J'ai très vite imaginé les raisons possibles à sa boiterie, et le dévoilement, s'il survient tard dans le livre, n'est pas vraiment une surprise.
Ce qui compte ce n'est pas tant cette explication que les chemins détournés qu'emprunte le père pour en parvenir à cette révélation. C'est l'occasion de découvrir toute sa famille, sa grand-mère à la figure de chef indien, son père aux longues jambes, sa mère incapable de tendresse, puis plus tard son petit frère trop parfait, et également tout un village : voisins, camarades de classes… le tableau est vivant et coloré, la plume alerte, pourtant j'ai eu du mal à avancer dans le récit.
J'ai été quelque peu rebutée par tout le début, cet enfant pleurnichard et maladif dont la description du quotidien m'a semblé interminable jusqu'à l'apparition du mal qui le laisse avec une jambe « molle ». J'ai eu du mal à éprouver de l'empathie pour ce petit garçon, sans doute en partie parce que je trouvais ses jérémiades pré-maladie exagérées. Mais j'ai aussi été tenue à distance par les adresses incessantes à la petite Béa, qui d'une part m'ont parue artificielles, et d'autre part donnent l'impression aux lecteurs/trices de ne pas être les destinataires de l'histoire qu'ils/elles découvrent.
J'ai donc peiné dans ma lecture sans me sentir concernée, jusqu'à ce qu'Aden grandisse et qu'on en arrive au récit de ses années de collège et de lycée. Son parcours brillant, ses rédactions qui impressionnent les enseignant(e)s, sa passion de la lecture et son émerveillement en découvrant la philosophie, voilà des éléments qui m'ont davantage parlé, dans lesquels j'ai pu me reconnaître et qui m'ont permis de me sentir tardivement intéressée par cette histoire… mais il aura fallu attendre les 60 dernières pages !
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