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sur 1876 notes
Publié en 1895, La machine à explorer le temps est le premier roman de H. G. Wells, qui connaîtra une version définitive, remaniée, en 1924. Il s'attaque à un sujet qui va susciter de nombreux écrits dans ce qui va devenir progressivement la science fiction, le voyage dans le temps.

L'Explorateur du Temps (que l'on ne connaîtra pas sous un autre nom) invite des amis chez lui, et leur expose sa conception de l'espace et du temps, la quatrième dimension. de cette conception découle qu'il est possible de voyager dans le temps, et le héros avoue travailler sur une machine rendant cela possible. Ses auditeurs sont sceptiques. Il en invite un certain nombre à un dîner, auquel il arrive en cours et en piteux état. Après s'être apprêté et avoir mangé, il leur raconte le récit d'un voyage qu'il aurait fait dans un futur très lointain, en 802 701. Il découvre une terre apparemment sans travail, où des humains petits et joyeux semblent mener une vie insouciante et sans violence. Mais cet univers a un envers du décor, souterrain, royaume des Morlocks, créatures des ténèbres, cruelles et agressives. Les Morlocks font disparaître la machine de l'Explorateur, qui devra lutter pour la récupérer au risque de sa vie. En possession de la machine, un peu par hasard, mais aussi par intérêt, il ira jusqu'à la fin des temps, au moment où la Terre est proche de sa mort, et où l'espèce humaine semble disparue. Il n'a aucune preuve pour étayer son récit, et décide de repartir dans le futur, avec un appareil photo. Mais il ne reviendra pas.

Le livre laisse malgré tout un doute sur la réalité de ce qui s'est passé, même si le narrateur semble plutôt croire L'Explorateur. L'univers décrit est situé dans un très lointain futur, et en devient métaphorique : c'est plus une utopie ou plutôt une dystopie, qu'un récit d'anticipation, imaginant une évolution possible à partir de notre présent. le monde est scindé entre deux humanités, une faible et l'autre forte. Ceux que l'Explorateur voyait comme des privilégiés, lui apparaissent au final comme les victimes. Wells développe une vision de l'humanité qui aurait besoin d'adversité avec laquelle lutter, une sorte de vision Darwinienne : une espèce qui n'est pas soumise à une sorte de sélection naturelle qui élimine les individus trop faibles, est vouée à dégénérer voire à disparaître. Une vie trop confortable et douce provoque un affaiblissement générale.

On peut discuter ce point de vue, mais c'est un livre très prenant, très inventif. L'auteur arrive à créer en peu de pages un univers très construit, très complexe. Il y a une part de poésie aussi, en particulier dans la vision de la fin de la Terre. Sans oublier une grande efficacité narrative dans la partie aventure du livre. L'auteur au final ne se prononce jamais complètement sur la véracité du récit de l'Explorateur, ce qui laisse une marge d'interprétation au lecteur. Une forme d'ironie, de mise à distance est toujours présente, qui permet de relativiser une vision au final assez sombre de l'avenir de l'humanité.

Un très bon livre.
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Cet audiobook de 4h30 me permet de découvrir un peu plus la bibliographie de cet auteur. Ça sera ma 3ème lecture de celui-ci. Finalement, en fouillant les audiobook, j'y trouve aussi des auteurs plus anciens et ce n'est pas pour me déplaire.

Le lecteur est très agréable à écouter, il nous laisse le temps de nous imprégner de l'histoire. Celle-ci me fait d'ailleurs penser à différentes lectures passées, entre La Nuit des Temps et Cadavre exquis. Beaucoup de joyeusetés sont donc au programme de ce temps futur imaginé par H. G. Wells. Qu'est-ce que le narrateur va encore y découvrir ? L'histoire est très intéressante à écouter, on reste aussi sceptique que les amis de l'explorateur à son retour des temps futurs. A-t-il rêvé tout cela ? Ou le monde tel qu'on le connaît va-t-il changer à ce point ? le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on ne voit pas le temps passé en compagnie de cet explorateur. Avant de partir en exploration, il avait échafaudé tout un tas d'hypothèses concernant notre futur. Mais il était loin du compte… de toute façon, quelle dystopie est la plus proche de ce qui nous attend dans le futur ?

Comme vous l'aurez compris, ce roman aura été une meilleure découverte que ma précédente lecture. Malgré des histoires très différentes, cet auteur a vraiment une imagination débordante. Il me tarde donc d'en découvrir plus de sa grande bibliographie, d'autant plus que l'audio y donne une autre dimension. Si vous êtes amateurs de romans futuristes et/ou dystopiques, je vous conseille donc de découvrir ce court roman et son auteur assez peu lu finalement.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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1895 : "The Time Machine : An Invention". Premier "grand succès" romanesque de H.G. Wells qui donne à du grain à moudre - matière à réflexion, bref... "Welcome to the Machine" [Pink Floyd, 1975, album "Wish you were here"].

L'Explorateur du Temps s'est laissé - presque innocemment - dériver sur l'année 802.701, au guidon de sa Machine magique... Le paysage alentour a bien un peu clignoté, le passage des années s'accélérant... La Terre est toujours habitée (et pas de surchauffe au programme) mais les humains que nous fûmes ont tous bien changé... Tiens, pourquoi ces "Eloïms" (ces "Elus" supposés, chétifs tels de "grandes fillettes") peuvent-ils se permettre de demeurer si faibles et insoucieux, et ne penser qu'à jouer toute la journée ou cueillir des fleurs... ? Ne se posent-ils jamais de questions ? Toute pensée complexe semble avoir disparu de leur cervelle. Pourquoi les laisse-t-"on" si oisifs, pourquoi les nourrit-"on"... et d'abord qui est ce "on" invisible ? La réponse viendra au fil des chapitres : il est une autre race d'humanoïdes qui a grandi, elle, à l'abri de la lueur du Jour... La réponse - évidemment terrible et carnivore - se nomme les "Morlocks"... D'anciens esclaves, qu'on avait dressés pour être dociles, travailleurs et infiniment obéissants.

Wells le moraliste, l'inquiet, le poète aussi (on se souviendra longtemps du modèle réduit de sa "Machine à Explorer le Temps" disparaissant dans un brouillard doré devant un feu de cheminée et une assistance - comme nous - médusée...).

" Welcome my son,
Welcome to the machine
Where have you been ?
It's alright we know where you've been
You've been in the pipeline, filling in time
Provided with toys and "scouting for boys"
You brought a guitar to punish your ma
And you didn't like school, and you
Know you're nobody's fool
So welcome to the machine !

Welcome my son,
Welcome to the machine !
What did you dream ?
It's alright we told you what to dream
You dreamed of a big star
He played a mean guitar
He always ate in the Steak Bar
He loved to drive in his Jaguar
So welcome to the machine ! "

Texte : Roger Waters, "Welcome to the Machine" © Warner/Chappell Music, Inc.
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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Un classique de la littérature de science-fiction, un des ouvrages précurseurs du genre.

En effet, le dix-neuvième siècle, l'époque de l'auteur, est le siècle de la machine. Avec les inventions qui bouleversent la société, comme le chemin de fer et la mécanisation des usines, ces monstres de métal suscitaient à la fois l'émerveillement et la crainte, on appréhendait des machines toutes-puissantes (avec la même ferveur dont on parle aujourd'hui d'intelligence artificielle…).

L'humanité s'est toujours heurtée au mystère du temps. Si le passé est écrit dans les mémoires, qu'est-ce que nous réserve le futur? Sera-t-on enfin libéré des durs labeurs? La Terre redeviendra-t-elle un paradis terrestre ? (ou sera-t-elle détruite par le réchauffement climatique ?)  Imaginer qu'on pourrait vaincre le carcan temporel et se déplacer à travers les époques est devenu un thème majeur de la science-fiction.

Avec son voyage, Wells s'interroge aussi sur les évolutions possibles de l'humanité, de civilisations pacifiées ou de monstres sanguinaires. Aurons-nous davantage de paix et de démocratie? (Les inégalités sociales se creuseront-elles encore et les totalitarismes triompheront-ils à nouveau ?)

Le texte de Wells est bien court pour développer autant d'idées et le lecteur reste sur sa faim. Mais qu'à cela ne tienne, bien d'autres auteurs ont repris le flambeau et offrent leurs propres versions du voyage, tout en remerciant celui qui a ouvert cette porte…
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Déjà en 1895, voyager dans le temps était un rêve. Un rêve qui perdure plus de cent après, si on en croit les nombreux films, livres et séries traitant du sujet. Qui n'a pas dit un jour: ah, si je pouvais seulement savoir ce qui se passe dans quelques années, ou bien, si je pouvais revenir en arrière....
Wells était vraiment un précurseur de la science fiction moderne. Combien s'en sont inspiré ? Quand je pense que c'était son premier roman, ils ont du le prendre pour un OVNI à l'époque.
Il m'a embarqué, moi, dans son aventure spatio-temporelle. Dans ce monde merveilleux et idéalisé. Cet énorme bond dans l'espace temps était d'un tel réalisme ! Mais était-ce un rêve ?
Bien sûr toute médaille à son revers...
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Ici la volonté de Wells de critiquer son époque et le capitalisme est évidente. L'histoire ne m'a semblé en être que le support.

Est-il utile de rappeler le propos ?
Le voyageur du temps tient apparemment table ouverte pour ses amis une fois par semaine. Partant de l'idée que la quatrième dimension peut être parcourue comme les trois autres, il leur montre un jour une maquette de sa machine à voyager dans le temps qui disparaît sous leurs yeux. Incrédules toutefois, certains reviennent la semaine suivante pour le voir se présenter à eux sale, légèrement blessé et près à leur faire le récit de son aventure. Il est tout de suite allé dans une époque lointaine, en l'an 802 701. Là il a cru tout d'abord être dans une sorte de paradis où la nature est domestiquée, dont la violence semble exclue, quoique l'intelligence des habitants, beaux et frêles soit très limitée. Toutefois il perçoit assez vite certaines anomalies. Pas de vieillards ou de malades, et une vie toujours collective particulièrement la nuit, qui semble les effrayer. D'ailleurs il aperçoit bientôt d'autres créatures, blafardes, aveugles, qu'il estime immédiatement être l'autre version de l'humanité. Et il comprend l'utilité pour chacune des deux races, de l'autre. Seule une femme qu'il a sauvée de la noyade s'est attachée à lui. Signe que les sentiments peuvent encore exister bien que visiblement en train de disparaître dans l'apathie générale, en témoigne l'indifférence lors de la noyade de de son amie.
De retour à son époque, il n'a qu'une envie retourner à un autre âge dont il ne revient pas.

Ce qui me fait dire que le voyage dans le temps n'est qu'un prétexte à critiquer la séparation entre riches et pauvres est que le terme du déplacement est tout de suite suffisamment lointain pour que des changements anatomiques et culturels profonds aient pu avoir lieu. de plus le voyageur comprend très vite qu'il y a eu scission de l'humanité alors que l'évolution d'une espèce animale était envisageable. le roman est court sans développements inutiles hors sa démonstration.
Partant de la théorie de l'évolution, que Darwin, cité dans le livre, a fait connaître par son Origine des espèces, 35 ans plus tôt, Wells imagine que les riches profitant des bienfaits de la nature et n'ayant plus à s'en soucier ont perdu toute initiative et bientôt toute intelligence, tandis que les ouvriers repoussés à l'intérieur de la terre, ont fini par s'y habituer mais conservent un peu de capacité de réflexion grâce à une nécessité d'adaptation.


Challenge 19e siècle
Challenge Petits plaisirs 2015-2016
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A Londres à la fin du XIXème siècle, un savant explique à un groupe d'amis la théorie de la 4ème dimension et le voyage qu'il a lui-même effectué dans le Temps !

Il a exploré le futur et s'est retrouvé sur un monde dédoublé : la surface et le sous-sol où vivent des descendants dégénérés d'humains.

« La Machine à explorer le temps » est le premier roman de H.G. Wells et reste malgré tout le roman de référence de la Science-Fiction contemporaine. Il s'est toujours défendu d'avoir été inspiré par Jules Verne qui selon lui écrivait des romans d'anticipation.

Même si l'écriture est un peu désuète, la traduction étant de 1895, j'aime beaucoup ce côté intemporel qu'elle confère au roman. Un livre à relire régulièrement !

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Mais qu'allait-il faire en l'an de grâce 802.701 ??

Bon sang, il ne pouvait pas voyager moins loin ? Allez explorer le futur plus proche que celui des années 800.000 ?

Au moins, ça nous conforte qu'à cette époque là, la Terre sera toujours pourvue de l'Homme et personne ne pourra vérifier les dires de l'auteur avec la réalité car je subodore que nous n'arriverons jamais à cette année-là !

Wells, tout comme Verne, aime bien nous assommer un peu avec des trucs de scientifiques afin de donner plus de réalisme à son récit.

N'aimant pas trop ça, j'ai un survolé les premières pages où il explique les principes du voyage temporel afin d'arriver à la fin de cette conversation un peu trop scientifique pour moi.

De notre voyageur dans le temps, nous ne saurons rien, ni son nom, ni son physique, ni sa vie ou son passé.

Contrairement au film de 2002 (il me reste quelques bribes de souvenirs), il restera une sorte de narrateur inconnu pour les lecteurs, même s'il ne sera pas le narrateur principal puisque nous avons un récit dans le récit.

Ça se lit vite, une fois les considérations scientifiques passée, le reste passe tout seul et c'est avec la même curiosité que les autres personnes rassemblées que nous allons écouter le récit du voyageur du temps qui est arrivé dans un Londres bien différent que celui qu'il connaissait.

Deux sociétés distinctes vivent dans ce Monde : les Éloïs, sorte de petites créatures dont les pouvoirs de réflexion volent plus bas que le derrière d'un cochon, sorte d'être oisifs qui glandent toute la journée en bouffant des fruits et les Morlocks, terribles créatures qui vivent sous terre.

En lisant le récit, on se rend compte que l'auteur n'a fait que de mettre en scène, avec des métaphores, les inégalités sociales qui gangrénaient l'Angleterre victorienne et qui n'ont pas vraiment changé depuis, même si on a fait quelques progrès.

Avec ses petites créatures, l'auteur balance une critique acerbe de la société, comparant les Éloïs à des vaches broutant dans un pré et ne se doutant pas qu'un jour, elles finiront dans notre assiette.

L'écriture est vieillotte, normal, elle est d'époque, elle est simple, facilement compréhensible mais le roman manque de profondeur, de détails sur la société découverte. Ça manque un peu de vivacité, ce récit.

Le fait que le voyageur nous le raconte à son retour bousille aussi la narration car un récit relaté en direct lors de son voyage aurait été plus vivant. Là, c'est de la rediffusion.

Dommage que j'aie découvert ce roman si tard dans ma vie car je l'aurais plus apprécié dans ma jeunesse que dans mon âge d'adulte.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Et voilà... ce petit classique SF est lu !!! J'apprends de plus en plus à apprivoiser ce genre, et je me dis que d'en connaître les bases est plutôt une bonne chose. D'où mon intérêt pour ce livre que j'ai trouvé dans une brocante. Quel voyage ! Un livre qui se lit vraiment très bien, et tout seul... et ce que j'ai surtout apprécié, c'est l'écriture intelligente de Wells... il ne prends pas ses lecteurs de haut et rend très accessible des concepts qui pourraient rebuter... Je prends en exemple l'entrée en matière, lorsqu'il inclut le concept de 4e dimension... Même si j'ai trouvé le voyage un peu longuet vers la fin, j'ai quand même bien apprécie ce détour dans le temps... Un texte à lire, je pense, pour tous les amateurs et ceux qui ont envie de faire une petite plongée dans le monde de la SF.
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L'Explorateur du Temps est clair: tous nos repères, spaciaux et temporels sont à revoir. Pour le prouver, il construit une machine à explorer le temps. Lorsque cette dernière est prête pour le grand voyage, il enclenche le levier et s'envole pour une autre dimension, un autre temps. L'Explorateur nous livre son incroyable voyage, où il rencontre de nouvelles civilisations. Sa machine disparaît: comment retourner dans son époque ? Notre aventurier va devoir explorer cette terre plus qu'il ne l'avait prévu s'il souhaite retourner chez lui…

Un court roman, qui sublimera votre imagination. Entre fantastique réalité et réalité cruelle, cette histoire nous incite à réfléchir à notre rapport au temps, à notre aptitude à rêver. Une oeuvre à double lecture, une première, littéraire, qui apparaît comme une fenêtre pour s'évader, et une seconde, plus philosophique, qui brouillera votre perception du temps – et de l'espace. Une aventure singulière pour échapper à notre quotidien !
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