C'est l'histoire d'une candide au pays des loups aux longues dents. Anna bosse à New York dans le milieu de l'édition : ça rapporte peu, ce n'est pas très gratifiant, mais c'est son univers, les livres.
Anna va se laisser tenter et intégrer dans l'univers tout nouveau tout beau de la silicon valley, une start-up. Elle va totalement changer d'univers, de niveau de vie, de lieu de vie (San Francisco et le soleil) en se faisant piéger par le miroir aux alouettes de cet univers très masculin, machiste, aux innombrables acronymes et se rendre compte que certes les gens qui composent le top de la silicon valley sont insolemment pétés de thunes, qu'ils fourmillent d'idées, mais que tout cela reste très creux : aucune réflexion derrière sur le danger de manipulation des données (en même temps, Oppenheimer a réalisé l'horreur de ce qu'il avait créé en la voyant en action : la bombe atomique. La légende lui attribua cette pensée issue d'un texte sacré de l'hindouisme « Maintenant, je suis devenu la mort, le destructeur des mondes »).
Anna passe d'entreprise en entreprise, bosse comme une folle et malgré les capitaux qu'elle va accumuler, elle se sent très isolée, elle qui aime la culture, les gens curieux, les arts. Elle met au placard ses habit d'adulte new yorkais pour ceux de grand enfant de la silicon valley. Elle a la chance de rencontrer lors d'une soirée un ingénieur informatique, Ian, qui lui n'est pas totalement contaminé par le système et a la distance nécessaire (que confère l'âge ?) pour se rendre compte des chausses-trappes de cet univers.
Le roman se lit fort bien. Il n'a que deux chapitres : objectif et évolution. Intéressant, non ? Révélateur sûrement. Un texte qui gagne à être lu pour se mettre à la place de cette jeune femme (qui a accumulé grâce à une habile manoeuvre financière un beau capital qui lui a permis de quitter le milieu après avoir fait le point sur ce qu'elle souhaitait vraiment : écrire).
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La silicon Valley et ses starts-ups, vues de l'intérieur par une de leurs anciennes employées.
C'est lé récit du travail dans le Big Data, la valeur qu'une donnée et sont traitement apporte à une entreprise, l'argent généré, les salaires qui s'envolent vite, les heures de travail qui ne s'arrêtent pas.
C'est tout un univers particulier, où on a tout dans l'entreprise pour être à l'aise: code vestimentaire allégé, cafétéria offerte, petits open-space, mais où tout est codifié différemment, et où notre propre valeur et maintien de l'emploi dans l'entreprise est lié à notre capacité très rapide à augmenter le chiffre d'affaires de l'entreprise.
L'autrice s'étant rendue compte, qu'elle perdait certaines de ses valeurs personnelles, vivait le sentiment de solitude et dépressif; a quitté la vallée, ses codes, et ses starts-ups et autres licornes, pour revenir à des valeurs liées à sa personnalité propre.
Un récit intéressant, qui montre ces entreprises du futur de l'intérieur.
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Le rêve américain comme vous ne l'avez encore jamais lu. le monde de la tech décrypté avec une écriture vivante, actuelle. Un livre qui interroge nos propres rapports aux nouvelles avancées informatiques. le futur est bien là ! Je vous conseille de le lire dès aujourd'hui, c'est important. A bon entendeur...
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Ce récit caustique, best-seller du « New York Times », raconte trois années fascinantes et inquiétantes dans le monde de la tech à San Francisco.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Tous les employés de start up qui s’installaient à San Francisco se plaignaient de la piètre qualité des transports en commun, dont le réseau antédiluvien et défectueux cessait quasiment toute activité à minuit. Non que les employés de la tech, compte tenu de leurs salaires, soient vraiment contraints de prendre le bus. Une cohorte d’applis spécialisées avaient justement vu le jour pour leur permettre d’éviter les tramways et les taxis peu fiables. La plus connue d’entre elles étaient une start up de covoiturage à la demande : une société dont l’ambition était la domination à tout prix, y compris en termes de rentabilité.
Engluée dans la nostalgie de son propre mythe et la vision fantasmée de sa splendeur déchue, San Francisco n'avait pas vu arriver la vague des nouvelles technologies, assortie de sa sombre triade: le capital, le pouvoir, et une masculinité hétérosexuelle lénifiante.