Je vais peut-être en surprendre quelques-uns, mais tout ce que je connaissais de
J'irai cracher sur vos tombes, c'est son titre et son auteur, enfin... ses auteurs.
Vernon Sullivan alias
Boris Vian. (Pseudonyme sous lequel est paru la première version du roman en 1946).
Roman noir qui fit scandale à l'époque (refus de maisons d'édition, censure...) et valut quelques poursuites judiciaires à l'encontre de l'auteur, un peu dépassé par le phénomène.
Je ne savais absolument rien du sujet de ce livre et l'attaquais donc, motivé et curieux.
Comme à mon habitude, je vais tâcher d'en dévoiler le minimum.
Sullivan/
Vian situe son histoire dans le sud des États-Unis, une Amérique raciste où l'on lynche encore les gens de couleur.
D'ailleurs Lee, le métisse qui vient s'installer à Buckton, fuit un passé douloureux. Il voudrait oublier, mais plus encore, il voudrait se venger.
C'est là qu'on l'a envoyé, ça tombe bien, de toute façon, il n'a plus d'essence.
La librairie cherche un nouveau gérant. C'est parfait.
Lee a 26 ans. Ses cibles, elles, sont beaucoup plus jeunes...
C'est là que le romancier va choquer.
Le récit de la débauche, l'alcool à l'excès, la musique, la danse, les corps qui se frôlent, les corps nus, le sexe... pas toujours consenti...
Son héros, à l'extraordinaire pouvoir de séduction, immoral et répugnant, tisse sa toile.
Machiavélique.
Si ce roman a fait se lever les foules pudibondes en son temps, je crois bien qu'aujourd'hui même, il soulèverait l'indignation.
C'est violent, c'est cru, ça met mal à l'aise parfois.
C'est
j'irai cracher sur vos tombes et c'est signé
Vernon Sullivan/
Vernon Sullivan.
Dans la foulée du roman, je me suis fait la BD.
Soyons fou...
Jomorvan, Ortiz, Yen et Macutay ont su restituer, parfaitement, le roman original. Tout y est.
La noirceur, la violence. Rien n'est édulcoré.
Ceux qui voudrait découvrir "
J'irai cracher sur vos tombes" peuvent le faire sans complexe avec cet album.