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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ostende, une ville à laquelle j'accorde un intérêt un peu particulier : une ville quasi mythique dans la famille de mon cher-et-tendre. Pour moi, que les souvenirs d'enfance ramènent davantage vers la garrigue provençale et qui n'aime rien tant que la chaleur et la lumière dorée des fins d'après-midi méditerranéennes, l'attrait pour cette station balnéaire ayant subi de lourds dommages durant la Seconde Guerre mondiale reste un peu difficile à appréhender... Aussi ce titre m'a-t-il aussitôt attirée. Allais-je enfin entrer dans cette Ostende que l'on m'a décrite, la patrie des peintres Ensor et Spilliaert, le rendez-vous à la mode des artistes et des intellectuels de la première partie du XXe siècle ?

En cet été 1936, Stefan Zweig choisit de rejoindre la célèbre station balnéaire belge qu'il connaît déjà et qui reste pour lui synonyme de bonheur. Il y retrouve son ami Joseph Roth, qui, contrairement à lui, est financièrement démuni. L'admiration qu'ils se vouent mutuellement est le ciment de cette amitié qui ne manque pas de surprendre, tant les deux hommes sont à l'opposé l'un de l'autre.
Alors que la peste brune s'impose en Allemagne, de nombreux intellectuels voient leurs oeuvres interdites de publication et fuient leur pays. En cette période estivale, ils se retrouvent dans les cafés où règne encore une certaine douceur de vivre, essayant de renouer avec la légèreté, de croire que le pire ne va pas advenir. Ils établissent des contacts pour être publiés à l'étranger, en Amérique notamment. Ils s'efforcent de continuer à vivre et à créer, sachant pertinemment que l'Europe court à sa perte.

Volker Weidermann dépeint l'atmosphère délétère des années d'avant-guerre. Il montre l'inquiétude grandissante face à la tyrannie que les artistes sont les premiers à subir par l'interdiction, voire la destruction de leurs créations.
Quant à la ville d'Ostende, on en perçoit un peu de la splendeur passée. Mais le chapitre final vient nous rappeler ce qu'elle est aujourd'hui devenue, une ville qui a perdu les traces de son histoire, à l'aspect un peu fantomatique, sur laquelle plane encore cependant la mémoire de l'étonnant James Ensor.

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Le titre pourrait être "Avant l'apocalypse" ou quelque chose de plus évocateur que le nom d'une cité balnéaire démodée.
Un groupe d'écrivains et d'intellectuels se rassemble pendant quelques mois, fuyant l'orage qui menace à l'est, les gros nuages noirs du nazisme et de l'antisémitisme, du totalitarisme qui va faire bientôt des millions de morts dans les populations civiles d'Europe et causer d' effroyables destructions, pilonnant des km2 de territoire, préparant secrètement le feu nucléaire qui sera finalement utilisé par les Américains.
En 1936, la menace est déjà très visible, en Allemagne, en Italie, en Espagne, les persécutions, les arrestations et les meurtres terrorisent les opposants aux régimes fascistes. Il faut fuir à l'étranger, se cacher, ou résister. Mais pour beaucoup, l'exil est une souffrance, et les écrivains ne sont pas des guerriers.
Les années 30 voient l'éclosion d'un fort réseau international d'intellectuels pacifistes et progressistes, mais leur échec devant la montée des dictatures est cuisant. Ils n'ont pu endiguer cette marée noire, mais nous pouvons aujourd'hui lire leurs oeuvres, celles de Koestler, de Zweig, de Roth, de Rilke, de Schnitzler, qui ont échappé aux flammes des autodafés.
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Rencontres fictives ou réelles ? .....qu'importe. Volker Weiderman, met en scène des exilés fuyant le nazisme, se retrouvant à Ostende, le temps d'un été. Ils sont tous de bonnes raisons : leurs livres sont brulès sur la place publique en Allemagne, parce qu'ils ne sont pas conforme aux doctrines nazies ou parce que les auteurs sont juifs. D'autres ont fui pour des raisons politiques dès l'avènement d'Hitler au pouvoir, ou sont communistes....Parmi eux, Stefan Zweig, auteur riche et reconnu accompagné de sa secrétaire Lotte Almann, Joseph Roth, auteur alcoolique, sans le sou accompagné de sa maitresse Irmgard Keun , Arthur Koestler, Egon Erwin Kisch ...
Stefan Zweig connait cette station belge flamande de bord de mer où il séjourna au cours de la première guerre mondiale et se lia d'amitié avec Emile Verhaeren.
Volker Weiderman s'appuie sur des correspondances réelles entre ces hommes et femmes pour imaginer ces rencontres, ces conversations autour d'une table de bar, et ainsi nous faire mieux connaitre l'engagement littéraire ou politique de ces exilés, les soutiens littéraires ou financiers qu'ils s'apportaient, l'amitié qui les unissait, leurs divergences.
La tempête qui allait bousculer l'Europe et le monde et qui déjà leur coupait la parole dans leur pays de naissance, s'annonçait. Déjà elle tentait de détruire leur culture.
Une occasion pour le lecteur d'appréhender L Histoire sous un aspect particulier, de mieux connaître chacun de ces hommes et femmes, de s'intéresser à leurs écrits.
Et qui sait d'en parler dans une prochaine chronique...

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C'est l'été à Ostende, petite ville balnéaire sur la côte belge. La population, à l'image de la station est élégante. Nous sommes en 1936. le soleil est très haut dans un ciel bleu azur, la mer est calme, les estivants se prélassent sur la plage pendant que leurs enfants s'amusent à construire des châteaux de sable, l'atmosphère est légère, les vêtements clairs flottent au vent, les terrasses des cafés sont pleines, on entend monter des éclats de rire et pourtant...
Non loin d'ici grossit la menace, insidieuse. Elle plane depuis quelques temps déjà mais n'a jamais été aussi proche. Un grondement qui, tous le savent, va bientôt traverser la frontière. Deux mots circulent, prononcés du bout des lèvres ; antisémitisme, nazisme.
Au café Flore, des hommes et des femmes sont assis. Des intellectuels : des écrivains, des reporters. Ils se sont retrouvés ici avant l'exil. La publication de leurs livres a cessé en Allemagne. Ils sont devenus indésirables. Parmi eux, Stephan Zweig, célèbre et riche écrivain né à Vienne (La confusion des sentiments, Vingt-quatre heures dans la vie d'une femme), son ami Joseph Roth, écrivain et journaliste, pauvre et alcoolique (La marche de Radetzky), Egon Erwin Kisch, écrivain et reporter né à Prague, Irmgard keun, écrivaine allemande, qui trouvera en Roth un alter ego ( Gilgi, Ferdinand et Isabelle), Arthur Koestler, romancier hongrois (Le zéro et l'infini)...
En fuite, ils redoutent la déferlante nazie, la monstrueuse vague qui va engloutir l'Europe entière. Les discussions sont pleines de leurs angoisses sur le terrible avenir qui se profile mais malgré cela, des sourires sont esquissées, les regards se posent sur la mer si tranquille et sur les vacanciers à l'air jovial.
Ce livre est le récit d'un été pas comme les autres, une parenthèse avant les abominations de la Seconde guerre mondiale. L'auteur, en s'appuyant sur des archives et des correspondances, met en scène ces intellectuels, leurs pensées et leurs attitudes. Un tableau en clair-obsur. Un décor lumineux dans un cadre sombre. Sous le glacis, le spectre de l'horreur.
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J'aime Ostende, j'apprécie les romans de Stephan Zweig. C'est avec ses sentiments que j'ai commencé le livre de Volker Weidermann.

Il nous raconte une bel tranche de vie de tous ces intellectuels prient dans la tourmente de l'avant seconde guerre mondiale.
Cette période au bord de la grande plage d'Ostende est pour ces écrivains bannis par le régime nazi, une période de réflexion sur leur avenir et celle de l'Europe. Parce qu'ils sont juifs, communistes ou humanistes, ils vont devoir faire un choix. Résister ou fuir, avec le déchirement de quitter leur pays, leurs amis, leur idéal.
En tout cas, cet été 36, leur permet de se retrouver et encore rêver à un monde meilleur.

Roman agréable au milieu de nombreux intellectuels et penseurs de cette époque.
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Un petit roman doux-amer sur un temps d'entre-deux, où les artistes réalisent qu'ils vivent la fin d'une période, avec l'interdiction de publication pour certains, la suspicion sur ceux qui ne sont pas interdits, une atmosphère délétère. A Ostende, ils sont tout un groupe à profiter des derniers moments de calme avant la tourmente, avant que leurs chemins se séparent. Chacun vivra la période à venir à sa façon : exil, fuite, abus de tous ordres, résistance à l'ennemi... Il y a comme un voile gris sur ce groupe dans cette ville balnéaire, une tristesse qui plombe les moments de fête.

Ce livre est pour moi une petite déception. J'aime beaucoup les écrits de Stefan Zweig et j'attendais qu'il soit mis en scène avec davantage de panache, de détails. Or c'est Joseph Roth qui a la part belle dans le texte. J'ai lu un objet littéraire qui n'est, pour moi, ni tout à fait un roman, ni tout à fait une biographie. Quelques soucis de style, au début notamment, dûs à la traduction ? Bref, lecture pas tout à fait concluante pour ma part...

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Ostende 1936, un été avec Stefan Zweig, de Volker Weidermann, éd. Piranha

Pour diverses raisons personnelles, Ostende 1936 était à lire.
Le livre raconte un été d'attente, près d' une plage insouciante, quand la guerre est aux portes de l'Espagne, et que Hitler fait peur. Les Juifs sont en ligne de mire. Les écrivains émigrés s'interrogent.
Parmi eux, Stefan Zweig (1881-1942) et Joseph Roth (1894-1939) Zweig fait venir Roth à Ostende, parce qu'il a besoin de lui pour une question religieuse importante dans la nouvelle qu'il est en train d'écrire, le chandelier enterré, et parce qu'il veut jouer son rôle de frère auprès de Roth, désargenté, en désarroi sentimental, alcoolique, réclamant les conseils littéraires de Zweig.
Ces deux hommes s'opposent par bien des points, le plus âgé est un Juif de l'Ouest, appartient à l'intelligentsia, connaît le succès, est riche, vit avec une femme qui lui fait du bien, Lotte Altmann (1908-1942); le cadet est un Juif de l'Est, pauvre, dont les livres sont interdits, et sa compagne vient de faire une dépression nerveuse. L'alcool l'abîme.
Mais ils s'aiment. Roth admire Zweig qui voit en lui un vrai poète.
Ostende est la ville d'Ensor (1860-1949) l'homme qui fêtait la mort. C'est une ville de Belgique, qui représentait pour Zweig le pays de la vitalité dont le poète Verhaeren (1855-1916) sa première admiration littéraire, était une figure. Mais la guerre de 14 les a séparés, Verhaeren ayant écrit des poèmes de haine, et Zweig ne voulant qu'aimer.
En 36, Ostende réunit un groupe d'émigrés, pessimistes sur l'Espagne, le devenir de l'Autriche, des Juifs, de l'Allemagne, et de ce qui fut l'empire austro-hongrois. Zweig veut continuer à croire en ce monde civilisé, Roth a la nostalgie de la monarchie des Habsbourg.
Cependant, cet été-là est magnifique comme un soleil couchant; les deux amis sont réunis, et écrivent à quatre mains, se lisant et se corrigeant mutuellement. Roth rencontre Irmgard Keun avec qui il forme un couple heureux.
Ensor n'est pas à Ostende alors.
Mais après le départ de Zweig et de Lotte, les choses vont mal. Pour Roth dont l'éditeur ne veut plus publier les livres, qu'Irmgard est obligée de quitter, et son pays va être annexé. Il meurt à Paris, il est une épave. Pour Zweig, c'est d'abord l'euphorie à Rio, mais le désespoir de voir l'écroulement de son monde le conduit au suicide, trop impatient qu'il est de voir se lever une nouvelle aurore. Il a aussi perdu l'amitié avec Romain Rolland, pacifiste puis communiste puis fanatisé, alors que Zweig voulait lutter contre la haine avec ce qu'on avait à l'intérieur de nous.
En 2012, il ne reste rien de l'Ostende de 36, aucune trace sauf la maison d'Ensor, mort à 89 ans.
C'est un livre qui met mal à l'aise, les temps sont dramatiques, les vies bouleversées, il faut agir selon ses convictions, et on est finalement impuissant. Zweig était contre la guerre, et sans aucun doute Roth était son frère. Toute vie est complexe, et encore plus en des temps troublés; l'amitié est contaminée par cette complexité et ces troubles.
Il reste à lire Anton, ce court récit de Zweig, où il nous donne son idéal d'humanité, et La légende du saint buveur de Roth, où il semble qu'on puisse lire l'histoire de l'amitié entre Zweig et lui-même, d'après V. Weidermann.
le livre de ce dernier a le mérite de nous faire passer l'été 36, très incertain politiquement et humainement, mais en compagnie de Zweig et de Roth, ce qui est quand même quelque chose.
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