Un univers évocateur et de qualité brille dans ce roman, avec un Pitch bien fait qui est entre la canonnière du Yang Tsé , Apocalypse Now et le Désert des tartares.
Avec ces trois références , vous saisissez exactement je pense l'ambiance de ce Planète Opéra où un aspect de la conquête illégitime d'un monde ,sombrera dans les miasmes de la guerre asymétrique approchée ici , par le biais d'un micro-combat emblématique d'un tout plus vaste qui reste à être imaginé par le lecteur.
J'aime beaucoup Daniel Walter , ce fût un grand créateur d'univers et un As pour ce qui est de l'exploitation de la thématique du contact en SF.
Ce roman a une histoire car il est la reprise et l'extension d'une nouvelle de l'auteur intitulée : La canonnière de
l'épouvante .
C'est une navette fluviale fortifiée qui avance sur les eaux d'un fleuve extraterrestre dont les rives sont peuplées par des êtres dangereux , dissimulés et aussi vindicatifs que insaisissables.
En même temps le rythme du texte est dominé par une lenteur incontestable, par l'angoisse , le risque qui plane ,la lassitude, surtout l'anonymat absolu de l'ennemi invisible mais qui existe du fait des effets de ses actes (réels ou imaginés) et enfin les nuits compliquées des personnages.
Il y a une progression car un jour les rêves font place à une réalité mortifère qui leur ressemble et les dépassent même.
Les êtres dangereux contre lesquels se battent ces soldats humains sur ce monde lointain ,sont autant rêvés, imaginés et tangibles et souvent en même temps.
Cela matérialise une sorte de combat bien réel , mais plongé dans une tonalité presque onirique qui confine aussi à la folie , un peu au délire au minimum, dans un environnement et un décorum étrangers extraterrestre réussi du point de vue romanesque. .
Ce roman et son auteur furent gratifiés du Grand Prix de l'Imaginaire , à la rubrique roman, en 1980.