Voilà un livre que j'attendais avec une grande impatience ! D'abord,
Bernard WERBER est un de mes auteurs préférés. Et ensuite, en tant que grande amoureuse des chats, dès que j'ai vu cette couverture et ce titre qui fait, en plus, clairement référence au cultissime
Demain les chiens, de Clifford D.
SIMAK, je me suis dit qu'il me le fallait absolument.
Et une fois n'est pas coutume, je l'ai acheté dès sa sortie, donc en grand format, alors qu'en principe, budget oblige, je n'achète que des poches (qui, en plus, tiennent moins de place sur les étagères, ce qui veut dire qu'on peut en caser plus).
Deuxième entorse à mes habitudes : aussitôt acheté, aussitôt lu, au lieu de le noter sur un petit papier et de le fourrer dans ma "book jar" pour le tirer au sort ensuite.
Tout ça pour dire que j'attendais beaucoup de ce livre ! Trop peut-être, car je suis ressortie mitigée de ma lecture.
Dans les points positifs, il y a le fait que la narratrice unique du roman soit Bastet, la chatte qui veut communiquer avec toutes les autres espèces animales (y compris les humains) par la pensée.
Son point de vue de chatte sur le monde des humains et le monde en général est très intéressant et souvent très drôle.
En revanche, quand l'auteur la fait aller très loin dans la réflexion philosophique et universelle, je trouve que c'est un peu "too much" et j'ai moins adhéré.
De même, j'ai trouvé passionnants les passages où Pythagore - le chat connecté à internet grâce à une clé USB implantée dans son cerveau et qui dépasse de sa tête - explique le monde à Bastet et l'histoire de l'humanité à travers le prisme de l'histoire des chats. Et le fait que les chats soient persuadés que c'est leur présence et leurs actions qui ont fait avancer l'histoire humaine est très amusant. En revanche, là aussi, je n'ai pas réussi à "avaler" que son intelligence soit aussi avancée et qu'il ait des pensées et une sagesse digne des plus grands maîtres spirituels.
J'ai également été gênée par les sentiments de nos deux héros, par leurs comportements quasiment humains et leur dextérité "manuelle". Parce qu'il ne faut pas pousser le bouchon trop loin, quand même : ce ne sont que des chats, avec des pattes de chats ! Même s'ils s'y mettent à plusieurs et même s'ils ont compris comment faire, il y a certaines actions qui paraissent juste impossibles à réaliser.
En revanche, les personnages humains, vus par les chats, sont très bien décrits et leurs actions sont cohérentes.
Au niveau de l'intrigue, je me suis vraiment laissée embarquer car elle est très bonne. Ce qu'il se produit dans cette histoire pourrait très bien nous arriver réellement, et de ce point de vue, le roman est très réussi. On a envie de savoir ce qu'il va se passer ensuite et du coup, les pages se tournent à toute vitesse.
Malheureusement, vers la fin, l'action devient juste invraisemblable et on a un peu l'impression d'être dans un livre jeunesse, où les héros sont des animaux qui parlent et agissent comme des humains (le genre Rougemuraille, vous voyez ?). Je n'ai absolument rien contre ce genre de littérature, puisque j'en lis, mais à ce moment-là, il faut annoncer la couleur et dire qu'on a écrit un livre "jeunesse".
De même, on pourrait prendre ce livre pour de la SF et le lire comme tel, mais pour que ce soit crédible, il n'aurait pas fallu lui donner comme cadre notre monde actuel et familier, comme c'est le cas au début de l'histoire, car cela incite à penser que l'on est dans de la littérature contemporaine, et on est déconcerté et dérouté par la suite. Et autant ça marche pour les autres romans de
Werber, qui sont tous un peu sur ce principe, et que j'ai dévoré, autant pour celui-là, ça ne passe pas.
Conclusion : Une lecture mitigée, pour moi. Je suis un peu déçue de ce livre dont j'attendais beaucoup. Trop d'éléments qui me paraissent invraisemblables m'ont empêché de l'apprécier pleinement, en dépit de certaines qualités indéniables. Entre autres, la plume de
Werber, toujours aussi agréable, le fait que l'on apprenne plein de choses, et le côté prenant de l'histoire, qui en fait, malgré tout, un vrai "page turner".