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EAN : 9782710309055
489 pages
La Table ronde (26/05/1999)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Plus de quatre cents poèmes, plus de soixante-dix poètes majeurs ou méconnus, tel est le paysage enchanté de ce jardin à l'italienne. De François d'Assise à Montale, de Dante à Leopardi, de Pétrarque à Sandro Penna, cette anthologie chante les décors et l'art de vivre du peuple le plus spirituel. Les saisons, l'amour, Dieu, le bonheur, la mort, le désir y sont célébrés par la grâce d'une traduction magnifique et inédite.
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Le rire du geai



Peut-être de la vie est-ce un signe infaillible :
Balançant doucement la tête, autour de moi
Des enfants vont dansant sur le parvis herbeux,
Voix et gestes rythmant leur jeu. Pitié du soir,
Sur le gazon si vert des ombres toutes belles
S’embrasent derechef dans le feu de la lune !
Allons, réveillez-vous, puisque le souvenir
Vous accorde un sommeil qui ne saurait durer.
La première marée, on l’entend dans le puits,
Qui gronde. Voici l’heure : elle n’est plus à moi,
Images du passé, maintenant calcinées.
Et toi, venant du sud, lourd de tes fleurs d’orangers,
Pousse la lune au pays où les enfants dorment
Nus, dompte le poulain dans les prairies mouillées
Que marquent les sabots des cavales, et puis
Creuse la mer, emporte au ciel et loin des arbres
Les nuages, vent du sud. Déjà le héron
Vers les marais s’avance et flaire lentement
La vase qui croupit au milieu des ronciers ;
Oh, le rire du geai, noir sur les orangers !


// Salvatore Quasimodo Italie (1901 – 1968)

/Traduit de l’italien par Sicca Vernier
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Au Sommeil



Toi, enfant du Silence et de la Mort,
Père de visions, fictives et charmantes,
C’est sur tes pas sans bruit, Sommeil aimable,
Qu’au Ciel d’Amour souvent montent nos âmes ;

Lorsque chacun, sauf moi, au sein des ombres,
Légères et clairsemées, se repose et dort,
Laisse, je t’en prie, les grottes cimmériennes
Et l’Erèbe, aussi noir que mes pensées,

Et viens consoler mon désir inassouvi
Avec ton oubli, doux et tranquille, et avec
Son beau visage qui me ravit et m’apaise.

Mais, faute de jouir en toi de son image
Dont je suis fort épris, je jouirai du moins
De celle de la Mort, objet de mon désir.


// Giovambattista Marino (1569 - 1625)

/ Traduit de l’italien par Sicca Vernier
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La femme angélisée
  
  
  
  
Ô douce élue, point je ne m’en étonne,
Si vous êtes pour moi la fleur des fleurs
Ou si toute beauté, votre vertu
L’éclipse, tant elle est incomparable.

L’étoile du matin, me semble-t-il,
A votre éclat et plus je vous regarde,
Plus votre amour, noble et toute droiture,
Spontanément atteint la perfection.

Aussi bien, chaque fois que je contemple
Votre visage clair, moi, je suis sûr
Que vous, vous n’êtes pas femme incarnée,

Mais je pense qu’en sa majesté Dieu
A, pour sûr, façonné votre beauté
Pareillement à la beauté d’un ange.


// Chiaro Davanzati (XIIIème siècle)

/ Traduit de l’italien par Sicca Venier
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Ciel et mer


Craton, songe à la mer maintenant que son flot
S’assoupit sur la grève et que le vent se tait ;
Vois la nuit dans le ciel déployer son manteau
Noir et bleu, fastueux, éclaboussé de gemmes.

Contemple toute nue et sans la moindre nue
Nager dans l’océan de l’espace étoilé
Et mêler la blancheur splendide de leurs corps
La Lune et tout autour les Nymphes du ciel.

Regarde brasiller sur ces plages distinctes
Et s’abattre, fondant une même splendeur :
Les étoiles-poissons et les poissons-étoiles.

Et la mer à nos yeux jusque dans ses abîmes
S’embrase et brille toute et apparaît si pure
Qu’on s’exclame : « La mer en ciel s’est transmuée »


//Torquato Tasso / Le Tasse (1544 – 1595)
//Traduit de l’italien par Sicca Vernier
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Le moineau solitaire




extrait 1

Du haut du vieux beffroi
Tu chantes sans arrêt jusqu’à la mort du jour,
Tourné vers la campagne, ô moineau solitaire ;
Ton chant harmonieux se répand dans la combe.
Le printemps alentour
Resplendit dans le ciel, jubile dans les champs :
Aussi bien s’émeut-il tout cœur qui le contemple.
Bêlement des brebis, mugissement de bœufs !
Les oiseaux à l’envi
Virevoltent ensemble à travers le ciel libre
Et fêtent de leur vie
Le moment le plus beau ;
Tandis que toi, songeur, tu regardes le tout,
A l’écart, sans amis, sans se mêler aux vols ;
Peu t’importe la joie ! Et tu fuis les ébats.
Tu chantes : voilà tout.
Et la fleur de la vie et de l’année ainsi
Sans retour elle passe.



// Giacomo Leopardi (1798 – 1837)

/Traduit de l’italien par Sicca Vernier
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