Les Royaumes des Marches, Tome 2 : Château d'ombre 2/2

Après avoir lu une critique élogieuse sur Elbakin.net, je me suis lancée dans cette aventure contée par Tad Williams, auteur américain, aussi connu pour avoir écrit l'Arcane des épées et Autremonde. Je ne vous cache pas qu'il s'agit du premier roman de cet écrivain que j'ai l'occasion de lire. Trêve de palabres, passons maintenant à la critique proprement dite.

Autrefois, des hommes venus du sud s'installèrent sur le continent du nord, et massacrèrent son peuple d'origine : les Qars, aussi connus sous le nom de Peuple du crépuscule. Ceux-ci se réfugièrent alors à l'extrême nord du continent, et installèrent entre eux et les hommes une frontière magique, la ligne d'ombre. Quiconque ose la franchir n'en ressort pas indemne. Les hommes, eux, érigèrent plusieurs forteresses, dont la première est Château d'Ombre, capitale du royaume des Marches. Tout semble tranquille, mais les Qars ruminent leur vengeance. Un jour, Chert et Opale, deux farfouilleurs, sont témoins d'une étrange scène : des cavaliers du crépuscule franchissent la ligne d'ombre, laissant derrière eux un enfant amnésique et extrêmement intelligent. Quelques jours plus tard, Kendrick, le prince régent du royaume des Marches, est assassiné, laissant le trône aux jumeaux Barrick et Briony. le premier est victime d'étranges rêves qui l'affaiblissent, et cache un lourd secret ; la seconde doit s'affirmer dans ce monde d'hommes, et parer aux menaces qui les entourent : l'ambition de l'autarque de Xis, les étranges phénomènes qui se produisent dans son royaume, et contre ceux qui lorgnent le trône...

Ce livre nous emmène dans un monde sur le point de s'écrouler, ou du moins de changer radicalement, ce qui n'est pas pour déplaire à la lectrice que je suis. Cependant, si vous vous attendez à d'épiques escarmouches, vous serez déçus : ce n'est pas le but de ce premier tome, qui a plus pour intérêt d'installer comme il se doit le cadre des événements, et le futur conflit, tel la scène d'exposition au théâtre. L'auteur instille un climat de peur et de doute, auquel le lecteur se laisse très facilement prendre, avide de connaître la suite. L'alternance entre les différents personnages est tout à fait bienvenue, et permet, évidemment, de savoir ce qu'il se passe dans les différentes parties du monde créé par Tad Williams, en plus d'avoir le mérite de disposer de plusieurs points de vue sur la situation. de plus, les différentes références à certaines mythologies, comme la mythologie grecque, peuvent amuser le lecteur, qui peut s'employer à les retrouver.

C'est également avec plaisir qu'on découvre les personnages, comme Barrick, l'ombrageux prince des Marches, victime de rêves effrayants, qui altèrent sa santé et manquent de le rendre fou, porteur d'un lourd secret. J'ai aimé ce personnage facilement en proie à la colère, assez franc, qui sait ce qu'est le fardeau des secrets, mais qui découvre aussi l'amour, et touchant face à l'amour inconditionnel qu'il porte à Briony, sa soeur jumelle.
Elle, en revanche, pourrait apparaître comme le cliché de la princesse qui cherche à s'émanciper, avide de chevauchées et d'autres activités considérées comme masculines, que le fait de porter des tenues peu protocolaires ne dérange pas. Cependant, plus tard, nous découvrons une jeune fille qui a la tête sur les épaules, et dont les idées novatrices et la force de caractère font d'elle une parfaite femme d'Etat, contrairement à son frère.
Silex, le petit garçon amnésique, conserve tout son mystère, et semble évoluer dans un autre monde. Il ne correspond pas, dans tous les cas, à l'image qu'on se fait d'un enfant âgé de six ans.
Chert et Opale, quant à eux, sont conformes à la représentation qu'on se fait de nains, travaillant la pierre, assez grognons. Ils forment un couple tout à fait adorable.
Reste la jeune Qinnitan, l'énième fiancée de l'autarque, jeune fille consciente des dangers qui l'entourent, dans ce monde où le poison peut arriver si facilement dans la tasse de thé. On y voit aussi une personne craintive, terrifiée devant son futur époux, considéré comme l'incarnation humaine de Nushash, dieu suprême des habitants de Xand.
On appréciera le mystère qui plane autour du Peuple du crépuscule, qui n'a apparemment vraiment rien d'humain, les scènes de l'autre côté de la frontière étant vraiment très rares (je dois avouer être impatiente de les connaître un peu plus).

Concernant le style, Tad Williams a véritablement un talent de conteur, vous pourriez être ravis d'écouter cette histoire au coin du feu. le seul reproche que je ferais à l'auteur, ce sont les transitions entre les différents personnages : la manière la plus habile est de changer de chapitre, mais parfois, dans le même, existent plusieurs points de vue différents, ce qui peut être assez déconcertant pour le lecteur non averti. On aurait également apprécié des personnages un peu plus étoffés, mais il n'est pas utile de s'alarmer : peut-être cela se fera-t-il dans le volet suivant.

Si vous souhaitez passer un bon moment, n'hésitez pas à mettre votre nez dans ce livre, bien qu'il soit sans surprises pour un lecteur habitué à la Fantasy !

Avec Château d'Ombre, l'auteur revient à la fantasy épique : le Bien contre le Mal.
Un cadre médiéval assez classique, le monde qui nous est présenté ne surprendra pas le lecteur ; l'auteur prend son temps pour poser, avec qualité, son univers aussi bien géographique que politique : des ingrédients solides. Si le cycle est simple, le fait de côtoyer deux mondes différents, presque parallèles, la Ligne d'Ombre faisant office de portail, est très agréable car on voit cet autre monde de son propre point de vue. Comme d'habitude, l'univers de l'auteur est bien détaillé et diversifié, l'intrigue intéressante mais qui traîne quelque peu en longueur, il semblerait que l'auteur ait voulu écrire un plus nombre de tomes sans pour cela ajouter d'événements intéressants : il s'attarde trop sur les sentiments de chacun au détriment de l'action. Mais force est de constater, que malgré de nombreux coups de théâtre, que le roman a du mal à démarrer : intrigues de palais, découpage de la narration en petits chapitres à l'intérieur du chapitre lui-même, un bestiaire pauvre manquant cruellement de diversité... c'est long même pour un premier volume de mise en condition, même si l'auteur use parfaitement de sa science et d'un enthousiasme palpable qui malheureusement n'arrive pas à faire vivre comme il se devrait un Château d'Ombre où de nombreux personnages y réside : l'effervescence d'un tel château ne transpire pas.



A l'instar de l'Arcane des Épées, l'intrigue est composée de multiples histoires dans l'histoire., car Château d'Ombre est une entité presque vivante où se tisse bien des destins aux trajectoires attendues mais qui arrivent parfois à surprendre le lecteur. Alors qu'en secret la guerre se prépare avec les Qars, la forteresse de Château d'Ombre, première cité derrière la Ligne d'Ombre est en proie au chaos. le roi Olin a été honteusement trahi et fait prisonnier par le souverain d'un royaume voisin. Alors que le fils aîné du roi, devenu régent, tente de réunir les fonds de la rançon, il est mystérieusement assassiné dans ses appartements, laissant la gestion du royaume aux jumeaux, Barrick et Briony, âgés de seulement quinze ans. C'est pourtant sur leurs frêles épaules que résident les négociation afin de faire libérer leur père, mener l'enquête sur l'assassinant de leur frère aîné, de faire face aux complots qui se trament pour les évincer du trône et à la future invasion des Qars.


Le prince Barrick, l'ombrageux prince des Marches, est un être torturé par des rêves effrayants qui peuplent ses nuits et détériore sa santé et manquent de le rendre fou. Avec le fardeau de ses lourds secrets, il attire d'emblée l'empathie du lecteur. En revanche, sa soeur apparaît, au début du roman, comme le cliché d'une enfant gâtée qui cherche à s'émanciper avide de chevauchées et autres activités masculines. Mais au fil des pages, elle mûrit, et plus tard le lecteur découvre une jeune fille qui a la tête sur les épaules et dont la force de caractère, et les idées narratrices font d'elle, à l'inverse de son frère, une parfaite femme d'État.
Un tome court, qui malgré un indéniable manque d'action, comme souvent dans les premiers opus qui installent les personnages et l'intrigue, donne envie de continuer la suite de la saga.

A l'origine, Château d'ombre est un projet de série télévisée. Celui-ci n'est pas concrétisé, mais se transforme en feuilleton écrit publié sur Internet. C'est l'ampleur prise par ce feuilleton qui décide Tad WILLIAMS de revenir à une forme plus traditionnelle d'édition…
Au nord des Royaumes des Marches, la Ligne d'ombre bouge. Cela présage d'une reprise des hostilités entre les humains et les Qars, créatures féeriques durement exterminées quelques siècles plus tôt.
A proximité de cette frontière désormais mobile, Château d'ombre est la place forte humaine la plus proche. Et celle-ci est justement en crise. Son roi, Olin, est emprisonné en Hierosol par un homologue ambitieux et le régent, Kendrick, fils aîné d'Olin, est mystérieusement assassiné. La régence devient alors corégence entre les plus jeunes enfants d'Olin : le prince Barrick et la princesse Briony. Mais Barrick et Briony présentent chacun un double handicap : le premier est jeune et invalide d'un bras, la seconde est tout aussi jeune, puisque jumelle, et de sexe féminin.
C'est à eux que reviennent pourtant de lourdes responsabilités. Ils doivent gérer les négociations pour la libération de leur père, mener l'enquête sur l'assassinat de leur frère aîné et organiser la riposte face à l'invasion des Qars qui s'annonce. Ils doivent en outre faire face aux complots latents pour les déposséder du pouvoir à Château d'ombre, sans même parler de l'empire méridional de Xand qui semble vouloir étendre sa sinistre influence dans les Royaumes des Marches.
Cette brève présentation de Château d'ombre montre que son intrigue est pour le moins classique : il s'agit d'une nouvelle version de la lutte entre le Bien et le Mal, dans un cadre médiéval agrémenté de créatures diverses et variées de surcroît. Tad WILLIAMS lui-même définit d'ailleurs cette oeuvre comme de la "Fantasy épique traditionnelle". Néanmoins il ne faut pas s'arrêter à cela et se plonger dans le roman pour en apprécier toute la richesse.
A l'instar de L'Arcane des Epées, l'intrigue est composée de multiples petites histoires dans l'histoire, toutes parfaitement équilibrées les unes par rapport aux autres. Mais l'auteur ne s'inspire pas seulement de lui-même, et puise également dans les classiques (Gormenghast pour le rôle du "lieu" Château d'ombre…) et les oeuvres majeures de ces dernières années (Le Trône de Fer pour le mode narratif séquentiel et certains personnages…). Comme dans L'Arcane des Epées, son écriture est parfaitement maîtrisée et rythmée ; ses personnages sont en outre impeccablement caractérisés. de ce dernier point de vue, l'auteur semble d'ailleurs avoir mûri, puisque le lecteur n'a pas à regretter les longueurs qui émaillaient ici et là sa première oeuvre.
Tout cela présage donc du meilleur pour les tomes à venir, Château d'ombre étant en effet le premier volume d'une trilogie sobrement intitulée Les Royaumes des Marches.

le quatrième de couverture résume bien l'intrigue du cycle des Royaumes des Marches : Les humains (le Bien) contre les Qars (le Mal) : le revanche ! Voilà qui est des plus classiques. Mais heureusement une histoire ne fait pas tout !

Ou plutôt si dans ce cas là, car bon autant le dire tout de suite, je n'ai absolument pas réussi à m'attacher aux différents personnages importants : entre les deux jeunes héritiers de Château d'ombre en pleine crise d'adolescence, du capitaine de la garde complètement effacé et avec peu de charisme (mais comment a-t-il pu devenir chef ?) ou des deux représentants de la caste des farfouilleurs qui ont oublié de s'équiper en neurones et qui mettent du temps à délivrer leurs informations qu'ils savent cruciales en plus !
La surprise vient plus des personnages extérieurs comme la jeune Qinnitan, destinée à être l'une des multiples épouses de l'Autarque de Xand, pays rival de celui des Marches ; ou Yasammez, la Qars chef de guerre.

Car oui, comme dit, l'histoire fait tout pour le coup et Tad Williams s'amuse à bien dresser son univers, aussi bien géographiquement que politiquement et ceci en nous faisant voyager aux quatre coins de celui-ci, et même du côté des Qars, qui ont du mal à nous apparaître comme de grands-vilains-pas-beaux, leurs actions semblant bien justifiés.

Comme toute bonne hight fantasy (ou du moins dans celle que j'ai lus), l'auteur s'attarde plus sur son intrigue géopolitique et les complots en cours/à venir et prend son temps (mais avec qualité) pour poser son univers, et le nombre "important" de personnage nous fait parfois perdre le fil des noms, surtout du côté de la famille de Château d'ombre.
Le cycle est plus simple que d'autre (comme L'Assassin Royal ou La Compagnie noire) mais le fait de côtoyer deux mondes différents (presque parallèle, la fameuse ligne d'ombre faisant office de portail) dans un même monde est aussi très agréable, surtout à cette échelle et surtout car on voit cet autre camps et de son point de vue !

Un tome 1 court mais qui donne envie de poursuivre l'aventure. Je n'ai donc fait qu'une erreur : ne prendre que le premier tome de Chateau d'ombre, car le tome un VO s'est vu coupé en deux tomes VF...
La lecture et la critique devra se faire impérativement par deux (et il n'y pas de format poche, pour le moment).

Tad Williams est l'un de mes auteurs préférés. J'ai adoré l'Arcane des Epées adolescente et adulte, tout comme l'AutreMonde. C'est bien pour ça que j'ai voulu tenter la réédition de Château d'Ombre, même si la série n'est pas achevée en français. Il est à noter que ces deux tomes forment en réalité le tome 1 de cette saga.

Dans cette nouvelle histoire, les Hommes se sont installés au Sud, chassant les habitants de ces terres, les Qars, êtres féériques bien mystérieux. Mais à l'heure du récit, la frontière d'ombre, barrière magique qui plonge quiconque la franchit dans la confusion, bouge lentement, et de bien étranges choses se produisent. La forteresse de Chateau d'Ombre, la plus proche de la frontière, est en crise : le roi a été pris en otage par un royaume voisin, son aîné, le régent, est brutalement assassiné, et le pouvoir revient à des jumeaux, Briony et Barrick, 15 ans. Comment se tireront-ils d'une situation délicate comme celle-ci ?
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