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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Écrire sur les écrivains qui ont décidé de ne pas (ou plus) écrire est le but que se propose l'écrivain catalan Enrique Vila-Matas en partant de la figure de Bartleby, le personnage de la nouvelle de Melville et son fameux "je préfèrerais ne pas le faire". L'auteur entame donc une série de "notes de bas de page" pour des oeuvres qui n'ont pas été écrites par des auteurs qui vont de Walser à Maupassant en passant par Socrate, Rimbaud, Kafka, Musil, Pessoa, Melville, Salinger, Beckett, et plusieurs autres bien moins connus. C'est une très belle enquête au pays de ce que l'auteur appelle la "Littérature du Refus" et qui nous donne à comprendre la littérature par la musique qu'elle fait entendre lorsqu'elle s'absente. Un livre envoûtant.
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« I would prefer not to. »

Le narrateur de Bartleby et compagnie a renoncé à la littérature depuis vingt-cinq ans, suite au traumatisme de la réaction de son père à la publication de son premier roman, un roman sur l'impossibilité de l'amour. Il commence en ce jour de Juillet 1999 un nouvel écrit consacré aux écrivains qui ont renoncé à la littérature, sous l'ombre du Bartleby de Melville et grâce aux notes sur les "écrivains négatifs" qu'il a accumulées au cours de toutes ces années de silence littéraire.

« Je m'apprête donc à partir en promenade à travers le labyrinthe de la Négation, sur les sentiers de la plus troublante et de la plus vertigineuse tentation des littératures contemporaines : une tentation d'où part le seul chemin encore ouvert à la création authentique ; la tentation de s'interroger sur ce qu'est l'écriture et de se demander où elle se trouve, et de rôder autour de son impossibilité – mais aussi quant au caractère on ne peut plus stimulant – du pronostic que l'on peut porter sur la littérature en cette fin de millénaire. »

Renoncer à l'écriture par folie comme Walser, par vanité comme Maupassant, parce que les mots l'abandonnent comme Tolstoï, parce qu'un autre (Saramago) publie vos romans avant vous, comme ce personnage d'une nouvelle d'Antonio de la Mota Ruiz, par escroquerie, par imposture, parce que, ayant compris le sens de la vie, on n'a plus rien à écrire, comme Wilde, parce qu'on cherche indéfiniment un mot ou un lieu pour écrire, ce livre est comme un immense labyrinthe qui n'aurait pas de centre.

« Je suis comme un explorateur qui avance vers le vide. C'est tout. »

Bartleby et compagnie nous emporte dans un tourbillon d'érudition sur la littérature. Mais il n'est jamais trop savant, jamais excluant grâce à sa forme - les notes, car il ne nous parle que de cet art de l'égarement, de ces grands livres absents, en suspension dans l'histoire des Arts Négatifs, car il n'est ni pompeux ni condescendant, et car il est écrit du point de vue de celui qui se présente sous les traits d'un modeste dénicheur de Bartlebys.

Un livre sur la non-littérature qui donne envie de ne jamais cesser de lire.
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