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"Un éternel présent. Voilà comme il passait, notre temps."
Antoine Wauters a beaucoup écrit sur l'enfance et, dans "Le plus court chemin", il se décide à nous livrer la sienne dans les Ardennes belges sans wifi. le petit Antoine porte en lui les thèmes de l'auteur ( la nature, la mort, la famille, la recherche du mot qui fera sens...) et qui le construiront en tant qu'homme. Dans ce récit bref, toute sa sensibilité poétique est mise en oeuvre pour toucher les lecteurices en plein coeur. "Le plus court chemin" sera publié à la rentrée littéraire 2023 et je sais déjà qu'il fera partie de mes coups de coeur inconditionnels (à peine fini j'ai déjà envie de le relire).
Par contre, ne faites pas comme Antoine Wauters, se brosser les dents pendant 57 secondes, ce n'est pas assez.
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Quel immense talent faut-il pour écrire un chef-d'oeuvre qui parle de son parcours personnel, des souvenirs de son enfance, de sa découverte de l'écriture sans jamais se mettre en avant de façon égocentrique ?

Il faut un talent comme celui de Antoine Wauters, immense donc, pour écrire un livre comme celui-là, un livre d'odeurs et de sensations, un livre dont j'ai relu chaque page à peine venais-je de la finir juste pour le plaisir de goûter encore mieux les mots.
Il faut un talent comme celui de Antoine Wauters pour choisir si bien les mots qu'ils creusent et déterrent le grand rien et le grand tout que laisse le passé, ne nous faisant sentir dans leur sillage que l'odeur de la terre et les fantômes des disparus, la poésie d'une Belgique révolue et la mélancolie d'un adulte devenu écrivain pour être au plus près du silence.
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Le plus court chemin pour Antoine Wauters c'est celui de l'écriture.
L'écriture ici, c'est celle des « années magiques », celle de l'enfance, du souvenir de la mère, du père, de la famille, de la région, du village, la trace encore d'un temps révolu, celui des années 1980, l'idée, encore - comme le dit Pasolini cité dans ce livre - que : « tout ce que nous avons aimé nous est enlevé à jamais ».
C'est par petite touche que Wauters donne une idée du désordre de sa jeunesse, de sa passion pour la lecture puis l'écriture, mais loin de nous convier une soirée diapositives, ce jeune auteur belge nous donne à ressentir des sons, des odeurs, des sensations… tout se tien dans ce récit intime qui traque les failles des uns et des autres, y compris de celle de l'écrivain, celui-là même qui fend la glace à coup de crayon pour révéler les subtilités des relations humaines en général et familiales en particulier. C'est un livre à la mélancolie profonde et généreuse ; c'est aussi un livre fébrile et nerveux qui met en évidence les malheurs de notre époque et sa quête effrénée de bonheur instantané au détriment de la liberté ; c'est un peu le livre qui fait le lien entre « le monde d'hier » de Zweig et « le Livre de ma mère » d'Albert Cohen, mais c'est surtout l'ouvrage d'un auteur qui construit une oeuvre avec soin et dont on peut saluer ici la maturité. Beau.
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Que ce livre est beau !!!
Les pages sont comme des pièces d'un puzzle, correspondant à des fragments de vie.
C'est le récit d'un enfance simple, aimée, entourée des siens comme un retour aux sources.
Avec toutes les pièces Antoine Wauters chemine son rapport a l'écriture et la compréhension de l'homme qu'il est devenu.
C'est un livre sur l'écriture, sur les mots qu'on écrit plutôt que de les dire.
Le paquet de marque-page peut facilement y passer !!

Fan de Deborah Lévy lisez ce livre vous aimerez!

« Lire prépare à faire face au bruit général. C'est une armure de sens. Je ne vais nulle part sans avoir lu » page 123
« Il n'y a que quand j'écris que je ne pèse rien » page 52
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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"Le plus court chemin" est une autobiographie fragmentée dans laquelle Antoine Wauters raconte son enfance passée près de Comblain-au-pont. Endroit qui est à la fois fait de campagne et de carrières de pierres.

L'auteur nous donne à lire son enfance en petits chapitres à la façon des pièces d'un puzzle servant à reconstituer une image, une photographie que l'auteur cherche à partager, mais surtout une atmosphère, une ambiance, des sons, des odeurs, des marques des produits usités, etc. Ainsi que des noms propres d'adultes et d'amis, de copains, des gens de la famille, le tout baignant dans un environnement de paysages de campagne, de terres à cultiver, de jardin à travailler. Et venant coloriser le tout, l'auteur nous transmet les émotions (l'ennui, la solitude, la joie, les petits plaisirs, les relations, l'école, etc.) qu'ont suscité le côtoiement et la fréquentation quotidienne de cet univers familial.

Et d'autre part, en même temps qu'il nous donne à voir son enfance, l'auteur cherche à comprendre en quoi cette enfance a été constitutive du terreau qui va, plus tard, éveiller en lui un désir d'écrire et par la suite, sa vocation d'écrivain. Il trouvera des réponses notamment dans le langage usité autour de lui durant l'enfance comme les mots et les expressions qu'il entend prononcer tous les jours. Un environnement familial du premier cercle auquel va se juxtaposer un second, celui des oncles et des tantes d'origine flamande. Ce cercle va aussi apporter au petit garçon, des sonorités langagières. Et les deux cercles vont alimenter sa mémoire en mots et en langage. Partant de là, Antoine Wauters va mener une profonde réflexion sur sa condition d'écrivain et à quoi, selon lui, l'écriture lui sert et lui est nécessaire.

Tout ceci pour dire qu'Antoine Wauters nous offre à lire là, sans doute, un de ses livres les plus intimes. Et selon moi, un de ses meilleurs livres. Les chapitres où il décrit son enfance est un agencement subtil de nostalgie, de mélancolie et de joies. On sent à la lecture que l'écriture de ses chapitres ont fait l'objet d'un travail minutieux. Les mots ont été choisis et pesés afin de condenser au maximum le récit et éviter de trop longues descriptions qui auraient pu rendre pesante la lecture. On reconnait bien là le style d'Antoine Wauters déjà éprouvé dans ses livres précédents.

En résumé, un très beau livre. Une lecture émouvante des chapitres dédiés aux souvenirs de l'enfance, couplée à une belle introspection réflexive sur l'écriture et la condition d'écrivain.
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« Jai vécu jusqu'à mes dix-huit ans dans un petit village d'Ardenne où mon imagination se trouve encore. Que je le veuille ou non, tout ce que j'écris vient de là : des quelques mètres carrés du hangar à poules de Papou, de l'odeur des fraises qu'il cultivait derrière l'église, face aux collines de Hoyemont, au-dessus de l'Ourthe et de l'Amblève, des silos à foin de la ferme de Jacques Martin, des bêtes sachant d'instinct trouver le bonheur, des machines agricoles défoncées par l'usage, dans le purin. »

Le plus court chemin, Antoine Wauters @editionsverdier @antoinewauters #rentreelitteraire2023

Ce roman évoque les réminiscences de l'enfance comme un paradis perdu qui continue à illuminer la nuit des souvenirs de milliers d'étoiles…

L'auteur nous parle de ses parents, de ses grands-parents, de son village, de tout ce qui composa son enfance, vécue à la campagne…

J'aime sa manière de se raconter, de nous emporter par la magie de ses mots, qui résonnent comme de la poésie en prose!

« J'ai longtemps vécu, et vis encore, avec le sentiment que les mots sont la seule vraie présence en moi. Ce qu'il y a de plus tangible. Pas mon coeur ni mes mains. Leur incessant passage, leur calme violent, leur éclat. Je ressens comme une certitude que l'écriture n'est pas une activité. C'est un pays, un lieu qui me devance et vers lequel je tends. le seul endroit où l'on peut me trouver - et le seul où je me trouve. Partout ailleurs, je n'y suis pas. Je n'ai lieu que là. »

Il n'y a pas de mots pour décrire ce roman qui se déguste lentement, comme un Fruitella, un parfum d'enfance et de littérature où les mots expriment bien plus que ce que l'on imagine…

« Avant d'être un acte d'expression, écrire est un acte d'écoute. Il faut longtemps se taire et apprendre à entendre, puis seulement parler. »

Cet auteur belge est particulièrement talentueux et tellement modeste pour autant!

« Que mes livres me mènent loin de ma grange reste incompréhensible, bizarre. Mais c'est ce qui me sauve de mes ruminations, de mes démons et de la lente léthargie des jours ordinaires. Il y a un plaisir fou à sortir de soi. »

Un livre où l'auteur nous emporte au gré de sa plume, au pays de l'enfance et des souvenirs, mais aussi au fil de ses doutes et de ses questionnements… un livre sincère, profond, drôle aussi, tendre et beau!

Un auteur, qui a déjà reçu plusieurs prix pour certains de ses romans, à découvrir si ce n'est déjà fait 🌟
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Il ne s'agit pas vraiment ici d'un roman, mais d'une suite de réflexions, de ressentis, de transmission de souvenirs, de partage de soi, qui virevoltent entre les années quatre-vingt et notre époque. Antoine Wauters nous transporte dans son enfance, à un moment où il n'y avait besoin pour jouer que de son imagination et d'objets du quotidien. Il nous parle de ses parents, de son jumeau si différent, de ses oncles et tantes flamands, de l'école, des enfants du village, de la nature qui les entoure… Mon petit carnet d'extraits s'est complété de plusieurs lignes, et les deux extraits que je vous partage ne sont que deux toutes petites fenêtres sur ce si beau texte.

Antoine Wauters a deux ans de moins que moi, a grandi dans des campagnes voisines des miennes, et vit désormais dans le village d'à côté. Je me retrouve dans ses références, dans son approche de la vie quotidienne, tout comme j'ai été interpellée par sa relation à l'écriture. Les mots jaillissent de son crayon pour être couchés sur papier, et derrière ces mots qui s'échappent de lui se trouvent le vide et le silence. de mon côté, ces mots sortis de lui, je les absorbe et m'en nourris en m'en pourléchant le coeur et l'esprit. du silence naît la plénitude… cela a toujours été vrai, mais je ne l'avais jamais envisagé en termes de lecture. Et pourtant…

En résumé, une lecture magnifique, un retour en enfance, un brin doux-amer, et un auteur que j'ai envie de continuer à découvrir.
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Antoine Wauters dans ce nouveau livre se confie. Il écrit ses réflexions, des anecdotes et des moments de son enfance qui tiennent en quelques phrases à chaque fois.

Si on apprécie et connaît bien l'auteur ces paragraphes nous feront sourire. La forme du roman est bien choisi, il se lit vite mais bizarrement il reste des temps morts malgré le peu de matière…

Beaucoup de réflexions en vrac, Antoine Wauters le dit lui-même, il s'agit d'un puzzle d'idées. Et durant cette lecture j'alternais constamment entre « je m'ennuie » et « oh incroyable ».

Les réflexions personnelles sur sa famille, les lieux et activités ne m'ont absolument pas intéressés (mon manque de connaissances de l'auteur y a peut-être contribué…) mais pourtant j'étais passionnée par son rapport aux autres et à l'écriture même si je restais sur ma fin comme chaque idée ne fait que quelques lignes…

J'aurais adoré qu'il développe ou se consacre à son amour de l'écriture, son questionnement dans le rejet des autres et de la quête d'être seul, ou encore le paradoxe entre écrire un roman (activité solitaire) et devoir en faire la promo qui nécessite une présence et le devant de la scène.

Il s'agit d'un bon roman si vous appréciez Antoine Wauters et que vous voulez en découvrir plus sur lui mais cette lecture autobiographique ne pourra pas toucher tout le monde et bien que ce livre soit joliment écrit et dynamique l'ennui risque de subsister !
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Avec ses doutes, ses fulgurances et sa poésie, le plus court chemin est une subtile et tendre, mais aussi parfois sombre et douloureuse, réflexion sur ce qui se joue lorsque l'on se met à écrire son enfance. Antoine Wauters parvient à trouver les mots justes et denses pour dire le manque et l'amour dont elle est immanquablement pétrie de même que ce qu'elle dépose en chacun à jamais.
Lien : https://marenostrum.pm/antoi..
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Antoine Wauters livre des bribes de son enfance en Belgique sous forme de petits instantanés. Une enfance des années 80 loin des réseaux sociaux et de l'hyperconsommation. Derrière l'écrivain, on aperçoit un petit garçon tourmenté, qui se pose beaucoup de questions, certaines inattendues chez un enfant. (« Qu'est-ce qui fait que je ne peux pas me supprimer alors que sans arrêt je commente mes pensées, que je me regarde vivre et que je ressens, à chaque instant, toute la distance qui me sépare de moi ? J'ai huit ou neuf ans quand cette pensée me traverse. Elle reste l'énigme de ma vie.» p. 190) le plus court chemin est l'histoire d'un retour aux sources, d'une lente distillation de ce qui deviendra plus tard du matériau d'écriture, et d'une (intense) réflexion sur le processus de création. le tout très agréablement écrit.
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