L'icône de la Trinité d'Andreï Roublev

J'ai toujours été complexé vis-à-vis de la peinture russe. J'ai dû en parler ici à la faveur d'un livre sur Repine qui me ramenait à Tolstoï, et peut-être aussi à propos d'une peinture de Soutine que je trouvais géniale.
Pourquoi cela ? Par modestie déjà concernant mon savoir incomplet même si ça ne marche pas au kilo chez moi, et deuze je ne sais pas par quel bout prendre ça, et là avec prétention cette fois, je n'ai jamais ressenti de grands souffles picturaux, originaux chez les russes, et peut-être pour rejoindre le docte Matisse s'adressant à des étudiants des beaux-arts russes, "vous êtes privilégiés, vous avez de la matière avec les icônes qui sont des joyaux de l'art peint à travers les siècles, vous pouvez vous en prévaloir "
Alors comme c'est d'actualité à Moscou par l'exposition de la Trinité de Andréï Roublev à la Cathédrale du saint-Sauveur où les orthodoxes ont rappliqué en foule à la faveur des Paques 2023 et se sont signés devant la fameuse icône extraite du musée Trétiakov par le pouvoir russe où elle n'avait plus sa place manifestement en accord avec le patriarche Cyril, au grand dam des gens des beaux-arts. Parlons d'actualité jusqu'au bout, le Trinité de Roublev vient d'être retirée de la Cathédrale pour un an si je ne m'abuse pour cause de restauration. Nous avons des restaurateurs de premier plan en France, je ne sais pas s'ils vont être de la partie pour mener à bien cette opération, il m'étonnerait. Ce ne serait pas d'ailleurs la première fois que nous loupions un rendez-vous avec les russes, à cause des tensions entre les deux pays qui ne sont même plus foutus de s'entendre pour des causes universelles. Rideau, il n'y a plus rien à voir, comme ça dans l'histoire on ne verra que la poutre dans l'oeil du voisin puisque tout lui échoit désormais ! Je veux parler de la restauration du Bolchoï bien entendu qui est passée sous le nez des français. Et après on dira nian nian nian, mais comme on n'a pas de ministre de la culture depuis tant d'années capable d'imposer quelque chose de sérieux comme pouvait l'être un Malraux, eh ben on continuera de se la jouer au niveau des pieds !