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Ex Machina tome 8 sur 10

Tony Harris (Illustrateur)John Paul Leon (Illustrateur)
EAN : 9781401225193
160 pages
Wildstorm (15/12/2009)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Award-winning writer Brian K. Vaughan (PRIDE OF BAGHDAD, Y-THE LAST MAN) deftly combines big city politics and superheroes in this much lauded series.

In this latest EX MACHINA volume, a new masked adventurer is thrilling New York City but threatens to derail the upcoming Republican National Convention, and the political future of superhero-turned-mayor Mitchell Hundred hangs in the balance.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Ex cathedra (épisodes 30 à 34). Il contient les épisodes 35 à 39, ainsi que le numéro spécial 3, parus en 2008. le scénario est de Brian K. Vaughan, les dessins de Tony Harris, l'encrage de Jim Clark, et la mise en couleurs de J.D. Mettler.

Épisode 35 "The race" - Mitchell Hundred est maintenant maire de New York depuis plus de 2 ans et il commence à penser aux prochaines élections. Il suggère à Dave Wylie qu'il pourrait lui succéder. Ce dernier pense que la couleur noir de sa peau constitue une certitude d'échec. Lors de cette conversation par téléphone, un fantôme d'un esclave noir apparaît à Hundred. Il porte un étrange symbole sur la poitrine, en forme de spirale.

Un simple épisode de transition ? Que nenni ! Vaughan ne fait pas dans le remplissage, ou dans l'étirement de la série (pas de "tant que ça se vend, autant en profiter"). le lecteur découvre un épisode bien dense qui met en évidence une autre des limites du concept de superhéros dans la vie réelle : Great Machine se retrouve dans un quartier noir et difficile : pas de caricature, mais des représentants de communautés aux réalités tellement différentes que la compréhension n'est pas possible (Hundred / Earl & Percy Dougal). À mi-mandat, il commence à être question de la succession de Mitchell Hundred, et Vaughan réussit également à aborder de la réparation due aux minorités exploitées et spoliées, sans oublier une référence aux EC Comics pertinente dans son contexte. Mais comment fait-il tenir tout ça en 20 pages ? Tony Harris est toujours aussi à l'aise que d'habitude pour représenter tout ce qu'exige le scénario et surtout pour donner une apparence crédible à chaque quartier de la ville, là aussi en évitant la caricature (le quartier noir, ou un monument commémoratif).

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Épisode 36 à 39 "Dirty tricks" - le 19 mai 2001, Great Machine a sauvé Monica (guide touristique) d'un gugusse portant un jetpack semblable au sien. En juillet 2004, Mitchell Hundred n'en peut plus de prononcer des allocutions et des discours, et encore moins de les composer ou de superviser leur écriture. Une femme habillée d'un costume révélateur (cuissardes, décolleté révélateur) et portant un casque protégeant son anonymat saute depuis le sommet de l'une des tours du World Trade Center. Lorsque son parachute se déploie, il apparaît un message insultant vis à vis du président des États-Unis (George Bush). Elle est affublée du surnom Trouble et l'opinion publique estime qu'il s'agit d'une personne s'inspirant de Great Machine. En outre, le parti républicain a choisi New York pour sa prochaine convention qui doit se tenir dans quelques jours.

À la fin de ces 4 épisodes, le lecteur se retrouve un peu déconcerté par la légèreté du propos : une femme habillée de manière provocante avec une fixation romantique sur Great Machine (et son bel habit de cuir), et Hundred se projetant déjà dans ses futurs attributions tout en étant accablé par l'écriture de discours dépourvus de substance à force de ménager tout le monde. Vaughan et Harris jouent sur ce ton légèrement décontracté en ajoutant des éléments humoristiques de ci de là, comme Hundred sur les toilettes, ou Great Machine qui a providentiellement une paire de ciseaux sur lui, ou Trouble qui interrompt une partie de jambes en l'air dans un bureau après les heures de travail (et il s'agit en plus d'une relation extraconjugale). En plus l'entourage d'Hundred se met à l'appeler par le terme dérivatif "hizzoner" (déformation de "His Honor").

Le tout est très divertissant, mais le lecteur peut avoir l'impression que les auteurs se sont fait plaisir en s'autorisant un petit détour. D'un autre coté, Trouble avec son coté caricatural est un commentaire sur les "bad girls" des comics toute libido dehors, avec une bonne dose de sadomasochisme. Il s'agit donc d'un commentaire de Vaughan sur le psychisme sévèrement perturbé qu'une telle femme aurait dans la réalité. Il s'agit également du thème sur l'influence de Great Machine, poussé jusque dans ses extrémités les plus ridicules. Or Vaughan et Harris traitent cet aspect de manière très convaincante en montrant comment Great Machine a été un sauveur providentiel pour Monica, au sens quasi religieux du terme. La légèreté du récit s'évapore totalement lors de la scène du 11 septembre qui apporte une crédibilité moins discutable à l'impression faite par Great Machine sur Monica. On peut estimer que cette nouvelle itération sur la naissance de vocations générées par Great Machine est superflue, mais on ne peut pas accuser les auteurs de l'avoir traitée par-dessus la jambe.

Le lecteur ressort avec le sentiment accentué d'un tome de transition du fait de l'avancée partielle des machinations d'Ivan Tereshkov qui n'aboutissent toujours pas, et de l'apparition éclair d'Amy Angotti pour une scène qui semble gratuite (même si Harris en fait une femme magnifique dans sa robe de soirée). Les dessins d'Harris sont toujours aussi agréables à regarder, avec des personnages dont la présence physique est devenue familière au point de pouvoir les reconnaître s'ils venaient à passer dans la rue. Harris impressionne également par sa versatilité dans les ambiances qu'il est capable de créer : des WC d'Hundred, à Monica dans la poussière du 11 septembre.

Mais il n'est pas possible de réduire ces épisodes au comportement voyant, exagéré et peu crédible de cette femme. Fidèle à sa volonté d'introduire du réalisme à partir d'un point de départ impossible (Mitchell Hundred possède des superpouvoirs), Vaughan décortique pour quelles raisons la position politique d'Hundred ne peut pas perdurer. le projet de convention républicaine fait ressortir les contraintes presque paralysantes qui pèsent sur le Maire concernant son ralliement à tel ou tel parti, la précarité de son indépendance, les limites des améliorations que sa politique peut apporter, le poids des intérêts économiques dans ses décisions (la convention aura des retombées économiques qui se chiffre en dizaine de millions de dollars). Sous la frivolité de la bad girl Trouble se cachent des thèmes autrement plus adultes et pragmatiques.

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"Ex Machina special" 3 (dessins et encrage de Jon Paul Leon) - 28 octobre 2003, le Ku Klux Klan s'apprête à manifester dans les rues de New York. Mitchell Hundred se rappelle que l'article 240.35, section 4 du Code Pénal interdit de manifester à visage masqué. 31 octobre 1999, alors qu'il porte encore des bandages suite à son accident qui lui a donné ses pouvoirs, Hundred va chercher ses médicaments dans un drugstore qui devient le lieu d'un hold-up. Les voleurs déguisés avec des costumes d'Halloween lui volent sa montre à gousset. En se reposant chez Rick Bradbury, il fait un rêve dans lequel il vole au dessus de New York grâce à un jetpack.

Avec cet épisode hors série, Vaughan reprend le format standardisé de la série : une question politique + une caractéristique de Great Machine. Vaughan aborde visiblement une problématique qui lui tient à coeur : le droit de parole pour les organisations extrémistes, y compris quand leurs membres avancent à visage masqué. D'un point de vue narratif, Vaughan joint habilement cette question avec les anciennes activités d'Hundred en tant que superhéros masqué. D'un point de vue de la résolution, il propose un raisonnement qui tient la route, et qui respecte les principes d'une société démocratique. On est très loin d'une résolution à grands coups de poing dans les individus qui ne partagent pas l'opinion de la majorité. On est beaucoup plus proche de la maxime de Voltaire : je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez les exprimer (mais sans se laisser faire).

De manière assez étonnante, Vaughan profite également de cet épisode hors série pour exposer comment a germé l'idée de Great Machine (la réponse est déconcertante). C'est également l'occasion de proposer à un autre dessinateur d'illustrer le récit. John Paul Leon a un style moins immédiatement séduisant que celui d'Harris, avec des encrages appuyés, aux contours un peu rugueux. Il fait preuve d'un souci du détail équivalent à celui d'Harris. Son approche permet de rendre la ville plus inquiétante, plus mystérieuse, plus à même d'abriter les horreurs que découvrent Hundred. Avec ce mode de représentation, le lecteur n'éprouve aucune difficulté à croire à Hundred avec sa tête emmaillotée de bandages.

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Ce huitième tome a l'apparence d'une histoire de transition, axée sur une variation légère et sans conséquence de bad Girl, avec des illustrations impressionnantes d'évidence et de séduction. Sous cet habillage frivole, le lecteur découvre que les auteurs poursuivent le développement des thèmes présents dès le début de la série dans des directions inattendues et sous un éclairage qui prend en compte leur complexité et leurs enjeux. le mandat de Mitchell Hundred se poursuit avec Ring out the old (épisodes 40 à 44, et numéro special 4).
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