Cela fait déjà un petit moment que je me dis qu'il serait temps de lire quelques Grands Classiques afin d'ajouter des pierres à mon édifice littéraire et lentement mais surement, je m'y mets.
De plus, si on ne veut pas se farcir les textes intégraux, longs et parfois laborieux (Oliver Twist, si tu me lis), on a toujours la possibilité de les lire dans leurs version abrégées mais conformes à la traduction et à l'histoire initiale.
Possédant
Michel Strogoff dans une version longue, j'ai opté pour la courte et puisque j'ai bien aimé l'aventure, je pense refaire le périple en sa compagnie, mais dans la version longue, cette fois.
Michel Strogoff, c'est le souffle de la grande aventure, c'est le dépaysement et
Jules Verne a tout fait pour nous immerger dans cette expédition de fou puisque Strogoff va devoir parcourir plus de 5.500km pour délivrer un message alors que les provinces de Sibérie sont envahies par des hordes de Tartares barbares.
Ne cherchez pas la subtilité dans les portraits des personnages, non seulement ils sont vite esquissé, mais en plus, on baigne dans le manichéisme le plus total !
Les gentils sont gentils, beaux, serviables et un pareil à
Michel Strogoff ne vit que pour son pays, sa patrie, son Tsar et sa mère. Idem pour Nadia et pour tous les personnages originaires de Russie, il faut creuser fort pour trouver des défauts aux gentils.
Pour ce qui est des méchants, Ivan Ogareff est un traitre à sa patrie qui veut se venger pour une dégradation qu'il méritait et n'a rien comme circonstances atténuantes pour justifier sa traitrise et le fait qu'il se soit allié à Féofar-Khan, le chefs des hordes de Tartares, qui sont appelés « barbares » par tout les autres.
Parfois, un peuple a toutes les bonnes raisons du Monde pour se révolter, notamment contre un gouvernement qui les spolierait, les exploiterait, les humilierait, bref, une dictature.
Ici, vous ne saurez pas le pourquoi de cette soudaine invasion Tartare et l'auteur mettra même le paquet pour vous faire comprendre que les Russes sont les gentils et les envahisseurs Tartares les méchants ! Ajoutez à cela les tziganes qui sont dans le camp des vilains pas beaux et vous aurez compris que le manichéisme règne en maître dans ces pages.
Est-ce pour autant que le roman doit valser à la poubelle ou être descendu ? Ben non, parce que malgré ça, j'ai apprécié l'aventure, les péripéties, les multiples rebondissements, les cachoteries de l'auteur, les disputes imbéciles des deux journalistes chargés de couvrir les événements, Harry Blount l'anglais et Alcide Jolivet le français.
Tout est cousu de fil blanc, le Bien triomphe du Mal, le héros s'en sortira toujours à temps, tel le Courier solitaire,
Michel Strogoff est le Sibérien de la terre (Bob Morane quoi… ♫ Et soudain surgit face au vent ♪ le vrai héros de tous les temps ♫).
Évidemment, en ce temps-là, c'était ainsi que l'on écrivait et je ne vais pas me plaindre car les récits de
Jules Verne me tentent bien et je compte en lire d'autres, en LC ou seule (
L'Ile mystérieuse est programmée avec Bianca et j'ai toujours un 20.000 vieux sous mèmère à faire avec Stelphique).
Michel Strogoff est à lire un soir de grand froid, bien au chaud sous un plaid, pour vivre une aventure un peu folle, en apprendre un peu plus sur la Russie, même si cette invasion n'existe pas dans la réalité et, si les blablas ne vous dérangent pas trop, vous pourriez l'apprécier.
C'est justement les dialogues un peu trop nombreux qui ont rendu la lecture moins agréable pour ma copinaute de LC, Bianca, qui attendait plus d'aventure.
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