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EAN : 9782916488585
381 pages
Editions La Louve (23/01/2013)
4.33/5   3 notes
Résumé :
1793. La Convention décrète la levée en masse. L’Ouest se soulève. De nombreux paysans désertent alors l’armée de la République, prennent des armes de fortune et commencent à organiser la résistance à ceux qu’ils appellent les Bleus. Parmi ces hommes qui refusent de combattre pour la République et veulent rester fidèles au roi, se trouve Michel Moulin, fils d’artisan : il se révèle habile meneur d’hommes et fin connaisseur de son bocage natal. Rapidement, celui que ... >Voir plus
Que lire après Chouan et espion du roi : récits de la contre-Révolution : Les Mémoires de Michelot Moulin : des guerres de Normandie aux Cent-Jours (1793-1815)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Si je vous dis "Chouan" ? Que me répondez-vous ? Balzac ? Mouais... Allez, vous avez le droit de rejouer... Michelot Moulin, ça vous parle ? Non ? Eh bien je vous rassure, je ne le connaissais pas non plus ! Il faut dire que la Révolution Française n'étant pas ma période de prédilection, je ne connais que ce que l'on m'a appris à l'école. Ceci dit, ce que j'apprécie avec les publications de cet éditeur, c'est qu'on en apprend énormément avec les Mémoires ou les correspondances de certains personnages ayant participé activement à cette période (cf. Gaston de Lévis).

Qu'est-ce qu'un chouan ? Pour la petite histoire et pour faire simple, il s'agit d'un insurgé royaliste. Personnellement, j'ai toujours confondu Chouans et Vendéens... et c'est maintenant que je m'en rends compte !!! Quelle est la différence ? Les Chouans se trouvaient au nord de la Loire, les Vendéens, au sud. Et si, souvent, comme le fait remarquer l'Historien Stéphane Vautier, ils sont pris pour des trublions, on peut se rendre compte, à la lecture des Mémoires de Michelot Moulin qu'il n'en est rien et que ces hommes avaient foi en ce qu'ils faisaient. Il faut se remettre dans le contexte de l'époque. On ne peut pas dire que l'après-Révolution ait été une période tranquille. La République ne s'est pas établie dans un contexte pacifique. Il n'y a qu'à voir ce qui a suivi la mort de Louis XVI pour s'en convaincre. On ne peut pas dire que Robespierre, surnommé « L'Incorruptible », et ses copains aient été des plus amicaux. Essayer de fonder une soi-disant République (ou quelque chose qui pourrait y ressembler) sur la Terreur, voici qui n'est pas bien démocrate. On voit bien, ainsi, qu'en ces temps troublés, chacun défendait ses idées. Michelot venait d'une famille soutenant les royalistes. D'ailleurs, ses parents n'hésiteront pas à se sacrifier pour leurs convictions : " Mon père et ma mère furent arrêtés tous deux et conduits en prison à Domfront. Ils me firent dire par tous ceux qui allaient les voir que la plus grande peine que je pourrais leur faire serait de me présenter et de partir au service de la république pour les faire mettre en liberté." Son père mourra dans une prison, d'une infection. Comment Michelot aurait-il pu arrêter, dès lors, son combat ?

Les Républicains n'étaient pas des enfants de choeur, contrairement à ce que l'on pourrait croire : "A cette époque, toutes les petites villes et les bourgades devinrent autant de petites forteresses. Toutes les issues en étaient fermées ; des palissades et des meurtrières en défendaient l'entrée. Toutes les maisons extérieures de ces petites places de guerre étaient crénelées et percées çà et là pour tirer sur les Chouans, lorsqu'il leur prendrait fantaisie d'attaquer ces places. Tous les Patauts qui avaient poursuivi les réquisitionnaires avec acharnement, ou qui avaient pillé leurs propriétés et celles de leurs parents, se réfugièrent dans ces villes et bourgades pour y être plus en sûreté. Ce n'était plus le temps de poursuivre à outrance les victimes, de violer leur domicile, de dévaster leurs propriétés, comme ils l'avaient fait pendant toute l'année 1794 ; car alors il n'était pas rare de voir des voisins républicains à la porte de leurs voisins royalistes et fugitifs, avec une charrette pour enlever tous leurs meubles et se les approprier, ou de les voir moissonner dans le champ d'autrui. Jadis de pareilles actions se seraient appelées vols, rapines et brigandages ; mais la sainte liberté consacrait tout ce qui avait les apparences les plus odieuses." Je crois que ce passage parle de lui-même. Je me dis que les Hommes n'ont, une fois de plus, rien appris du passé, et ces actions m'en rappellent d'autres, aux heures les plus sombres de notre histoire.

Lire Michelot Moulin, c'est aussi s'interroger. Finalement, sur quoi la République s'est-elle bâtie ? du sang, des larmes... et ceux qui nous paraissaient être des héros deviennent brutalement des êtres sanguinaires, avides non pas de liberté - elle n'est qu'un prétexte - mais de richesses. Heureusement que quelques années plus tard, cette République trouvera ses marques dans un contexte plus apaisé.

Ces mémoires sont un riche témoignage d'un passé finalement mal connu. L'écriture en est simple, presque moderne. C'est justement grâce à ces récits que l'on peut encore réagir et se dire que finalement, L Histoire n'est pas quelque chose d'immuable : il y a toujours quelque chose à apprendre, des théories et des témoignages pour la faire avancer.
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Mémoires de Michelot Moulin. Notes de Louis Réoult de Neuville pour l'édition de 1893. Notes de Stéphane Vautier pour l'édition de 2013.

Michel Moulin, dit Michelot Moulin, a été un des chefs de l'insurrection royaliste. Roturier, sans grande fortune, il a su mener des hommes et organiser la chouannerie pendant de nombreuses années. Ses mémoires mêlent des scènes de la vie quotidienne, voire domestique, avec des plans de manoeuvres quasi militaires et des relevés des pertes humaines au sortir des batailles. Michelot Moulin est donc un chef de guerre au sens strict du terme, viscéralement opposé au nouveau régime politique qui secoue la France et tente de s'imposer. « Je n'avais nullement la volonté de transiger avec ma conscience et mes principes en me liant à la République par un serment que repousseraient également l'honneur et le devoir. » (p. 111)

On célèbre souvent les héros et les martyrs de la Révolution et la chouannerie est parfois présentée comme une vilaine rébellion de Gaulois résistant encore et toujours à l'envahisseur. L'intérêt de ces mémoires est de présenter la résistance royaliste comme un mouvement d'hommes qui s'opposent entre autres choses à la barbarie des prétendus libérateurs. Pour les chouans, la monarchie n'était pas une tyrannie et leur attachement au roi était sincère.

Michelot Marin fait montre d'une plume agile, précise et facile à suivre. Les notes de Stéphane Vautier répondent et reprennent avec intelligence celles de la première édition. Hélas, je n'ai pas réussi à venir à bout de cet ouvrage et j'ai abandonné page 203 sur 382, après de nombreuses tentatives de reprise. Tout simplement, je me suis perdue dans l'abondance de noms, de lieux et d'évènements et j'ai fini par me désintéresser de ce récit personnel et militaire.

Je sors de cette lecture inachevée avec l'envie de lire enfin Les chouans d'Honoré de Balzac. Tout n'est pas perdu, depuis le temps que ce roman attend sur mes étagères !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Ne compte pas sur M. de Ruays, me répliqua mon chef de légion ; il n'arrêtera pas les grenadiers : ne connais-tu donc pas l'homme ?" Trois ou quatre minutes après, des coups de fusil nous arrivent par derrière. Un brouillard qui s'était élevé depuis un quart-d'heure offusquait la vue ; persuadé que c'était une méprise de nos camarades qui, tirant sur l'ennemi par-dessus nos têtes, faisaient leurs décharges trop bas, je leur criai, en agitant en l'air mon chapeau : "Tirez plus haut, ou ne tirez pas." Mais les balles ne respectaient point mes ordres et ne nous arrivaient que mieux ; alors je soupçonnai ce que ce pouvait être : effectivement M. de Ruays avait lâché pied.
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Mais lorsque je venais à me rappeler la mort de mon infortuné père, les injustices que le gouvernement républicain avait ordonnées et toutes les horreurs qui s'étaient commises et se commettaient encore tous les jours, ce tableau me rendait bientôt ferme dans ma résolution de ne jamais servir un pareil gouvernement, de mourir plutôt de misère s'il le fallait. (p. 183)
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« Je n’avais nullement la volonté de transiger avec ma conscience et mes principes en me liant à la République par un serment que repousseraient également l’honneur et le devoir. » (p. 111)
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