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3,89

sur 4921 notes
Pauvre Boris, né trop tôt, disparu trop tôt, aujourd'hui ton roman ne serait pas interdit, mais encensé, peut-être primé, mais en 1949... Les censeurs avaient-ils lu les auteurs antiques, ou le Cantiques des Cantiques?
L'action de ce roman reste d'une actualité torride aujourd'hui, la localisation dans le sud des USA, raciste, lui donne une force et une dimension encore plus forte. Une écriture magistrale pour porter dans une violente apothéose un scénario de luxure et de criminalité. Un roman dans lequel il est bien d'entrer à coeur et corps perdu pour en savourer le style et le merveilleux délire de Vian.
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Lee Anderson est un homme blanc qui est né d'une mère métisse, ce qui fait qu'il a du sang africain qui coule dans ses veines. Un jour, il débarque à Buckton avec une lettre de recommandation pour gérer la librairie de la ville, Lee s'adapte très vite à ce nouvel emploi, qui lui permet de faire très vite de petites économies, mais l'ennui arrive vite également et Lee décide d'aller au drugstore faire la connaissance des jeunes du coin, il se lie très vite d'amitié avec deux jeunes hommes et deux jeunes femmes. Alcool, drogue et sexe vont vite prendre le dessus sur cette petite communauté qui va s'agrandir grâce à l'arrivée de deux soeurs, et là le drame va commencer, mais n'était il pas prémédité ? C'est en lisant ce livre que vous allez le découvrir. J'ai beaucoup aimé ce roman, qui est quand même quelques fois dérangeant, la plume de l'auteur est plaisante et le message passé n'est malheureusement qu'une triste réalité.
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Lu très jeune, trop jeune. Relu plusieurs fois et toujours la même claque.
Peu importe l'époque qui change, les droits civiques, black lives matters, les scandales pédophiles ou me too, peu importe que je ne sois plus une gamine de treize ans, à chaque lecture, le choc est encore immense et le bouquin toujours d'une actualité crue.
« Tout a été dit cent fois et beaucoup mieux que par moi » mais je voudrais pas crever sans l'avoir relu au moins encore une fois.
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C'est un roman très court qui se lit très vite et pourtant il faut un long moment pour ensuite le digérer !
C'est un roman cruel, violent, bouleversant, dérangeant.
L'écriture est simple, directe, crue. Boris Vian ne cherche pas à nous en mettre plein la vue avec des figures de style ampoulées, non il va droit au but et assume ce style jusque dans sa froideur clinique.
Jamais il ne cherche à nous rendre sympathique son héros, jamais il ne sombre dans le pathos, il est dans l'exposé factuel. Et c'est probablement ce qui rend ce roman, cet exposé de la vengeance, si déroutant.
On finit avec une profonde sensation de malaise, mais avec le sentiment d'avoir lu un livre important... à ne pas mettre devant tous les yeux...
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Du Vian. Encore. On aime même si c'est complètement différent de l'écume des jours. Violent, sec, carnassier, répugnant. On entre dans la réalité crue. Fini les couleurs. Fini le fantastique. Fini l'humour.

Les titres valent leur pesant d'or chez Vian. Celui-là nous crache à la gueule. Et on ouvre le livre. On parcourt les pages. Puis on se laisse vomir dessus ce concentré de rage et dégout. On ne traverse pas ce livre indemne. On ne ressort pas de se livre sans se salir. Et ça, c'est très bon.



A classer dans les inclassables.
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Ne connaissant Boris Vian que de nom et pour ses chansons, je n'avais jamais eu l'occasion de le lire.
Le titre de ce livre m'a intriguée, c'est pourquoi j'ai eu envie d'en savoir plus.
Je m'attendais à un ouvrage de poésie, mais absolument pas à un roman presque policier.

J'ai dû louper le coche au début du livre, car ce n'est qu'après un certain nombre de pages que j'ai compris que l'(anti-)héros était Noir.
On peut donc parler d'un roman Noir dans tous les sens du terme !

Dénonciation du racisme, des agressions sexuelles sur mineures même, ce roman montre jusqu'où la vengeance et la haine peuvent mener.

Vengeur et agresseur, Lee Anderson ne connaît aucune limite dans la dépravation.
La violence omniprésente est ce qui fait la force du récit.
Les scènes et les mots dérangent, pour mieux nous convaincre.
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Lee Anderson arrive à Buckton avec une valise, un dollar et un pistolet. Il trouve un emploi de vendeur en librairie (Boris Vian peut ainsi nous faire part de ses idées sur la commercialisation de la littérature). « Peut-être allais-je m'en sortir… ». Dès la première page, le lecteur est tenu en haleine par la construction de ce thriller à l'écriture épurée et au ton juste. Boris Vian vous raconte la quête de cet homme en jalonnant son récit d'indices plus percutants les uns que les autres.
C'est pour moi un véritable coup de coeur. J'ai adoré la construction du roman et le style de l'auteur. le livre ne se résume pas sinon vous perdez toutes les surprises qui vous attendent derrière chaque mot. du coup, j'ai envie de relire l'oeuvre de Boris Vian !
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Bon , je viens tout juste de finir ce roman . Il est vrai qu'en ayant lu L'écume des jours il y a environ 2 ans et étant restée sur une idée extrêmement poétique et délicate , quelle ne fut pas ma surprise en tombant sur une histoire telle que celle-ci ! Maintenant , si je dois me baser sur mon ressenti , le fait que ce roman tienne en haleine tout le long ( dès qu'on touche au vice , forcément il y a d'incorruptibles adeptes ) , prouve que Vian brille encore et toujours dans un style plus "américain" . Et en allant plus loin , par la conjecture actuelle , et le fond de l'histoire de J'irai cracher sur vos tombes , comme beaucoup d'écrit de cette période , ils sont d'une actualité indéniable !
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Percutant, violent, cru, dérangeant. Je ne m'attendais pas du tout à cela avec Boris Vian, même si le titre est plutôt parlant : une histoire de vengeance sur fond de racisme, sans aucune pincette et d'une violence extrême. Âmes sensibles s'abstenir !
En tous cas ce livre ne laisse pas indifférent. Il est assez facile d'imaginer le fracas qu'il a pu faire à l'époque où il est sorti et l'intérêt qu'il a suscité ! le rythme et le format assez court du récit font aussi qu'il se lit d'une traite, ajoutant encore un peu à sa violence. Assez incroyable et indéfinissable je trouve..
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Boris Vian avait réprouvé et dénoncé publiquement l'adaptation cinématographique honteusement édulcorée du film de Michel Gast (1959).
"C'est cela, l'Amérique?". Coïncidence : au début de la première projection du film, il s'effondre et meurt à l'hôpital.
On peut cependant objecter qu'il était co-scénariste et je ne comprends pas très bien pourquoi il n'a pas protesté avant, à moins qu'il n'ait eu pieds et mains liés financièrement parlant.

La genèse de ce roman est si intéressante que je cite wiki in extenso.


"Au début de l'été 1946, Vian fait la connaissance d'un jeune éditeur, Jean d'Halluin, qui cherche à publier des ouvrages à grande diffusion pour lancer Les éditions du Scorpion qu'il vient de créer, en particulier des imitations des romans américains alors en vogue. D'Halluin demande à Vian, un ami de son frère Georges qui jouait dans le même orchestre que Boris, de lui faire un livre dans le genre de Tropique du Cancer d'Henry Miller, qui plaît beaucoup. le projet est conçu par l'auteur et l'éditeur comme le « pari » « de « fabriquer » un best-seller dans une période de deux semaines, c'est-à-dire un roman qui serait à la fois une bonne opération commerciale et un « exercice » dans la tradition du roman noir américain ».

Selon Philippe Boggio, « l'idée de J'irai cracher sur vos tombes était née, en dix minutes, sur un trottoir. Puis Michelle et Boris en avaient parlé entre eux. le Prix de la Pléiade manqué, ils avaient terriblement besoin d'argent. Boris ne supportait plus son activité d'ingénieur. Ses romans tardaient à paraître, et de toute façon, les chances étaient minces qu'ils financent leur vie quotidienne et la voiture que Boris rêvait de s'offrir ».

Les critiques divergent dans leur appréciation du choix d'un pseudonyme : Michel Rybalka y voit un besoin d'argent ; Freddy de Vree, un « acte gratuit » ; Marc Lapprand, des « postures multiples » qui « rendent ambigüe la détermination nette » des « prédilections » de Vian, mais « nous assurent de son goût très prononcé à mener de front des activités très diverses ». En quinze jours de vacances, en effet, du 5 au 23 août, Vian s'amuse à imiter la manière des romans noirs américains, avec des scènes érotiques dont il dit qu'elles « préparent le monde de demain et frayent la voie à la vraie révolution ». le titre initialement envisagé par Vian est J'irai danser sur vos tombes, le titre définitif ayant été suggéré par Michelle".

En raison de sa composante érotique, le livre, présenté par d'Halluin dans des encarts publicitaires comme le « roman que l'Amérique n'a pas osé publier », va devenir le best-seller de 1947 en France. le tirage sera de 120 000 exemplaires en un peu plus de deux ans.

L'auteur est censé être un Noir américain nommé Vernon Sullivan que Boris ne fait que traduire. D'Halluin est enthousiaste. Vian, en introduction du livre, prétend avoir rencontré le véritable Vernon Sullivan et reçu son manuscrit de ses mains. Il y voit des influences littéraires de James Cain, il met en garde contre la gêne que peuvent occasionner certaines scènes violentes. Jean d'Halluin a même prévu de publier des « bonnes feuilles » dans Franc-Tireur. Tous deux espèrent un succès sans précédent.

À la parution du roman le 21 novembre 1946, les premières critiques indignées leur donnent l'espoir que le scandale sera égal à celui soulevé par la publication du roman de Miller, et la critique du roman par Les Lettres françaises, qui le traite de « bassement pornographique », fait, selon Philippe Boggio monter les enchères.

Selon Fabio Regattin, au contraire, l'ouvrage, au début « ne semble pas attirer une grande attention de la part du public. Les comptes rendus sont assez rares et, chez les libraires, le livre ne s'écoule que très lentement. Les quelques critiques qui citent le livre semblent, en général, plus intéressées à établir la paternité de l'ouvrage (est-ce véritablement l'opus d'un auteur américain ? Est-ce un canular provenant directement de Boris Vian ?) qu'à discuter ses caractéristiques ou sa valeur littéraire. »

Mais il leur faut bien vite déchanter lorsque France Dimanche et l'hebdomadaire L'Époque réclament des poursuites pénales identiques à celles qu'a connues Henry Miller. Par ailleurs, on annonce la parution d'un deuxième Vernon Sullivan. Mais déjà, Jean Rostand, l'ami de toujours, se déclare déçu. Boris a beau se défendre d'être l'auteur du livre, un certain climat de suspicion règne chez Gallimard, qui refuse du même coup L'Automne à Pékin. Selon Philippe Boggio, seul Queneau a deviné qui était l'auteur et trouvé le canular très drôle.

Le sort fait à Henry Miller touche aussi Boris Vian, qui est attaqué en justice le 7 février 1947 par le « Cartel d'action sociale et morale » (successeur de la Ligue pour le relèvement de la moralité publique) dirigé par l'architecte protestant Daniel Parker. Vian risque deux ans de prison et 300 000 francs d'amende. Ce même mois, Vian écrit un second Sullivan, Les morts ont tous la même peau qui paraît en 1948 et dont le héros, trois fois assassin, porte le nom de Dan Parker.

Le scandale s'aggrave lorsque l'auteur est accusé d'être un « assassin par procuration » ; en effet, en avril 1947, la presse rapporte un fait divers sensationnel : un homme a assassiné sa maîtresse en laissant un exemplaire annoté de J'irai cracher sur vos tombes au chevet du cadavre. Boris doit prouver qu'il n'est pas Vernon Sullivan et, pour cela, il rédige en hâte un texte en anglais qui est censé être la version originale. Il est aidé dans ce travail par Milton Rosenthal, un journaliste des Temps modernes.

Finalement, en août 1947, le tribunal suspend les poursuites. Une édition illustrée par Jean Boullet est publiée la même année. En novembre 1948, après la loi d'amnistie de 1947, Boris Vian reconnaît officiellement être l'auteur de J'irai cracher sur vos tombes sur les conseils d'un juge d'instruction, pensant être libéré de tout tracas judiciaire. C'est sans compter sur Daniel Parker et son « cartel moral », qui attend la traduction en anglais de l'ouvrage sous le titre I shall spit on your graves et le deuxième tirage de l'ouvrage pour relancer cette procédure. Cette fois, en 1949, le livre de Boris est interdit. Entre-temps, le romancier a vendu 120 000 exemplaires de son oeuvre, ce qui lui a rapporté 4 499 335 francs de l'époque (10 % de droits en tant qu'auteur, 5 % en tant que traducteur), si bien que le fisc lui réclame des indemnités faramineuses qu'il ne peut payer, l'obligeant à laisser saisir les reliquats de droits du roman. "

En mémoire du grand homme!
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