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sur 192 notes
B. était aux terrasses le soir du 13 novembre 2015. Il y a perdu son frère. Blessé et perdu, il croise le lendemain la route d'un des attaquants, celui qui était resté dans la voiture sans tirer.

Fou de douleur et à la recherche de réponses, il va suivre cet homme…

Un roman en cinq actes à la manière d'une tragédie. Avec une écriture tout à la fois journalistique et romancée, Villeminot nous entraîne dans ce passé proche et traumatisant qui a marqué notre histoire.

Nous sommes nombreux à chercher encore des raisons à cet acte pour nous insensé. B. nous servira de guide. le temps paraît s'être arrêté et pourtant il faut reprendre son cours.

De l'événement lui-même à ses conséquences individuelles et collectives, l'auteur dessine un panorama plutôt complet d'une situation inédite. Il introduit pour cela une ribambelle de personnages secondaires qui forment en quelque sorte le choeur antique.

Il alterne les passages factuelles avec des messages interrogatifs réflexifs qui sonnent justes. Il ajoute la question de la densité des corps et des relations hommes femmes qui humanisent le récit.

S'il s'agit de fiction, nous restons cependant constamment dans le réel. Les multiples fins évoqués par les protagonistes semblent autant de possibles lancés au lecteur.

Pour ma part, le décor de la plage me renvoie à “l'étranger” de Camus et à l'idée qu'il faut peut-être accepter de ne pas comprendre pour vivre…

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Que se passe-t-il dans la tête d'un rescapé d'un attentat ? Quelle est la première chose qu'il va faire en rentrant chez lui ?
Vincent Villeminot par son roman jeunesse décide de parler de B au lendemain des attentats du Vendredi 13 novembre. B lui va croiser un des tueurs et va le suivre.
Comme on peut le deviner dans la synopsis, l'auteur décide de traiter la vengeance. En 213 pages, son personnage fictif va prendre un chemin qui va en déconcerter plus d'un. Personnellement, j'ai été choquée et pourtant il m'en faut beaucoup. En fait je ne comprends pas comment ce livre peut être classé en littérature jeunesse malgré le message positif à la fin.
Je ne m'attendais pas à ce roman là. J'ai été très mal à l'aise avec la trame et les événements du roman. Je me demains où voulait en venir l'auteur. Que veut-il dire à part nous choquer. Les pensées du héros laissent parfois à désirer, je n'ai eu aucune empathie pour B.
Un roman réaliste ? Je ne l'espère pas.
Un roman choquant ? Oui malgré une couverture douce. D'ailleurs couverture que j'ai eu du mal à comprendre. Bien entendu il fallait attendre le dernier chapitre. Mais tout cela pour en arriver là. Trop pour moi.
Etait-ce le but de l'auteur ? Nous faire réagir ? Je pense.
A-t-il réussi son coup de maitre ? Oui
Mais je suis désolée nos adolescents n'ont pas besoin de message de violence. En tout cas, je parle en tant que maman et je sais que ce n'est pas un roman à conseiller.
Alors je ne peux pas dire que j'ai détesté loin de là. Mais je suis restée positionnée en tant que maman et là ce n'est pas passé.
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Ce roman ne parle pas des attentats du 13 novembre 2015. Il parle (tout est dans le titre) du lendemain, qui nous a saisi dans la stupeur, le silence et l'effroi. Dans l'inconfort de ne pas savoir comment être triste. Dans cet ennui blanc et ce bouillonnement confus. le lendemain, on était assommé, capable de rien.

Ok, partons de là.

Le héros s'appelle B., juste B. Car en ce lendemain, il n'est pas lui-même, il n'est pas entier. Il lui manque la part d'humanité qu'on lui a arraché la veille. La veille où son frère est mort à une terrasse, en trinquant avec lui.

B. circule dans cet état blanc. En montant dans une rame de métro, il reconnaît l'un des terroristes de la veille. Comme un fantôme, il lui emboîte le pas. le bouillonnement à l'intérieur de lui prend l'ascendant.

Il suit ce jeune type jusqu'à un appartement. Là, il apparaît face au terroriste. Face à lui et… face à la fille qui habite ici. Layla.

Il n'a rien décidé de ce qu'il allait faire.

§

Ce roman m'a waow… il m'a pfiou… Il est magnifique. de nombreux lecteurs vous diront qu'ils en ressortent avec de l'espoir ; qu'il leur a fait du bien. Alors, pas moi, il ne m'a pas fait du bien — mais je l'ai trouvé beau, puissant. Intime et épique.

J'ai échangé mes impressions avec Tom de la Voix du Livre au cours de la rédaction de cette chronique, et nous avons convenu de rebondir sur les impressions de l'autre : vous trouverez quelques liens au fil de l'article qui vous permettront de profiter de nos deux avis. Sur un roman aussi sensible, ce devrait être une expérience intéressante.

POURQUOI FAUT-IL LE LIRE (sans spoiler) :

* le style *

C'est de l'excellente littérature. J'aimerais vous dire que c'est détachable du fond, mais l'est-ce jamais vraiment ? le style est bon — il est parfait : par sa pudeur, son ton simple qui parle du profond, du secret, en évoquant le concret, l'évident. le point de vue est celui de B. Mais avant que le héros redevienne vraiment lui-même, avant qu'il retrouve son prénom en entier, c'est aussi un point de vue externe, un peu distant, sans jamais être froid. La première partie du roman, qui est sur un point d'équilibre délicat à tenir, le fait avec une simplicité et une justesse incroyables. Elle culmine en mon passage préféré, le point pivot où B. et Layla parlent enfin, à la table de la cuisine. Ce dialogue est génial.

* L'émotion *

Argh. Les mots justes, tout le temps ! Vincent Villeminot dévoile ici une voix d'observateur terriblement humaine.

« le type barbu, un peu gras, qui a donné ses clopes à B., sur le quai, ne comprend toujours pas qu'on laisse des survivants… Qu'on les laisse comme ça, divaguer dans les rues, la nature, sur un quai d'une gare, le lendemain matin… Sans soutien, sans écoute, sans cigarette. (…)
Ça le scandalise, même.
Le type barbu, il ignore qu'on est toujours seul, en ces heures. (…) Qu'accomplir le deuil, ce n'est pas un « travail » ; juste une affaire d'abîme qu'on affronte, ou pas. »

C'est pile ça.

* La structure *

Le roman, puissant, troublant, parfois étouffant, est entrecoupé d'entractes. Littéralement : on nous fait sortir du huis-clos entre B., le terroriste et Layla, par trois fois, pour aller du côté des autres (ceux qu'on a croisés, les parents, les victimes, les rescapés.). Et ces entractes sont terriblement bienvenus.

J'ai essayé de lire le roman d'une traite, et je n'ai pas pu, parce que, bon, la vie a tendance à nous interrompre — et parce que, tout d'un coup, ce serait trop. Mais j'ai pu faire ma pause lecture au moment de l'un de ces entractes, parfaitement placés et salutaires. On respire, on reprend pied dans la réalité, auprès des ces autres personnages, qui passent à l'arrière-plan, et dans lesquels on retrouve bien plus de nous-mêmes que dans les trois protagonistes du huis-clos. On respire auprès d'eux avant d'y retourner. Bien vu.

* le « thème » *

Alors justement, je n'aime pas du tout l'idée de roman « à thème », et encore moins celui-ci (les attentats de 2015), mais Vincent Villeminot est un maestro. Il ne traite pas un thème, fuck le thème. Il traite trois morceaux d'humanité qui s'entrechoquent dans ce décor traumatique.

* L'Exprim' power *

Tom, dans sa chronique sur La Voix du Livre qualifie Samedi 14 novembre de la « relance parfaite d'un pan brûlant de la collection Exprim', qui n'hésite pas à dépeindre un monde au plus près de ses agitations nerveuses et nervurées. » Il le dit bien et il a tellement raison ! La collection Exprim' c'est le roman ado-adulte français avec des riffs dans le ventre, toujours intense ; si c'est souvent feel-good comme avec Les petites reines ou Les Belles Vies, c'est aussi ardent et frappant comme avec Dans le désordre ou Samedi 14 novembre.

* L'espoir *

C'est un roman optimiste. Dur, mais optimiste. Beau, râpeux, un peu douloureux — mais ce qui est beau est toujours un peu douloureux à regarder…

§

Il y a cependant un élément qui me dérange. Et là, spoilers. (Ce n'est pas un énorme spoiler, mais si vous souhaitez ne rien vous gâcher de l'expérience, notez simplement qu'il y a une violence psychologique, dans ce roman, et passez à la conclusion, qui apparaît après « FIN DES SPOILERS ».)

*** SPOILERS, donc. ***

B. s'en prend à Layla d'une façon symbolique — et concrète. Layla pardonne… et nous aussi. Dans le cadre de ce lendemain, oui, nous aussi, on peut pardonner. Comprendre et pardonner.
Mais qu'elle tombe amoureuse de B. ? C'est une trop grande violence, ça, et personnellement ça me dérange.

Doit-on passer par cette violence pour se libérer de la première ? Peut-être. Car justement, B. n'est pas lui-même, et oui, les attentats de Paris ont suscité des réactions (paroles, actes) violentes, dans lesquelles leurs acteurs, plus tard, ne se reconnaîtraient pas. Tout cela est très bien fait.

Mais tomber amoureuse de cet homme-là ? Après ces gestes-là ? Peut-être. Ça ne serait pas la première fois qu'on le voit. Je me demande si Layla est simplement plus forte que moi.

Rire et rêver à haute voix, comme une enfant, avec l'homme qui, quelques heures plus tôt, te menaçait d'une arme, t'humiliait, pour moi ce n'est pas possible. Qui est cette Layla ? C'est une figure de sainte (d'ailleurs, c'est une infirmière : en terme de symbolique, c'est pas mal) et en fait c'est ça qui me démange, c'est que ce personnage, à partir du moment où elle se laisse séduire, je n'y crois plus vraiment.

Tom, dans sa chronique sur La Voix du Livre, lit dans Samedi 14 Novembre, en outre, une histoire où l'on « apprend à vivre à deux, avec des gestes précautionneux et doux ». le fait est que les gestes ne sont pas doux, ni précautionneux, et c'est le coeur de ce qui me dérange : la seule « intimité » à laquelle renvoyer, c'est celle, forcée, que Layla subit.

C'est une dynamique classique, à la James Bond, où l'on s'impose à une femme qui, une fois forcée, tombe amoureuse. Bah oui ! Il suffisait d'y goûter. #PussyGalore

Layla est un personnage profond, complexe, bien incarné. Mais quant à cette relation, je ne peux m'empêcher de m'interroger sur la différence de ressenti entre lectrices et lecteurs : n'y aurait-il pas une question de point de vue à soulever ?

*** FIN DES SPOILERS ***

Tout ça, c'est du questionnement presque social mais qui ne peut se détacher de l'incarnation des personnages.

D'un point de vue littéraire, il y a pour moi un atout et une faiblesse qui vont jouer le rôle du « pour » et du « contre » cette histoire d'amour.

- La seule faiblesse du roman se situe pour moi dans l'interstice entre le moment où B. est un agresseur pour Layla et celui où il devient un ami : il manque des scènes pour développer cette complicité, cette intimité.
- Cependant, l'habileté indéniable, c'est que, de part et d'autre de cet interstice, on change de temps. La dernière partie du roman est au futur. Ces scènes où Layla et Benjamin s'aiment au futur d'un ton enfantin, elle peut se lire comme une hypothèse, un rêve.

La fin du roman est très symbolique, avec d'une part cette « projection ensemble » comme seule échappatoire possible, et d'autre part ce flash-back final post-générique, qui joue tout à fait le même rôle. Il souligne une lecture symbolique des promesses de Layla et Benjamin : est-ce qu'on est pas bien, là, à jouer comme des gamins ?

*** CONCLUSION ***

So what ?

Si vous comptez mes points d'interrogation, vous constaterez que ce roman m'amène à me questionner.

Mais il y a un point sur lequel je ne m'interroge pas : je l'ai trouvé beau. Tuant. Épuisant d'émotion, vibrant d'une étincelle de vie — et c'est d'elle que vient sans doute l'implication du lecteur. Samedi 14 novembre est doucement terrible, puissant et élégant.

Je suis très curieuse d'avoir vos avis sur ce roman que (donc), je vous recommande,

Bonne lecture,

Lupiot

(Si vous souhaitez lire cette (éléphantesque) chronique avec les respirations et illustrations qu'offrent les gifs et autres éléments d'illustration, vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous.)
Lien : https://allezvousfairelire.c..
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Alors voilà c'est le grand jour aujourd'hui avec la sortie ce matin, du tout nouveau roman de Vincent Villeminot, samedi 14 novembre, un roman qui sort dans la collection Exprim' et qui j'avoue me laissait un peu perplexe lors du résumé et me donnait un léger gout d'appréhension quant à la lecture de ce roman, mais je voulais absolument le découvrir, voir comment ce grand auteur pouvait réussir à traiter sur ce sujet si délicat. Oui parce que c'est un sujet des plus sensible qui y est traité, les attentats du 13 novembre 2015, presque un an après, c'est loin me direz-vous, mais ses évènements sont ancrés dans nos esprits encore comme si c'était arrivé hier et j'avais un peu peur de cette lecture mais Vincent Villeminot a réussi ici un coup de maitre , il a réussi a nous réaliser un roman juste, dur mais éloquent, il a su poser les mots et les sentiments qu'il fallait là où il fallait et je suis ressortie de cette lecture toute chamboulée.


Du coté de l'histoire : B. fête son anniversaire avec quelques jours d'avance à la terrasse d'un café parisien en compagnie de son grand frère Pierre qui doit s'absenter le lendemain mais qui tient a fêter ça avant son départ. La soirée commence bien, quelques verres en terrasse, la bonne humeur, le rêve quoi ! Puis voilà, le drame arrive en voiture, en quelques secondes, des terroristes tirent sur les gens, c'est la panique, des corps s'écroulent et B. voit Pierre tomber devant lui, mort, tandis que lui en sort que très peu blessé, il est transporté à l'hôpital, en repart, et s'enfuie sans rien dire. le revoilà dans les rues de Paris, il monte dans le métro et croise le regard d'un homme, il le reconnait, c'est celui qui était dans la voiture lors de la fusillade, celui par qui son frère est mort et là, la colère monte, il va le suivre et laisser ensuite cette peur, cette colère et cette incompréhension guider ses gestes et ses émotions.

Du coté de l'écriture: La plume de l'auteur est à la fois dure et poignante, dès les premiers mots nous sommes embarqués dans l'histoire et nous savons de suite que ce livre on ne va pas le lâcher avant la fin. On est transporté directement dans ces tonnes d'émotions qui nous transpercent, nous sommes suspendus aux mots de Vincent Villeminot, nous qui avons encore en tête toutes ces images qui ont déferlées sur nos écrans, tout revient là, sur cette terrasse, et notre coeur bondit et puis vient ensuite le moment de cette rencontre, de ce face à face entre le bourreau et une de ses victimes et là BAM, encore, les sentiments nous assaillent , que va bien pouvoir faire ce jeune homme bouleversé par la perte de son frère, par ce geste incompréhensible d'hommes qui ont retiré la vie à bon nombre de gens. Tout s'accélère ensuite, encore, des sentiments, des émotions, tout nous prend aux tripes, alors je ne vous dirais pas ce qui se passe avec cette rencontre, car c'est un livre à lire forcément, à découvrir soi même mais je peux vous dire que je suis chamboulée par cette histoire si dure certes mais pleine d'émotions et d'interrogations. Ce n'est pas un livre qui traite seulement du traumatisme post-attentat non, c'est également un livre qui veut faire la part des choses, un livre qui a une très belle morale, un livre anti-amalgame qui nous prouve qu'il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier comme on dit. Alors s'est sure, pas de fioriture dans ce roman, Vincent Villeminot, va à l'essentiel, tout va vite , les mots sont durs forcément comment ne pas faire autrement, le personnage est blessé psychologiquement par la perte de celui qu'il aimait tant, il est anéanti par cette scène horrible qu'il a vécu et maintenant il cherche, il se cherche, il veut se venger d'accord mais il y a autre chose, B. est totalement anéanti.


En conclusion: Wow! mais quel roman!! C'est forcément une énorme claque que je viens de prendre avec cette lecture, les émotions sont omniprésentes dans cette histoire, les mots sont durs, violents, certaines scènes peuvent dérangées je le conçois mais franchement comment ne pas faire autrement, comment traiter d'un sujet tel que celui-ci autrement. Vincent Villeminot a réussi à me transporter dans son histoire, il a su poser les bons mots, trouver la bonne formule et le sujet fort délicat est traité avec justesse. Vous aurez compris, je vous le conseille vivement, c'est un roman poignant à lire de toute urgence. Pour moi c'est un réel coup de coeur, un coup de maitre pour ce roman et cet auteur, c'est une histoire que je ne suis pas prête d'oublier, un roman à avoir chez soi assurément.
Lien : http://aupaysdelire.blogspot..
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Une histoire de vengeance post attentat du 13 novembre 2015. B (qui devient Benjamin au cours du roman, preuve de sa pseudo-humanisation) est assis à la terrasse d'un café quand les tireurs arrivent, le blessent et tuent son frère Pierre. Il s'enfuit de l'hôpital, tombe par hasard sur un des terroristes, le suit, le séquestre dans l'appartement où le tueur vit avec sa soeur.
Il le séquestre, l'attache, l'humilie ainsi que sa soeur. Dérangeant, glauque, pas réaliste, grotesque, ridicule, nauséeux.
Quelques réflexions intéressantes sur la vengeance, la place du sacré dans nos sociétés occidentales ne sauvent pas l'ensemble.
Une fin presque romantique encore moins crédible. Aucun intérêt.
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Imaginez : c'est vendredi soir, vous avez envie de vous détendre après une semaine de boulot bien chargée. C'est de plus le dernier jour où vous avez l'occasion de voir votre frère car ce dernier s'en va dès le lendemain en Angleterre pour une durée de 3 mois.
Quoi de plus normal que de prendre un verre en terrasse en plein Paris ? Sauf que…

Sauf que ce soir du 13 novembre marque à jamais la France par des attentats terroristes barbares : 130 morts quasi simultanément et ce, 10 mois seulement après la tuerie de Charlie…

Benjamin et Pierre y étaient, eux, en terrasse ce soir du vendredi 13 novembre. le premier s'en sortira avec une blessure due à une balle qui lui a effleuré le bras ; le second y laissera la vie.
Benjamin, sous le choc, ira brièvement à l'hôpital puis errera toute la nuit ; à la recherche de quoi, de qui, à se demander pourquoi ? Pourquoi ça ? Pourquoi moi ? Pourquoi nous ?

Ils en croisent des gens Benjamin dans Paris, et parmi eux, dans le métro, un des gars qui étaient dans la Seat noire, celle-là même de laquelle sont sortis les fous furieux qui ont tiré sur la foule en terrasse où il était avec son frère. Il est sûr que c'est lui...
Benjamin décide de le filer sans avoir de plan particulier en tête. Il va lui faire quoi à ce mec ?

Vous le saurez si vous lisez samedi 14 novembre. C'est un roman ado court, très rythmé, lourd de sens et qui suscite des questions sur la religion, la différence mais aussi sur les points communs finalement… C'est une bonne histoire mais qui aurait pu être plus développée. La fin est trop bâclée et laisse, selon moi, des questions sans réponse. Dommage car elle était originale…
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Un grand merci aux éditions Sarbacane et en particulier à Théophile pour cet envoi !

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Samedi 14 Novembre est un roman important. Et je pèse mes mots.
A mes yeux, il importe qu'il soit lu, compris et intégré par le plus grand nombre, qu'il bouleverse le plus de lecteurs possible comme il m'a bouleversée.
Samedi 14 Novembre est une merveille, une exception. Et je remercie énormément son auteur de l'avoir écrit, dans une démarche qui n'a certainement pas dû être toujours aisée, mais dont le résultat est édifiant.

Dans ce livre, à l'écriture âpre et authentique, on est confronté de plein fouet à la tragédie du 13 novembre, à travers les yeux de différentes victimes et certains de leurs proches, et notamment ceux de B., jeune homme de presque vingt ans dont le frère aîné est abattu alors qu'ils fêtaient son anniversaire en avance, en terrasse. L'incompréhension et le choc en lui laissent vite place à une rage froide... et le hasard lui donne les armes de laisser parler sa terrible soif de vengeance. Au fil des scènes, des actes en lesquels ce roman est découpé, la tension et l'émotion ne font que devenir plus palpables et saisissantes, jusqu'à en devenir parfois étouffantes. L'écriture de Vincent Villeminot, que l'on a déjà pu savourer dans de nombreux autres titres tels qu'U4 - Stéphane, est une fois de plus révélée dans son ambivalence unique, à la fois poétique et réelle, résonnant avec force dans l'esprit du lecteur, avec des mots tranchants et acérés qui font mouche à chaque fois.

Les personnages, d'une diversité et d'une recherche remarquables, interpellent, émeuvent et font trembler le lecteur. Chacun apporte un point de vue à prendre en compte, un sentiment, une pensée qui se greffent aux autres et confèrent une troublante universalité à l'ouvrage. Les parcours de ces individus, assombris par la tragédie, ne font que se frôler, et pourtant ils se complètent merveilleusement bien. Si le regard de B. reste primant, cela n'empêche pas celui des quelques autres acteurs d'être marquant et judicieux, et de former un véritable choeur lumineux et triste à la fois.

Il s'agit là d'un roman d'une force inouïe, entre violence et espérance, qui apporte une réflexion essentielle à la veille du premier anniversaire des attentats de novembre. On est profondément troublé par les gestes et pensées décrites, tout en en saisissant la justesse et l'importance. Loin de se contenter de n'analyser que les attentats, Vincent Villeminot brosse le portrait d'une génération entière, d'une jeunesse désabusée et fragilisée qui luttent entre leurs angoisses et leurs richesses. Il livre ici un roman coup de poing, abouti dans tous les sens du terme, dont il ne m'étonnerait pas qu'il éveille les consciences et fasse naître des questionnements chez ses lecteurs.

Samedi 14 Novembre reste cependant un texte indéniablement difficile du fait de son intransigeante justesse, et ne conviendra donc peut-être pas aux plus sensibles d'entre vous, mais il s'agit bien là de la seule réserve que je peux émettre à son encontre...

Note attribuée : 10/10 - en même temps, après ce que je viens de vous raconter, à quoi d'autre pouvait-on s'attendre ?

Lien : http://mademoisellebouquine...
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Waouh, quelle lecture ! Je suis passée par tellement de sentiments avec ce roman, un roman étouffant, qui traite d'un sujet d'actualité, un sujet sombre. Mais un roman vraiment très bon. Souvenez-vous, le 13 novembre 2015, la France est frappée par plusieurs attentats. Ce soir-là, attablés en terrasse, B. se trouve avec son frère, Pierre. Pierre qui ne sortira pas vivant de ces attaques. B. qui ne sera alors plus que l'ombre de lui-même, d'où son nom, B, tout simplement. Et puis le lendemain, dans le métro... l'un des terroristes, devant lui. Commence alors une traque contre l'assassin, un désir puissant de vengeance.

Ce roman est fort, perturbant. La victime, qui a perdu son frère, devient à son tour bourreau. Armé, il décide de suivre cet assassin, jusqu'à un appartement. La prise d'otage commence. Entre fiction et réalité, Vincent Villeminot signe un livre perturbant, mais grand. Avec des phrases courtes, efficaces, on suffoque.

Page après page, on est pris dans l'envie de savoir ce que B. va faire. Entre les quatre murs de cet appartement, ce huis-clos angoissant, on attend. Comment cela va-t-il bien pouvoir se finir ? Même si j'avoue avoir moyennement apprécié le dénouement de ce roman, je le trouve quand même percutant, et finalement, profondément humain.

Il est certain que cette lecture n'a pas été simple, totalement prenante mais oppressante. Cependant, j'ai vraiment apprécié le style de l'auteur, la façon dont il nous fait ressentir certaines émotions. Lorsqu'un événement aussi tragique se produit, nous ne préoccupons pas toujours du "et après". Et pourtant, il y en a toujours un.
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Ce livre, écrit par Vincent Villeminot, parle de l'attentat du vendredi 13 novembre 2015 qui s'est déroulé à Paris, au Bataclan. Cet événement a été tragique pour tout le monde et restera à jamais dans nos mémoires.
Le personnage principal qui a perdu son frère pendant cet attentat décide de poursuivre l'un des terroristes qui a voulu s'enfuir. A partir de là, tout commence…
Ce livre m'a beaucoup plu car il contient de l'action et est inspiré de fait réels.
J'ai beaucoup aimé lire ce livre car j'ai éprouvé beaucoup de sentiments : la tristesse, la haine et aussi la joie. Quand je lisais le livre, j'ai eu beaucoup de réactions : le choc, la gaieté…
Cependant, j'ai moins apprécié que l'auteur ait beaucoup insisté sur les origines arabes du terroriste.
Dans l'ensemble, j'ai bien aimé lire ce livre. Quand je l'ai commencé, je n'ai pu m'arrêter. Ce livre est très facile à lire. Je vous le recommande si vous aimez les livres inspirés de faits réels avec de l'action.
Cheima
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J'attendais beaucoup de ce roman, espérant qu'il pourrait aborder la question des attentats de Paris avec mes élèves. Hélas, la déception a été immense. Je l'ai trouvé particulièrement violent, choquant et absolument pas crédible. J'ai été très heureuse de le lire avant mes élèves. Ainsi, j'ai pu le retirer des rayonnages du CDI car c'est un roman que je n'assume pas du tout de mettre entre les mains d'un jeune public. Je m'étonne qu'il fasse partie du Défi Babelio de cette année.

Pour l'histoire, un jeune et son frère sont à la terrasse d'un café quand la fusillade éclate. le frère meurt. le lendemain, notre protagoniste aperçoit le terroriste et décide de le suivre jusque dans le lieu où il trouvera refuge. Là commence l'histoire de séquestration et de vengeance à l'encontre du terroriste et de sa soeur. Jusqu'à une histoire d'amour totalement improbable...
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