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EAN : 9782130426936
93 pages
Presses Universitaires de France (01/06/1989)
3.6/5   21 notes
Résumé :
On connaît le plan, resté fameux, de la première partie de la brochure de Sieyès : 1. Qu'est-ce que le tiers-état ? Tout. 2. Qu'a-t-il été jusqu'à présent dans l'ordre politique ? Rien. 3. Que demande-t-il? A être quelque chose. Grand brûlot politique, écrit avec une vigueur et une brutalité rares, Qu'est-ce que le tiers-état? publié en janvier 1789, rend immédiatement son auteur célèbre et connaît un succès retentissant. Sieyès y attaque la noblesse "étrangère à la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La taupe de la Révolution écrit un succès de librairie !

On connaît le plan, resté fameux, de la première partie de la brochure de Sieyès :
1. Qu'est-ce que le tiers état? Tout.
2. Qu'a-t-il été jusqu'à présent dans l'ordre politique? Rien.
3. Que demande-t-il? À être quelque chose.

Grand brûlot politique, écrit avec une vigueur et une brutalité rares, Qu'est-ce que le tiers état ?, publié en janvier 1789, rend immédiatement son auteur célèbre et connaît un succès retentissant.

Un essai très intéressant sur ce pamphlet de Sieyès.

Tout d'abord six questions posées à Annie Jourdan, célèbre historienne de la Révolution française, qui explique certains passages du texte de Sieyès et rappelle qu'il fut aussi précédé et suivi par des pamphlets et autres écrits estimés à plus de 4 000 !

Alors pourquoi le succès de Sieyès ?
Parce qu'il est écrit dans un style sage et mesuré, contrairement aux autres libelles.
Parce qu'il innove sur les concepts, les institutions préconisées.
Et surtout car il est concis, précis et pertinent.

Le peuple était plus curieux et instruit qu'aujourd'hui pour lire et comprendre ce texte !

Jean-Denis Bredin, auteur d'une biographie de Sieyès (Sieyès : La clé de la Révolution française) développe dans la préface une courte biographie du personnage.

Puis, le texte de Sieyès est intégralement reproduit :
le plan de l'ouvrage est simple :

- Dans un premier chapitre, extrêmement provocateur, il affirme (il n'est pas le seul !) que le tiers état est le seul ordre véritablement utile à la société puisqu'il oeuvre en faveur de l'intérêt général par son travail. Il est tout.

- Dans le deuxième chapitre, Sieyès explique que le tiers n'a jamais eu les droits qui lui incombaient et pas de représentation nationale. Il n'est rien.

- Dans le troisième chapitre, l'auteur explique que le tiers veut être un acteur de la vie française et aborde le principe de la représentativité. Cela doit passer nécessairement par le doublement du nombre de représentants (acté par le roi le 27 décembre 1788) et par le vote par tête (non reconnu).

- Puis dans les trois chapitres suivants, Sieyès détaille les erreurs commises jusqu'à présent et introduit de nouvelles idées sur ce qu'il reste à accomplir.

Sieyès a inventé la notion de Nation ; c'est sa proposition de nommer l'ensemble des représentants "Assemblée nationale" qui sera retenue (et toujours d'actualité !) ;

Il est favorable à l'idée de représentation (élus), contrairement à Rousseau qui préférait la démocratie directe.

Il survivra à la Convention nationale, comme il le dit lui-même, surnommé "la taupe" par Robespierre, ses idées évolueront dans un sens contraire à la démocratie…

Il préconisera, sous le Directoire, une souveraineté non absolue, acceptera la création de deux chambres lors de la Constitution de l'An III (alors qu'en 1789 il refusait de diviser l'Assemblée).

Il instituera des "listes de confiance" pour choisir les représentants, contraire à l'idée d'une élection populaire !

Il confiera à Talleyrand ses idées sur un pouvoir exécutif fort et recherchera un sabre qu'il trouvera dans Bonaparte.

Ce dernier l'écartera bien vite et finira sa vie en exil (régicide) à Bruxelles.


Lui qui dira "Si j'avais su comment tournerait la Révolution , je ne m'en serais jamais mêlé" ! alors que certains amis le surnommaient "l'oracle" !

Il refusa d'écrire ses mémoires en expliquant : "A quoi bon ? Notre oeuvre est assez grande pour se passer de commentaires. Nos actes instruiront ceux qui auront la curiosité de connaître nos pensées ; et tous nos avertissements seraient inutiles pour mettre en garde contre nos fautes les hommes qui, venus après nous, n'acquerront notre sagesse qu'au prix des mêmes malheurs."
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Lu avec deux siècles de recul on se rend compte que l'abolition des privilèges des uns entraine l'avènement des privilèges des autres...

Les arguments de l'Abbé Sieyès, implacables, ont contribué à la déconstruction méthodique des trois ordres de la société (Tiers Etat, Noblesse, Clergé) et des privilèges associés à la Noblesse et au Clergé, au détriment du Tiers Etat.
Il y est question d'exploitation, d'inutilité à la nation, mais également de nuisance à la nation. A relire aujourd'hui à l'aune de nos propres systèmes de domination, de nuisance, et d'inutilité.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
"Je prie qu'on fasse attention à la différence énorme qu'il y a entre l'assemblée du tiers état et celle des deux autres ordres. La première représente vingt-cinq millions d'hommes et délibère sur les intérêts de la nation. Les deux autres, dussent-elles se réunir, n'ont de pouvoirs que d'environ deux cent mille individus et ne songent qu'à leurs privilèges."
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"Ainsi, qu'est ce que le tiers ? Tout, mais un tout entravé et opprimé. Que serait-il sans l'ordre privilégié ? Tout, mais un tout libre et florissant.
Rien ne peut aller sans lui, tout irait infiniment mieux sans les autres. Il ne suffit pas d'avoir montré que les privilégiés, loin d'être utiles à la nation, ne peuvent que l'affaiblir et lui nuire, il faut prouver encore que l'ordre noble n'entre point dans l'organisation sociale; qu'il peut bien être une charge pour la nation, mais qui ne saurait en faire une partie."
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"Les hommes en général aiment fort à ramener à l'égalité tout ce qui leur est supérieur, ils se montrent alors philosophes. Ce mot ne leur devient odieux qu'au moment où ils aperçoivent les mêmes principes dans leurs inférieurs."
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Qui donc oserait dire que le tiers état n'a pas en lui tout ce qu'il faut pour former une nation complète ? Il est l'homme fort et robuste dont un bras est encore enchaîné. Si l'on ôtait l'ordre privilégié, la nation ne serait pas quelque chose de moins, mais quelque chose de plus.
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Surtout, ne nous décourageons pas de ne rien voir dans l'histoire qui puisse convenir à notre position.
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