Daniel Walther est bien connu des amateurs de science-fiction. En réalité il fut plus un écrivain de fantastique, de spéculative-fiction, qui écrivait comme s'il voulait exorciser ses propres démons, ses propres fantasmes.
Toute sa production tend à le montrer comme un écrivain torturé. Ses « héros », ses personnages plutôt, car les protagonistes de ses histoires sont plus proches de l'antihéros étymologiquement parlant, ses personnages donc se conduisent en individus traumatisés, perdus dans un univers qui n'est pas le leur, qui ne peut être le leur.
En utilisant parfois une certaine verdeur, une certaine trivialité, une outrance dans l'écriture ou la description scénique,
Daniel Walther stigmatise ses personnages, les engluant, les torturant moralement, les culpabilisant.
Tigre n'échappe pas à cette règle.
Tigre, c'est le nom du personnage central, qui, tueur et amnésique, ne sort que la nuit afin de perpétrer ses forfaits.
Conduit par une voix intérieure, il ne sait pas pourquoi il tue, mais il s'y sent obligé, et accomplit alors un acte qui selon les circonstances devient un acte de défense ou un acte de rejet.
Rejet de soi et d'une société morcelée en clans, en sectes, avec ses nantis, ses vigiles, ses milices, sa pègre, son gouvernement fantôme, le tout porté à un paroxysme insoutenable.
Sur toute l'oeuvre règne le spectre de
Lovecraft, lequel a influencé bon nombre d'auteurs talentueux et qui reste un géant et une référence littéraire de la S .F. et du fantastique.
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