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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Bea, 5 ans , avec la candeur et la franchise des enfants demande à son père dans le tumulte parisien pourquoi il danse quand il marche.
Aden se plonge immédiatement dans ses souvenirs qui l'amènent à Djibouti. Il va nous y raconter sa jeunesse , son parcours de sa naissance au milieu des années 60 jusqu'à aujourd'hui où l'innocence d'un enfant lui inspirera ce titre de roman.
Très beau roman , autobiographique , qui retrace donc le parcours d'un enfant 'différent'. Différent physiquement, du style à être persécuté, différent aussi de part son attrait pour les livres et l'écriture.
Avec beaucoup de tendresse, l'auteur nous invite chez lui, sous un toit de tôle où il attend avec impatience le vrombissement du solex de son père chaque soir. Où sa grand mère, Cochise, remplace une mère peu aimante, où la bonne semble le faire fantasmer.
Il nous fait côtoyer les vrais français de France, et pas des Belges :) , avec ce qu'il y a de meilleurs comme Annick, institutrice, ou de pire , avec certains légionnaires.
L'auteur explique avoir attendu la cinquantaine et la maturité pour écrire un livre sur sa vie. Et en effet, on sent du recul, une écriture apaisante pour décrire une enfance loin des critères établis.
La vision du colonialisme est elle aussi apaisée. Pas de racisme, pas de poncifs habituels , mais des français humains , ici bons à l'école et nuls à l'hôpital.
De la tendresse, un beau parcours d'enfance bien raconté, une plongée dans Djibouti, de la nostalgie , pourquoi tu danses quand tu marches est un livre qui se lit avec beaucoup de plaisir . J'ai mis un lien vers une video de l'auteur qui présente son livre et que j'ai trouvée très intéressante. Je ne sais pas trop si j'ai le droit mais 100% des gagnants ont tenté leur chance.

Lien : https://www.youtube.com/watc..
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****

Alors qu'ils marchent main dans la main sur le chemin de l'école, Aden et sa fille Béa, profitent de ces moments suspendus. Un jour Béa se lance et ose enfin demander à son père d'où lui vient son étrange démarche. C'est aussi avec beaucoup de courage qu'Aden racontera alors à sa petite fille son enfance à Djibouti... Et sa jambe si fragile...

Ce roman de la rentrée littéraire m'a paru doux et tendre. Pourtant, la vie d'Aden n'a rien d'un conte de fée... Il vit à Djibouti, dans les années 70, avec sa grand-mère Cochise, seule figure féminine à l'entourer de gentillesse. Sa mère trouve que son fils est trop fragile, trop malingre, fiévreux et pleurnichard.

A 7 ans, sans qu'aucun médecin ne pose de diagnostic, Aden souffre terriblement de sa jambe. Il en gardera une démarche claudiquante. La polyomélite expliquera beaucoup plus tard la douleur qu'il aura enduré...
Moqueries, surnoms, regards qui se détournent... Aden les affrontera grâce aux livres qui lui permettront de s'évader...

Si j'ai aimé ce roman c'est parce que c'est un retour à la vie. La vraie, la lumineuse, celle qui accepte de danser... C'est en replongeant dans son enfance, en affrontant ses peurs et ses douleurs, en pardonnant au sort, qu'Aden renoue avec la beauté du monde.
C'est en nommant la maladie, l'angoisse et les non-dits que ce petit garçon deviendra enfin un homme.
C'est en murmurant à l'oreille de sa fille qu'il fera entendre sa voix...

Merci à NetGalley et aux Éditions JC Lattès pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2019..
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Pourquoi tu danses quand tu marches ? Pour répondre à cette question que lui pose sa fille Béa, le narrateur va lui raconter le pays de son enfance et remonter le cours du temps pour remettre un peu d'ordre dans le fatras de ses souvenirs.

Nous sommes en Djibouti en 1970 la partie haute de la ville est habitée par les Français de France, la partie basse par les autochtones. Aden vit dans le quartier du Château d'eau. Tout le monde le surnomme le Gringalet ou l'Avorton. À l'âge de sept ans, la poliomyélite a affaibli sa jambe droite, elle se dérobe en permanence, sa démarche est chaloupée et il rêve de marcher droit comme tout le monde. À l'école, il doit faire face aux quolibets, aux insultes et aux coups de pied rageurs de Johnny le Salaud et sa bande.

Une fois de plus, dans ce roman, j'ai retrouvé toute la magie de l'écriture imagée des auteurs africains. Abdourahman A. Waberi nous fait revivre son quartier et les gens colorés qui y vivent. Il y a sa famille et en premier lieu Cochise la grand-mère comme le célèbre Indien c'est elle le chef suprême de la famille. Zahra, sa mère plus proche du Pygmée que du Viking. Papa la Tige, avec son odeur de sueur, de benzine et de tabac froid, son père qui vend des bibelots aux Français et aux rares touristes étrangers. Et aussi son colocataire en bien meilleure santé que lui, son petit frère Ossobleh.

Et puis il y a les voisins, Moussa deux oeils surnommé ainsi, car il ne maîtrise pas les pluriels compliqués, les chevals, les animals et les oeils et Askar le fou, sale comme un cochon avec son odeur de bouse de vache et de caca de nomade mêlés. Mais surtout il n'a d'yeux que pour son institutrice, Madame Annick, une Française de France, blonde aux yeux couleur émeraude comme l'eau d'une piscine propre. Elle sait lire et écrire le français.
Et puis il y a les épidémies, la dysenterie, le choléra et les cyclones.

Une écriture toute simple avec les mots d'un enfant qui nous raconte sa souffrance, sa différence, la pauvreté, la colonisation, sa découverte du français et son envie d'apprendre à lire et ses rêves.
« Depuis que j'avais contracté le virus de la polio, je n'ai jamais pu recourir à nouveau. Pourtant j'avais des rêves plein la caboche. Je me voyais bien cowboy à l'âge de sept ans, footballeur à douze, marin à dix-huit. Dessinateur de bandes dessinées à vingt-deux. »

C'est frais, c'est tendre, c'est émouvant.


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Le narrateur de ce roman, Aden Rableh, est confronté à une question gênante de sa petite fille Béa : pourquoi a-t-il cette démarche déhanchée, qui le singularise aux yeux des autres ?

Pour s'en expliquer il devra faire un retour vers son pays et ses souvenirs d'enfance, à Djibouti, alors Territoire Français des Afars et des Issas.

Enfant chétif et maladif, il n'a pas été choyé. Sa mère, trop jeune et trop marquée par la vie pour savoir être maternelle, le confie souvent à des proches ou des voisins, dont sa grand-mère, surnommée Grand-Mère Cochise car elle a l'oeil sur tout, mais qui ne se montre pas, elle non plus, très affectueuse. Son père est le plus souvent absent et lorsqu'il est là ne montre pas beaucoup d'intérêt pour Aden.

Il faut dire que la vie est très dure dans ce quartier de la basse-ville où il passera toute son enfance et son adolescence. D'une position de victime, avide d'obtenir de l'attention, il finira par découvrir, grâce à la littérature et la philosophie, une autre manière d'exister aux yeux des autres.

C'est donc le récit d'une émancipation que nous relate Abdourahman A. Waberi dans ce roman généreux mais pas trop sucré. C'est aussi d'une certaine manière une tentative de justification de ce qui pourrait apparaître comme une sorte de trahison envers les origines et la famille du narrateur. Si celui-ci trouve sa place dans le monde, c'est au prix de l'abandon de tous ceux qu'il connaissait enfant. La réconciliation est-elle possible ?

J'ai aimé ce texte, le plus souvent à hauteur d'enfant, ce qui n'exclut pas la gravité et parfois la noirceur.
Merci aux éditions JC Lattès et à NetGalley de m'avoir permis de le découvrir.
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Roman autobiographique d'un enfant de Djibouti... qui n'était pas encore Djibouti.

En réponse à une question de sa fille, celle du titre, l'auteur remonte le passé et nous conte plus qu'il ne raconte son enfance, sa famille, la vie du quartier .

Enfant chétif, ses débuts de vie furent compliqués, heureusement une grand-mère sera son point d'appui, celle qui l'aidera à grandir. Victime toute désignée des brutes de la cour d'école, les violences subies auront de lourdes répercussions sur toute sa vie. Pourtant l'école c'est le lieu des mots, de la lecture, de l'écriture tout ce qui va ancrer l'auteur dans la vie.

Avec ses souvenirs, on traverse les anciens territoires coloniaux, les hommes politiques phares d'une époque, les changements sociaux dans les groupes autochtones, les rapports entre Français de France et Français d'Afrique...

Rien de plaintif ici, si ce ne sont les pleurs d'un bébé souffrant, une acceptation, une volonté qui lui ont donné une vie riche alors que les fées avaient un peu oublié son berceau. Une belle histoire.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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L'auteur mène sa fille de six ans, Bea, à l'école quand celle-ci lui pose la question : papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? À partir de cet instant, ce livre se transforme. le père raconte alors son enfance, dans les années 70, à Djibouti, quartier du château d'eau, entre fièvre et silence. Une mère craintive, une grand-mère autoritaire qui semble faire la pluie et le beau temps, une tante perdue dans ses prières et un père qui passe ses journées à travailler dans sa boutique. C'est une atmosphère emplie de solitude, de colère, de honte. L'école va lui ouvrir un autre monde : « madame Annick », l'institutrice « française de France » mais surtout Johnny et sa bande de copains qui se mettent à le harceler. La peur de la maladie que l'on ne nomme pas, une honte diffuse, encore ce silence. Puis la circoncision : c'est « Omar le boucher » qui la pratiquera, sans anesthésie. le sujet est dur : l'écriture est pudique, rythmée. La suite je vous laisse la découvrir. C'est un style dynamique qui décrit simplement une violence partie de la pauvreté, de la colonisation. J'ai passé un très bon moment.
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C'est l'histoire (autobiographique?) d'un homme qui décide de raconter à sa fille son enfance à Djibouti.
Nous rencontrons la grand-mère, la mère, le père.
L'enfant devenu adulte qui se raconte nous parle de son amour pour les livres, mais aussi des manques d'amour qu'il a ressentis, et qui malgré ses faiblesses physiques l'ont rendu plus fort.

Le style, imagé et pourtant parfois décousu, est très agréable à lire et j'ai beaucoup apprécié cette lecture, très humaine.
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Pourquoi tu danses quand tu marches ? est une question posée par une petite fille âgée de 4-5 ans à son papa, légèrement différent, un papa qui ne fait pas de vélo ou de trottinette, comme d'autres papas.

Cette question, à la fois attentionnée et dure, va plonger ce père dans ses souvenirs d'enfance, à partir des années 1960 à Djibouti, autrefois TFAI (Territoire français des Afars et des Issas, jusqu'à l'indépendance de la République de Djibouti en 1977).

Il relate alors à sa fille son enfance difficile, l'être chétif et fragile qu'il était, peu choyé, sa relation à sa mère, sa famille, ses années d'école et j'en passe. Sa mémoire parfois brumeuse, douloureuse, nous mène petit à petit à comprendre l'origine de cette jambe boiteuse. On y sent une certaine forme d'acceptation de soi et de délivrance au fur à et mesure du récit.

Abdourahman A. waberi livre à travers ce roman le portrait poignant d'un homme et d'un pays sous protectorat français. Lecture très agréable et profondément touchante, ce fût à nouveau une belle découverte !

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Beaucoup de tendresse dans ce livre ! Tendresse envers les souvenirs de Djibouti, tendresse envers Béa, la fille du narrateur.

Tout part d'une simple phrase : @Pourquoi tu danses quand tu marches ? Phrase simple d'un enfant qui ne voit jamais son père faire du vélo, qui claudique. mais d'où cela vient-il ?
C'est là que l'auteur plonge dans ses souvenirs d'enfance, où il nous décrit ses parents (dont une mère peu aimante ou du moins angoissée), une grand-mère formidable et puis cette ribambelle de gamins qui rient de son infirmité, et sa vie à Djibouti..
A côté de cela, il y a l'amour des livres, des lettres, tel un refuge. Et beaucoup de poésie dans la narration, même si certains moments sont difficiles, posent question. Et des amours enfantines : Madame Annick, Ladane (dont la mort restera une question sans réponse)
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Pour cette rentrée littéraire 2019, Abdourahman A. Waberi nous livre un roman de transmission avec « Pourquoi tu danses quand tu marches ? » paru chez JC Lattès. Pour répondre à cette question posée par sa fille un jour sur le chemin de l'école, Abdourahman A. Waberi va dérouler les souvenirs de sa jeunesse à Djibouti dans les années 70, dans le quartier du Château d'eau avec ses parents, Papa la tige et une mère un peu jeune et trop fragile, et sa tendre grand-mère Cochise.
Alors lorsque le garçon grandit plus sensible et plus fragile que les autres, avec une patte qui traîne, sa tendre grand-mère Cochise est autour de lui pour l'entourer. L'enfant qui, sans soin minima, aurait pu rabâcher toute sa vie sa rancoeur s'il n'avait rencontré la tendresse pour s'ouvrir aux mots. Pas uniquement, ceux de la littérature mais ceux de « Paris Match », de « Nous Deux », des lettres qu'il va écrire, de ces liens épistolaires qu'il va ne cesser de développer. Tous ces mots lui ouvrent des possibles avec la rencontre d'enseignantes qui changeront le regard des camarades sur le petit estropié.
Jusqu'à la réponse à la question posée par sa fille, le rappel des souvenirs m'a semblé un peu long et désordonné. Après, le récit se fait plus émouvant et tendre, le style devient plus poétique et plus ouvert. le narrateur se confie sur son amour des mots, sur la déception de ses parents à ne pas avoir un fils fort et vigoureux comme doit être l'aîné d'une fratrie, sur les histoires que lui raconte sa grand-mère qui lui a « inculqué les bons réflexes dans sa vie », sur le pardon offert à sa mère malgré sa lointaine tendresse, sur la transmission à une petite fille élevée à l'occidentale sur sa culture d'origine.
« Pourquoi tu danses quand tu marches ? » est un roman tout en pudeur et en tendresse sur le récit d'une enfance difficile. En même temps, c'est le récit d'une tradition en héritage pour sa petite fille, Béa, âgé de 9 ans.
Lien : https://vagabondageautourdes..
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