du sang.

Beaucoup de profondeur et comme un bon vin, on garde longtemps en mémoire cette écriture coup de poing.
Lien : https://abcdlivres.blog4ever..
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Une histoire familiale comme je les aime,
Je vous explique pourquoi :
Lien : https://t.co/7an2relbBT
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les familles, finalement, c'est un peu comme les religions: si ça n'existait pas, il y aurait moins de tarés.
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Video de Alexandra Varrin (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandra Varrin
Interview d'Alexandra Varrin. Alexandra Varrin a reçu le prix Claude Milan, créé par Eric Naulleau, pour son roman "C'est maman qui a tué le père noël" aux éditions Léo Scheer. Interview réalisé par Bruno Boucard avec le soutien de la Tonnellerie DOREAU.



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