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Omaha, danseuse féline tome 1 sur 3
EAN : 9782359546019
224 pages
Tabou Editions (24/10/2016)
3.75/5   4 notes
Résumé :
Omaha est une charmante danseuse. Plus exactement, elle est une charmante stripteaseuse. Venue de l’Amérique profonde, elle trouve un succès certain à Mipple City, une métropole au sud de Chicago. Elle y trouve surtout l’amour en la personne de Chuck, un dessinateur publicitaire un tantinet désinvolte. Face à l’Amérique bien pensante, ce couple – reflet d’une jeunesse progressiste – devra faire face à une machination ourdie par un groupe polico-économique conservate... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai enfin fini de lire les quatre volumes de l'intégrale de Omaha réédité par Tabou, dans de magnifiques livres superbement reliés et compilant des introduction de Reed Waller, Jim Vance ou Neil Gaiman qui éclairent sur la série et son apport au monde du comics. Rien que cette réédition vaut à elle seul le détour, à mon gout, les albums remettant les épisodes dans l'ordre chronologique, ce qui permet aussi de constater l'évolution du trait de Reed Waller, la série s'étant tout de même étalée sur plusieurs années.
D'autre part, ces introductions éclairent aussi sur la BD en elle-même, entre les interactions de Reed Waller et Kate Worley, amants à la vie, qui apportèrent du poids aux personnages, mais aussi la question de la censure des comics underground, qui se retrouve en filigrane du récit (mais transposé sur la censure des strip-club). Bref, le récit se suffit à lui-seul, mais de connaitre les récits autour permet de mieux en saisir le message, l'importance qu'il a eu et l'impact culturel de Omaha.

Parce que oui, ce comics a eu tout de même son petit impact. Principalement, je pense, pour l'esprit subversif qu'il défendait dans une Amérique Réganienne aux fortes valeurs conservatrices. Car même si le récit est à ranger dans le rayon érotique, je trouve que Neil Gaiman le décrit bien en parlant de récit qui suit la vie de personnes sans couper le moment où ils couchent ensemble. Et, comme il le souligne ensuite, lorsque c'est fait aussi naturellement et sans tabou, on en vient à se demander pourquoi cette sexualité non-exceptionnelle est perpétuellement cachée dans les autres oeuvres. A une période où la censure du moindre bout de sein sur Facebook ou sur Youtube est devenue la norme, où le modèle Etat-Unien de morale et de pudibonderie atteint un pic, ce genre de BD fait forte impression et rappelle que le combat pour la liberté fut long, et n'est pas fini.

Car oui, cette BD est une véritable ode à la liberté : liberté sexuelle, liberté de moeurs, liberté d'aimer et de vivre, liberté de nos choix. On y parle sexualité, homosexualité, handicapée et sexualité, prostitution, danseuses nues, amours multiples et valeurs du couple ... La BD est d'ailleurs assez naturelle là-dessus, où les comportements choqués sont montrés comme anormaux. Les protagonistes ne s'offusquent pas de grand-chose, et c'est tout à leur honneur. J'aime beaucoup comme la BD fait passer un message de tolérance dans une communauté d'ami aux moeurs, métiers et envies diverses, mais unies dans l'ouverture d'esprit.
Les personnages anthropomorphes me rappellent très facilement d'autres comics (Fritz le chat ou Donald, par exemple), permettant de jouer sur une idée d'éloignement du réel pour mieux y coller. Cela enlève complètement le côté érotique du récit, certes (sauf si vous êtes adeptes des Fandoms Furrys), mais permet aussi de mieux caricaturer une réalité. Ainsi, et cela m'a surpris énormément, un personnage se déclare communiste dans un récit américain. C'est osé, notamment pour l'époque ! On y trouvera de la bisexualité, une homosexualité montré comme tout à fait normal et sans que son histoire soit tragique du fait de sa sexualité (d'ailleurs il y a plusieurs couples homosexuels). En un sens, j'ai pensé à Sunstone, sorti plus récemment, et qui m'a semblé avoir le même message avec cette même bienveillance envers les personnages.

Eh oui, la bienveillance est aussi présente dans le récit : les auteurs aiment leurs personnages et veulent raconter leur histoire jusqu'à une fin heureuse. Ce ne sera pas facile pour autant, et Omaha tout autant que Chuck devront apprendre à grandir, évoluer et s'apprivoiser. de secrets dévoilés en conflits d'égos, ils finiront toujours par se retrouver car leur amour les porte plus que tout. C'est une épopée d'amour en presque 1.000 planches, et mon petit coeur d'artichaut n'a pas résisté.
Mais si les deux personnages principaux sont merveilleusement bien campés, aussi bien dans leurs relations que dans leurs personnalités, les personnages secondaires sont merveilleux aussi. Jerry, homme d'affaire toujours trouble mais qui se révèle un bon gars ; Joanne, femme qui se prostitue sans aucun soucis et vie sa vie de femme libre ; Rob, photographe gay ; Kurt, personnage plus traditionnel ayant parfois du mal à accepter tout ce qu'il se passe ... Il est juste dommage que le personnage de Shelley, toujours intéressant, finisse par un arc narratif un peu trouble et conclu à la va-vite à mon gout.

C'est d'ailleurs le gros point noir du récit, selon moi : sa fin. On sent que, malheureusement, Kate Worley n'a pas pu le finir de son vivant et que certaines choses sont restées un peu flou. Il fallait une fin, et elle a été posée, mais finalement je suis un peu déçu de certaines choses (Joanne et sa conclusion un peu trop rapide, Shelley et son arc assez peu compréhensible). C'est une fin qui convient et termine la série, mais je dirais que j'en suis peu satisfait. C'est dommage !

Par contre, le reste m'a vraiment transporté et fait bien l'état d'une époque. On y retrouve les magouilles politiciennes et les liens entre riches et puissants, les changements sociétaux et les transformations des villes, la morale et la rigueur bien pensante, la libéralisation des moeurs de ceux qui veulent juste vivre comme ils l'entendent. Mais aussi les espoirs d'une meilleure vie, la solidarité des classes populaires et la convergence des luttes. Ça n'est pas un pamphlet révolutionnaire, mais c'est un appel à lutter. Et c'est assez beau.
Je n'ai presque pas parlé du dessin, qui évolue sacrément au fur et à mesure de la série pour finir sur un trait précis et dynamique, assez proche de certains cartoons dans les modèles des personnages, mais qui retransmet aussi l'atmosphère d'une ville américaine assez précisément. On reconnait facilement les personnages, c'est précis ... J'ai beaucoup aimé !

Bref, je pourrais encore m'étendre sur l'oeuvre, mais je dirais simplement qu'après avoir enfin pu lire l'intégralité de l'histoire, je comprends les avis très positifs que beaucoup clament autour de cette BD. Elle a certainement dénoté à son époque, et je dirais presque qu'elle a encore de quoi faire grincer des dents aujourd'hui. Pas sur que le puritanisme présent sur Internet apprécierait cette BD qui n'hésite pas à tout montrer sans rien cacher. Mais, en même temps, cette sexualité n'est jamais érotisé, à mon sens, et fait simplement parti de la vie des personnages. Alors pourquoi le cacher ? C'est entre deux adultes consentants, rien de plus.
Une oeuvre très sympathique, assez dense et longue à lire, mais qui vaut le détour. Omaha dénote dans la production massive des comics américains que j'ai pu lire, et se rapproche plus des BD comme Transmetropolitan ou Sunstone, avec un gout de l'irrévérence et de la tolérance des moeurs. Et aussi quelques tacles à l'Amérique bien pensante qui n'est pas celle que veulent vivre la plupart des protagonistes, et par extension leurs auteurs. Nous ne vivons pas en Amérique, mais certains discours entendus cette année font malheureusement bien écho à cette lutte pour vivre comme on l'entend. Ce qui rend la BD tout autant actuelle pour nous autres français !
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Omaha est une jeune danseuse, plutôt strip-teaseuse. Arrivée de l'Amérique profonde, elle rencontre beaucoup de succès à Mipple City. Elle rencontre Chuck, artiste désoeuvré et en tombe profondément amoureuse. Mais son succès va se heurter au puritanisme grandissant qui va imposer son dictât et sa moralité réactionnaire sur la ville. C'est dans la clandestinité, aidée par les notables, qu'elle pourra encore exercer son art mais les choses vont tourner au drame. Avec Chuck, elle trouve son salut dans la fuite mais…
Une vraie perle cette bande dessinée. Au départ, je pensais découvrir une simple histoire érotique, qui, pour changer des standards européens, a choisi de présenter ses personnages sous forme anthropomorphique. Pas évident d'aborder l'érotisme avec des personnages qui ont des têtes d'animaux, posées sur des corps d'humains agrémentés de queue de chat ou de chien. Résolument original, cette culture « Disney » ne sacrifie pas l'érotisme. La ligne est claire, les dessins sont fouillés, rangés dans des cases aux dimensions régulières. le scénario, quand lui, dépasse le simple érotisme. L'histoire est complexe, pleine de suspens, de rebondissements, d'amours, de haines, de violences. Nous ne sommes jamais dans la vulgarité. En fouillant un peu dans l'historique de cette bande dessinée hors du commun, on apprend que c'est pratiquement l'oeuvre de la vie des auteurs. Ils ont eu mal à parti avec les associations chrétiennes et pudibondes des USA qui ont voulu interdire la publication. Une raison de plus pour que j'ai envie de la lire. C'est le premier tome, quelques 220 pages à lire avec régal. le deuxième tome est aussi paru et normalement, l'intégralité de cette très belle bande dessinée devrait paraître en quatre tomes. Pour public averti mais vraiment à découvrir.
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Le sexe du point de vue de la femme féline. Une BD érotique et animalière. Tous les personnages sont des animaux anthropomorphes. L'héroïne Omaha est une belle chatte qui fait tourner bien des têtes. C'est certes un dessin d'une rare élégance bien que le sujet soit moins propre. Pour autant, c'est assez vieux jeu dans le concept graphique.

Même les dialogues font typiquement années 70. Bref, il faut remonter le temps pour apprécier pleinement. du coup, je pense que cela sera surtout destiné à un public moins jeune (à l'exception notable des jeunes vieux).

Omaha est une danseuse exotique de cabaret qui vient de l'Amérique profonde. Elle va se confronter à la gloire, au pouvoir, à la peur, à la moralisation. Bref, il y a tout de même un scénario travaillé. La série a perduré plus de 20 ans aux States ce qui a conforté son succès mais cela n'a jamais réellement pris dans notre pays.

Je reconnais à cette oeuvre de nombreuses qualités indéniables mais je ne me sens pas être de son public.
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critiques presse (1)
BDZoom
15 novembre 2016
Certains on taxé, à tort, de pornographique, cette série pleine de charme et de poésie.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je te suis très reconnaissant de ne pas me haïr.
Commenter  J’apprécie          40

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