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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un jour, alors qu'il accompagne sa fille à l'école, celle-ci lui pose une question : « Papa, pourquoi tu danses quand tu marches ?», sous-entendu, pourquoi je ne t'ai jamais vu faire du vélo ou de la trottinette. Un peu décontenancé par la question, il se met à réfléchir et les souvenirs du passé remontent. Il va les partager avec elle.

« Après le silence, tu m'as souri comme pour mettre un terme à mon angoisse naissante. Soudain, tu as lâché assez brutalement :

— Papa, pourquoi tu danses quand tu marches ?

— Euh… »

Aden n'a pas eu une enfance heureuse, c'est le moins qu'on puisse dire.

Bébé, il pleurait beaucoup, sa mère ne lui témoignait aucune tendresse et quand elle en avait assez des pleurs, elle le donnait à une autre personne de la maison, comme un vulgaire paquet (de linge sale !). Son père rentrait tard du travail, guère disponible non plus, alors c'était la grand-mère Zahra qui s'occupait un peu plus de lui.

C'était un gamin triste, maigrichon, qui très tôt a eu la mort à ses côté: on pensait qu'il était trop fragile pour vivre. En gros, cet enfant devait avoir le mauvais oeil…

Quand il est entré à l'école, il est bien-sûr devenu le souffre-douleur de Johnny, le petit caïd qui repère à distance les proies faciles. Dès le premier jour il a droit à un croc-en-jambe qui le fait tomber la tête première dans la fontaine, avec des plaies, notamment une sur la jambe. On va se contenter de suturer sans chercher plus loin.

Mais, il n'y a pas seulement la violence physique il y a tous les surnoms dont on l'affuble, du fait de son côté chétif. Entre parenthèses, il faudra plusieurs années pour qu'on le montre à un médecin et que le diagnostic de poliomyélite tombe ; il aurait suffi d'un vaccin pour éviter de souffrances…

Dans son malheur, Aden fait la rencontre de sa vie en la personne de son institutrice, Madame Annick, qui va lui donner le goût de la lecture et de l'écriture. Mais les livres ne sont pas les bienvenus à la maison, alors il fait des kilomètres à pied pour trouver des livres, même des revues style « Nous deux » pour étancher sa soif de lecture, avec le risque de tomber sur Johnny ou de se faire découvrir tout simplement.

Zahra, qu'il appelle Grand-Mère Cochise (car elle règne sur la maison, sur sa tribu, et a hérité une certaine sagesse de sa famille de Nomades), lui a donné le goût des mots, en lui racontant des histoires, éveillant ainsi sa curiosité et son amour des mots.

Quand sa mère se retrouve enceinte, sept ans plus tard, on ne lui explique rien, d'où sa surprise en découvrant un bébé dans le panier lorsqu'elle rentre à la maison. Bébé qui, bien-entendu, sera beau, souriant et captera toute l'attention. Aden, qui était délaissé le sera encore plus : comment lutter sinon en lisant, en travaillant bien à l'école…

Abdourahman A. Waberi nous replonge dans le Djibouti du temps de la colonisation, quand on parlait encore de Territoire Français des Afars et Issas alias TFAI, sur les conditions de vie de l'époque, sous le regard de de Gaulle, un personnage aussi de l'histoire, en fait.

Il décrit la vie d'Aden, pendant son enfance mais aussi plus tard, au cours de sa scolarisation, avec des anecdotes sympathiques, comme un passage de relais entre lui et sa fille. le retour sur l'enfance permet de réfléchir à la manière dont on peut transcender, se sortir d'un statut de victime dans lequel on a tendance à s'enfermer et mettre en place un processus de résilience pour pouvoir transmettre plus tard à ses enfants.

Une image que je garde en mémoire: Aden prenant sa revanche sur les « tortionnaires en herbe » de son enfance en écrivant leurs rédactions.

J'aime beaucoup les histoires de transmission familiale, de résilience alors ce roman m'a beaucoup touchée, tant par le thème que par l'écriture, nous laissant imaginer les couleurs et la culture de sa terre natale. Comment résister à quelqu'un qui aime autant les livres, les mots, se les approprie, devenant le roi de la dissertation ?

Un grand merci à NetGalley et aux éditions J.C Lattes qui m'ont permis de découvrir un superbe conteur dont j'ai très envie de connaître les autres livres…

#PourquoiTuDansesQuandTuMarches #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Je remercie chaleureusement les éditions J.-C. Lattès pour l'envoi, via net galley, de Pourquoi tu danses quand tu marches ? d'Abdourahman A. Waberi. Il fait partie de leur rentrée littéraire 2019.
Un matin, sur le chemin de l'école maternelle, à Paris, une petite fille interroge son père : « Dis papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? ».
La question est innocente et grave. Pourquoi son père boite-t-il, pourquoi ne fait-il pas de vélo, de trottinette… ?
Le père ne peut pas se dérober.
Il faut raconter ce qui est arrivé à sa jambe, réveiller les souvenirs, retourner à Djibouti, au quartier du Château d'eau, au pays de l'enfance. Dans ce pays de lumière et de poussière, où la maladie, les fièvres d'abord puis cette jambe qui ne voulait plus tenir, l'ont rendu différent, unique.
Il était le « gringalet » et « l'avorton » mais aussi le meilleur élève de l'école, le préféré de Madame Annick, son institutrice venue de France, un lecteur insatiable, le roi des dissertations....
Dis papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? est un joli roman de cette rentrée littéraire. Je ne connaissais pas du tout Abdourahman Waberi et j'ai beaucoup aimé sa plume.
Le narrateur nous emmène avec lui dans son enfance, dans ses souvenirs à Djibouti. Il saute parfois du coq à l'âne car il retourne en arrière, il parle à sa fille, lui explique plein de choses.
Je ne connais pas Djibouti, son enfance a été très différente de la mienne et j'ai trouvé ça très intéressant. Son enfance a été difficile, les enfants sont souvent cruels entre eux, on le sait. On oublie que les adultes aussi peuvent parfois être cruels...
L'enfant qu'il était a mal été soigné, voilà donc pourquoi il danse quand il marche, comme on le découvre au fur et à mesure que nous tournons les pages.
J'ai trouvé ce roman très touchant, avec un narrateur attachant. J'imagine sa petite fille écouter attentivement ses explications et découvrir avec surprise, et intérêt l'histoire de son papa.
Pourquoi tu danses quand tu marches ? n'est pas tout à fait un coup de coeur, mais je lui mets quatre étoiles et demie. C'est une bonne surprise de cette rentrée littéraire :)
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Pourquoi tu danses quand tu marches c'est ce que demande une petite fille vive , espiègle à son papa , elle a remarqué qu'il ne marchait comme tout le monde et elle lui pose la question avec ses mots d'enfants qui vont faire mouche .
Le père raconte alors son enfance dans ce pays d'enfance qui est Djibouti alors encore sous protectorat français , les premières années d'école , les brimades faites par le plus fort jusqu'à la chute dans la cour de l'école le premier jour de la rentrée , la souffrance du genou blessé mais surtout l'humiliation subie qui ne s'effacera jamais .
Des années plus tard la maladie s'installe , le diagnostic sera posé , polyo mais c'est trop tard le mal est incurable faute de médecine préventive, pas de vaccin .
Les souvenirs continuent , après la révolte due à son état , plus de jeux d'enfants , pas de vélo , il y a la découverte des mots , de la langue française, le jeune garçon lit tout ce qui lui tombe sous la main , bande dessinée en piteux état , publications diverses comme des pages de journaux , même des Nous deux , et cette évocation m'a fait sourire car j'en ai lu en cachette chez une de mes grands mères .
L'auteur rend un bel hommage à la langue française , à son amour inconditionnel à la lecture , bel hommage également à ses racines africaines surtout à sa grand mère conteuse née , qui sans savoir lire ou écrire l'a bercé de mots , d'histoires .
Avec le temps vient l'apaisement et quel meilleur exercice que s'adresser à sa fille pour qu'elle comprenne mieux ce père qui a définitivement choisi la vie , la vie qui se danse comme la fameuse chanson de Stromae .
Vous l'aurez compris , ce livre est un coup de coeur , je n'ai qu'une envie , découvrir l'auteur un peu plus.
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Alerte coup de coeur littéraire !
J'ai été absolument bouleversée par la lecture de ce roman.
Le narrateur se promène dans les rues de Paris avec sa fille, Béa, qui est encore une enfant. Une enfant qui n'a pas peur de poser des questions, qui n'a pas peur de demander à son père non pas les raisons pour lesquelles il boîte mais simplement : 《Pourquoi tu danses quand tu marches?
À cette question dont la réponse aurait pu aisément tenir en une phrase, le père de Béa va apporter une réponse (longue qui s'étire sur 250 pages) nourrie par l'incessant va-et-vient entre le passé et le présent, entre Djibouti et Paris, entre son moi enfant et son moi adulte.
Il se raconte, il raconte sa famille, sa douleur, sa souffrance, sa solitude, son mal d'amour et de reconnaissance, mais aussi ses joies. Et contre toute attente, il ne s'attarde pas tant sur la maladie qui est la cause de sa démarche dansante comme il aime à dire mais plutôt sur ses émotions et sur cette constellation d'êtres auprès desquels il grandit.
En nous parlant de lui, il nous parle de l'enfance, de la sienne comme de la nôtre. L'enfance universelle confrontée à la cruauté des enfants (souvent), à l'indifférence et à la violence des parents(parfois), à la solitude imposée.

Quelle écriture ! Quelle force imagée ! Quel bonheur de retrouver des références littéraires à peine déguisées : je pense notamment à Blaise Pascal dont la célèbre "pensée" portant sur le nez de Cléopâtre et son incidence sur la face de la Terre est mise à l'honneur. Je pense aussi à cette autre référence implicite à Amadou Hampâté Bâ lorsqu'il compare la mort de sa grand-mère à une bibliothèque qui brûle.
Voici donc un roman qui mérite que l'on s'y attarde, une histoire qui demande à être lue pour lever les dernières barrières de la mémoire récalcitrante, pour rejoindre le bastion de l'enfance et pour affranchir l'adulte de son passé et le voir se saisir du présent.
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Un jour sur le chemin de l'école, Béa, cinq ans demande innocemment à son père "Pourquoi tu danses quand tu marches ?".
Aden est pris au dépourvu et ne sait que lui répondre. Puis peu à peu il va trouver les mots, ceux qui font encore mal et qui décrivent son enfance meurtrie, ceux qu'il faut qu'elle connaisse pour savoir d'où elle vient et puisse elle-aussi se construire.
Il va laisser remonter les souvenirs de son enfance à Djibouti dans les années 70, et renouer avec l'enfant qu'il a été.
Enfant malingre, pleurnichard et toujours malade, en recherche constante d'attention, il ne connaitra la tendresse qu'auprès de sa grand-mère Nadifa, surnommée Cochise parce qu'elle est issue d'une tribu nomade et qu'elle est le chef de famille. Zahra, sa mère est très jeune et n'a pas beaucoup de patience. Elle le confie à qui veut bien de lui. Amine, son père, surnommé Papa la Tige, rêvait d'un fils qui soit solide, ce n'est pas le cas, il se détourne de l'enfant. Son travail l'accapare (il vend des bibelots aux touristes) et il rentre très tard le soir, décevant le petit enfant qui l'attend et pleure seul dans son lit. En ce temps-là, les hommes ne s'occupaient pas de la maison ni des enfants, ils étaient nombreux à ne penser qu'à leur travail. Il faut dire aussi qu'ils étaient souvent les seuls à rapporter l'argent nécessaire pour la famille.
En grandissant, alors qu'il est toujours aussi sensible et qu'il se sent différent, Aden va devenir le bouc émissaire des autres enfants qui n'hésitent pas à le harceler, en particulier Johnny, le petit caïd de la cour de récré. C'est ainsi qu'un jour, à sept ans, il se fait bousculer violemment.
A cause de ses blessures mal soignées, il contracte la polio, cette maladie qui a sévi dans son pays par manque de soins préventifs et en particulier de vaccination. Des années après, le mal est fait et il faut bien vivre avec sa patte folle, cette jambe qui ne le suit pas et qui lui donne cette démarche particulière.
C'est un enfant très seul, qui a appris à raser les murs pour ne pas se faire remarquer et donc moquer.
Heureusement, son institutrice Madame Annick, venue de France, va lui donner l'amour de la lecture et des mots ce qui va l'aider à grandir, à relever la tête, à accepter son handicap et à ravaler sa rage.

C'est un roman émouvant sur le handicap. Il n'est jamais triste car l'auteur ne s'épanche pas sur l'injustice de la vie, il expose des faits sans pathos et nous parle avec beaucoup de pudeur et de tendresse pour son personnage, du handicap lié à cette terrible maladie.
La relation qui unit ce jeune garçon à sa grand-mère est tout simplement magnifique. Elle lui donne confiance en la vie et des clés pour mieux se défendre, tout en lui donnant le goût des mots en lui racontant des histoires, elle qui ne sait ni lire, ni écrire. Devenu père, il ne cessera jamais, à son tour, de chercher et trouver les mots pour parler à sa fille.
Ce roman est donc aussi un roman d'apprentissage qui met l'accent sur l'importance de la transmission intergénération.
Le lecteur va apprendre beaucoup de choses en lisant ce roman, car l'auteur part dans le passé et l'Histoire de son pays (et du nôtre). Il nous plonge dans l'époque de la colonisation et les conditions de vie difficiles dans les TFAI (Territoire Français des Afars et Issas).
Un livre que j'ai découvert avec grand plaisir...
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Abdourahamn Waberi sur une question de sa fille Béa qui lui demande pourquoi il danse quand il marche, se remémore son enfance à Djibouti, sa difficulté à trouver sa place tant dans sa famille qu'à l'école, et à capter l'amour de sa mère et l'accident qui a endommagé sa jambe et à laissé des séquelles.

D'une enfance difficile, où il est le souffre douleur des autres enfants de l'école, une mère peu démonstrative, et un corps fragile, Abdourahman trouve la lumière dans l'attention que sa maîtresse d'école lui porte et qui lui donne le goût de la lecture.

L'auteur a développé une résilience et un optimisme indispensables pour faire face à ce manque de preuve d'amour maternel, à la pauvreté et aux conséquences de la colonisation.

J'ai beaucoup aimé ce récit, dans lequel l'auteur raconte son enfance difficile sans complaisance, sans être larmoyant avec un optimisme et une faculté à dépasser les obstacles et les drames de la vie pour n'en garder que le meilleur et transformer les difficultés en opportunités.

La plume est précise, légère malgré le sujet et lumieuse.


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C'est parce que sur le chemin de l'école, Béa, sa fille, lui demande "Pourquoi tu danses quand tu marches ?", qu'Abdourahman A. Waberi va entreprendre de lui raconter son enfance.

Né dans le TFAI, Territoire français des Afars et des Issas, d'un père peu présent et d'une mère dépassée par les besoins de cet enfant chétif, qui pleurait beaucoup, se nourrissait difficilement, l'auteur a surtout été élevé par sa grand-mère paternelle.

Cette grand-mère, il la surnommait Cochise, car elle ressemblait au grand chef indien, par sa sagesse et son grand âge, et elle lui racontait des histoires, l'histoire de son pays, d'avant la colonisation et son partage entre anglai set français, des mythes aussi ... 

Chétif, plus petit que ses congénères, bousculé dans la cour de récré, et moqué parce qu'il aimait lire, et cherchait désespérément de la lecture, son sort empirera et s'éclairera à la fois quand la polio lui attaquera sa jambe droite ! 

Alors les rêves de devenir un grand sportif nécessairement abandonnés, l'obligation de travailler pour subvenir aux besoins de la famille tombée à l'eau par son inaptitude physique il pourra lire, étudier, aller au collège au lycée et en fac en France.

Et sa vie sera changée ! 

Il ne saura pas faire du vélo, dansera quand il marche, mais il deviendra écrivain. 

Un chouette roman sur la résilience, la persévérance, et la chance saisie !
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Lu d'une traite. J'aime bien cet auteur que Marie Darrieussecq m'a fait découvrir en 2015; j'ai lu La Divine Chanson mais j'ai préféré le Passage des larmes.Je l'ai rencontré à Lille et à Béthune (à Brive ou à Paris aussi sans doute. Il est un des signataires du manifeste de 2007, parmi 44 écrivains francophones pour une "littérature-monde"
Il s'agit
-de cesser de considérer Paris comme le centre du monde littéraire
-cesser de considérer seulement l'hexagone et de parler de littératureS françaiseS d'où qu'elles viennent
(ces auteurs estiment que la francophonie a des relents de colonialisme)
-mieux vaut parler du monde plutôt que d'autofiction nombriliste.
Ont-ils été entendus?
Ici, c'est un roman qui fait le récit de la vie d'un homme originaire de Djibouti qui n'a pas connu la tendresse dont il aurait tellement eu besoin, lui l'enfant chétif, battu, insulté et mal soigné: il garde une jambe molle d'une polio non détectée et c'est ce qui lui donne sa démarche qui fait demander par Béa, petite fille, "Pourquoi tu danses quand tu marches? C'est pour répondre à sa fille qu'Aden va déterrer son passé (alors qu'il vit en France, marié à une italo-sicilienne) C'est grâce a un talent littéraire que l'ado entre au lycée et fait partie de l'élite. Enfin, il est reconnu et n'est plus celui qu'on méprise et qu'on frappe.
Ce récit court sur des années: Bea est en maternelle puis elle a neuf ans et enfin, elle est ado.
Une écriture claire et légère: pas de ressentiment du passé mais une grande tendresse envers l'enfant à qui lui et son épouse ont donné le meilleur.
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Nous sommes ici avec Béa, petite fille espiègle, qui un jour, sur le chemin de l'école, demande innocemment à son père : « Dis, papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? ». Cette simple question va éveiller chez Aden, le père, une multitude de souvenirs sur son enfance à Djibouti et il va les raconter à sa fille pour tout lui expliquer.

Autant le dire tout de suite, ce roman est un véritable coup de coeur. J'ai été conquise de la première à la dernière ligne. Que d'émotions dans ce magnifique récit. Toute l'histoire est racontée par Aden, le narrateur et le père de Béa, qui va faire appel à ses souvenirs d'enfance, dont certains sont très douloureux. J'ai été séduite par ce récit intimiste.

J'ai adoré me promener à Djibouti auprès du narrateur de ce récit. Aden est un personnage touchant, nuancé, et même par moments bouleversant. Il va narrer à sa fille les problèmes de santé et la maladie qui l'on mené à marcher de manière chaloupée. Il va narrer toute son enfance au sein de sa famille, toutes les difficultés qu'il a pu rencontrer tout au long de sa scolarité, puisqu'il a été maintes fois raillé par ses camarades à cause de ses problèmes, et finalement la renaissance qui arrive, grâce à la littérature et aux études. C'est raconté avec énormément de pudeur, sans jamais tomber dans le pathos. C'est émouvant. Ce sont les mots d'un père pour expliquer à sa petite fille ce qu'il a vécu, et c'est fort et bouleversant à bien des égards.

La plume est délicate, en adéquation parfaite avec le contexte, puisque le texte s'adresse avant tout à la fille d'Aden. L'écriture est emplie de douceur et de sensibilité. Il est vrai que parfois, j'aurais aimé avoir plus de détails sur Djibouti, une plus grande immersion, mais cela n'a en rien gâché les émotions que j'ai ressenti tout au long de ma lecture.

Ce récit délicat, empli de douceur et bouleversant m'a enchantée du début à la fin. Une histoire racontée par un père à sa fille, avec toute la pudeur possible et des mots choisis avec soin. Vous l'aurez compris, je vous conseille de découvrir cette petite pépite à laquelle je vais souvent repenser.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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C'est le récit d'un père qui veut transmettre son histoire familiale et personnelle à sa fille. Une histoire peu banale puisque, vivant à Paris, il est né et a grandi à Djibouti.
C'est une question de sa petite dernière qui le pousse à entamer ce récit. Il veut le transmettre par l'écrit car, lorsque sa grand-mère paternelle, illettrée, est décédée, il a perdu tout un pan de son histoire familiale puisqu'elle ne pouvait plus rien lui raconter.
Ce roman très intéressant nous permet, à nous, lecteurs, de découvrir la colonisation française du territoire des Afars et des Issas vue par un des ses habitants. Celui-ci a grandi dans un quartier pauvre mais parviendra à s'élever grâce à l'éducation.
C'est aussi un roman sur la transmission de génération en génération, sur l'acceptation de soi quelle que soit sa différence avec les autres.
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