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Omaha, danseuse féline tome 3 sur 3
EAN : 9782359541083
256 pages
Tabou Editions (07/03/2017)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Créée par Reed Waller (dessin) à la fin des années 70, et rejoint très vite par Kate Worley (scénario) au début des années 80, Omaha est la BD anthropomorphique la plus connue et la plus talentueuse. Inspirée de Fritz le chat (1965) et transposée au monde des années 70-80, Omaha, danseuse féline est une BD en feuilletons sur près de 1 000 pages qui racontent les aventures sentimentales de Omaha, une danseuse nue, et de Chuck, l'héritier d'un dandy millionnaire, pris... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Omaha avait avoué à Chuck, son compagnon, qu'elle est encore mariée même si ça fait des années qu'elle a quitté son mari. Elle ne sait même pas où il est. Mais Chuck est choqué qu'Omaha lui ai caché son mariage et le prend de travers. Omaha se sent incomprise et décide alors de quitter Chuck, du moins pour un certain temps. Elle s'enfuit dans une petite ville de l'Amérique profonde et change de couleur de cheveux et de nom. Pendant ce temps, son amie Shelley, restée invalide, tente de se rééduquer au prix de lourds efforts. La ville de Mipple City est secouée par le meurtre du sénateur Bonnet, la prostituée, qui est aussi une connaisssance d'Omaha, Joanne Follett est injustement suspectée du meurtre du politicien véreux. Chuck est secoué par le départ d'Omaha mais aussi par la mort encore récente de son père et de l'apparition de sa mère qu'il croyait morte. Bonner, le politicien qui tentait de nettoyer la ville de ses prostituées et aussi des bars dans lesquels s'éfeuillaient les stripteaseuses , avait visiblement un rapport avec la disparition de la mère de Chuck. Omaha, après avoir tenté de travailler dans une boîte comme secrétaire, boîte dirigée par des machos, démissionne et trouve un emploi de stripteaseuse dans le bar local. Elle devient très vite amie avec Cece, une danseuse noire et homosexuelle…
Ce troisième tome était annoncé pour l'automne 2017. C'est dire que je l'ai attendu. Cette bande dessinée particulière est vraiment extraordinaire. En premier lieu dans le choix des auteurs qui ont pris le parti de représenter des personnages anthropomorphiques et de les plonger dans un monde on ne peut plus réaliste. Tous les personnages ont donc des têtes d'animaux avec une queue de chat si l'âge personnage à la tête d'un chat, avec une queue de lapin si le personnage a une tête de lapin mais ils ont tous un corps humain. Ce qui fait que les femmes sont très féminines et les homes souvent très virils. Ce choix offre aux auteurs une liberté totale. Aucune pudeur dans les scènes de tendresse mais aussi toujours beaucoup d'émotions transmises par ces visages qui ne sont pourtant pas humains. Les attitudes des corps sont formidables. Les auteurs en profitent pour aborder tous les sujets dérangeant la morale chrétienne et pudibonde de la « bonne » société américaine. L'homosexualité masculine et féminine, la bisexualité, l'adultaire, la prostitution, l'exhibitionnisme des srtipteaseues, l'amour des personnes plus âgées ou handicapées, tout y passe sans tabou et le sexe n'est pas le prétexte de l'histoire, il est juste un outil pour rendre plus vraisemblable le récit. Il nous montre juste la vraie vie. le scénario est dense. Il aborde des sujets politiques, il nous montre les dérives des politiciens qui crient haut et fort le scandale face à la débauche alors que dans leur vie privée, ils sont de vrais perverts et frustrés. le scénario est aussi policier, avec cette enquête qui s'embourbe autour de l'assassinat du sénateur Bonner, qui semble avoir un lourd passé et traîner de nombreuses casseroles dériver lui. Il y a aussi des personnages vraiment attachants, comme cette vielle dame qui loge Omaha ou ses bonnes amies. Bref, une bande dessinée atypique et vraiment passionnante. Lu en format PDF téléchargé sur le site de la Musardine avec une magnifique numérisation. Je déséspère déjà du délai de publication du quatrième et dernier tome.
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J'ai enfin fini de lire les quatre volumes de l'intégrale de Omaha réédité par Tabou, dans de magnifiques livres superbement reliés et compilant des introduction de Reed Waller, Jim Vance ou Neil Gaiman qui éclairent sur la série et son apport au monde du comics. Rien que cette réédition vaut à elle seul le détour, à mon gout, les albums remettant les épisodes dans l'ordre chronologique, ce qui permet aussi de constater l'évolution du trait de Reed Waller, la série s'étant tout de même étalée sur plusieurs années.
D'autre part, ces introductions éclairent aussi sur la BD en elle-même, entre les interactions de Reed Waller et Kate Worley, amants à la vie, qui apportèrent du poids aux personnages, mais aussi la question de la censure des comics underground, qui se retrouve en filigrane du récit (mais transposé sur la censure des strip-club). Bref, le récit se suffit à lui-seul, mais de connaitre les récits autour permet de mieux en saisir le message, l'importance qu'il a eu et l'impact culturel de Omaha.

Parce que oui, ce comics a eu tout de même son petit impact. Principalement, je pense, pour l'esprit subversif qu'il défendait dans une Amérique Réganienne aux fortes valeurs conservatrices. Car même si le récit est à ranger dans le rayon érotique, je trouve que Neil Gaiman le décrit bien en parlant de récit qui suit la vie de personnes sans couper le moment où ils couchent ensemble. Et, comme il le souligne ensuite, lorsque c'est fait aussi naturellement et sans tabou, on en vient à se demander pourquoi cette sexualité non-exceptionnelle est perpétuellement cachée dans les autres oeuvres. A une période où la censure du moindre bout de sein sur Facebook ou sur Youtube est devenue la norme, où le modèle Etat-Unien de morale et de pudibonderie atteint un pic, ce genre de BD fait forte impression et rappelle que le combat pour la liberté fut long, et n'est pas fini.

Car oui, cette BD est une véritable ode à la liberté : liberté sexuelle, liberté de moeurs, liberté d'aimer et de vivre, liberté de nos choix. On y parle sexualité, homosexualité, handicapée et sexualité, prostitution, danseuses nues, amours multiples et valeurs du couple ... La BD est d'ailleurs assez naturelle là-dessus, où les comportements choqués sont montrés comme anormaux. Les protagonistes ne s'offusquent pas de grand-chose, et c'est tout à leur honneur. J'aime beaucoup comme la BD fait passer un message de tolérance dans une communauté d'ami aux moeurs, métiers et envies diverses, mais unies dans l'ouverture d'esprit.
Les personnages anthropomorphes me rappellent très facilement d'autres comics (Fritz le chat ou Donald, par exemple), permettant de jouer sur une idée d'éloignement du réel pour mieux y coller. Cela enlève complètement le côté érotique du récit, certes (sauf si vous êtes adeptes des Fandoms Furrys), mais permet aussi de mieux caricaturer une réalité. Ainsi, et cela m'a surpris énormément, un personnage se déclare communiste dans un récit américain. C'est osé, notamment pour l'époque ! On y trouvera de la bisexualité, une homosexualité montré comme tout à fait normal et sans que son histoire soit tragique du fait de sa sexualité (d'ailleurs il y a plusieurs couples homosexuels). En un sens, j'ai pensé à Sunstone, sorti plus récemment, et qui m'a semblé avoir le même message avec cette même bienveillance envers les personnages.

Eh oui, la bienveillance est aussi présente dans le récit : les auteurs aiment leurs personnages et veulent raconter leur histoire jusqu'à une fin heureuse. Ce ne sera pas facile pour autant, et Omaha tout autant que Chuck devront apprendre à grandir, évoluer et s'apprivoiser. de secrets dévoilés en conflits d'égos, ils finiront toujours par se retrouver car leur amour les porte plus que tout. C'est une épopée d'amour en presque 1.000 planches, et mon petit coeur d'artichaut n'a pas résisté.
Mais si les deux personnages principaux sont merveilleusement bien campés, aussi bien dans leurs relations que dans leurs personnalités, les personnages secondaires sont merveilleux aussi. Jerry, homme d'affaire toujours trouble mais qui se révèle un bon gars ; Joanne, femme qui se prostitue sans aucun soucis et vie sa vie de femme libre ; Rob, photographe gay ; Kurt, personnage plus traditionnel ayant parfois du mal à accepter tout ce qu'il se passe ... Il est juste dommage que le personnage de Shelley, toujours intéressant, finisse par un arc narratif un peu trouble et conclu à la va-vite à mon gout.

C'est d'ailleurs le gros point noir du récit, selon moi : sa fin. On sent que, malheureusement, Kate Worley n'a pas pu le finir de son vivant et que certaines choses sont restées un peu flou. Il fallait une fin, et elle a été posée, mais finalement je suis un peu déçu de certaines choses (Joanne et sa conclusion un peu trop rapide, Shelley et son arc assez peu compréhensible). C'est une fin qui convient et termine la série, mais je dirais que j'en suis peu satisfait. C'est dommage !

Par contre, le reste m'a vraiment transporté et fait bien l'état d'une époque. On y retrouve les magouilles politiciennes et les liens entre riches et puissants, les changements sociétaux et les transformations des villes, la morale et la rigueur bien pensante, la libéralisation des moeurs de ceux qui veulent juste vivre comme ils l'entendent. Mais aussi les espoirs d'une meilleure vie, la solidarité des classes populaires et la convergence des luttes. Ça n'est pas un pamphlet révolutionnaire, mais c'est un appel à lutter. Et c'est assez beau.
Je n'ai presque pas parlé du dessin, qui évolue sacrément au fur et à mesure de la série pour finir sur un trait précis et dynamique, assez proche de certains cartoons dans les modèles des personnages, mais qui retransmet aussi l'atmosphère d'une ville américaine assez précisément. On reconnait facilement les personnages, c'est précis ... J'ai beaucoup aimé !

Bref, je pourrais encore m'étendre sur l'oeuvre, mais je dirais simplement qu'après avoir enfin pu lire l'intégralité de l'histoire, je comprends les avis très positifs que beaucoup clament autour de cette BD. Elle a certainement dénoté à son époque, et je dirais presque qu'elle a encore de quoi faire grincer des dents aujourd'hui. Pas sur que le puritanisme présent sur Internet apprécierait cette BD qui n'hésite pas à tout montrer sans rien cacher. Mais, en même temps, cette sexualité n'est jamais érotisé, à mon sens, et fait simplement parti de la vie des personnages. Alors pourquoi le cacher ? C'est entre deux adultes consentants, rien de plus.
Une oeuvre très sympathique, assez dense et longue à lire, mais qui vaut le détour. Omaha dénote dans la production massive des comics américains que j'ai pu lire, et se rapproche plus des BD comme Transmetropolitan ou Sunstone, avec un gout de l'irrévérence et de la tolérance des moeurs. Et aussi quelques tacles à l'Amérique bien pensante qui n'est pas celle que veulent vivre la plupart des protagonistes, et par extension leurs auteurs. Nous ne vivons pas en Amérique, mais certains discours entendus cette année font malheureusement bien écho à cette lutte pour vivre comme on l'entend. Ce qui rend la BD tout autant actuelle pour nous autres français !
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critiques presse (1)
BDZoom
30 novembre 2018
Créée à la fin des années 70 par Kate Worley et son mari Reed Waller, « Omaha » est une bande dessinée zoomorphique au doux parfum des années de révolution sexuelle.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- ... Je vais travailler au PIP'S.
- J'ai entendu dire que les hôtesses de bar se font de bons pourboires.
- On ne m'a pas engagée comme hôtesses mais comme danseuse.
- Une danseuse qui se trémousse ?
- Oui... J'imagine que vous voudrez que je déménage... Je comprendrais, hein.
- Mais enfin, ma petite, qu'est-ce qui vous fait penser ça ? Ce sera sympathique d'avoir quelqu'un qui travaille dans le show-business !
- Vous voulez dire que... vous ne trouvez pas ça immoral ?
- Pourquoi ça le serait ? Vous êtes adulte, tout comme les clients qui aiment voir de jolies filles. Les fermetures d'usine, ça, c'est immoral !
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