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The Dream Art Of Rick Veitch tome 2 sur 3
EAN : 9780962486425
112 pages
King Hell Press (14/10/1996)
5/5   1 notes
Résumé :
Rick Veitch is a cartoonist well known for cutting to the quick, and his ground breaking dream comic, Rare Bit Fiends, continues to entertain and intrigue readers regularly with some of the most personal and revelatory panel art being published today.
Now, in this second Rare Bit Fiends Trade Paperback Collection, he gets you so close to the quick you can just about touch it!
Welcome to POCKET UNIVERSE, in which Veitch combines the ultimate in post-mod... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à The Dream Art Of Rick Veitch Volume 1: Rabid Eye (épisodes 1 à 8) qu'il vaut mieux avoir lu avant pour l'explication donnée sur la nature des comics de rêve. Il comprend les récits contenus dans les épisodes 9 à 14, initialement parus en 1995, écrits, dessinés, encrés et lettrés par Rick Veitch. Ces récits sont en noir & blanc. le recueil ne comprend pas les couvertures originales. le recueil suivant de la série est The Dream Art Of Rick Veitch Volume 3: Crypto Zoo. Il se termine avec un texte de 9 neufs pages dans lequel Rick Veitch explicite sa démarche et donne des clefs de compréhension.

Après une marche avec sac à dos, Rick, son fils et sa femme arrivent en vue des maisons nichées en bord de falaise, avec vue sur la mer, quelque part sur la côte de Jamaïque. Il n'est pas sûr qu'il y aura de la place pour tout le monde. Il remarque par terre à l'accueil une première page de journal évoquant Moebius sur sa moto ninja. Mais il ne s'arrête pas, et rejoint l'agent immobilier qui leur fait traverser la baie en bateau. Ils visitent la galerie d'art qui prépare une exposition sur Rare Bit Fiends, apprenant que c'est Jerry Lewis qui s'occupera du buffet. Bientôt Rick sera à nouveau un fermier du dix-huitième siècle, ramassant des troncs pour un enfant qui en collectionne d'une longueur et d'un diamètre bien déterminés. Alors qu'il ramène sur son dos 6 gros rondins conformes aux spécifications, une pluie de pierres s'abat. Il attrape l'enfant et le met à l'abri avec lui sous le toit formé par les rondins. Ils survivent et semblent être les seuls encore en vie. En faisant ses courses au supermarché, il explique ce futur proche à Joni Mitchell, en espérant qu'elle en fera un poème pour une de ses chansons. Il reprend sa voiture pour se rendre à Boston, où se trouve les bureaux de son éditeur. Avant de sortir de sa voiture, il doit s'essuyer, mais il ne parvient pas à tout enlever. Il met tout dans un sac.

Rick sort de sa voiture, tellement elle empeste : un truc passe devant ses yeux, et sa voiture a disparu. Il se rend compte qu'à Boston, il y a plus de casernes de pompiers que de commissariats. Finalement, il s'installe dans sa vieille Volvo et dessine un bon nombre de planches, mais l'eau de la rivière monte de manière inquiétante. Lorsque l'eau commence à atteindre le niveau des fenêtres de la voiture, Rick en sort et s'installe dans une barque où il rame. Il atteint la boutique de forgeron de son ami Steve Bissette. L'eau reflue et le niveau descend, sans avoir beaucoup érodé la chaussée. Il ne lui reste plus qu'à rentrer chez lui à pied, une longue marche. En arrivant, il découvre que John Lennon a élu domicile dans la cabane derrière sa maison.

Il y a fort à parier que le lecteur qui arrive sur ce tome l'a fait sciemment, voire l'a activement recherché, vraisemblablement pour découvrir un pan de l'oeuvre de Rick Veitch. La carrière de cet auteur de comics s'avère longue et variée, mais aussi atypique. Il a commencé par produire des histoires courtes pour le magazine Epic Illustrated dans la première moitié des années 1980, embauché parce qu'il savait dessiner à l'aérographe. Il a collaboré avec Alan Moore, Steve Bissette et John Totleben sur la série Swamp Thing, et l'a reprise après le départ de Moore. Il a continué à collaborer avec lui sur la ligne ABC Comics (en particulier pour 1963 et Greyshirt). Il a également fondé sa propre maison d'édition avec 3 oeuvres majeures : The One (1986/1987), Bratpack (1990/1991), The Maximortal (1992/1993). Dans la deuxième moitié des années 2010, il a entamé une série d'histoires complètes racontées en Panel Vision (un seul dessin par page, et pas ou peu de texte), à commencer par Super Catchy (2016). Il s'agit donc d'un auteur complet avec une personnalité remarquable qui a débuté sa série de Dream Art en 1994. Cela peut d'ailleurs être l'autre motivation pour un lecteur d'arriver là : se plonger dans une bande dessinée en flux d'inconscience, retraçant l'expérience (un peu aménagée) de l'état de rêve.

Il est difficile de retranscrire pleinement l'expérience de lecture de ces 98 pages de bandes dessinées, à la fois denses et fluides. Rick Veitch raconte ses séquences de rêve, en les réarrangeant, tout en conservant les absences de transition, les sauts de logique et les moments incongrus (mais pourquoi est-ce qu'il s'essuie les fesses sur la banquette arrière de sa voiture ?). le lecteur traverse une enfilade de situations très diverses, allant du dramatique au loufoque, une sorte de de tourbillon de vie prosaïque et d'éléments fantastiques impossibles s'enchaînant rapidement. L'ancien éditeur de Rick qui vit dans une zone de guérilla urbaine, et Rick qui intervient avec un lance-missile, deux mécas géants en train de se battre au Vietnam alors que les armées défilent en dessous et que Marilyn Monroe ne parvient pas à améliorer le moral des troupes, Rick découvrant les pages déjà terminées du prochain numéro de Rare Bit Fiends, Neil Gaiman vivant dans les bois après avoir perdu sa maison, Rick jouant à la roulette sur un énorme paquebot de luxe, une rencontre avec Joni Mitchell dans le seul hôtel encore debout à Paris qui a été complètement détruite par deux bombes, des dinosaures en train de s'abreuver dans une rivière, du sang sur une statue de Bouddha, la forme de la colère dessinée sur une tablette d'argile, une page de journal jaunie avec un article sur Winsor McCay (l'auteur de Dream of the Rarebit Fiend, 1904-1925), Rick conduisant un vieux tracteur John Deere, Dave Sim sur une aile d'avion, Rick dans le rêve de quelqu'un d'autre qui sert la main de Paul McCartney, des apparitions sporadiques du sigil (3 cercles concentriques et des petits bras, etc. Les dessins de Rick Veitch sont descriptifs, détaillés, avec des traits de contour assurés, tout en restant organiques, dépourvus de rigueur.

Rapidement, le lecteur se rend compte que même s'il ne comprend pas ce qui est raconté, il se laisse porter par le flux : l'inventivité des séquences et leur diversité forment un divertissement riche et surprenant, jamais agressif. Il se retrouve dans un flux de conscience où priment les associations d'idées, qu'elles soient thématiques ou visuelles, indissociables de la vie de Rick Veitch, et en même temps avec des moments universels. Évidemment, ce flux de séquences livrées à l'inconscient présente plus de sens si le lecteur est familier de certains de ses éléments. L'être humain est ainsi fait qu'il ne peut pas s'empêcher d'essayer de distinguer des liens de causalité, pour imposer une forme de signification à ce qu'il perçoit, ici à ce qu'il lit. Il se raccroche donc à des éléments connus dès qu'il en identifie un. Par exemple, l'auteur mentionne le nom de plusieurs personnalités, et en met quelques-unes en scène : Mikhaïl Gorbatchev, Ronald Reagan, Joni Mitchell, John Lennon, Paul McCartney, Bob Dylan. Sans rien connaître de l'individu Rick Veitch, le lecteur se dit que la mention des hommes politiques révèle la marque des affaires du monde sur l'inconscient de l'auteur, ce que son être a retenu comme élément signifiant, façonnant le monde, ou le représentant. Pour les artistes, le lecteur se dit qu'ils peuvent être considérés comme des icônes personnifiant une époque ou la célébrité (John Lennon, Paul McCartney), mais aussi des collègues créateurs, ayant, pour certains d'entre eux, puisé leur inspiration directement dans le rêve, ou un état de rêve, comme Rick Veitch. Il est possible également de considérer quelqu'un comme B00006X06U Joni Mitchell comme une source d'inspiration pour Veitch, et peut-être un modèle en termes de carrière artistique, d'intégrité. du coup, lorsque ces références apparaissent, le lecteur est plus à même d'y distinguer des schémas familiers et d'y projeter du sens, mais sans aucune certitude d'avoir bien capté l'intention de l'auteur.

En fonction de sa familiarité avec l'histoire des comics, et le déroulement de la carrière professionnelle de Rick Veitch, le lecteur peut également reconnaître un certain nombre d'auteurs de comics. Veitch en dresse la liste explicite dans la postface : Moebius, Kevin Eastman, Paul Pope, Jim Woodring, Larry Marder, Joe Kubert, Neil Gaiman, Michael Zulli, Robert Williams, Tom Veitch, Al Williamson, Steve Bissette, John Totleben, Harvey Kurtzman, Scott McCloud, Rick Griffin, Alan Moore, Dave Sim, Tom Fassbender, Ken Viola, Jim Pasco, Don Simpson, Bryan Talbot. le lecteur familier de cette période des comics reconnaît sans mal Neil Gaiman ou Stephen Bissette, ou encore Dave Sim et Michael Zulli. Il comprend rapidement que le projet avec Gaiman n'est autre que Teknophage. Sous réserve d'avoir ces connaissances, il prend la mesure de l'impact des relations de travail (scénariste ou éditeur) sur les choix de carrière de l'auteur, en particulier se lancer dans l'autoédition, et sur sa psyché (le caractère fantasque de Gaiman, ou l'opiniâtreté de Dave Sim). Il se produit alors un autre phénomène : celui de ressentir une forme d'état d'initié, mais aussi celui d'une compréhension augmentée de l'impact de ces créateurs sur leur époque, et sur des professionnels comme Rick Veitch.

Ce tome est tout aussi particulier que le premier de la série, tout aussi divertissant, surprenant, onirique, et parfois cryptique, mais aussi parfois éclairant par ses rapprochements incongrus. Il est incroyablement personnel dans la mesure où Rick Veitch raconte la matière de ses rêves, et également un regard analytique sur la vie de créateur, sur l'interdépendance entre êtres humains, qu'ils soient d'autres créateurs de comics ou de musique, ou des individus banals. Il ne peut être apprécié que par un lecteur consentant.
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